72e congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A36–A99
CO041
Anticorps anti-DFS70 et thrombophilie J. Marlet 1 , A. Ankri 2 , J.L. Charuel 1 , P. Ghillani-Dalbin 1 , A. Perret 1 , I. Martin-Toutain 2 , J. Haroche 3 , Z. Amoura 3 , L. Musset 1 , M. Miyara 1,∗ 1 Département d’immunologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 2 Laboratoire d’hématologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 3 Médecine interne, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Miyara) Introduction Les anticorps anti-DFS70 sont les anticorps antinucléaires les plus fréquemment retrouvés chez les sujets sains. Nous avons étudié la signification clinique de la présence de ces anticorps. Patients et méthodes Nous avons défini un groupe de 421 patients porteurs d’anti-DFS70 et un groupe de 63 patients ayant développé soit au moins une thrombose artérielle et/ou veineuse soit des événements obstétricaux (au moins 3 fausses couches, une mort fœtale ou une naissance prématurée avec pré-éclampsie). La prévalence des anti-DFS70 a été également évaluée chez 300 donneurs sains. Résultats La prévalence des événements thrombotiques et/ou obstétricaux chez les 421 patients avec des anticorps antiDFS70 était de 13,1 % (n = 55) et la prévalence de connectivites de 19 % (n = 80). Parmi les 63 patients ayant développé une thrombose et/ou des événements obstétricaux, 7 (11,1 %) avaient des anticorps anti-DFS70 et parmi ceux-ci, 5 ne présentaient pas d’anomalies dans le bilan étiologique de thrombophilie. La prévalence des anticorps anti-DFS70 était de 3,0 % (9/300) chez les donneurs sains. Le TCA chez les patients porteurs d’anticorps anti-DFS70 et ayant développé une thrombose était plus court que celui des autres patients. Ceci suggère que les patients ayant développé une thrombose avec un anticorps anti-DFS70 pourraient être dans un état d’hypercoagulabilité. Conclusion Nous décrivons pour la première fois un état d’hypercoagulabilité lié à la présence d’anticorps anti-DFS70. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.271 CO042
Cancers diagnostiqués chez les sujets hospitalisés pour un 1er événement thromboembolique veineux : étude observationnelle
D. Rouzaud , J.F. Alexandra , T. Papo , K. Sacré ∗ Médecine interne, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Sacré) Introduction L’objectif de ce travail était de déterminer la fréquence des cancers diagnostiqués chez les patients hospitalisés pour un 1er événement thromboembolique veineux (ETEV) et de préciser les caractéristiques de la maladie thromboembolique veineuse et du cancer chez ces patients. Patients et méthodes Tous les patients consécutivement hospitalisés de janvier 2008 à novembre 2014 dans le service de médecine interne du CHU Bichat, pour un premier ETEV ont été recensés de manière rétrospective. Les patients ayant un facteur thrombophilique connu ont été exclus. Les données démographiques, les informations relatives à l’ETEV et au cancer et le suivi ont été obtenues à partir des dossiers médicaux. Une thrombose veineuse qui concernait un territoire autre que le réseau veineux des membres inférieurs et les artères pulmonaires était dite atypique. Résultats Trois cent dix-sept (66,5 ± 19,1.9 ans, 64,3 % de femmes) patients ont été inclus. Parmi ceux-ci, 103 (32,5 %) patients étaient atteints d’un cancer : 54 révélés au moment de
A59
l’ETEV et 49 déjà connus. Les cancers du poumon, du sein et colorectaux représentaient 48,5 % de l’ensemble des cancers. Le cancer était à un stade avancé dans 41,7 % des cas. Les patients ayant un cancer associé à l’ETEV étaient plus âgés et présentaient plus fréquemment que les sujets sans cancer une thrombose veineuse en territoire atypique. Dans 30,1 % (vs 7,5 % en l’absence de cancer, p < 0,0001) des cas, l’ETEV associé au cancer était découvert fortuitement. Les taux de récidives thrombotiques (15,2 % vs 6,2 %, p = 0,06) et de mortalité (26,2 % vs 5,1 %, p < 0,0001) étaient plus élevés en cas de cancer. Seuls 3 cas de cancer (3/177, 1,7 %) étaient diagnostiqués dans l’année suivant le 1er ETEV pour un suivi de 22,6 ± 21 mois. Conclusion La fréquence des cancers diagnostiqués chez les patients hospitalisés pour un 1er événement thromboembolique veineux est élevée. L’ETEV y est volontiers découvert de manière fortuite et en territoire atypique. Dans l’immense majorité des cas, le cancer est déjà connu ou diagnostiqué concomitamment et associé à un mauvais pronostic. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.272 CO043
Risque de thrombose chez les patients atteints de thrombopénie immunologique primaire en présence d’anticorps antiphospholipides : méta-analyse G. Moulis 1,∗ , A. Audemard 2 , L. Arnaud 3 , C. Luxembourger 4 , F. Montastruc 5 , A.M. Gaman 6 , E. Svenungsson 7 , M. Ruggeri 8 , M. Mahevas 9 , M. Michel 9 , B. Godeau 10 , L. Sailler 1 1 Service de médecine interne, CHU de Toulouse, Toulouse, France 2 Médecine interne, CHU de Caen, Caen, France 3 UMRS 1136, Inserm, Paris, France 4 Service de rhumatologie et immunologie clinique, place du Docteur-Baylac, Toulouse, France 5 Inserm UMR 1027, faculté de médecine, Toulouse, France 6 Filantropia city hospital, université de médecine et de pharmacie, Craiova, Roumanie 7 Rhumatologie, hôpital universitaire Karolinska, Stockholm, Suède 8 Hématologie, hôpital San Bortolo, Vicence, Italie 9 Médecine interne, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 10 Médecine interne, CHU Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Moulis) Introduction La thrombopénie immunologique (TI) expose à un excès de risque de thrombose. Parmi les facteurs de risque, le rôle des anticorps antiphospholipides (aPL) est controversé. Nous avons conduit une revue systématique et méta-analyse pour évaluer le risque de thrombose associé à la présence d’anticoagulant circulant (ACC), d’anticorps anticardiolipide (aCL) et anti-2GP1 dans la TI primaire. Patients et méthodes La recherche des études publiées a été réalisée sur Medline, Cochrane et ISI Web of Science entre le 1er janvier 1980 et le 31 décembre 2014. Les études non publiées ont été recherchées dans les résumés des congrès. L’analyse principale concernait le risque de thrombose (artérielle ou veineuse) associé à la présence d’ACC, d’aCL et d’anti-2GP1. Des modèles à effet aléatoire on été utilisés pour calculer des odds ratio (OR) assortis de leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %). Résultats La recherche sur base de données a retrouvé 776 citations, complétées par 12 études non publiées. Au final, 10 études de cohortes ont été incluses, totalisant 1574 patients. L’OR global pour le risque de thrombose associé à la présence d’ACC était 6,11 (IC95 % : 3,40–10,99). L’OR associé à la présence d’aCL était 2,14 (IC95 % : 1,11–4,12). Les OR étaient similaires en stratifiant les analyses sur le type de thrombose (artérielles versus veineuses). Il