COMMUNICATIONS AFFICHÉES PAUPIÈRES - ORBITE - VOIES LACRYMALES obtenue au prix d’une adhérence totale entre la paupière et le globe et surtout une épidermisation cornéo-sclérale. Discussion : Les cas ainsi rapportés posent le problème des allergies médicamenteuses et surtout les incidences sur l’œil. La gravité de l’atteinte oculaire est liée à la prise en charge tardive qui ne survient en générale que lorsque le risque vital est éloigné. Malheureusement, les séquelles ophtalmologiques peuvent déboucher sur la cécité. Chez nos patients, le traitement pourrait consister en une kérato-prothèse qui malheureusement est une entreprise chirurgicale délicate nécessitant une véritable expertise. Conclusion : Les toxidermies posent le problème de la prise en charge des lésions oculaires. Les cas que nous rapportons illustrent bien le risque de nécessité chaque fois qu’un syndrome de LYELL est déclaré. Aussi, la sensibilisation mérite d’être poursuivie surtout en ce moment où certains protocoles thérapeutiques de prévention des infections opportunistes chez les porteurs de VIH sont basés sur l’utilisation des sulfamides.
581 Cellulite orbitaire et drépanocytose de l’enfant : à propos de 2 cas. Orbital cellulitis in children and drepanocytosis: 2 case reports. NAACKE H*, SSI YAN KAI I, ELMALEH M, HOOYBERGHS P, DEPLUS S, LAROCHE L, BREMOND-GIGNAC D (Paris) Introduction : Nous rapportons deux de cas de cellulite orbitaire, survenus chez des enfants drépanocytaires, homozygotes dont le diagnostic étiologique et le traitement ont nécessité une adaptation liée à cette pathologie. Observation et Méthodes : Le premier cas a concerné une enfant de 18 mois dont le diagnostic de drépanocytose avait été porté à la naissance. Elle s’est présentée avec un œdème palpébral et une hyperthermie. Le premier diagnostic clinique évoqué a été celui d’éthmoïdite. Cependant le scanner a infirmé cette hypothèse et, malgré un traitement par une antibiothérapie à large spectre, aucune amélioration clinique n’avait été constatée après 5 jours de traitement. Une deuxième imagerie a été réalisée à J6 et a retrouvé un abcès sous-périosté orbitaire de 2 mm. L’adaptation des doses d’antibiotiques selon la concentration retrouvée dans le sang a permis une amélioration nette en 48h puis une résolution complète. Le deuxième cas était un enfant de 6 ans qui a été hospitalisé pour un œdème palpébral avec suspicion d’éthmoïdite. L’IRM réalisée lors de la prise en charge a retrouvé également une image d’abcès sous-périosté avec remaniement osseux en regard pouvant évoquer soit une ostéomyélite soit une crise vaso-oclusive localisée. Un traitement par antibiothérapie par voie parentérale a apporté une amélioration clinique nette en 48h puis une résolution. Discussion : Les enfants drépanocytaires présentent des complications nombreuses et variées liées à la maladie. L’abcès sous-périosté est rare mais il faut savoir le rechercher en imagerie pour pouvoir adapter le traitement. Dans les deux cas, la localisation de l’abcès rend risquée la ponction chirurgicale et la bonne résolution sous antibiothérapie à fortes doses, doit faire préférer le traitement médical. Conclusion : La cellulite orbitaire par abcès est une complication rare de la drépanocytose qui nécessite une prise en charge adaptée par antibiothérapie. Le diagnostic est souvent difficile et nécessite une imagerie de haute définition car le retentissement clinique peut être important malgré un abcès de petite taille.
