Action de la chlorpromazine, de la prochlorpémazine et de la lévomépromazine sur l'électroencéphalogramme et sur le comportement du lapin

Action de la chlorpromazine, de la prochlorpémazine et de la lévomépromazine sur l'électroencéphalogramme et sur le comportement du lapin

A C T I O N DE LA C H L O R P R O M A Z I N E , DE LA P R O C H L O R P E M A Z I N E ET DE LA Lt~VOMF.PROMAZINE S U R L ' E L E C T R O E N C E P H A...

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A C T I O N DE LA C H L O R P R O M A Z I N E , DE LA P R O C H L O R P E M A Z I N E ET DE LA Lt~VOMF.PROMAZINE S U R L ' E L E C T R O E N C E P H A L O G R A M M E ET S U R LE C O M P O R T E M E N T D U L A P I N V. G. LONGO, M . D . Laboratorio di Chimica Terapeutica Istituto Superiore di Sanith, Roma

(Received for l?ublication: July 24, 1959)

La fixation h demeure d'61ectrodes en wle de l'enregistrement de l'aetivit6 61eetrique du cortex et des zones sous-eortieales a fait l'objet de multiples reeherehes p o r t a n t sur diff6rents animaux de laboratoire et en particulier sur le chat, le singe et le rat (pour les r6f6renees, voir Delgado 1955; Law et Wise 1958). Nous avons mis au point ehez le lapin une m6thode d ' i m p l a n t a t i o n ehronique des 61eetrodes qui nous a permis d ' e x a m i n e r dans des exp6rienees r@6t6es et de longue dur6e, l'action des diff6rents produits sur le trac6 61ectrique e6r6bral et sur le eomportement. I)ans ce travail nous rapportons les r6sultats obtenus lors d ' u n e 6tude p o r t a n t sur la ehlorpromazine et sur deux autres d6riv6s de la s6rie de la ph6nothiazine, la proehlorp6mazine, ehloro-3 [(m6thyl-l"-pip6razinyl-4") p r o p y l - 3 ' ] 10-ph6nothiazine, 6140 RP, et la 16w)m6promazine, levo - m6thoxy- 3 ( dim6thylamin o - 3' - m6thyl - 2' - propyl) 10 - ph6nothiazine, 7O44 RP.

TECHNIQUE Les 61ectrodes utilis6es pour les d6rivations corticales sont constitu6es p a r des vis en acier inoxydable h, pas rapide et profond. Les 61eetrodes profondes, bipolaires, sont eonstitu6es par la tige d ' u n e aiguille ~/ injection de 0,5 ram. de diam~tre vernie sur tonte sa h)ngueur ~, l'exception de son extr6mit6, et ,I l'int6rieur de laqnelle passe un mince fil d'aeier parfaitement isol6. L'61ectrode profon(le est fix6e ~ l'os au moyen d ' u n e piece i ~ t e r m g d i a i r e en plexiglas ON en nylon, constituSe par une eourte vis pere6e dans tonte sa hmgueur. l~es exp6rienees sont r6alis6es sur des lapins en bonnes conditions g6n6rales, pcsant

