© Masson, Paris, 2006.
Rev Epidemiol Sante Publique, 2006, 54 : 2S10-2S12
COMMUNICATIONS ORALES ÉPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES (SESSIONS PARALLÈLES 1)
A3-1 Vingt ans de suivi du registre des cardiopathies ischémiques en Communauté française de Belgique COPPIETERS Y., KORNITZER M., GODIN I., LÉVÊQUE A. École de Santé Publique de l’Université Libre de Bruxelles. Objectifs : Analyser l’évolution des événements coronariens aigus fatals et non fatals (sur une période de plus de 20 ans : 1983-2003) et aborder les facteurs de risques et la prévention cardio-vasculaire à partir du registre des cardiopathies ischémiques. Méthode : Ce registre couvre une population d’environ 120 000 personnes de l’agglomération de Charleroi en Belgique. Il assure de façon standardisée le monitorage des événements coronariens en respect des critères MONICA. Le recueil de données s’est élargi à des variables importantes dans le cadre de la promotion de la santé cardiovasculaire (variables socio-comportementales). Résultats : Chez les femmes, on observe une stabilité dans le taux d’attaque global entre 1983 et 2002 (de 12 à 19 pour 10 000 habitants) avec une lente diminution du taux d’attaque fatal entre 1988 et 1994 autour de 5 pour 10 000 habitants par an. Les résultats de l’année 2003 confirment le taux d’attaque global moyen autour de 11 pour 10 000. Pour les hommes, on constate une franche diminution du taux d’attaque global à partir de l’année 1991 jusque 1993 (43 pour 10 000), puis une certaine stabilisation entre 1993 et 1999, avec une nouvelle diminution des taux à partir de l’année 2000 (37 pour 10 000). En 2003, nous sommes confrontés à un taux qui dépasse à nouveau la barre des 40 pour 10 000. Les résultats des années 2004 et 2005 permettront de confirmer ou d’infirmer cette tendance. L’analyse montre aussi une diminution significative de la létalité entre la période 1983-1987 et 1993-1997 (de 52,5 % (48,7-56,3) à 31,6 % (28,4-34,7) et un excès de létalité de l’ordre de 10 % chez les sujets masculins comparés aux sujets féminins. Conclusion : Le registre des cardiopathies ischémiques est un outil important permettant d’ajuster les programmes de promotion de la santé en fonction de l’évolution des données épidémiologiques fournies chaque année.
A3-2 Consommation de fruits et légumes et évolution de la pression artérielle dans la cohorte SU.VI.MAX DAUCHET L. (1, 2), CZERNICHOW S. (3), BERTRAIS S. (1), BLACHER J. (4), GALAN P. (1), HERCBERG S. (1) (1) U557 Inserm UMR Inserm/Inra/Cnam, Paris ; (2) Département d’épidémiologie et de santé publique CHU Rouen, Rouen ; (3) Service de Nutrition, Hôpital Hôtel-Dieu, Paris ; (4) Centre médical de diagnostic et de soins, Hôpital Hôtel-Dieu, Paris. Contexte : L’augmentation de la consommation de fruits et légumes a été associée à une diminution de la pression artérielle notamment dans des études d’intervention (DASH). Mais peu d’informations sont disponibles sur les effets à long terme de la consommation de fruits et légumes sur la pression artérielle, notamment dans des populations européennes. Objectif : Étudier les relations entre la consommation de fruits et légumes et l’évolution de la pression artérielle (PA) dans la cohorte SU.VI.MAX. Méthode : Les données sont issues de la cohorte SU.VI.MAX. (1994-2002). La pression artérielle a été mesurée et les traitements anti-hypertenseurs ont été collectés lors des examens cliniques de 1995-1996 et 2001-2002. Les données alimentaires sont issues des enregistrements alimentaires remplis tous les deux mois par les volontaires durant les deux premières années. Une analyse transversale sur les 6 427 sujets, âgés de 36 à 62 ans, présents au premier examen a été réalisée. Une analyse longitudinale portant sur l’évolution de la PA entre les deux examens a aussi été réalisée après exclusion des personnes hypertendues en 1996 (n = 2 958). Résultats : Après ajustement sur les principaux facteurs de confusion, la pression artérielle systolique à l’inclusion était inférieure de 1,6mmHg (p de tendance < 0,01) dans le quintile supérieur de consommation de légumes et de 1,1 mmHg (NS) dans celui de fruits. Au terme du suivi, l’augmentation moyenne de la pression artérielle systolique sur la période de suivi était de 9,5 mmHg. Cette augmentation était inférieure de 2,2 mmHg (p de tendance < 0,003)