Abcès hépatique à Edwardsiella tarda

Abcès hépatique à Edwardsiella tarda

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Nombre de cas 2O

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l'infection ~t VIH, favorisant les bouff6es 6pid6miques constat6es aux USA (1) ou dans la r6gion parisienne (5). Pour l'instant, la tuberculose, dans notre r6gion, garde donc majoritairement son aspect traditionnel et attendu de maladie de r6viviscence chez la personne ~g6e. Cependant le pic de fr6quence observ6 avant 35 ans et l'apparition des cas dans la population infect6e par le VIH, m~me en faible nombre, incite ~t la prudence. Afin de ne pas m6connaitre une 6volution plus r6cente, nous rapportons dans ces commentairs le nombre total de M. tuberculosis isol6s au CHU, ult6rieurement : en 1993, 48 souches ont 6t6 isol6es, et au 22.11.1994, 35 6talent recens6es. I1 ne semble donc pas y avoir, pour l'instant d' 6volution quantitative. Ces donn6es concernent un d6partement qui peut 6tre consid6r6 comme privil6gi6 en matibre de tuberculose. L'appr6ciation d'une 6ventuelle augmentation de la tuberculose de nos jours devrait &re modul6e en fonction des donn6es g6ographiques, qui recouvrent probablement des entit6s socio-6conomiques bien diff6rentes les unes des autres.

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15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 >65 Tranches d'~ge

Fig. 1 : R6partition des cas de tuberculose par tranches d'~ge dans l'Is6re en 1982 et 1992

2. 3. 4. 5.

notre d6partement, contre 15/100.000 en moyenne en France (5). De la m~me fa~on, le SIDA n'a pour l'instant qu'une influence relativement marginale (seulemerit 3 cas) dans la tuberculose, ~t l'inverse d'autres r6gions : 12 % ~t Paris, 18 % dans les Hauts de Seine (2), 7t la m~me 6poque. L' analyse de la diminution du nombre des tuberculoses diagnostiqu6es et trait6es au CHU doit tenir compte de la diminution du recrutement du CHU (64,6 % des cas du d6partement en 1982, 47,8 % en 1992). Les tuberculoses trait6es en ville sont donc proportionnellement en augmentation. Mais cette diminution des tuberculoses, constat6e dans notre 6tude, semble significative tout de m~me, car corr616e ~ la diminution globale de l'incidence dans le d6partement. Nous n'avons pas expliqu6 la nette augmentation des localisations autres que pulmonaires. La disparit6 constat6e entre notre d6partement et d'autres, ainsi qu'avec la moyenne nationale est certainement multifactorielle. Le contexte socio-6conomique est important : pour l'instant nous sommes peu confront6s h l'association exclusion + immigration importante + end6mie importante de

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Abc6s h6patique a Edwardsiella tarda* P. CAHEN**, J.-C. RO'ULLET AUDY***, P. HONDERLICK** et F. DRUPT** SUMMARY

HEPATIC ABSCESS DUE TO EDWARDSIELLA TARDA

Isolation of Edwardsiella tarda in humans has been associated with an asymptomatic cartier state as well as mild, selflimited diarrheal illness. Extraintestinal manifestations have included soft tissue infections, meningitis, osteomyelitis, cholangitis and sepsis. Only fours cases of liver abscess have been reported. We report a case of a liver abscess associated with a carcinoma. * Re~u le 27.5.94. Acceptation d6finitive le 8.8.94. ** Laboratoire Central, Unit6 de Microbiologie, H6pital Foch F-92151 Suresnes. *** Service de Chirurgie G6n6rale et Digestive, H6pital Foch F-92151 Suresnes.

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Key-words : Hepatic abscess - Edwardsiella tarda. Mots-cl6s : Abcbs h6patique - Edwardsiella tarda.

Edwardsiella tarda est une ent6robact6rie, largement r6pandue dans l'environnement, qui a 6t6 isol6e chez certains animaux mais qui est rarement rencontr6e en pathologie humaine. E. tarda a 6t6 isol6e chez l'homme dans les selles, parfois associde ~ une symptomatologie intestinale. Les infections extra-digestives ~t E. tarda demeurent exceptionnelles. Nous rapportons un cas d' abc~s h6patique ~t ce microorganisme.