2,5-3 kg. Apr~,s ancsth6sie '~ l'6ther on all pentobarbital, 6 61ectrodes superfieielles et 1 ou 2 61ectrodes profondes sont fix6es sur le erfine de l'animal. Les animaux, trait6s pendant la semaine qui suit l'intervention par la p6nicilline, se r6tablissent rapidement et les premiers enregistrements peuvent ~tre r6alis6s peu de jours apr~s l'op6ration. 17he fois les exp6rienees - - qui se sont ~tendues sur une p6riode de 2 h 6 mois - - termin6es, les animaux ont 6t6 sacrifi6s; aprbs fixation du cervean dans la formaline, un contrSle a portals de loealiser direetement la position anatomique des ~leetrodes. Les experiences ont ~t6 ponrsuivies (,hez l ' a n i m a l h jeun depuis la veille. Le lapin se trouve enti~rement libre dans une cage, il est reli6 h l ' a p p a r e i l enregistreur (un (~lectroene6phalographe Grass a six canaux) au moyen de fils souples isol6s et r~u,is au sommet de la cage. A n bout de deux ou trois essais, l'animal paralt parfaitement ~L son aise et supporte sans peine le fil de connection. A c e moment l'on peut proe6der h l'enregistrement de l'aetivit6 6lectrique, des variations de eelle-ci par r a p p o r t an comportement spontan6 de l'animal ct des r(~actimls provoqu6es par diff6rents stimuli. Au eours de nos essais deux genres de stimuli ont 6t6 employ6s: a) Stimulations acoustiques, d ' u n e dur6e de 6 see., an moyen d ' u n hant parleur reli6 h u n g6n6rateur 61eetronique et fix6 aux patois de la cage. b') Stimulations vibro-acoustique,~, provoqu6es par les coups r6p6t6s d ' n n marteau de bois sur la paroi de la cage. Oecasionnellenlent l ' o n a eu recours h des stimulations tactiles n6eessitant l ' o u v e r t u r e

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PHI~NOTHIAZINES

de la cage, la t o e on le dos de l'animal 6tant 16gbrement frapp6s au moyen d ' u n e baguette. Chez l'animal h jeun, la pr6sentation d'aliments, salade ou earottes, eonstitue 6galem(.nt u n stimulus trbs effieaee. R 1;;SULTATS

A ctivitgs /4ectroe~cgphalographiques sponlan~es. L ' E E G du lapin laiss~ dans la cage sans am,une stimulation, pr~sente des alternances de lraeg synchronism, avee fuseaux et ondes lentes, et d~synehronis~, eomportant dans les d~rivations ant~rieures des ondes a bas vollage, d ' u n e fr~quenee de 20 e/see., et dans les (l~rivations post~rieures et profondes des (>,,des r~gulibres '~ 4-5 e/sec. ] ) ' u n e mani~re g~n~rale, les fuseaux et les ondes lentes pr~dominent dans le trae~ de l'animal au repos, aeeroupi dans un coin de la cage, lorsque les mouvemeuts respiratoires soul r~gnliers, les oreilles baiss~es et les yeux ~'~ pcine entrouverts. La d6synehronisation i)eut s'observer pendant l'aetivit~ spontan~c dn lapin, soit qu'il s'agisse de mouvements i m p o r t a n t s : grattement, l~:ehemeut, recherche, d~ambnlation, soit que les monvements soient fi peine pereeptibles: fr6missement des moustaches, redressement des oreilles, aee~l& ration du rythme respiratoire, mastieation on d(~gl utition. Naturellement, entre le tableau d ' u n e (l~synehronisation complbte et eelui d ' u n e nette sym.hronisation, il existe toute une s6rie (l'btats de transition. P a r exemple, un l)h6nombue fr~(lnemment not6 au tours des s~anees (t 'observation eonsiste en un tableau E E G parlieulier, apparaissant ehez l 'animal troubl~ par m~ bruit dans le lointain: on observe

ET EEG

alors u n e disparition earact6ristique des ondes lentes de I ' E E G et une diminution du voltage des fuseaux.

RgpoJtse aux stimuli. Les stimuli sonores obtenus avee le hautparleur se sont montr~s pen effieaees : la r~action E E G aux premiers stimuli eonsiste eu une d6synchrouisation qui a lieu seulement pendant la stimulation et qui n ' e s t aeeompagn6e que d ' u n e faible r~action motriee, telle que de 16gets mouvements des oreilles, du nmseau on de la t6te. Lorsque les stimulations aeoustiques sont r6p~t6es h de courts intervalles (1 rain.), la r~aetion nlotriee et la r~aetion E~E G s'att4nuent l ' u n e et I'autre jus
Modi.fication de I'EEG pet~dant la mastication. La presentation de nourriture ~ l'animal i~ jeun depuis 12 heures, et par cons4quent affam~, entrah:e role d4synehronisation immediate du trae~ ~leetriqne. Le lapin s'approehe de la nourriture, la flaire et eommence a manger. P e n d a n t les mouvements de mastication, d'amples ondes earaet6ristiques, dont la fr6quenec coineide avec les monve-

