Amélioration des pratiques professionnelles : évaluation de l’état nutritionnel dans les services les plus consommateurs de nutrition parentérale dans un CHU

Amélioration des pratiques professionnelles : évaluation de l’état nutritionnel dans les services les plus consommateurs de nutrition parentérale dans un CHU

126 Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 109–132 Déclaration de liens d’intérêts d’inté...

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 109–132

Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.04.047 P066

Amélioration des pratiques professionnelles : évaluation de l’état nutritionnel dans les services les plus consommateurs de nutrition parentérale dans un CHU A. Biard 1,∗ , S. Talavera-Pons 1 , A. Boyer 1 , V. Sautou 1 , C. Bouteloup 2,3 1 Pharmacie, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France 2 Médecine digestive et hépatobiliaire, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France 3 Clan, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Biard) Introduction et but de l’étude En 2014, la consommation de produits de nutrition parentérale dans notre centre s’élevait à 326 000 D . Malgré ce coût, un défaut d’évaluation et de codage de la dénutrition subsiste. Dans ce contexte, un état des lieux des pratiques d’évaluation nutritionnelle a été effectué dans les services les plus consommateurs de nutrition parentérale. Matériel et méthodes L’ensemble des patients des 8 services de médecine et chirurgie les plus consommateurs de nutrition parentérale, hors réanimations, ont été inclus dans un audit prospectif réalisé un jour donné. Un questionnaire a été rédigé sur la base des recommandations de dépistage de la dénutrition de la Haute Autorité de santé pour l’adulte, pour la personne âgée, et les recommandations de la Société francophone de nutrition clinique et métabolisme (SFNEP) en oncologie [1–3]. Résultats Cent cinquante-huit patients ont été inclus (107 hommes, 51 femmes, 63 ± 13 ans). L’ensemble des 3 critères majeurs de diagnostic de la dénutrition – perte pondérale, indice de masse corporelle (IMC), et albuminémie associée à la protéine C-réactive (CRP) – était renseigné dans 14 % (n = 22) des cas. Par au moins 1 critère, une dénutrition était présente chez 27 % (n = 42) des patients. 66 % (n = 28) des dénutris ont eu un support nutritionnel (compléments nutritionnels oraux ou nutrition artificielle). Parmi les dénutris sévères (n = 25), 4 n’ont pas rec¸u de support nutritionnel. Pour les patients de plus de 70 ans (n = 43), les données sur la prise alimentaire, nécessaires à la réalisation du Mini Nutritional Assessment (MNA), étaient renseignées dans seulement 32 % (n = 14) des dossiers. L’absence de telles informations laisse préjuger un déficit de prise en charge à ce niveau. Vingt-deux pour cent (n = 36) des patients ont eu un support nutritionnel alors que les critères n’ont pas conclu à une dénutrition. Trois des patients pour lesquels aucun des 3 critères n’avait été évalué (n = 16) recevaient un support nutritionnel. Sur les 9 patients sous nutrition parentérale exclusive ou de complément, 5 n’étaient pas dénutris sur la base des 3 critères. Conclusion Le dépistage nutritionnel est très peu réalisé dans les services les plus consommateurs de nutrition parentérale de notre établissement. Il existe des incohérences dans la prise en charge nutritionnelle des patients, certains dépistés dénutris ne bénéficiant d’aucun support nutritionnel alors que d’autres avec dépistage négatif ou non réalisé en rec¸oivent un. Malgré la mise en place d’outils et de formations, élaborés par le Comité de liaison en alimentation et nutrition (Clan), pour les prescripteurs et le personnel soignant, d’autres efforts doivent être déployés afin d’améliorer les pratiques. La nutrition parentérale, technique coûteuse et à risque iatrogène majeur, s’est finalement révélée limitée (5 % des patients) au cours de cet audit. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] HAS. Évaluation diagnostique de la dénutrition protéino-énergétique des adultes hospitalisés. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2003. [2] HAS. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2007. [3] Senesse P, et al. Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer : texte court. Nutr Clin Metab 2012;26:151–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.04.048