Mr B... A .... 45 ans, se plaint depuis 15 jours de douleurs lombaires transitoires associ6es ~ une asth6nie et une anor6xie. I1 est hospitalis6 le 20 janvier 1994 ~t la demande de son m6decin traitant apr~s d6couverte l'6chographie abdominale d'un foie h6t6rog6ne multinodulaire. Ce patient en bon 6tat gdndral sans antdcddent particulier pr6sente ~ l'arrivde une fi6vre ~t 38°4 associ6e ~ des frissons et des sueurs nocturnes. L'examen clinique retrouve une hdpatomdgalie ~t 15 cm. Le reste de l'examen clinique est sans particularit6, notamment on ne retrouve pas d'ad6nopathie, il n'y a pas de trouble du transit, pas d'ict6re. A noter un amaigrissement qui n'a pu atre chiffr6. Sur le plan biologique : - Leucocytes 12,5 109/1 (60% PNN); - VS : 55ram ~ la premi6re heure; Transaminases normales; Gamma GT : 112 UI/1. -

La TDM r6alis6e en ville montre une volumineuse v6sicule ~ paroi 6paisse et une volumineuse 16sion h6t6rog~ne du segment V. Une cytoponction est r6alis6e, montrant un abc~s bact6rien entour6 d'une coque de cellules 6pith61iales atypiques. La culture du produit de ponction sur les milieux standards donnera en 24 h de nombreuses colonies d'entdrobact6ries de deux types diffdrents : un Escherichia coli multisensible et une autre entdrobact6rie majoritaire dont l'identification (confirm6e par l'Institut Pasteur) sera Edwardsiella tarda. L'intervention r6alis6e le 25 janvier montrera une masse tumorale v6siculaire envahissant massivement le foie, le colon et le duod6num. Les 16sions 6tant au dessus de toutes ressources th6rapeutiques, l'intervention ne sera qu'exploratrice. I1 s'agit donc au total, d'un volumineux cancer vdsiculaire aux m6tastases h~patiques abc6d6es ~ deux germes : E. coli, E. tarda. E. tarda a longtemps 6t6 la seule esp6ce du genre Edwarsiella (esp~ce d6crite en 1965). A partir de 1980,

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deux autres esp6ces ont 6t6 d6crites : Edwardsiella hoshinae et Edwardsiella ictaluri. L'identification de E. tarda ne pose pas de probl6me majeur. Cette ent6robact6rie mobile est LDC, ODC et H2S positives. La production d'indole est constante. Les diagnostics diff6rentiels qui peuvent 6ventuellement se poser pour cette bact6fie ne fermentant pas le lactose sont les salmonelles et certaines esp6ces de Proteus. En ce qui concerne la sensibilit6 aux antibiotiques, la plupart des souches produisent une batalactamase mais restent sensibles ~ la plupart des antibiotiques. Malgr6 la s6cr6tion de cette b~talactamase, les CMI de l'ampicilline sont basses (0,125 ~ 1 mg/1). La nature exacte et la signification clinique de cette b~talactamase ne sont pas bien 61ucid6es. Ces bact6ries sont, par contre, g6n6ralement rdsistantes ~ la colistine (1), comme ce rut le cas pour notre souche. E. tarda est rarement isol6e en pathologie infectieuse (2). I1 s'agit en g6n6ral de cas bien document6s de septic6mies, endocardites, m6ningites, infections urinaires et abc6s h6patiques (3). Ces infections surviennent souvent chez des patients ayant une pathologie sous-jacente (4). E. tarda a aussi 6t6 isolde des selles de patients sains ou ayant une symptomologie intestinale (~t type de diarrh6e le plus souvent). Ce microorganisme pourrait parfois ~tre responsable de gastro-ent6rite particuli~rement en Afrique, bien que son r61e exact dans cette pathologie soit encore discut6 (5). Le r6servoir d'E. tarda semble atre le tube digestif de certains animaux (poissons, reptiles, oiseaux). L'environnement peut atre secondairement contamin6 par les selles de ces animaux et ~tre ~ l'origine d'infections chez l'homme.

Nous avons retrouv6 dans la litt6rature quatre cas documentds d' abc6s hdpatique ~tE. tarda (6). Une femme de 71 ans panamdenne qui est ddcdd6e des suites d'une septic6mie ?~E. tarda malgr6 une antibiothdrapie adapt6e. Une jeune femme nicaraguayenne de 14 ans qui se pr6sentait dans un tableau septic6mique; l'abc6s h6patique a 6t6 drain6 et la gu6rison obtenue. Une patiente indienne associant h6patocarcinome et abc6s ~ E. tarda. L'6volution a 6t6 fatale malgr6 le drainage et 1' antibioth6rapie. Enfin un homme de 40 ans am6ricain dont 1' 6volution a 6t6 favorable sous traitement antibiotique seul. L'6volution de notre patient sur le plan purement infectieux a 6t6 favorable apr6s drainage et antibioth6rapie par 1' association amoxicilline, acide clavulanique. La pathog6nie des infections extra-intestinales ~t E. tarda est mal connue. Rarement, des infections des tissus ont 6t6 rapportdes a des traumatismes ou ~t des

Key-words : Streptococcus salivarius - Nosocomial meningitis - Myelography. Mots-cl~s : Streptococcus salivarius - Mdningite nosocomiale - My61ographie.

expositions 7t l'eau (7). Bien que darts la plupart des cas, le tube digestif semble etre la porte d'entr6e des infections extra intestinales, E. tarda n'est g6n6ralement pas retrouv6e dans les selles. Peut-~tre est-ce aussi parce qu'elle n'est pas syst6matiquement recherch6e. E. tarda est une bact6rie rarement en cause dans les infections extra intestinales et exceptionnellement dans les abcbs hdpatiques. D'apres nos recherches, il s'agirait du cinquieme cas d6crit dans la litt6rature.

