RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS l’autre tardive, traitées orthopédiquement, sans récidive. Les scores de Harris et de Merle d’Aubigné montraient une amélioration significative (p < 0,05). L’analyse radiographique n’a pas révélé d’ostéolyse. Au niveau de la cupule, il n’existait un liséré (discontinu) que dans 4 cas. Aucune anomalie fémorale notable n’a été décelée, quel que soit le mode de fixation de la tige. Une pseudarthrose trochantérienne a nécessité une ostéosynthèse et une infection métastatique un changement en deux temps. La survie était de 99 % au recul moyen de 8 ans, en prenant pour évènement toute réintervention et 100 % en prenant pour évènement la reprise pour descellement aseptique repris. DISCUSSION ET CONCLUSION. Notre série confirme les bons résultats de cette prothèse, déjà rapportée par ses concepteurs, en terme d’ostéolyse et de descellement. En effet, les résultats cliniques étaient très satisfaisants dans cette population de sujets jeunes et actifs. Par ailleurs, aucun descellement ou absence d’ostéointégration ne sont survenus. L’utilisation de billes de 32 mm assure la stabilité. L’utilisation d’une cupule recouverte d’hydroxyapatite semble avoir résolu les problèmes de fixation acétabulaire rencontrés avec les premiers modèles de cette prothèse. Nous n’avons pas, à moyen terme, observé de conflit col-cupule ni de dégradation de l’insert acétabulaire. * Patrick Boyer, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris.
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Quel est l’état de surface optimal d’une pièce fémorale cimentée Moussa HAMADOUCHE *, François BAQUÉ, Nicolas LEFÈVRE, Luc KERBOULL, Marcel KERBOULL, Jean-Pierre COURPIED
INTRODUCTION. Le but de cette étude était d’évaluer les résultats à 10 ans de recul minimum d’une série prospective randomisée et d’une série historique d’arthroplasties totales de hanche cimentées basse friction en fonction de l’état de surface de la pièce fémorale. MATÉRIELS ET MÉTHODES. La série prospective randomisée comportait 284 patients (310 hanches) âgés en moyenne de 64,1 ans. Parmi ces 310 hanches, la pièce fémorale était hautement polie (Ra = 0,04 microns, MKIII, Stryker) pour 165 hanches et mattes pour 145 (Ra = 1,7 microns, CMK3, Vector Orthopédique). La série historique opérée par les mêmes opérateurs selon la même technique comportait 111 patients (123 hanches) pour lesquels la pièce fémorale était satinées (Ra = 0,9 microns, CMK2, Sanortho). L’évaluation des résultats cliniques a été réalisée selon la cotation de Merle d’Aubigné. L’évaluation radiologique de la migration des implants a été réalisée à l’aide des repères classiques sur des radiographies du bassin de face. Enfin une analyse de survie a été effectuée selon la méthode actuarielle. RÉSULTATS. Lors de l’évaluation à 10 ans minimum de recul, 43 patients (48 hanches) était en perdus de vue (0,3 à 8,7 ans), 80 patients (83 hanches) étaient décédés (0,1 à 13,6 ans), 26 patients (26 hanches) avaient été repris sur le versant acétabulaire et/ou fémoral (0,9 à 15,9 ans) et 246 patients
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(276 hanches) n’avait pas subi de reprise au recul moyen de 12,3 ± 1,9 ans (10 à 16 ans). Parmi les 26 hanches reprises, 2 appartenaient au groupe pièces fémorales polies (une seule pièce descellée), 12 au groupe satinées (trois pièces fémorales descellées), et 12 au groupe mattes (9 pièces fémorales descellées). Un descellement radiologique était noté pour une des 165 pièces fémorales polies (0,6 %), quatre des 123 pièces fémorales satinées (3,3 %), et 15 des 145 pièces fémorales mattes (10,3 %). Il n’existait pas de différence significative entre les trois groupes pour aucun des paramètres du score de Merle d’Aubigné ni pour le score global. Le taux de survie cumulée de la pièce fémorale à 13 ans, en définissant l’échec comme le descellement, était de 97,3 % ± 2,6 % pour les pièces fémorales polies, 97,1 % ± 2,1 % pour les pièces satinées, et 78,9 % ± 5,8 % pour les pièces mattes (Logrank, p < 0,001). DISCUSSION ET CONCLUSION. Les résultats de cette étude ainsi qu’une revue de la littérature indiquent que la rugosité d’une pièce fémorale cimentée doit être inférieur à 1 micron. * Moussa Hamadouche, Hôpital Cochin, Service A de Chirurgie Orthopédique, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris.