Fig. 1 Correspond:mee entre les r~aetions du lapin ~ la pr6sentation de la nourriture

et l'aetivit~ ~leetrique e~r6brale 1'animal est tranquille dans sa c a g e . Q u a n d on lui pr~sente de 13 nourriture( hour.': le trae6 s'aetive imm~diatement. L'animal s~approehe, flaire (flaire), saisit la nourriturc (pr6h.) et eommenee ~ la m~eher (mast.). Les mouvements de mastication, une foi.,~ eommene~s, eontinuent d~une mani~re ininterrompue (ligne noire). Darts ee trae6 et dans le trae~ ]3, pris ~ deux m i n u t e s d ' i n t e r v a l l e , on r e m a r q u e que les ondes mustieatoires, partieuli~rement apparentes dans les d~rivations ani~rieures, disparaissent ehaque f o i s que l'anlmal effeetue d'autres mouvements. Au eontraire, les ondes mastieatoires rythmiques s'~tendent h 1 'ensemble du c o r t e x lorsque a u e u n e influence perturbatrlee ne se fait sentir. D(~rivations: 1:par-temp. G, 2:temp-oee. G, 3:fr-par. D, 4:par-oee. D, 5:par. D-ft. G. En A

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PHENOTHIAZINES

ments des mfiehoires, a p p a r a i s s e n t en partieulier dans les d6rivations ant6rieures de I ' E E G , oh elles se superposent au trae6 d6synehronis6 (fig. I e t fig. 2). L ' o b s e r v a t i o n simultan6e de I ' E E G et du processus de mastication montre que ces ondes, que l ' o n pent d6signer p a r l'expression d'<< ondes mastieatoires >> peuvent disparaltre du trac6 alors

nu6es ou peuvent m~me enti~rement disparaitre ehaque lois q u ' u n autre ph6nom6ne sensitif on moteur se superpose h l'aetivit6 mastieatoire rythmique. An eontraire, lorsq u ' o n laisse m a n g e r l ' a n i m a l sans le troubler, les ondes mastieatoires, tout d ' a b o r d limit6es aux r6gions ant6rieures, tendent ~ s'6tendre 'h l'ensemble du cortex (fig. 1B).

TABLE m9/kg,

Nombre :des essais

Chlorpromazine

EEG

Camportement

699

ET EEG

I

Nombre des essais

Levom4promazine

KEG

Comportement

Nombre ~des essais

Prochlorp~;mazine

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+ = L6g~rc a c c e n t u a t i o n de la s y n c h r o n i s a t i o n du trae6 (ondes lentes et f u s e a u x plus n e t s ) , r6action d ' a c t i v a t i o n a u x s t i n m l a t i o n s inchang6e. + + = S y n c h r o n i s a t i o n du trac6, d i m i n u t i o n de la r6action d ' a e t i v a t i o n . + + + = S y n c h r o n i s a t i o n du trac6, blocage de ]a r6action d ' a c t i v a t i o n . { ~{blll}~ortcIllCllt : + = A t t 6 n u a t i o n de la r6ponse m o t r i c e a u x stimuli. + + = H y p o t o n i e m u s c u l a i r e , p a t t e s 6cart6es; r6action m o t r i c e a u x s t i m u l i intenscs. + + + = H y p o t o n i e m u s c u l a i r e , t~te pos6e sur le sol; atlcune r6action '5. la n o u r r i t u r e ct a u x s t i m u l i externes, m~me intenses.

