RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS
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Étude comparative de deux techniques de ligamentoplastie dans la rhizarthrose opérée par trapézectomie Tanguy MRAOVIC *, Nikolai POPOV, Fabien LACOMBE, Cyril LAZERGES, Bertrand COULET, Michel CHAMMAS
INTRODUCTION. La trapézectomie est une des solutions chirurgicales au traitement de la rhizarthrose évoluée. Le reproche encouru par cette technique est la perte de force provoquée par le collapsus trapézien, voire le conflit scapho-métacarpien. De nombreuses ligamentoplasties ont été décrites, chacune se vantant de diminuer ou d’éviter le collapsus trapézien. Cette étude a donc comme but d’évaluer et comparer les résultats de deux ligamentoplasties, notamment sur le collapsus trapézien. MATÉRIELS. Cette étude exhaustive et rétrospective porte sur 49 patients revus (53 mains) et opérés par trapézectomie-ligamentoplastie avec un recul minimal de 6 mois. Groupe FCR : 29 patients (33 mains) ont bénéficié d’une ligamentoplastie au hémi-FCR selon Burton et Pellegrini. L’âge moyen est de 57 ans (43-71) et le recul moyen de 56 mois (6-113). Groupe APL : 20 patients (20 mains) ont bénéficié d’une ligamentoplastie par une bandelette d’APL selon Sigfusson et Lundborg. L’âge moyen est de 58 ans (42-71) et le recul moyen de 20 mois (7-60). MÉTHODES. L’évaluation a porté sur des critères subjectifs (satisfaction, douleur et DASH), objectifs (force, mobilité) et radiologiques (hauteur trapézienne). RÉSULTATS. Plus de 85 % des patients sont satisfaits ou très satisfaits sans différence significative entre les deux techniques. Aucune différence significative n’a également été trouvée en terme de douleur résiduelle, de force, de score de DASH et de mobilité de la néo-articulation. Cependant l’incidence d’algoneurodystrophie est significativement plus importante pour le groupe FCR avec 28 % (10 % pour APL). Le collapsus trapézien est sensiblement moins marqué pour le groupe APL avec une perte de hauteur de 57 % (60 % pour FCR). La force est directement corrélée à la hauteur de la loge trapézienne pour le groupe FCR. Aucun conflit scapho-métacarpien n’a été constaté au plus grand recul. DISCUSSION. Les deux techniques sont efficaces sur la douleur, la force et la mobilité de la néo-articulation. La ligamentoplastie à l’APL semble, à moindre recul, protéger d’avantage la loge trapézienne du collapsus. La ligamentoplastie par hémiFCR, plus agressive par la réalisation d’un tunnel osseux à la base du premier métacarpien, s’expose à un risque plus élevé d’algoneurodystrophie. CONCLUSION. La ligamentoplastie par bandelette d’APL est une technique fiable et reproductible, moins agressive, et dont les résultats sont comparables sur la douleur, la force et la mobilité, tout en prévenant des risques d’algoneurodystrophies. Le collapsus trapézien, moins marqué précocément par cette ligamentoplastie, doit cependant être réévalué à un plus grand recul. * Tanguy Mraovic, Service de chirurgie orthopédique 2, Pr M. Chammas, CHRU Lapeyronie, 191, avenue du doyen Gaston-Giraud, 34295 Montpellier Cedex 5.
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Résultats radio-cliniques et évaluation de la préhension d’une série rétrospective de 47 rhizarthroses traitées par trapézectomie et stabilisation ligamentaire à plus de 5 ans de recul Grégory MOINEAU *, Dominique LE NEN, Julien RICHOU, Maxence LIOT, Christian LEFEVRE
INTRODUCTION. Toute pathologie du pouce comme la rhizarthrose, peut compromettre la gestuelle de préhension. Nous rapportons nos résultats radio-cliniques de trapézectomies à plus de 5 ans de recul en insistant sur l’évaluation de cette préhension et de ses facteurs de mauvais résultats. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Série rétrospective, continue, mono-opérateur de 47 rhizarthroses (40 femmes et 7 hommes, âge moyen 59 ans) traitées par trapézectomie et stabilisation ligamentaire (32 petits palmaires et 15 hémi-grands palmaires), aucun geste sur la métacarpo-phalangienne (MCP). Interventions protégées par orthèse, aucun brochage. Au recul, évaluation radio-clinique par un opérateur indépendant (radiographie pouce face et profil). Nous insisterons sur l’hyperextension de la MCP, la fermeture commissurale et l’évaluation de la préhension (questionnaire d’évaluation de 5 prises d’utilisation quotidienne). La classification radiologique du GEM retrouve 23 stades 1, 9 stades 2 et 10 stades 4. l’index trapézien est calculé en pré et postopératoire. RÉSULTATS. 42 trapézectomies sont évaluées, délai moyen :7,5 ans [5-11,5]. Délai moyen de consolidation : 7 mois [2-24]. 15 patients douloureux (EVA à 3 [1-6]) dont 13 ont un score d’Alnot à 1. Kapandji moyen à 9,6. Angle d’ouverture de M1 à 36,5°. Jamar moyen : 90 % [70 %-115 %] - Pinch : 76 % [56 %-100 %] (pourcentage / côté controlatéral non opéré). Une hyperextension de la MCP > à 20° chez 19 patients, statistiquement associée à la fermeture commissurale. Cette déformation péjore statistiquement la préhension, indépendamment du recul. L’analyse de ces patients permet de définir 2 groupes : avec hyperextension de la MCP > 20° en préopératoire (10 patients), associée à une fermeture commissurale à 8 reprises. Déformation jamais été corrigée après chirurgie ; sans hyperextension préopératoire (9 patients), associée à une fermeture commissurale à 2 reprises. En postopératoire, ces patients présentent une hauteur trapézienne statistiquement plus faible (30 % contre 48 % de la hauteur initiale) et 6 ont une fermeture commissurale. Subjectivement, 40 patients sont satisfait ou très satisfait et prêt à refaire cette intervention. DISCUSSION ET CONCLUSION. L’originalité de notre étude est l’évaluation de la préhension mettant en évidence l’importance de l’hyperextension de la MCP et de la rétraction commissurale postopératoires sur son résultat. L’hyperextension supérieure à 20° en préopératoire fait discuter, un geste sur la MCP (retente capsulaire antérieure) associé à la trapézectomie. Une étude prospective évaluera les résultats de cette indication chirurgicale. Les autres mauvais résultat sont imprévisibles car