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10e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2015 / Revue française d’allergologie 3 (2015) 241–253
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Wortmann RL. Gout and hyperuricemia. Curr Opin Rheumatol 2002;14:281–6. [2] Pluim HJ, van Deuren M, et al. The allopurinol hypersensitivity syndrome. Neth J Med 1998;52:107–10. [3] Chen YC, Chiu HC, Chu CY. Drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms: a retrospective study of 60 cases. Arch Dermatol 2010;146:1373–9. Pour en savoir plus Kardaun SH, Sidoroff A, et al. Variability in the clinical pattern of cutaneous side-effects of drugs with systemic symptoms: does a DRESS syndrome really exist? Br J Dermatol 2007;156:609–11. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.105 Médi-15
Allergie aux insulines avec tests cutanés positifs : à propos d’un cas
S. Kastalli ∗ , S. El Ferjani , R. Sahnoun , G. Lakhoua , A. Zaiem , S. El Aidli , R. Daghfous Centre National de pharmacovigilance, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : senda
[email protected] (S. Kastalli) Introduction Bien que la fréquence et la gravité des réactions allergiques à l’insuline aient considérablement diminué depuis l’utilisation des insulines humaines, des cas de réactions allergiques ont été rapportés. Les analogues de l’insuline humaine ont été alors proposés comme alternative thérapeutique. Toutefois, avec l’adoption généralisée de produits analogues, des réactions allergiques à ces produits ont été également rapportées. Les tests cutanés occupent une place primordiale dans la prise en charge de ces patients. Méthodes Nous rapportons l’observation d’une patiente qui a présenté des réactions allergiques à l’Insulatard® et au Lantus® confirmée par des tests cutanés positifs. Résultats Il s’agit d’une patiente âgée de 62 ans aux antécédents de diabète type 2 et d’hypertension artérielle. En avril 2013, cette patiente a été mise sous Insulatard® . Elle a présenté dans l’heure qui suit la première injection, un placard érythémateux au point d’injection régressant au bout de 2 jours et récidivant à chaque nouvelle injection pendant 2 mois. L’insulatard® a été arrêté et remplacé en par le Lantus® . En décembre 2013, elle a présenté un érythème aux points d’injection du Lantus® avec fourmillement des lèvres et palpitations ce qui a conduit à son arrêt. La patiente a été alors remise sous Insulatard® . Le 18/02/14, elle a présenté un érythème aux points d’injection de l’Insulatard® avec fourmillement des paumes et des plantes, palpitations, bouffées de chaleur et sueurs froides d’où son arrêt. Le 04/11/14, des tests cutanés à six différentes insulines ont été pratiqués. Des pricks-tests au 1/20e ont d’abord été effectués et étaient positifs pour l’Insulatard® et le Novorapid® et négatifs pour Lantus® , Humalog® , Levemir® et Actrapid® . Des intradermoréactions ont été alors effectuées pour ces dernières et se sont révélées toutes positives sauf pour le Levemir® . Discussion Ces résultats permettent de confirmer une réaction d’hypersensibilité IgE médiée aux insulines humaines et aux analogues de l’insuline, Lantus® , Novorapid® et Humalog® . Les tests cutanés ont été considérés comme le « gold standard » dans la confirmation diagnostique et la détermination du type d’insuline en cause. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.106 Médi-16
Pneumopathie interstitielle induite par ipilimumab C. Boulard 1,∗ , F. Lombart 1 , N. Litrowski 1 , A.B. Duval Modeste 1 , S. Dominique 2 , F. Tetart 1 , P. Joly 1 1 Service de dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, France
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Service de pneumologie, CHU de Rouen, Rouen, France Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Boulard)
∗
Introduction L’ipilimumab est un nouveau traitement dans le mélanome malin métastatique, dont les effets indésirables pulmonaires sont très rares [1]. Résultats Une femme de 46 ans était traitée par ipilimumab après échec d’un traitement par vemurafenib pour un mélanome SSM du dos de Breslow 2 mm, opéré en 2011, compliqué de métastases pulmonaires, hépatiques et ganglionnaires axillaires en 2013, puis d’une lésion cérébrale en juillet 2014. À j8 de la 1re perfusion d’ipilimumab à 3 mg/kg, la patiente était hospitalisée pour dyspnée fébrile NYHA II avec toux sèche. Le bilan biologique retrouvait une CRP à 118 mg/L, une lymphopénie à 0,93 G/L et une hypoxémie modérée. La radiographie thoracique montrait une pneumopathie interstitielle bilatérale et il existait au scanner un épaississement des septas inter-lobulaires aux apex et des plages de verre dépoli bilatérales et diffuses, signant un aspect de crazypaving. Le lavage broncho-alvéolaire retrouvait une lymphocytose à 76 % avec un rapport CD4/CD8 > 4, sans cellule maligne. La patiente était mise sous courte antibiothérapie par ceftrixone et spiramycine jusqu’aux résultats du bilan infectieux, qui revenait négatif, éliminant notamment une pneumocystose. Une pneumopathie médicamenteuse à l’ipilimumab était suspectée et la poursuite du traitement contre-indiquée. L’évolution clinique était favorable en 15 jours sans avoir recours à une corticothérapie systémique et le scanner à 1 mois montrait une régression de la pneumopathie. Discussion L’ipilimumab est un anticorps monoclonal anti-CTLA4 stimulant le système immunitaire. Des effets indésirables auto-immuns sont retrouvés chez 64 % des patients, notamment colite, hépatite et hypophysite [1]. Dans la littérature, quelques rares cas d’atteinte pulmonaire (sarcoïdose [2], granulomatose [3], pneumopathie atypique [4]) ont été décrites après plusieurs perfusions d’ipilimumab, mais aucun cas de pneumopathie interstitielle de type crazy-paving et de survenue aussi précoce n’avait jusque là été rapportée. Conclusion Nous rapportons le 1er cas de pneumopathie interstitielle à l’ipilimumab. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Della Vittoria Scarpati, et al. Onco Targets Ther 2014. [2] Eckert, et al. Dermatology 2009. [3] Reule, et al. JAAD 2013. [4] Barjaktarevic, et al. Chest 2013. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.107
Médi-17
Affections oculaires et corticoïdes nasaux, gouttes auriculaires, collutoires et collyres utilisés en allergologie : qu’en est-il vraiment ? G. Veyrac 1,∗ , J. Mahe 1 , P. Dauptain 2 , P. Jolliet 1 1 Service de Pharmacologie Clinique, Centre Régional de Pharmacovigilance, CHU de Nantes, Nantes, France 2 Plateforme Transversale d’Allergologie et Service de Pneumologie, Institut du Thorax, CHU de Nantes, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Veyrac) Introduction Les effets indésirables oculaires (EIO) des corticoïdes par voie générale concernent l’apparition de glaucome à angle ouvert, de cataracte, de retard de cicatrisation cornéenne, de choriorétinite séreuse centrale (CSC) et d’une aggravation d’une rétinopathie existante. Nous faisons un point sur la survenue de ces EIO lors de l’utilisation locale de corticoïdes en allergologie hors dermocorticoïdes. Méthodes Sur une période de 30 ans, nous avons effectué une recherche dans la base nationale de pharmacovigilance (BNPV) utilisant comme système organe classe « affections oculaires » et 17 principes actifs classés selon leur puissance glucocorticoïde et leur biodisponibilité. Les cas en lien avec les pathologies citées ont été sélectionnés. La littérature, les ouvrages de référence et le résumé des caractéristiques du produit (RCP) ont été consultés.