m&ne que l ' a n i m a l continue 5 mouvoir rythmiquement les m~ehoires. C'est en particulier le eas lorsque l ' a n i m a l r6agit h u n stinmlus vibro-aeoustique p a r un mouvement de la t~te, ou encore lorsqu'il avanee la t~te p o u r saisir la n o u r r i t n r e avec ]es dents (fig. ]B) D ' u n e manibre ,:6n6rale, les ondes masti,'atoires apparaissent consid6rablement dimi-

L ' a n i m a l , en partieulier lorsqu'il est rassasi6, pent pr6senter des p6riodes de p r o f o n d sommeil, au eours desquelles il ne r6agit plus au bruit du haut p a r l e u r et ne manifeste q n ' u n c r6aetion tr~s faible aux stimulations vibroaeonstiques. Dans ees cas, senle une stimulation noeive, eonsistant en des coups de baguette r6p6t6s, p a r v i e n t ?, le r6veiller et ~, le mettre en monvement.

Fig. 2 Action de la c h l o r p r o m a z i n e sur le trac6 E E G et sur ]e c o m p o r t e m c n t du lapin A - - A l ' 6 t a t n o r m a l : s t i m u l i v i b r o - a e o n s t i q u e s (fl~ehes) provoque l ' a c t i v a t i o n du trac6 E E G et u n e ]6gbre r6action motrice ( m o u v e m e n t de la t~te .mquel c o r r e s p o n d mt a r t e f n c t du t r a e 6 ) . B - - 3 0 rain. npr~s l ' a d m i n i s t r a t i o n de 5 m g / k g , de c h l o r p r o m a z i n e : l ' a n i n m l a la tbte pos6c sur le sol et les p a t t e s 6cart6es et allong6es. Le trac6 est synchronis6 avee des f u s e a u x , I m r t i e u l i ~ r e m e n t nets en d6rivation b i f r o n t a l e , et des ondes l e n t e s ; u n s t i m u l u s vibroa e o u s t i q u e (fl6ches) ne provoque a u c u n e r6action, ni 61eetroenc6phalographique ni motriee. Des coups r6pSt6s sur le dos de l ' a n i m a l ( g r a n d e s fl~ches) p r o v o q u e n t u n e 16g~.~re modification du t r a c 6 ( n o t e r les potentiels 6voqu6s p a r les s t i m u l a t i o n s r6p6t6es), m a i s a u c u n e r6ponse motriee. C - - Q u a t r e h e u r e s aprhs B : l ' a n i m a l est revenu g u n 6tat p r e s q u e n o r m a l , il m a n g e de ]a salade avec avidit6; n o t e r les ondes m a s t i e a t o i r e s , bloqu6es p a r u n s t i m u l u s vibro-aeoustique (fl6ches). D 6 r i v a t i o n s : l : f r - t e m p . G, 2 : f r - t c m p . D, 3:temp-oec. D, 4 : f t . l)-fr. G, 5 : t h a l a n m s w~ntral.

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PH]~NOTIIIAZINES

Act'ion de la chlorpromazine, de la prochlorpgmazine et de la ldvomgpromazine sur le tracC ~;lectriqi~e cgrgbral et sur le comportement. Les effets de la chlorpromazine, de la proehlorp6mazine et de la 16vom~promazine ont ~t~ eompar6s sur quatre a n i m a u x porteurs d'61ectrodes fi demeure. Les lapins ont 6t6 trait6s a l t e r n a t i v e m e n t avee les trois produits h m, intervalle m i n i m u m de deux jours. Les essais ont 6t6 %alis6s sur l ' a n i m a l h jenn aprbs role p@iode de contr61e d ' e n v i r o n nne heure p e n d a n t laquelle l ' o n notait ses r6aetions ~ diff6rents types de stinmlations et ~ la pr6sentation de la nourriture. L ' E E G a 6t6 enregistr6 avant et ~, intervalles r~guliers aprbs l'injection intraveineuse du produit.

