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JEUR, 2004, 17, 1S110-1S113
Masson, Paris, 2004
Urgences neurologiques 293 ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX ISCHÉMIQUES ET THROMBOLYSE : LES DÉLAIS DE PRISE EN CHARGE PAR LE SMUR SONT-ILS COMPATIBLES ? S. Laribi, S. Chicheportiche, H. Dekadjevi, G. Cance, L. Goix, K. Tazarourte
T. Liot,
SAMU 77-Smur, Hôpital Marc Jacquet, Melun. Introduction : L’étiologie ischémique des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) est fréquente et bénéficie depuis quelques années de la possibilité d’un traitement curatif par thrombolyse intra-veineuse. Ce traitement est l’apanage de quelques centres spécialisés appelés « stroke center ». Toutefois ce traitement induit la notion de délai thérapeutique puisqu’il doit être administré dans les 3 heures suivant le début d’apparition des symptômes. Le but de notre étude est d’apprécier les délais de prise en charge des AVC ischémiques par le SMUR d’un département semi-urbain. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique concernant l’ensemble des AVC ischémiques pris en charge par le SMUR pour l’année 2001. Les dossiers pré-hospitaliers médicaux dont le diagnostic initial était AVC et dont l’origine ischémique était confirmée par une tomodensitométrie cérébrale effectuée à l’hôpital ont été inclus. Un certain nombre de paramètres physiologiques étaient colligés ainsi que l’intervalle entre le début des symptômes et l’heure d’appel au SMUR (T0) et l’intervalle entre l’apparition des symptômes et l’heure d’arrivée à l’hôpital (T1). Enfin la décision éventuelle de thrombolyse était rapportée. Résultats : 27 dossiers ont été inclus (27 patients) L’âge moyen est de 65 ± 10 ans. 23/27 (85 %) patients ont un état de conscience normal. L’intervalle T0 est < 1 heure pour 2/27 patients, < 3 heures pour 4/27, < 6 heures pour 7/27 et indéterminable pour 5/27 patients. L’intervalle T1 n’est < 2 heures pour aucun patient, < 3 heures pour 1/27 patient (admission directe en « stroke center ») et largement supérieur à 3 heures pour tous les autres patients (admission à l’hôpital de proximité). 1/27 va bénéficier d’une thrombolyse. Conclusion : L’absence d’éducation de la population à faire rapidement appel aux secours est un obstacle majeur à la diffusion de la thrombolyse dans les AVC ischémiques.
294 ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX (AVC) EN RÉGION CENTRE : DEVENIR SELON LES MODALITÉS DE PRISE EN CHARGE A. Charaa (1), I. Bonnaud (2), B. Giraudeau (2), V. Julié (1), J.M. Beaufils (1), T. Brock (1), M. Goralski (1), D. Perrotin (1) (1) Groupe d’études sur les urgences de la région centre (GEUC), (2) Neurologie, Hôpital Bretonneau, Tours. Introduction : Il semble établi que la rapidité de la prise en charge des patients ayant un AVC conditionne leur devenir. Nous avons voulu savoir s’il existait des différences entre SAU et UPATOU. L’étude AVC centre a été menée dans les 22 services d’urgences (SU) de la région Centre pendant 2 mois, en incluant tous les patients adressés pour suspicion d’AVC ou d’AIT, avec un suivi d’un mois. Matériels et méthodes : A partir des feuilles de recueil de données de l’étude AVC-Centre remplies par les médecins des SU, nous avons comparé les modalités de prise en charge et le devenir des patients en fonction de leur lieu d’arrivée : SAU (8 centres) ou UPATOU (14 centres ne disposant pas de scanner dans leur hôpital).
Résultats : En deux mois, 598 patients ont été inclus, dont 435 arrivés dans des SAU, 164 dans des UPATOU. L’âge des patients et le score de Glasgow moyen initial étaient comparables dans les deux groupes. Le délai médian d’arrivée aux urgences était de 6 h 05 minutes dans les SAU, 2 h 52 minutes dans les UPATOU (p < 0,001). Le scanner cérébral était effectué dans 96 % des cas dans les SAU, avec un délai de 2 h 20, dans 77 % des cas chez les patients provenant des UPATOU, avec un délai de 3 h 30 (p < 0,001). Dans les SAU, 12 % des patients ont été secondairement transférés dans un autre centre, essentiellement pour une prise en charge spécialisée (unité neuro-vasculaire, neurochirurgie), contre 29 % dans les UPATOU, pour effectuer un examen d’imagerie. Le fait d’avoir eu un scanner cérébral aux urgences ne modifiait pas le risque de décès ou dépendance. A J7, le taux de patients dépendants (incapables de marcher) était de 34 % pour les SAU contre 47 % pour les UPATOU (p < 0,01). La mortalité à un mois était de 12 % pour les SAU, 20 % pour les UPATOU (p < 0,01). Après ajustement sur la gravité estimée par le score de Glasgow initial, le risque relatif de décès après arrivée en UPATOU est de 1,58 [IC 95 % : 0,93 ; 2,70]. La durée moyenne de séjour était de 11 jours environ dans les deux groupes. Les patients en provenance d’UPATOU ont été davantage transférés en moyen ou long séjour, ils ont été moins nombreux à regagner leur domicile (p = 0,01). Conclusion : Le délai d’arrivée plus court dans les UPATOU est compensé par la nécessité de transfert secondaire et le délai d’imagerie. Après ajustement sur la gravité à l’admission, il ne semble pas exister de différence significative entre les deux groupes sur le risque de décès.
295 AVC MÉDICALISÉS PAR LE SMUR ORIENTÉS EN UNV VERSUS SAU A. Huon (1), C. Broche (1), K. Milojevic (1), W. Sammut (1), I. Chassagnol (1), L. Berton (1), C. Moreau (1), Y. Lambert (1) SAMU 78 – SMUR de Versailles, Centre Hospitalier de Versailles, Le Chesnay. Objectif : Comparer le devenir des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) médicalisés en fonction de leur orientation initiale : Urgences Neuro-Vasculaires (UNV) versus Service d’Accueil des Urgences (SAU). Méthode : Etude rétrospective comparative portant sur 60 patients médicalisés par le SMUR pour suspicion d’AVC avec début des symptômes datant de moins de 2 heures et adressés en UNV ou vers un SAU. Le groupe UNV est constitué par 30 patients admis directement en UNV. Les 30 patients du groupe SAU ont été sélectionnés par appariement sur l’âge. Le recueil de données a porté sur l’âge, le sexe, le type d’imagerie, le diagnostic, le traitement, l’hospitalisation (orientation et durée) et le devenir. Analyse en intention de traiter. Résultats : Les patients admis directement en UNV avaient un âge moyen de 56 ans (± 11) contre 57 ans (± 13) pour le groupe SAU (p = 0,63). Le sexe ratio était de 1 femme pour 2 hommes dans les 2 échantillons. Les principaux résultats figurent dans le tableau I. Conclusion : L’orientation précoce en UNV permet une meilleure prise en charge des AVC grâce à une imagerie performante (IRM), une hospitalisation en milieu spécialisé et un traitement spécifique (thrombolyse pour 31 % des patients). On améliore ainsi de manière significative le pronostic vital et fonctionnel des patients.