Les m6ningites ~t streptocoques non groupables sont rares. Streptococcus salivarius est un commensal de la cavit6 buccopharyng6e, et des voies a6riennes sup6rieures. Nous rapportons ici un cas de m6ningite nosocomiale ~ S. salivarius apr6s ponction lombaire.

REFERENCES 1.

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M6ningite Streptococcussalivarius apr6s saccoradiculographie* M. DAUMAL**, E. COLPART**, F. DAUMAL** et B. MANOURY** SUMMARY STREPTOCOCCUS SALIVARIUS MENINGITIS FOLLOWING MYELOGRAPHY The authors report one case of nosocomial meningitis due to Streptococcus salivarius following myelography. A 28 years'old man with an unremarkable medical past revealed 20 hours after spinal puncture with injection severe headache, fever, vomiting. His neck was rigid and Kernig's and Brudzinski's signs were positive. Obtundation was noted. A new spinal puncture was performed. Culture of cerebrospinal fluid was positive with S. salivarius. Treatment with cefotaxime (2 g qid) during 14 days improved the patient's condition clinically rapidly. The resolution of meningitis was complete. * R e ~ u l e 24.5.94. A c c e p t a t i o n d 6 f i n i t i v e l e 9.8.94. ** S e r v i c e d e R 6 a n i m a t i o n m d d i c o - c h i r u r g i c a l e , C H S a i n t - Q u e n t i n , BP 608 - F-02321 Saint-Quentin.

Un homme de 28 ans, 113 kg, 1,82 m, sans ant6c6dent, 6tait victime d6but novembre d'une chute au travail. Un lumbago s'installait puis une sciatique S 1 gauche. Une tomodensitom6trie r6v61ait une hernie discale L5, S1. Une saccoradiculographie 6tait r6alisde. Vingt heures apr6s la ponction lombaire, le malade se plaignait brusquement de c6phal6es associ6es ~ des vomissements. La temp6rature 6tait h 39°C avec des sueurs profuses. Ce malade 6tait obnubil& On constatait une photophobie, une raideur de nuque, une hyperesth6sie cutan6e. Les r6flexes ost6o-tendineux 6taient vifs, polycin6tiques. I1 n'y avait pas de d6ficit moteur. La ponction lombaire ramenait un liquide eau de riz avec 13 200 leucocytes/mm3 (100 % de polynucldaires neutrophiles). La protdinorachie 6tait ~t 8,5 g/1. I1 n'y avait pas de germe ~t l'examen direct. Un traitement 6tait d6but6 associant c6fotaxime (12 g/24 h), fosfomycine (16 g/24 h), amikacine (1,5 g/24 h). Le laboratoire isolait un cocci ~ Gram positif en chainettes ~ la culture du liquide c6phalo-rachidien (LCR) d6s la 24e heure. On remplaqait la fosfomycine par de l'amoxicilline (12 g/ 24 h). La fi~vre r6gressait en 3 jours, l'hyperleucocytose en 4 jours. Les h6mocultures 6taient n6gatives. L'identification du germe montrait qu'il s'agissait d'un streptocoque type S. salivaritis. Le malade 6tait alors trait6 par le c6fotaxime seul pendant 14 jours. Le malade a gu6ri. Une 6chographie cardiaque 61iminait une endocardite. Les streptocoques non groupables sont rarement la cause de m6ningite purulente (0,3 ~ 3 % des m6ningites purulentes) (1). S. salivarius a 6t6 letrouv6 dans trois cas de m6ningite aprbs ponction lombaire (2, 3, 4). Des cas de m6ningite ~ streptocoque viridans peuvent survenir apr~s traumatisme des muqueuses de la cavit6 oropharyngde, des sinus, du tractus gastro-intestinal, urog6nital, de la peau. Toute proc6dure invasive : extraction dentaire, oesogastroduod6noscopie, fibroscopie bronchique, endoscopie urologique, peut provoquer bact6ri6mie, endocardite, voire m6ningite. Un cas de m6ningite ~ S. salivarius avec bact6ri6mie est sur-

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