Chlorpromaz'b~c. La ehlorpromazine a 6t6 administr6e '~ la dose de 1, 2 et 5 m g / k g , dans 8 essais diff6rents. La dose de 1 m g / k g . , injeet6e 'h deux animaux, n ' a provoqu6 d ' e f f e t s ni sur le eomportement, ni sur I ' E E G . D e u x m g / k g . , injeet6s "~ trois animaux, ont entrain6, apr~s 5 a 15 rain., une a u g m e n t a t i o n des ondes lentes, le blocage complet de la d6synehronisation dfi aux stimulations aeoustiques et une diminution consid@able de l ' e f f e t des stimuli vibro-aeoustiques; la r6action inotriee qui suivait h,s stimuli ~tait elle-m~me att6nu6e et, dans nn eas, elle a disparu compl~tement. I~'attitnde des a n i m a u x trait6s p a r eette dose ne ])r6sente g6n6ralement aucun changement visible et dans nn eas seulement l ' o n a remarqn~ que le lapin tenait la t~te nn peu baiss6e. l~'administration de 5 m g / k g , a provoqu6 du point de vue E E G nne synehronisation et une absence eomplbte de %action aux stimula-

ET EEG

701

tions externes, qui se sont installfes chez nn animal 4 rain. aprils, et ehez deux autres imm6diatement apr4~s l'injection (fig. 2). Du point de r u e du eomportement, l'injection de cette dose provoque une hypotonie musculaire marqu6e et des attitudes inhabituelles: pattes 6cart6es et tgte reposant snr le sol. Si l'on ouvre la cage et on saisit l ' a n i m a l en le d6placant avee les niains, celni-ei ne r e p r e n d m~e position normale que pour peu d'instants, et retombe r a p i d e m e n t dans son 6tat de eompl6te relaxation; on observe dans ce cas une eertaine dissociation entre l ' a t t i t u d e d,~ l'anireal et le trae6 E E G , dont la d6synehronisation persiste p e n d a n t quelqnes minutes.

Lgvom@romazi~e. La 16vom6promazine a 6% administr6e aux animaux ~ doses croissantes de I it 5 m g / k g . dans huit essais diff6rents. L ' i n j e c t i o n de 1 m g / k g , se d6montre active sur I ' E E G . E n effet, imm6diatement apr6s l'injection, des ondes lentes et des fuseaux apparaissent dans le trae6; la r6action de d6synchronisation aux stimuli acoustiques est eomph'~tement bloqn6e, alors que la r6action aux stimuli vibroaeoustiques est tr~s att6nu6e. Le bh)e de la d6synehronisation provoqn~ par les stimulations sensorielles devient eomplet aprSs l'injeetion de m g / k g . (fig. 3 ) ; l ' a n i m a l a p p a r a l t immobile, la t6te basse, mais non posse au sol, et refuse la n o u r r i t u r e qui lui est pr6sent6e. Cinq m g / k g , ont sur le comportement et sur I ' E E G des effets identiques ~t eeux que provoque la mSme dose de ehlorpromazine. l'roch lorpgmazi~e. La proehlorp6mazine s'est r~v616e en g6n@al moins active que les deux autres produits. La dose de l m g / k g , reste sans effet; 2 m g / k g , prow)quent seulement aprbs 10 h

]Pig. 3 A c t i o n de la 16vom~promazine s u r I ' E E G et sur le c o m p o r t e m c n t du l a p i n A--Avant le t r a i t e m e n t l ' a n i m a l est imluiet. S i m u l t a n 6 m c n t ~ des m o a v c m e n t s de recherche de la t4te ( X ) on note u n e a c t i v a t i o n E E G . ]3 - - 15 rain. apr~s ] ' a d m i n i s t r a t i o n de 2 m g / k g , de 16vom6promazine. L ' a n i m a l est neeroupi clans u n coin de la cage en p o s i t i o n normale. Le trac6 est synchronis6, u n s t i n m l u s v i b r o acoustique (fl~ches) ne provoque que des m o d i f i c a t i o n s tr~s f a i b l e s du tr.lc6 et a u c m w r6ponse motrice. D 6 r i v a t i o n s : l : f r . D-fr. G, 2 : f r - t e m p . G, 3 : f r - t e m p . D, 4 : t c m p - o c c . D, 5:temp-oee. G. ¢ i : t h a l a m u s ventral.