582 Maladie de Lyme : myosite orbitaire. À propos d’un cas. Lyme disease : myositis orbital. In connection with a case. KHALDI L* (Nevers), GHALAYINI A (Perpignan), SEAIFAN O, BOUILLOTGOUTORBE M, SOYEUX A (Nevers) Introduction : Nous rapportons le cas d’un homme de 44 ans, adressé pour bilan de diplopie verticale, des douleurs péri-orbitaires gauches intenses et de céphalées frontales. Le début remonte à 15 jours marqué par l’apparition de douleurs péri-orbitaires, des parasthésies hémifaciales non calmées par les antalgiques ; la diplopie verticale s’est installée 1 semaine après en position primaire, dans le regard en haut et latéral gauche et des arthralgies de l’épaule et du genou du même côté. L’examen a révélé un ptosis gauche, une contraction du front, un torticolis, une limitation de l’élévation et l’abduction gauche avec une excursion oculaire douloureuse, une conjonctivite modérée, un tonus oculaire à 25 mm Hg sans anomalie au niveau du segment antérieur et du fond d’œil. Observation et Méthodes : L’examen scannographique a montré un épaississement intéressant le muscle droit inférieur et droit médian gauche, une infiltration
de l’espace cellulo-graisseux intra- et extrac-onique. Le Lancaster a confirmé la limitation oculo-motrice gauche en hauteur et en abduction. Au niveau biologique, le dosage des hormones thyroïdiennes était normal ; plusieurs sérologies faites se sont révélées négatives (toxoplasmose, syphilis, HIV, herpès, …) ; seule la sérologie de Lyme est revenue positive ; les consultations neurologiques et cardiaques se sont révélées normales. Le patient fréquente régulièrement les forêts mais ne se rappelle ni de piqûres d’insecte, ni d’érythème cutané. Il a été mis sous Clamoxyl 6g/J (voie orale) associé à du Profénid 2 g/J pour une durée de 3 semaines. L’évolution a été favorable dès le 15 e jour, avec disparition quasi complète de la diplopie, puis au 20 e jour, atténuation nette des douleurs périorbitaires ; une asthénie physique a persisté quelques semaines. L’image de contrôle a mis en évidence la diminution de l’épaississement et disparition de l’inflammation graisseuse. Discussion : La myosite orbitaire est une manifestation rare de la maladie de Lyme. Elle apparaît à la phase secondaire. La diplopie est le symptôme capital et révélateur, associée aux douleurs péri-orbitaires et à la limitation oculomotrice. L’imagerie (TDM–IRM) a un grand intérêt pour le diagnostic et l’évolution. L’érythème migrans, caractéristique de la 1 ère phase peut manquer (notre cas). Le traitement antibiotique doit être administré (Ceftriaxone ou Clamoxyl) pendant 3 semaines. Les corticoïdes ne sont pas toujours nécessaires et ne doivent pas être systématiques. L’évolution est généralement favorable en quelques semaines, sans séquelle. Conclusion : La maladie de Lyme résulte d’une infection due au Spirochete Borrelia Burgdorfiri, transmis par une tique. Elle peut toucher plusieurs organes avec manifestation cutanée, cardiaque, neurologique, oculaire (où toutes les tuniques peuvent être intéressées). Devant toute myosite orbitaire non étiquetée, il faut penser à évoquer la maladie de Lyme et pratiquer une sérologie avant de conclure à une myosite idiopathique.
583 Exophtalmie non tumorale chez l’enfant : à propos de deux cas. Non tumoral proptosis in childhood. PELOSSE B*, MOMTCHILOVA M, ROCHER F, ABDICHE G, LAROCHE L (Paris) But : Rapporter deux cas d’exophtalmie bilatérale non tumorale chez l’enfant et faire la revue de la littérature notamment au cours de la maladie de Basedow et du pneumosinus dilatans de l’éthmoïde. Matériels et Méthodes : Deux enfants âgés de 8 et 9 ans, avec un bilan clinique (amaigrissement, éréthisme cardiovasculaire) et biologique (thyroxine libre élevée, TSH effrondrée) d’hyperthoïdie, présentaient une exophtalmie. Un examen ophtalmologique avec champ visuel et Lancaster et une résonance magnétique cérébrale et orbitaire ont été pratiqués. Résultats : L’exophtalmie était inaugurale dans un cas (cas n°1) et survenait en cours d’évolution dans l’autre cas (cas n°2). L’exophtalmie était bilatérale, symétrique. Il n’existait pas d’autre signe inflammatoire d’ophtalmopathie dysthyroïdienne (infiltration palpébrale, dilatation vasculaire conjonctivale…) et l’oculomotricité était normale. L’IRM objectivait une exophtalmie grade II dans les deux cas, l’absence d’infiltration des muscles oculo-moteurs. Au niveau de l’éthmoïde, les cellules étaient très dilatées, bombant dans l’orbite avec un aspect convexe important du planum sur toute la hauteur de la paroi interne de l’orbite. Dans le cas n°2, une corticothérapie (1 mg/kg/jour) avait été prescrite pendant deux mois. Discussion : La maladie de Basedow est plus rare chez l’enfant que chez l’adulte. Au cours de la maladie de Basedow chez l’enfant, les signes oculaires sont présents dans 40 % des cas environ. L’exophtalmie est peu fréquente (12 à 20 %) et peu importante (moins de 3 mm). L’oculo-motricité est normale. Un traitement par corticothérapie peut être prescrit. Nos deux cas présentaient aussi une atteinte de l’ethmoïde. Seule l’imagerie a permis le diagnostic de pneumosinus dilatans et fait le diagnostic différentiel avec un pneumocèle. Le pneumosinus dilatans est une entité rare du sujet jeune qui peut être évolutif avec atteinte du nerf optique. Le traitement est chirurgical. Conclusion : L’exophtalmie au cours de la maladie de Basedow chez l’enfant est rare. Le pneumosinus dilatans de l’éthmoïde est exceptionnel et peut s’accompagner d’une exophtalmie. Au cours de ces deux étiologies, l’imagerie contribue au diagnostic.
1S308
111 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.