Congrès de la SFE – Strasbourg 2005
P084 ÉVALUATION PROSPECTIVE DE LA PRÉSENTATION CLINIQUE DES PATIENTS PORTEURS DE CARCINOMES ENDOCRINES BIEN DIFFÉRENCIÉS MÉTASTATIQUES (CEBDM) SUR LE SCORE DE TROIS QUESTIONNAIRES DE QUALITÉ DE VIE C. Rodary (1), S. Dauchy (2), C. Beauvallet (2), D. O’Toole (3), M. Ducreux (4), S. Leboulleux (5), P. Ruszniewski (3), M. Schlumberger (5), E. Baudin (5) (1) Épidémiologie, Institut Gustave Roussy. (2) Service de psycho-oncologie, Institut Gustave Roussy. (3) Service de gastro-entérologie, Hôpital Beaujon. (4) Oncologie digestive, Institut Gustave Roussy. (5) Oncologie endocrinienne et médecine nucléaire, Institut Gustave Roussy.
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L’impact de la présentation clinique des CEBDM sur les scores de qualité de vie reste discuté. Nous avons évalué prospectivement à T0 puis T6 mois l’influence de plusieurs paramètres cliniques caractéristiques des CEBDM [âge, sexe, ancienneté du diagnostic, Index de Karnofsky (IK), présence d’un Sd clinique tumoral ou sécrétoire, primitif, siège/nombre de métastases, traitements antérieurs, évolution tumorale (RECIST), évolution sécrétoire (+/– 50 %), survenue d’un événement aigu] sur trois scores de qualité de vie : un questionnaire standardisé (QLQC30) puis individualisé (SEIQoL) puis spécifique de l’anxiété-dépression (HADS). Ces trois questionnaires ont été remplis par le patient, après tirage au sort, aidé d’une psychologue. Critères d’inclusion : diagnostic de CEBDM > 1 mois, patients consécutifs, information + consentement, maîtrise de la langue française, fonctions cognitives conservées. Nous avons utilisé des tests statistiques non paramétriques. Cent trente patients adultes CEBDM ont été inclus. Le score global du QLQC30 était influencé significativement par : IK, Sd clinique tumoral ou sécrétoire présent, survenue d’un événement aigu. Le score global du SEIQol était influencé significativement par : âge, IK, Sd clinique tumoral présent. Le score d’HADS-anxiété, pathologique chez 26 % des patients, était influencé par : sexe féminin, survenue d’une événement aigu ; d’HADS-dépression, pathologique chez 9 % des patients, par ; l’âge, l’IK, Sd clinique tumoral ou sécrétoire présent, survenue d’une événement aigu. Une corrélation positive (r = 0,4 à 0,58) a été retrouvée entre les différents questionnaires de qualité de vie. Notre étude apporte des clés à l’élaboration d’une relation médecin-malade de qualité : (1) la symptomatologie tumorale ou sécrétoire chronique ou aigue influence les scores de qualité de vie, (2) les scores de qualité de vie sont complémentaires et (3) la nécessité d’un dépistage ciblé de l’anxiété ou de la dépression.
P085 FAUX- POSITIFS ET OCTRÉOSCAN… À PROPOS D’UN CAS S. Schuldiner (1), A.-M. Guedj (1), N. Jourdan (1), B. Deixonne (2), G. Godlewski (2), M. Rodier (1) (1) Service Maladies Métaboliques et endocriniennes CHU Nîmes. (2) Service Chirurgie digestive CHU Nîmes. Introduction : La scintigraphie à l’octréotide est un des éléments essentiels du suivi dans les néoplasies endocriniennes multiples de type 1 (NEM 1). Cependant, il existe des faux-positifs classiques, peu fréquents mais à ne pas méconnaître afin d’éviter une iatrogénicité.
Ann. Endocrinol. Cas clinique : patiente de 64 ans, opérée d’une tumeur pancréatique par splénopancréatectomie gauche, dans le cadre d’un syndrome douloureux épigastrique avec amaigrissement (– 6 kg), évoluant depuis un an. Au niveau biologique, seule la chromogranine A est élevée à quatre fois la normale en préopératoire. L’anatomopathologie révèle plusieurs nodules tumoraux avec faible index mitotique et positivité des marqueurs neuro-endocrines (Chromogranine, Synaptophysine). De façon concomitante, sont mises en évidence une hypercalcémie, hypophosphorémie et une parathormone augmentée ; dans les antécédents, aménorhée secondaire à l’âge de 20 ans, sans bouffée de chaleur, jamais explorée. Le bilan complémentaire retrouve un macroadénome à prolactine avec insuffisance gonadotrope, et le prélèvement génétique la mutation du gène de la ménine, confirmant la NEM 1. L’ablation de 3 parathyroïdes permet la normalisation du bilan phosphocalcique. En revanche, l’octréoscan révèle plusieurs foyers hyperfixants cervicaux, axillaire droit et thoraciques, en rapport avec de multiples adénopathies, évocatrices de localisations secondaires. Cependant, du fait de la normalisation post-opératoire de la chromogranine A et de la nette amélioration de l’état général (reprise pondérale), un curage axillaire droit est réalisé et met en évidence la présence d’une sarcoïdose ganglionnaire… Conclusion : L’octreoscan, utilisé dans la détection des tumeurs neuro-endocrines, se révèle classiquement positif dans d’autres pathologies telle que la sarcoïdose, où cet examen permettrait d’évaluer l’activité de cette pathologie et son pronostic.
P086 GLUCAGONOME : UN DIAGNOSTIC DERMATOLOGIQUE C. Vincent-Dejean (1), E. Mirallié (2), B. Dupas (3), B. Milpied (4), B. Charbonnel (1) (1) Service d’Endocrinologie, CHU Nantes. (2) Clinique Chirurgicale A, CHU Nantes. (3) Service de Radiologie, CHU Nantes. (4) Service de Dermatologie, CHU Nantes. Une femme de 77 ans est adressée par le service de dermatologie en 2003 pour le bilan étiologique d’une dermatose évoluant depuis 1998. Les lésions sont érythémato-squameuses prédominant aux membres inférieurs évoluant par poussées associées à une atteinte péri-orificielle (glossite, perlèche, atteinte péri-orbitaire, vulvo-vaginite). La dermatose péri-orificielle évoque 2 diagnostics différentiels : une dermatose carentielle ou un érythème nécrolytique migrant dans le cadre d’un glucagonome. Nous avons mis en évidence une carence authentifiée en Zinc, Vitamine C et Vitamine PP. Cependant, nous n’avons pas constaté d’amélioration des lésions dans les suites de la supplémentation en Zinc et en vitamines. Nous avons donc orienté notre bilan à la recherche d’un glucagonome. Le dosage du glucagon à jeun est augmenté à 521 ng/ml (N : 50250 ng/ml). L’hyperglycémie provoquée par voie orale ne freine que modérément le glucagon à 425 ng/l. La glycémie à jeun reste normale à 0,96 g/l mais est à 2,24 g/l à 2 heures témoignant d’un diabète. Le scanner abdominal retrouve une tuméfaction de 25 mm de la queue du pancréas, spontanément légèrement hyperdense par rapport au reste de la glande. La scintigraphie à l’octréotide marqué retrouve un foyer d’hyperfixation abdominal supérieur gauche. La pancréatectomie caudale a permis la régression des lésions dermatologiques en