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V.O. LONGO

15 min. une synehronisation de I ' E E G avee a p p a r i t i o n d'ondes lentes, qui n ' e m p ~ c h e n t cependant pas les stimuli sonores et vibroacoustiques de g a r d e r toute leur effieaeit6; apr~s la pr6sentation de la nourriture, le trac6 se d6synchronise et l ' a n i m a l s'alimente normalement. Ce n ' e s t qu"a la suite de l'iujectiou de 5 m g / k g , q u ' i l est possible d'observer, apr~s un d61ai de 5 rain. environ, une synchronisation marqu6e du trac6, il subsiste eependant une r6ponse partielle de d6synehronisation aux stimuli acoustiques; l'anireal pr6sente une hypotonie g'6n6ralis6e, il laisse tomber la t~te sur le sol et so d6sint6resse de la nourriture. DISCUSSION Le trae6 E E G du lapin p o r t e u r d'61octrodes 'a demeure a montr6 les caract6ristiques g6n6rales du trae6 enregistr6 dans les exp6riences aigu~s sur l ' a n i m a l sans anesth6sie ni curare (cf. Bovet et Longo 1953; Contamin ot coll. 1953; Sorel et Lejeune 1955). l h w nette eorrespondanee a 6t6 observ6e entre le lrae6 E E G et le eomportement, dans le sens que, g~ un trae6 synehronis6 avec fusoaux et ondes lentes, correspond un 6tat de cahne de l'animal, tandis que un ~tat d'excitation, soit spontan6 soit provoqu6, trouve son 6~luivalent dans un trac6 de d6synehronisation. E n ee qui concerne la r6ponse E E G et tootrice aux stimuli externes, l'on a eonstat6 la r6aetion partieuli;~rement intense, et neltement sup6rieure 'h eelles obtenues avec d ' a u t r e s types de stimulations, provoqu6e p a r un genre de stimulus que nous avons appel6 vibro-acoustique. L ' o n sait que trg~s souvent les lapins en clapier d'61evage f r a p p o n t la terre de leurs pattes post6rieures produisant un bruit caract6ristique auqucl l'on a attribu6 une valeur s6mantique ( f r a y e u r , avertissement). On a fr6quemment d6crit le fait qne certains signaux aeoustiques artifieiols, dans la mesure oh ils ressemblent aux 6missions naturclles provoqnent des r6aetions particnlihres sur diff6rontes esphees; il est possible que l'efficaeit6 des stimuli vibro-aeoustiquos d6pendent 6galement d ' u n o analog'ie avee l'6mission naturelle p r o p r e h cos aninlallx.

