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13e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2018 / Revue française d’allergologie 58 (2018) 256–267
de lévocetirizine et 5 h après l’application cutanée d’un tube de perméthrine associée à la prise orale d’ivermectine, elle a présenté une urticaire généralisée, des nausées, diarrhées et vertiges suivis d’un malaise avec perte de connaissance. Le bilan allergologique révélait des prick-tests à l’ivermectine et la lévocetirizine négatifs suivis de tests de réintroduction réalisés avec succès. On notait un discret érythème non significatif en regard du prick-test à la perméthrine mais le test d’application ouvert était fortement positif à 20 minutes avec apparition d’une urticaire en regard de la zone d’application. Un test ouvert à l’acide sorbique (excipient) était négatif. La patiente a par la suite présenté une gêne respiratoire et une récidive d’urticaire après l’utilisation accidentelle d’un aérosol anti-acarien contenant de la perméthrine. Nous avons retenu le diagnostic d’allergie à la perméthrine et une contre-indication définitive à cette molécule sous toutes ses formes a été instaurée. Discussion Des cas exceptionnels de réactions d’HSI sévères ont été décrits suite à l’exposition professionnelle par voie aéroportée à des insecticides contenant des agents pyréthrinoïdes. Aucun cas d’HSI sévère secondaire à une application topique de perméthrine n’a été rapporté. Conclusion Nous rapportons un cas exceptionnel d’urticaire de contact avec réaction d’HSI sévère secondaire à l’application cutanée de perméthrine topique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.109 Médi-17 ®
Allergies de contact à la BISEPTINE : il n’y a pas que la chlorhexidine ! J. Flament 1,∗ , O. Bauvin 2 , F. Tétart 2,∗ 1 Clinique dermatologique, Rouen, France 2 Centre Érik-Satie, allergologie, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (J. Flament),
[email protected] (F. Tétart) Introduction Les antiseptiques locaux largement utilisés en médecine pour la désinfection cutanée peuvent donner des eczémas de contact. Ces réactions localisées ne mènent malheureusement pas toujours à des tests allergologiques. ® Méthodes Un patient de 85 ans, étiqueté allergique à la Bétadine dermique ® (povidone iodée), avait réalisé une désinfection par Biseptine (chlorhexidine, alcool benzylique, chlorure de benzalkonium) avant un geste chirurgical. Lors de l’intervention, il était constaté un eczéma diffus, aux zones d’application de l’antiseptique. Une batterie standard européenne, les ajouts du GERDA, des patchs tests à la ® ® Bétadine , à la Biseptine et à la chlorhexidine étaient réalisés. Les lectures à 48 h révélaient : Fragance mix I : ++, Hydroperoxyde de linalol à 1 % : ++, baume du Pérou : +++, alcool benzylique à 10 % : +++, chlorure de ® ® Benzalkonium : + Biseptine : + Bétadine : + Les patchs tests étaient négatifs pour la chlorhexidine. Le diagnostic d’allergie de contact à l’alcool benzylique et au chlorure de ben® zalkonium, contenus dans la Biseptine , était confirmé. La chlorhexidine seule pouvait être utilisée chez lui et devait être son antiseptique de référence. Discussion Les eczémas de contact aux antiseptiques sont courants mais probablement sous-estimés. Ils concernent plus fréquemment le principe actif (chlorexidine) mais les allergies aux excipients sont possibles d’où l’importance de réaliser des tests épicutanés. A. Barbaud [1] rapportait dans une étude observationnelle menée sur deux ans parmi les patients ayant présenté une allergie de contact aux antiseptiques : ® 27 % d’allergie à l’hexamidine, 22 % au Septivon , 19 % à la chlorhexidine, 19 % aux antiseptiques à base de povidone iodée, 4 % aux mercuriels, entre autres. La sensibilisation concernait l’excipient dans 30 % des cas, les molécules antiseptiques dans 70 % des cas. Conclusion Ce cas illustre l’importance de réaliser des tests épicutanés : ils ont permis chez notre patient polysensibilisé de trouver un antiseptique de référence. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
Références [1] Barbaud A, Vigan M, Delrous JL, et al. Contact allergy to antiseptics : 75 cases analyzed by the dermato-allergovigilance network. Ann Dermatol Venereol 2005;132(12 Pt 1):962–5. https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.110 Médi-18
Deux histoires de « pénicilline au Bois Dormant », ou le réveil parfois dramatique de l’allergie médicamenteuse. . .
