Association entre les déterminants des choix des plats lors de la préparation des repas et le statut pondéral au sein de la cohorte NutriNet-Santé

Association entre les déterminants des choix des plats lors de la préparation des repas et le statut pondéral au sein de la cohorte NutriNet-Santé

Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 30–82 alimentaire, favorise des comportements de typ...

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 30–82 alimentaire, favorise des comportements de type anxieux et dépressifs. Le but de notre étude est de rechercher, chez l’homme, s’il existe une relation entre alimentation et humeur, et d’examiner plus particulièrement le rôle de l’indole, dans cette relation. Matériel et méthodes NutriNet-Santé est une cohorte prospective d’adultes franc¸ais permettant d’étudier les relations entre comportements alimentaires, apports nutritionnels et santé (http://info.etude-nutrinet-sante.fr). À partir de cette cohorte, nous avons étudié les relations entre consommation alimentaire et humeur, celle-ci étant caractérisée à l’aide du questionnaire Center for Epidemiological Studies Depression Scales (CES-D). L’étude a porté sur 1554 participants répondant aux critères d’inclusion suivants : femmes âgées de 45 à 60 ans, pour lesquelles des échantillons urinaires ont été collectés dans la biobanque de NutriNet-Santé et ayant renseigné au moins 2 questionnaires CESD répétés. Chez ces sujets, nous avons analysé l’indoxylsulfate urinaire qui est le métabolite majeur de détoxification de l’indole. Résultats et analyse statistique Les analyses statistiques montrent une relation positive entre la consommation de viande et le risque d’humeur à tendance dépressive (score < 17) mais ne montrent pas de relation entre la consommation de fibres alimentaires et l’humeur. Les premières analyses de l’indoxylsulfate, menées pour l’instant sur un effectif de 140 femmes, indiquent que la concentration urinaire de ce métabolite augmente avec la consommation de viande, diminue avec la consommation de fibres alimentaires et tend à être plus élevée chez les femmes ayant une humeur à tendance dépressive. Conclusion Si les résultats d’analyse de l’indoxylsulfate se confirment chez toutes les femmes sélectionnées, cela signifiera que le microbiote et plus particulièrement l’un de ses métabolites, l’indole, pourraient être impliqués dans la relation entre consommation de viande et humeur. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.064 P326

La qualité nutritionnelle des aliments consommés est associée prospectivement au risque de syndrome métabolique C. Julia 1,2,3,∗ , L. Fézeu 1,3 , P. Ducrot 1,3 , C. Méjean 3 , S. Péneau 1,3 , M. Touvier 1,3 , S. Hercberg 1,2,3 , E. Kesse-Guyot 1,3 1 Équipe de recherche en epidémiologie nutritionnelle (Éren), Inserm, Cnam, université Paris 13, Bobigny cedex, France 2 Département de santé publique, hôpital Avicenne (AP–HP), Bobigny, France 3 Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Éren), Inra, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Julia) Introduction et but de l’étude Les profils nutritionnels, par l’attribution à chaque aliment d’un score de qualité nutritionnelle à partir de leur composition en macro- et micronutriments, permettent d’évaluer la qualité nutritionnelle des aliments. Le score de qualité nutritionnel de la Food Standards Agency britannique (score FSA) a été proposé pour servir de base à la mise en place d’un système d’information nutritionnelle simplifié en face avant des emballages en France, le système 5-couleurs (5-C). Ce classement a, par ailleurs, montré son intérêt pour caractériser la qualité nutritionnelle globale de l’alimentation de l’individu (calculé à partir de la moyenne du score FSA des aliments consommés, score FSA-individu). L’objectif de ce travail était d’étudier l’association prospective entre le score de qualité nutritionnelle de la FSA au niveau de l’individu et le risque de développer un syndrome métabolique sur 13 ans. Matériel et méthodes Les données alimentaires ont été collectées via des enregistrements de 24 heures fournis par les participants de l’étude SU.VI.MAX en 1994–1996 (n = 3741). Le score FSA a été calculé pour chaque aliment et boisson consommés. Le score FSA de chaque aliment consommé a été pondéré par l’apport énergétique provenant de l’aliment, et un score agrégé au niveau individuel a été calculé (score FSA-individuel). Le statut des participants par rapport au syndrome métabolique a été collecté à l’inclusion et après 13 ans de suivi par le biais de questionnaires auto-administrés (consommation médicamenteuse), d’une évaluation clinique (pression artérielle systolique [PAS] et diastolique [PAD], tour de taille) et de prélèvements biologiques (glycémie à