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Déterminants de la prescription d’une nutrition parentérale à domicile hors centre agréé : étude prospective nationale Nutridom F. Joly 1,∗ , H. Roth 2 , P. Senesse 3 , D. Picot 4 , B. Raynard 5 , C. Chambrier 6 , É. Fontaine 7 , S. Schneider 8 1 Service de gastro-entérologie, MICI et assistance nutritive, hôpital Beaujon, Clichy-la-Garenne 2 Inserm U1055-bioénergétique, pôle recherche, CHU de Grenoble, Grenoble 3 Service de nutrition clinique et gastro-entérologie, ICM Montpellier, Montpellier 4 Réadaptation digestive et nutritionnelle, clinique de Saint-Yves, Saint-Yves 5 Unité transversale de diététique nutrition, institut Gustave-Roussy, Villejuif 6 Groupement hospitalier Nord, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon 7 Inserm U1055, LBFA, université Joseph-Fourier, Grenoble 8 Unité de support nutritionnel, hôpital de l’Archet, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Joly) Introduction et but de l’étude En 2000, la prescription de nutrition parentérale à domicile a été ouverte à l’ensemble des médecins, avec plus de 90 % des prescriptions hors centres agréés. Le but de l’étude était l’identification des déterminants de prescription de nutrition parentérale à domicile hors centres agréés pour améliorer les pratiques en termes de sécurité, de tolérance et d’efficacité. Matériel et méthodes Une étude nationale observationnelle, prospective, multicentrique réalisée entre 09/2013 et 06/2014, basée sur 3 questionnaires anonymes adressés : – aux prescripteurs ; – à des patients adultes débutant une nutrition parentérale à domicile ; – aux prestataires de santé et agents de services d’hospitalisation à domicile. Les agences locales des prestataires de santé ou services d’hospitalisation à domicile étaient tirées au sort et proposaient une liste de prescripteurs. Les prescripteurs identifiés devaient compléter un questionnaire et inclure chacun quatre patients débutant une nutrition parentérale à domicile. Le questionnaire « prescripteur » incluait 35 questions sur les déterminants de prescription initiale et son renouvellement, les critères de suivi et le niveau de formation à la nutrition. Le questionnaire patient évaluait la nature et le niveau des informations rec¸ues concernant leur nutrition parentérale à domicile. Le questionnaire des prestataires de santé ou agents de services d’hospitalisation à domicile portait sur la mise en place de la nutrition parentérale à domicile et le suivi. Résultats Soixante-dix-sept prestataires de santé et services d’hospitalisation à domicile, 108 prescripteurs (oncologues 55 %, hépato-gastro-entérologues 20 %, nutritionnistes 6 %), et 258 patients ont répondu. Pour les prescripteurs, les 3 critères les plus importants pour initier la prescription étaient : perte de poids (32 % des prescripteurs), intolérance à la nutrition entérale (31 %) et dénutrition (30 %). Les principaux critères pour le choix des apports étaient : apport calorique total (83 %), volume (61 %), apport azoté (30 %), quantité de glucose (22 %), quantité (17 %) et type (15 %) de lipides. Le suivi était assuré par le prescripteur initial (61 %) : consultation dédiée (55 %) ou hospitalisation planifiée (13 %), entre 3 et 30 jours après l’initiation (médiane = 15). Soixante-douze pour cent des prescripteurs estimaient leur niveau de connaissance en nutrition clinique moyen ou limité et 68 % étaient intéressés par une formation. Les patients ont estimé avoir une bonne information sur la nutrition parentérale à domicile dans 82 % des cas. Quatre-vingt-quatre pour cent des patients savaient qui contacter en cas de complications : l’infirmière libérale (52 %), le prescripteur (24 %) ou le prestataire de santé ou service d’hospitalisation à domicile (23 %). Les patients rapportaient un suivi organisé par le prescripteur initial (45 %), le prestataire de santé ou service d’hospitalisation à domicile (31 %), un médecin hospitalier (17 %) ou le médecin traitant (10 %). La nutrition parentérale à domicile était bien acceptée pour 83 % des patients. Quatre-vingt pour cent des patients déclaraient ne pas avoir eu de choix sur le prestataire de santé/agent de service d’hospitalisation à domicile. Les prestataires de santé ou agents de services d’hospitalisation à domicile rapportaient avoir été choisis principalement par les prescripteurs et les cadres de santé avec un suivi des patients soit prévu par une consultation hospitalière (69 %) soit confié aux prestataires de santé et services d’hospitalisation à domicile (65 %). Conclusion Cette étude reflète la pratique en vie réelle de la nutrition parentérale à domicile en France hors centres agréés, prescrite principalement aux