A. Pipet ∗ , L. Colas , I. Beaugendre , P. Dauptain , F. Wessel , A. Magnan Plate-forme transversale d’allergologie, CHU de Nantes, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Pipet) Introduction Il était une fois. . . 2 histoires très différentes mais relatant toutes 2 un « réveil » d’allergie médicamenteuse suite à un test de réintroduction. Résultats L’histoire initiale datait de plusieurs années pour les 2. Patiente A : 6 ans avant, prurit palmo-plantaire, œdème facial 2–3 h après un 1er comprimé d’amoxicilline, géré à domicile avec anti-H1. Bilan allergologique négatif, jusqu’au test oral à l’amoxicilline. Un an et demi après ce bilan, en reprenant de l’amoxicilline, choc anaphylactique avec angiœdème asphyxiant, récupéré de justesse par le SAMU avec injection d’adrénaline. Contrôle des tests cutanés quelques semaines plus tard : franche positivité pour l’amoxicilline en prick à 2,5 mg/mL, sans allergie croisée à la ceftriaxone (IDR 2 mg/mL négative puis test réaliste IV). Patiente B : 20 ans avant, aucun souvenir, étiquette d’allergie à la pénicilline mêlée à une longue liste. IDR pénicilline G à 25 000 UI/mL curieusement positive, contrôlée 2 fois lors de consultations distinctes, d’où un test réaliste d’emblée avec une alternative (ceftriaxone). Test négatif en immédiat, mais syndrome fébrile 8 h plus tard avec nausées, vomissements, céphalées et macules des bras, résolutif sous anti-H1. Tests cutanés recontrôlés à j10 : IDR ceftriaxone négative mais par contre patch-test positif, apparition d’une nette positivité au cefuroxime en IDR immédiate, et à l’imipénème en IDR retardée ! Discussion Le cas A illustre la nécessité de rester très rigoureux avec les histoires anciennes « probantes » aux pénicillines ; l’ENDA en 2003 recommandait de refaire tout le bilan 2 à 4 semaines plus tard en cas de bilan négatif mais d’histoire suspecte. Le cas B interroge les mécanismes immunologiques lors du « réveil de l’allergie » : en témoignent les bizarreries observées lors des tests cutanés de contrôle, mêlant positivités immédiates et retardées. . . Il souligne aussi la nécessaire humilité de l’allergologue : cette patiente, étiquetée hystérique, venue initialement avec un « annuaire » d’allergies médicamenteuses, était bien allergique à toutes les bêtalactamines (et aussi aux produits de contraste iodés et à la pristinamycine, mais cela est une autre histoire. . . !). Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.111 Médi-19
Particularités de l’érythème pigmenté fixe induit par le paracétamol
N. Ben Fadhel ∗ , H. Ben Romdhane , Z. Chadly , N. Ben Fredj , N.A. Boughattas , K. Aouam , A. Chaabane Service de pharmacologie clinique, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Ben Fadhel) Introduction L’érythème pigmenté fixe (EPF) est une dermatose de cause presque exclusivement médicamenteuse. Elle est définie comme une éruption récurrente laissant une pigmentation résiduelle. Les médicaments les plus impliqués dans la genèse de cet effet indésirable sont les antibiotiques (bêtalactamines, quinolones, sulfamides, cyclines, macrolides), les anti-inflammatoire non stéroïdiens et le paracétamol. Objectif Décrire les caractéristiques sémiologiques, chronologiques ainsi que les moyens diagnostiques, relatifs à l’érythème pigment fixe induit par le paracétamol.