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jeun, triglycérides et HDL cholestérol). L’association prospective entre le score FSA-individuel et l’apparition du syndrome métabolique a été évaluée par des modèles de régression logistique ajustés sur les facteurs sociodémographiques et de mode de vie. Les associations entre score FSA-individu et composantes du syndrome métabolique (variables continues) ont été étudiées par Ancova. Résultats et analyse statistique Un score FSA-individuel reflétant une moins bonne qualité nutritionnelle de l’alimentation était associé significativement à la survenue du syndrome métabolique (OR 1,43, intervalle de confiance à 95 % : 1,08–1,89 entre le dernier quartile [individus avec une alimentation de moins bonne qualité nutritionnelle] et le premier quartile [individus avec une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle] de score, Ptendance = 0,02). Le score FSA-individuel était associé positivement à la PAS (77,2 mmHg dans le premier quartile vs 78,6 mmHg dans le dernier quartile, Ptendance = 0,01) et à la PAD (124,9 mmHg dans le premier quartile vs 127,1 mmHg dans le dernier quartile, Ptendance = 0,01). Conclusion Le score FSA-individu est associé prospectivement à la survenue du syndrome métabolique. Au-delà du classement des aliments, le score FSA peut être utilisé pour caractériser la qualité nutritionnelle de l’alimentation d’un individu. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.065 P327

Association entre les déterminants des choix des plats lors de la préparation des repas et le statut pondéral au sein de la cohorte NutriNet-Santé

P. Ducrot ∗ , P. Fassier , C. Méjean , B. Allès , S. Hercberg , S. Péneau Équipe de recherche en epidémiologie nutritionnelle (Éren), UMR U1153 Inserm/U1125 Inra/Cnam/université Paris 13, centre de recherche en épidémiologies et biostatistiques Sorbonne Paris Cité, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Ducrot) Introduction et but de l’étude Malgré l’évolution des pratiques culinaires ces dernières décennies, un nombre limité d’études a évalué l’impact potentiel de ces pratiques sur la qualité de l’alimentation et le statut pondéral. Ces études ont suggéré un bénéfice potentiel des repas préparés à la maison comparés aux plats préparés hors foyer, du fait de cuisiner à partir d’aliments bruts ou encore de passer davantage de temps à cuisiner. Le choix des plats préparés à la maison est déterminé par différents facteurs tels que les compétences culinaires ou le temps disponible pour cuisiner. Toutefois, il n’existe à ce jour pas d’étude sur une potentielle relation entre les déterminants des choix des plats lors de la préparation des repas et le statut pondéral. L’objectif de cette étude était donc d’évaluer l’existence d’une telle association en population générale. Matériel et méthodes L’importance accordée par les sujets à 27 critères relatifs au choix des plats a été mesurée avec une échelle de Likert en 5 points (de « pas du tout important » à « très important ») sur un échantillon d’adultes participant à l’étude NutriNet-Santé. Une analyse factorielle exploratoire a été menée afin d’identifier les différentes dimensions associées au choix des plats. Les données de poids et de taille ont été auto-déclarées. Les associations entre les déterminants des choix des plats et le surpoids ont été évaluées par des modèles de régression logistique ajustés sur les caractéristiques sociodémographiques et de modes de vie. Résultats et analyse statistique Un total de 50 729 participants a été inclus dans cette étude transversale. Cinq dimensions des choix des plats ont été identifiées via l’analyse factorielle : alimentation saine (équilibre nutritionnel, cuisiner des produits de saison. . .), contraintes (fatigue, temps disponible. . .), plaisir (préférences, envies. . .), régimes spécifiques (régime amaigrissant, lié à un état de santé. . .) et organisation (plat préparé à l’avance, menu. . .). Les individus attachant de l’importance au fait d’avoir une alimentation saine étaient moins susceptibles d’être en surpoids (OR = 0,75 [IC95 % : 0,73–0,78]) alors qu’à l’inverse, ceux attachant de l’importance au plaisir (1,06 [1,02–1,10]) et à un régime spécifique (1,11 [1,09–1,14]) avaient plus tendance à être en surpoids. Aucune association significative n’a été observée pour les facteurs « contraintes » et « organisation ». Cependant, certains items de choix des plats composants ces

