COMMUNICATIONS ORALES IMAGERIE 156 À propos d’une technique d’imagerie simple et peu onéreuse pour l’examen des structures oculaires : fond d’œil, corps ciliaires, angle irido-cornéen et angiographie fluorescéinique. A low cost and simple imaging technique for eye structures: eye fundus, ciliary bodies, fluorescein angiography and irido-corneal angle. GUYOMARD JL* (Rennes), ROSOLEN S, PAQUES M (Paris), DELYFER MN (Bordeaux), SIMONUTTI M, SAHEL JA, LEGARGASSON J, PICAUD S (Paris) Introduction : L’imagerie des structures oculaires est devenue une étape essentielle pour l’examen ophtalmologique et le suivi des pathologies humaines et animales. De plus, l’imagerie des fonds d’œil de modèles animaux présente un intérêt grandissant pour l’observation des maladies rétiniennes et le dépistage de toxicité. Nous décrivons une technique simple et peu onéreuse pour la visualisation de nombreuses structures intra-oculaires de diverses espèces animales. Matériels et Méthodes : Le dispositif utilise un endoscope humain commercialisé pour la rhinoscopie. L’examinateur peut visualiser les structures directement dans le rhinoscope ou par l’intermédiaire d’un appareil photo branché sur l’endoscope. L’acquisition de vidéos et d’angiographies a également été possible. L’examen des structures oculaires a été obtenu sur des animaux conscients : rongeurs, chats et chiens et des animaux anesthésiés : singes et moutons. Résultats : Cette technique a permis une visualisation rapide et facile de la rétine, des corps ciliaires, et de l’angle irido-cornéen des différentes espèces animales. La technique a également permis l’étude des différents temps de remplissage de l’angiographie à la fluorescéine rétinienne. Le cristallin n’a pas empêché la visualisation du fond d’œil. Aucune toxicité oculaire n’a été notée. Les images étaient de qualité supérieure à celle obtenue par l’ophtalmoscopie indirecte. Discussion : Nos résultats démontrent la faisabilité de cette technique simple et peu coûteuse, pour la visualisation de nombreuses structures intra-oculaires. En association avec d’autres dispositifs actuellement en usage cette technique d’imagerie pourrait devenir une aide précieuse aux laboratoires pour l’étude des toxicités et le dépistage de pathologies oculaires. Conclusion : En médecine vétérinaire et dans les laboratoires de recherche utilisant des modèles animaux, actuellement peu de techniques d’imagerie permettent un examen oculaire de réalisation simple et peu onéreuse. Notre technique pourrait combler cette lacune. L’ophtalmologie humaine pourrait également bénéficier de cette technique pour les patients dont l’installation à la lampe est impossible ou dans les pays en voie de développement.
157 Densité du pigment maculaire dans la maladie de Stargardt. Macular pigment density in Stargardt’s disease. RENAUD ROUGIER MB*, DELYFER MN, KOROBELNIK JF (Bordeaux) But : Mesurer la densité du pigment maculaire chez des patients porteurs de maladie de Stargardt. Matériels et Méthodes : Étude observationnelle prospective portant sur 15 yeux de 8 patients consécutifs (4 hommes et 4 femmes). Une acuité visuelle minimale était requise afin d’obtenir une bonne fixation au cours de l’examen. Dans tous les cas l’examen retrouvait des lésions maculaires. La densité du pigment maculaire a été mesurée à l’aide du Scanning Laser Ophtalmoscope modifié utilisant la méthode de réflectométrie mise au point par Delori et al. La densité du pigment maculaire était mesurée sur deux rayons d’excentricité : 0.5°et 2°. Une mesure de l’épaisseur maculaire centrale à l’aide du Stratus OCT a également été effectuée. Résultats : L’âge moyen était de 37.5 ans (± 16.5). La densité moyenne du pigment maculaire était de 0.23 (± 0.22) à 0.5°, et de 0.08 (± 0.04) à 2°. L’épaisseur maculaire centrale moyenne était égale à 144,3 μm (± 39.7). Deux types de profil de densité de pigment maculaire ont été mis en évidence : un type de profil plat (1) dans lequel la densité de pigment maculaire est très basse quel que soit le degré d’excentricité, et un type avec pic central (2) dans lequel la densité de pigment maculaire est normale à 0.5° et décroît très rapidement avec des valeurs basses à 2°. Les patients ayant un profil avec pic central ont une épaisseur maculaire centrale normale, alors que les patients à profil plat ont une épaisseur diminuée. En revanche, nous n’avons retrouvé aucune corrélation entre l’acuité visuelle et la densité de pigment maculaire à 0.5° d’une part, et l’épaisseur maculaire d’autre part. Discussion : La densité du pigment maculaire dans la maladie de Stargardt est faible. Chez tous les patients, la densité à 2° est proche de zéro, suggérant une répartition étroite du pigment maculaire autour de la fovéa. Les deux types de profil de densité de pigment maculaire décrits pourraient correspondre à des stades évolutifs différents de la maladie.
