A propos de la préoxygénation avant intubation difficile

A propos de la préoxygénation avant intubation difficile

LEI-FRES ,~ LA Rf:DACTION 569 Ann Fr Anesth Reanim, 9: 569, 1990 A propos de la preoxyg6nation avant intubation difficile Nous avons lu avec int6r6...

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LEI-FRES ,~ LA Rf:DACTION

569

Ann Fr Anesth Reanim, 9: 569, 1990

A propos de la preoxyg6nation avant intubation difficile Nous avons lu avec int6r6t la mise au point de BOUFFLERS e t coll. : ~ Techniques d'anesth6sie pour intubation difficile ~ [2]. Cet article appelle n6anmoins quelques commentaires concernant la notion de pr6oxyg6nation. Comme le soulignent fort justement les auteurs, I'intubation trach6ale est dangereuse chez le malade hypoxique et une pr6oxyg6nation est indispensable avant l'induction d'une anesthdsie g6n6rale. Toutefois, se rdf6rant un article de ARNAVD et coll. [1], les auteurs pr6conisent une pr6oxyg6nation de 4 rain sans en pr6ciser les modalit6s. Dans l'6tude de ARNAUD et coll., une seule dur6e de pr6oxyg6nation 6tait 6tudi6e, soit 4 rain. I1 s'agissait essentiellement d'une ventilation manuellement contr616e avec 8 12 insuffiations par minute d6but6e ~ la survenue de l'apn6e, le patient ~ respirant ~ de l'oxyg6ne put (volume courant ? capacit6 vitale ?) d6s le d6but de l'induction. II ne s'agissait donc pas proprement parler d'une pr6oxyg6nation. Aucun consensus n'existe actueUement concernant les modalit6s de la pr6oxyg6nation [4] ; toutefois, il nous para~t essentiel que celle-ci soit r6alis6e avant le d6but de l'induction anesth6sique. La d6nitrog6nation pulmonaire maximale et le remplacement de l'azote par de l'oxyg6ne pur diminue consid6rablement le risque d'hypoxie durant la p6riode d'apn6e. L'analyse de la litt6rature nous apprend que lots d'une hyperventilation en oxyg~ne pur avec des inspirations et des expirations amples balayant une capacit6 vitale, la concentration d'azote dans les gaz expir6s d6cro~t de faqon exponentielle [3]: apr~s huit cycles respiratoires (qui n6cessitent moins de 60 s), elle est inf6rieure

1 % , ce qui permet de toldrer une apn6e d'environ 8 min sans ddsaturation, si l'on tient compte d'une consomrnation d'oxyg6ne de 250 3 0 0 m l . min -1. La survenue d'une d6saturation peut encore 6tre retardde jusqu'& 10rain par l'insuffiation pharyng6e de 3 1 • min -t d'oxyg6ne [5]. Une prdoxygdnation d'une minute en ventilation spontan6e & capacit~ vitale suivie d'une oxyg6nation pharyng6e est donc hautement souhaitable chez tout sujet prdsentant un risque d'intubation difficile : eUe permettra la r6duction maximale du risque d'hypoxie au cours de tentatives d'intubation r6pdt6es, voire au cours de la rdalisation de techniques d'abord trach6al d'exception. Ph. VgROLI, K. SAMII D6partement d'Anesth6sie-Rdanimation H6pital de Bic~tre 94275 Le Kremlin-Bic6tre

BIBLIOGRAPHIE [1] ARNAUDD, GRANTHILC, DUFLOTJC, FRANqOISG. Monitorage continu chez l'adulte de la saturation art6rieUe en oxyg~ne durant l'apn6e qui suit l'intubation. Ann Fr Anesth R~anim, 7 : 8-12, 1988. [2] BOUFFLERS E, HANNEBICQUEV, NISET M, REYFORD H, KRIVOSIC-HORBER R. Techniques d'anesth6sie pour intubation difficile. Ann Fr Anesth R~anim, 9 : 67-74, 1990. [3] CARMICHAEL FJ, CRUISE CJE, CRAZO RR, PALUCK C. Preoxygenation : a study of denitrogenation. Anesth Analg, 68 : 406-409, 1989. [4] GOLD MI. Preoxygenation (Editorial). Br J Anaesth, 62 : 241-242, 1989. [5] TELLER LE, ALEXANDER CM, FRUMIN MJ, GROSS JB. Pharyngeal insufflation of oxygen prevents arterial desaturation during apnea. Anesthesiology, 9 : 980-982, 1988.