Les modifications du trac6 p e n d a n t la mastication ont 6t6 d6erites d6j5 p a r Eetors (1936) dans un des premiers t r a v a u x regard a n t l'aetivit6 61ectrique c6r6brale du lat)in. Cet a u t e u r 6met l'hypoth~se que les ondes masticatoires observ6es seraient engendr6es p a r les influx p r o v e n a n t des muscles mastieateurs : <> Les aneiennes ob servations d ' E c t o r s sur ee tableau E E G partieulier, retrouv6es et confirm6es dans ~.o travail, peuvent ~tre reeonsid6r6es aujourd ' h u i h la lumi6re des acquisitions snr lc syst~me r6tieulaire aetivant. L ' e f f e t de l'action d6synchronisante-inhibitriee (luo ee syst~me a snr diverses activit6s eorticales synchronis6es (fuseaux, r6ponse recrutanto, t)ointes strychniques) a 6t6 elairement reoonnu. Q u a n d le systbme r6ticulaire ('st activS, que ce soit p a r des stimuli exogbnos ou endoghues, il inhibirait aussi les ondos masti~atoires, qui p e n v e n t sans doute 5tr(, consid6r6es eomme un autre ph6nombne de sym'hronisation de l'activit6 6lectrique cortioalo. Lo lapin p o r t e u r d'61ectrodes ,~ demom'e peut ~tre ais6ment utilis6 en w;e do rocherohos neuropharmaeologiques. Les effets do la chlorpromazine sur I ' E E G et sur le comportement de diff6rents a n i m a u x de laboratoire ont 6t6 d6crits h plusieurs reprises (Das ot ,(ill. 1!)54 : Longo 1955; B r a d l e y et t t a n c e 1957). bos r6sultats rapnort6s ont mis cn 6videnco ~lu'il ]'action d6prcssive ongendr6e par la chlorpromazine snr le con~portenwnt, ~,orreslmndait une modification do I ' E E G dans h' sens d 'une synchronisation, Les deux d6riv6s de la ph6nothiazim,, (hint l'aetivit6 a 6t6 dans le pr6sent travail compar6e h oelle de la chlorpromazine, ont 6t6 choisis en raison dos propri6~6s lflmrmm'oloo'i(lues qni lenr ont 6t6 r(,~,onmws dans (los lmblioations ant6rieures. D ' a p r b s Courvoisior et coll. (1957), en effet, la hwom6promazilw ot la prochlorp6mazino nc pr6sentoraient l'une ot l ' a u t r e q u ' u n o p a t t i e scnh,mout des propri6t6s earaet6ristiques do la chh>rproma-

PIt£NOTHIAZINES

zine. La 16vom6promazine pr6senterait i~ un degr6 tr6s marqu6 la propri6t6 de potentialiser l'anesth6sie, elle serait tr~s active darts ]e test de traction et comme hypothermisante, mats par eontre faiblement anti6m6tique et peu eatatonisante. La proehlorp6mazine, au (,ontraire, serait dou6e de propri6t6s anti6m6tiques et eatatonisantes 61ectives; elle serait it ve point de rue nettement plus effieaee que la ehlorpromazine elle m~me, bien que moins a<.tive dans les tests de potentialisation. Nos propres r6sultats montrent ehlorpromazine > pro(.hlorp6mazine. E n eomparant ces r6sultats aw,e ceux (lu'ont obtenus Courvoisier et coll. (1957), l'on volt que les donn6es de I ' E E G correspondent assez bien aux tests de l'action s6dative (potentialisation de l'anesth6sie, hypothermie, test de la traction) et h l'aetion d6(,onditionnaute ehez le rat. E u ee qui concerne l a eorrespondanee entre les tests de laboratoire et les r6sultats eliniques, il est int6ressant de noter que la 16vom6promazine, plus active sur le trae6 E E G , exerce une a(.tion neuroleptique h, dose plus faible que la ehlorpromazine (Sigwald et coll. 1956; Des(,hamps el; Madre 1957). La prochlorp6mazine, an eontraire, a 6t6 surtout pr6eonis6e dans le traitement ambulatoire des {)tats d'ex(.ita~ion ou de tension 6motive (MeAfoos 1!)57; Vis(,her 1957; Settel 1957; Lesse 1!)57) e( eomme anti6m6tique (Conner et Moyer 1!)57; l)eikes 1957). m::SUMI:: L'activit6 61eetrique cortieale et sons eorti(.ale du lapin a 6t6 enregistr6e au moyen (l'une teehni(lue de fixation fi demeure des 61eetrodes. Les trac6s ont 6t6 observ6s ehez l'animal normal, libre dans une cage, h. la suite de r6action provoqu6es par diff6rents types de stimuli sensoriels. L ' o n a d ' a u t r e part not6 les modifications correspondant 5 l'aetivit6 motriee spontan6e e t a la mastication. Les modifications de I ' E E G et du comport(-ment ont 6t6 examin6es apr6s administration