Conclusion : La place de la mesure du pigment maculaire dans le diagnostic et le suivi de la maladie de Stargardt devra être évaluée dans des études complémentaires.
158 Assistance informatique au dépistage de la rétinopathie diabétique. Use of computer for diabetic retinopathy screening. ERGINAY A*, WALTER T, ORDONEZ R, KLEIN JC (Paris), DEB-JOARDAR N, GAIN P (Saintt Étienne), GAUDRIC A, MASSIN P (Paris) Objectif : L’objectif général de cette étude est le développement et l’évaluation d’un système automatique d’aide au diagnostic de la rétinopathie diabétique basé sur le traitement par ordinateur des images numériques couleurs du fond d’œil. L’objectif principal était de permettre une classification automatique des clichés rétiniens en « Normal » ou « Pathologique ». Un objectif secondaire était de fournir un indicateur de la gravité de la rétinopathie diabétique sur une échelle à 4 niveaux. Matériels et Méthodes : Des algorithmes de détection des éléments principaux de la rétine (vaisseaux, papille et macula) et des lésions considérées comme indicateurs principaux de différents stades de la rétinopathie diabétique (micro-anévrismes, hémorragies et exsudats) ont été développés et intégrés dans un logiciel d’aide au diagnostic. Ce logiciel a été développé à partir d’une base de données d’apprentissage comprenant 201 clichés couleurs et a été évalué sur une base de 761 clichés obtenus chez des patients diabétiques grâce à un rétinographe non mydriatique. Ces clichés ont été acquis et annotés manuellement par un ophtalmologiste spécialisé dans 2 services différents d’ophtalmologie. L’annotation manuelle a constitué la classification de référence pour les 2 bases de données. Les bases d’apprentissage et d’évaluation contenaient respectivement 61 % et 58 % d’images pathologiques. La classification automatique a été basée sur la détection des micro-anévrismes et des hémorragies. Les images contenant au moins un micro-anévrisme ou une hémorragie ont été classées comme pathologiques. Résultats : Sur les 761 images de la base d’évaluation l’algorithme a trouvé 11 % de faux positifs et 9,5 % de faux négatifs. La sensibilité de détection de la rétinographie diabétique par l’algorithme est donc de 83,8 % et la spécificité de 73,4 %. Discussion : La prévalence de la rétinopathie diabétique au cours du dépistage étant de l’ordre de 20 %, ces algorithmes devraient permettre d’éviter environ 70 % des examens manuels des clichés et ainsi d’économiser un précieux temps médical. Conclusion : Une évaluation multicentrique à plus grande échelle de ces algorithmes est prévue, dans le cadre du réseau de télémédecine Ophdiat développé pour le dépistage de la rétinopathie diabétique.
159 Prise en charge des décollements séreux rétiniens au cours de la maladie de Behçet. Management of serous retinal detachment occurring in Behçet’s disease. LANGLOIS B*, DUCOS DE LAHITTE G, TERRADA C, CASSOUX N, WECHSLER B, PIETTE JC, BODAGHI B, LEHOANG P (Paris) Introduction : La maladie de Behçet est une vascularite systémique dont le mécanisme causal est inconnu. Le diagnostic repose sur des critères cliniques, comme les aphtes buccaux et les ulcérations génitales. La baisse visuelle chez ces patients est due à la survenue d’occlusions vasculaires rétiniennes et de complications inflammatoires. Matériels et Méthodes : Nous rapportons l’observation de 5 patients (7 yeux) qui avaient une baisse visuelle provoquée par l’apparition d’un décollement séreux rétinien maculaire. Pour chacun de ces patients, nous avons analysé l’imagerie angiographique, en tomographie par cohérence optique (OCT) et l’examen bio microscopique afin de détailler leur prise en charge thérapeutique. Résultats : Nous avons donc observé la survenue de décollements séreux rétiniens chez 5 patients suivis dans le cadre d’une maladie de Behçet. Chez 2 patients, il s’agissait d’une complication iatrogène liée à la corticothérapie, avec chorio-rétinopathie séreuse centrale, diagnostiquée grâce à l’imagerie angiographique. Pour les 3 autres patients, il s’agissait de phénomènes inflammatoires avec œdème papillaire et décollement séreux rétinien. Cette atteinte maculaire était responsable d’une baisse de l’acuité visuelle initiale inférieure ou égale à 2/10. Sous traitement adapté, parfois avec l’arrêt des corticoïdes et mise en route des immunosuppresseurs (interféron alpha 2a, azathioprine, anti-TNF alpha et cyclophosphamide), une résolution complète des phénomènes exsudatifs a été observée, avec une acuité visuelle finale supérieure ou égale à 6/10 chez 4 des patients.
1S62
114 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.