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Résultats, à 15 ans de recul, de la prothèse totale de Müller cimentée Stéphane BOISGARD *, Stephane DESCAMPS, Benjamin BOUILLET, Olivier MATHÉ, Jean-Paul LEVAI
INTRODUCTION. Le but de ce travail était d’évaluer, à quinze ans de recul, la prothèse totale de hanche (PTH) de Müller cimentée à tige droite tête modulaire de 28 et cupule à bord plat. MATÉRIEL ET MÉTHODES. De mars 1988 à décembre 1990, 212 arthroplasties ont été mises en place chez 198 patients pour une coxarthrose. L’âge moyen était de 65 ans (48-67) et l’IMC : 26,9 (18,36-34,47). Le recul était de 15 ans minimum. La technique opératoire a été univoque : voie transglutéale et scellement au Palacos Gentamycine® des deux implants. Dans tous les cas, il s’agissait d’une prothèse fémorale à tige droite, type Müller, en Protasul® 10, associée à une tête céramique (107) ou une tête Protasul® (105) avec cupule en polyéthylène stérilisée aux rayons Gamma sous atmosphère inerte d’Azote. Les résultas ont été évalués : cliniquement selon le score de Merle, radiologiquement pour les descellements selon les critères de Harris versant fémoral et de Hodgkinson versant acétabulaire. L’usure a été mesurée avec le logiciel MPH. Les analyses de survie ont été menées selon la méthode actuarielle de Greenwood. RÉSULTATS. Au dernier recul : 98 patients étaient décédés, 8 perdus de vue, 17 ont refusé la consultation. 85 patients ont été revus. Un avait été repris pour descellement acétabulaire à 14 ans. L’évaluation clinique des 84 patients non repris : 7 avaient un TB ou B résultat, 14 un résultat moyen. Radiologiquement au niveau du fémur, pas de descellement ni migration mais deux ostéolyses ont été observées associées à un descellement de la cupule avec usure du polyéthylène supérieure à
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82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.
2 mm. Au niveau de la cupule, nous avons noté 48 cas sans liseré et 34 cas avec liseré (29 non évolutifs et 4 évolutifs correspondant à 4 descellements (3 têtes métalliques1 céramique)). L’usure linéaire était de 0,078 millimètre / an et l’usure volumétrique est de 48,02 mm3 / an. La survie était de 96 % (± 3 %) pour l’évènement reprise et de 93 % (± 5 %), pour l’échec clinique et radiologique. DISCUSSION. Les échecs à quinze de recul sont acétabulaires (5 descellements dont 1 repris), avec dans tous les cas une usure supérieure à deux millimètres. Il n’y a pas de différence significative de la fréquence des descellements, en fonction de l’âge, de l’IMC, de l’inclinaison acétabulaire et de l’épaisseur du polyéthylène. CONCLUSION. Cette étude confirme que l’usure du polyéthylène est le facteur dominant des échecs des arthroplasties de cette génération.
était le paramètre qui montrait la plus grande amélioration, puisque seuls 10,2 % de patients se plaignaient d’une douleur légère à 5 ans de recul. Sur le plan radiologique, l’implant fémoral montrait une grande stabilité avec des scores Ara et Engh excellents, 5 ± 0,2 et 20,7 ± 0,5, respectivement. L’usure du polyéthylène, 0,075 mm/an, se situait en deçà des taux d’usure admis habituellement. Nous avons observé par contre une grande proportion d’ossifications hétérotopiques avec un taux de 65,1 %. DISCUSSION. La survie de la tige SPS est comparable aux autres séries de la littérature. La prothèse SPS montre à 5 ans de bons résultats cliniques et radiologiques. Les objectifs de bonne intégration et de bonne stabilité fémorale de l’implant semblent atteints. Cependant, des événements intercurrents tels que le taux élevé d’ossifications hétérotopiques mériteraient d’être étudiés de manière isolée. * Alexandre Mouttet, Espace méditerannée, 19, avenue du Général-Leclerc, 66000 Perpignan.