703

ET EEG

de 3 d6riv6s de la phenothiazine : ehlorpromazine, 16vom6promazine et prochlorp6rnazine. La 16vom6promazine s'est r6v616e la plus active du point de r u e de l'aetivit6 sur I ' E E G , en provoquant "h tr6s faibles doses une synehronisation du trac6 et la disparition de la r6action de r6veil; la prochlorp6mazine all eontraire parait la moins active des trois produits. Les r6sultats de l'6tude 61ectroene6I)halographique sont diseut6s par r a p p o r t aux donn6es fournies par d ' a u t r e s m6thodes oxp6rimentales et par des observations eliniques. SUMMARY

The cortical and subeortieal electrical activity of the rabbit has been recorded with implanted electrodes. The records were studled in normal unrestrained animals under the influence of various sensory stimuli, during spontaneous movements and mastication. The influence of three derivatives of phenothiazine, i.e. eh|orpromazine, levomepromazine and pro(-hlorpemazine was investigated. Levomepromazine was most aet iw, as judged by the influence on the E E l 1 ; already in feeble doses it caused synehronisation of the E E G and there was no response to wakening stimuli ; prochlorpemazine on the other hand appeared to be the least re.live of the 3 produets. These findings are discussed and (.orepared with data obtained with other experimental methods and by elini(.aI observati'.m. ZUSAMMENFASSUN( ;

Die kortikale und subkortikale elek:tris(dle Aktivitiit des Kaninchens wurde mit implantierten Elektroden registriert. ]lie Kurven wurden registriert in normalen nicht festgebundenen Tieren unter dem Einfluss vm, versehiedenen sensiblen m~d sensorisehen Reizen wiihrend spontaner Bew(,gung,ql und bet Mastikation. Der Einfluss yon drei Phenothiazin-Derivaten (Chlorpromazin, Levomepromazin mid Proehlorpemazin) wurden untersucht.

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v.G. LONGO

Levomepromazin war am wirkungsvollsten, naeh der Wirkung auf das E E G zu schliessen; sehon in kleinen Dosen ¥erusachte es Synchronisation des EEGs, und keine Antwort auf Weekreize war zu sehen; Prochlorpemazin andererseits war das am wenigsten aktive Derivat. Diese Beflmde werden diskutiert u n d vera'lichen mit den Ergebnissen anderer experimenteller Methoden a n d kliniseher Beobach~un~4'. REFERENCES BOW:T, ]). and L0~GO, V. G. Action of natural and synthetic curates on the cortical "/ctivity of the rabbit. EE(; Clin. Ne~trophysiol., 1953, 5: 225234. ]~RADI,EY, F. B. and HANCE, A. J. The effect of ehlorpromazine and Methopropazine on the electrical activity of the brain in the cat. EEG Clin. Ncurophysiol., 1957, 9: 191-215. qlONNER, P. K. and M'OYERtJ. H. Pre]iminary clinical observations on a potential antiemetic agent, prochh)rperazine (Compazine). Antibiot. Med. Clin. Thcr., 1957, 4: 508-514. CONTAMIN, F., R]~MOND, A. et ROUVRAY, R. Remarques sur I ' E E G du lapin. Arch. Sci. Physiol., 1 9 5 1 , 5 : 19-32. (~OURVOISIER, S., ])UCR,O% R. et JULOU, ]~. Nouveaux aspects expdrimentaux de l'activit~ ccntrale des (16rivds de ]a ph6nothiazine. In: Gar'lttini et Ghezzi, Psychotropie 1)r~lgs, Elzevier Amsterdam, 1957, pp. 373 391. ])AS, N. N., DASGUPTA, S. R. and WERNER, Cr. Changes of behaviour and EEG in rhesus monkey caused by chlorpromazine. Arch. Int. Pl~armacodyn., 1954, 99 : 451-457.

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