* Stéphane Boisgard, Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, Hôpital G. Montpied, CHU de ClermontFerrand, 63003 Clermont-Ferrand Cedex 1.
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Étude à cinq ans de recul d’une tige anatomique revêtue d’hydroxyapatite Alexandre MOUTTET *, Rémi PHILIPPOT, Frédéric FARIZON, Paul-Henri VALLOTTON, Nabila IBNOU-ZEKRI
INTRODUCTION. Nous avons mené une étude prospective monocentrique sur une série homogène et continue des prothèses totales de hanche anatomiques et non cimentées. Le but de cette étude était de mettre en évidence au dernier recul l’apport de la structure anatomique de l’implant fémoral sur les résultats cliniques et radiologiques. MATÉRIEL ET MÉTHODE. La série étudiée était homogène et continue, elle incluait 176 hanches opérées d’une arthroplastie totale de hanche entre septembre 1997 et décembre 1998, par le même chirurgien. Nous n’avons retenu que les prothèses de première intention sur coxarthrose primitive ou secondaire, les prothèses sur fracture et les reprises ont été exclues de l’analyse. Au dernier recul, le taux de suivi était de 93,2 %. Les patients ont été revus cliniquement lors des consultations (satisfaction, score de Harris). Un chirurgien indépendant, n’ayant pas vu les données cliniques, a réalisé l’analyse radiologique (classification de Brooker, scores d’Ara et Engh). Le positionnement des implants à été analysé par le logiciel Imagika. La courbe de survie a été réalisée selon la méthode de Kaplan-Meier avec un intervalle de confiance de 95 %, et en prenant comme définition de l’échec la reprise de la prothèse toutes causes confondues. RÉSULTATS. Nous déplorons deux échecs, tous deux pour luxation récidivante avec malposition des implants. La survie à 5 ans de la prothèse est de 98,8 %. Sur le plan clinique, le score de Harris variait significativement (P < 0,0001) de 32,9 ± 1,2 en préopératoire à 93,1 ± 0,8 à la dernière visite de recul. La douleur
Résultats à plus de 15 ans d’une prothèse de hanche à revêtement HA total. Analyse prospective d’une série de 615 cas Jean-Pierre VIDALAIN *, Alain MACHENAUD, Jean-Claude CARTILLIER
INTRODUCTION. L’intérêt de l’hydroxyapatite pour la fixation des implants sans ciment est assez largement reconnu aujourd’hui. Malgré tout, 20 ans après les premières applications cliniques de ce mode de fixation, l’étendue du revêtement bioactif au niveau de la tige fémorale, reste un sujet de discussion. Le but de ce travail était d’évaluer sur le long terme les conséquences d’un revêtement total. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Entre juillet 1986 et décembre 1990, 615 arthroplasties totales de la hanche ont été réalisées : la tige a toujours été un implant en alliage de titane revêtu d’une couche HA de 150µ d’épaisseur. La moitié seulement des composants acétabulaires était revêtue d’hydroxyapatite. Il y avait autant d’hommes que de femmes, l’âge moyen était de 64,5 ans. Deux cent quarante-deux (39 %) patients étaient décédés, 62 (10 %) étaient perdus de vue, le recul moyen des 243 patients toujours dans l’étude au dernier contrôle, est de 17,7 ans. RÉSULTATS. Les résultats cliniques sont restés globalement stables tout au long de ce suivi (PMA : 17). On note cependant une baisse du score « fonction » liée au vieillissement de la population (plus de 80 ans en moyenne au dernier examen). Quatre vingt-neuf révisions ont été réalisées (72 cupules, 9 tiges, 8 changements complets), mais 4 tiges seulement, ont été retirées pour descellement aseptique, plus ou moins complet. DISCUSSION. En dépit d’une usure significative du PE objectivée dans 50 % des cas, et d’un nombre important de révisions acétabulaires, les ostéolyses fémorales sévères sont pratiquement demeurées anecdotiques ; la qualité de l’ostéointégration favorisée par l’HA s’oppose donc efficacement à la