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deux facteurs étaient significativement associés au surpoids : les individus attachant de l’importance à leur « état de fatigue » lors du choix des plats était plus susceptibles d’être en surpoids (1,10 [1,08–1,12]), tandis que ceux privilégiant le « temps disponible pour cuisiner » (0,96 [0,94–0,98]) et le fait de « planifier ses repas » (0,97 [0,96–0,99]) étaient moins susceptibles de l’être. Conclusion Les résultats de cette étude ont mis en évidence un lien entre certains déterminants des choix des plats lors de la préparation des repas à la maison et le surpoids. En particulier, le fait d’attacher de l’importance à une alimentation saine était négativement associé au surpoids. Par ailleurs, ces données suggèrent l’importance d’identifier ces individus à risque lors de la promotion de la cuisine maison.

Conclusion Nos résultats montrent un effet modérateur de la distance sur la relation entre le niveau d’éducation du quartier de résidence et le transport actif vers le lieu de travail/étude. Sous réserve de causalité, cette étude indique que dans une perspective de réduction des disparités d’éducation sur le transport actif, des interventions en promotion de la santé seraient plus effectives en ciblant des quartiers de résidence faiblement éduqués et éloignés de sources d’emplois potentielles. Financement Cette recherche a été financée par l’Institut national du cancer (INCa SHS-EPS 2011-113, projet ACTI-Cités).

Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.067

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.066 P328

Étude des disparités d’éducation du quartier sur la pratique du transport actif vers le lieu de travail/étude : l’effet modérateur de la distance (une étude ACTI-Cités) C. Perchoux 1,∗ , J.-A. Nazare 2 , T. Benmarhnia 3 , P. Salze 4 , T. Feuillet 5 , S. Hercberg 6 , F. Hess 4 , M. Menai 6 , C. Weber 4 , H. Charreire 5 , C. Enaux 4 , J.-M. Oppert 7 , C. Simon 2 , ACTI-Cités Consortium 1 Carmen/Inserm U1060, université Lyon 1, Crnh-RA, Lyon, France 2 Carmen/Inserm U1060, université Lyon 1, Cens/Crnh-RA, Lyon, France 3 Institute for Health and Social Policy, McGill University, Montréal, Canada 4 Live/UMR 7362 CNRS, université de Strasbourg, Strasbourg 5 Éren/UMR U1153 Inserm/U1125/Cress/Lab’Urba/Upec, université Paris 13, Créteil, France 6 Éren/UMR U1153 Inserm/U1125/Cress, université Paris 13, Bobigny, France 7 Hôpital Pitié-Salpêtrière (AP–HP)/UPMC/Inra, Éren/UMR U1153 Inserm/U1125/Cress, université Paris 13, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Perchoux) Introduction et but de l’étude La promotion de la pratique de l’activité physique, notamment par le transport actif (marche, vélo), est devenue un enjeu prioritaire des politiques de nutrition de santé publique. Ces dernières années, des études ont montré l’influence de déterminants sociaux sur la pratique du transport actif, tant à l’échelle individuelle qu’à l’échelle du quartier. Cependant, peu d’études se sont intéressées aux mécanismes par lesquels l’environnement social influence le transport actif vers les lieux de travail/études chez les adultes. Cette étude a deux objectifs : (i) évaluer l’effet du niveau d’éducation du quartier de résidence sur le transport actif vers le lieu de travail/étude ; (ii) évaluer dans quelle mesure la distance de trajet vient modérer la relation entre le niveau d’éducation du quartier et le transport actif. Matériel et méthodes Cette étude s’appuie sur un sous-échantillon de l’étude NutriNet-Santé (n = 1169) ayant répondu à des questions spécifiques sur le transport actif. Des données sur le statut socioéconomique des quartiers ont été extraites dans des zones tampons circulaires de 1 000 m de rayon autour de la résidence de chaque participant. Des modèles de régressions binomiale, logbinomiale et négative binomiale ont été utilisés pour évaluer les risques relatifs et absolus des associations entre le niveau d’éducation du quartier et (i) la probabilité de déclarer du temps de transport actif, ainsi que (ii) la proportion de temps de transport actif par rapport au temps de transport total lors du trajet à destination du lieu de travail/étude. L’effet modérateur de la distance sur l’association entre le niveau d’éducation du quartier et la pratique du transport actif a été évalué sur les échelles multiplicative et additive à l’aide de tests d’homogénéité. Résultats et analyse statistique Le niveau d’éducation du quartier est positivement associé à la probabilité de déclarer une pratique de transport actif, et à la proportion du temps de transport actif par rapport au temps de transport total. L’effet du niveau d’éducation du quartier sur la pratique du transport actif varie selon la distance au lieu de travail/étude, sur l’échelle multiplicative et sur l’échelle additive. Les associations ci-dessus étaient plus fortes pour des trajets impliquant des distances longues (supérieures à des seuils de 1 500 m et 2 500 m, respectivement).

Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

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Disparités socioéconomiques des consommations d’aliments d’origine animale chez des adultes franc¸ais : analyses des effets modificateurs

C. Méjean ∗ , W. Si Hassen , C. Lecossais , B. Allès , S. Péneau , S. Hercberg , K. Castetbon Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Éren), centre d’épidémiologie et biostatistiques Paris Nord, université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Méjean) Introduction et but de l’étude La réduction de la consommation d’aliments d’origine animale (AOA) étant un défi actuel de santé publique, une meilleure compréhension des relations spécifiques de l’éducation, de la profession et du revenu avec leur consommation est utile. En effet, ces trois indicateurs socioéconomiques expriment des concepts différents et pourraient avoir un effet cumulatif sur les consommations. Nous avons donc étudié les associations indépendantes de chaque indicateur socioéconomique avec les consommations d’AOA. Matériel et méthodes Les consommations d’AOA (poisson, viande rouge, charcuterie, volaille, œuf, lait, fromage, yaourt, crème dessert, matières grasses ajoutées d’origine animale) ont été estimées auprès de 92 036 adultes franc¸ais inclus dans l’étude NutriNet-Santé entre 2009 et 2013, à partir de trois enregistrements de 24 h. Des modèles de régression linéaire et logistique multivariée ajustés sur l’âge et l’apport énergétique ont été utilisés pour étudier les associations entre les facteurs socioéconomiques et les consommations d’AOA (g/j et % de non-consommateurs) et les interactions entre indicateurs socioéconomiques. Résultats et analyse statistique Les femmes et les hommes de faible niveau d’éducation ont des consommations plus élevées de viande rouge (+8 g/j et +11 g/j, respectivement), charcuterie (+8 g/j) et volaille (+6 g/j) comparés à ceux de niveau élevé. Les ouvriers et les individus ayant des faibles revenus ont des pourcentages de non-consommateurs de poisson (+4 % et +6 %, respectivement) et de yaourts (+3 % et +7 %, respectivement) plus élevés que ceux des catégories plus élevées alors qu’aucune différence n’est observée pour les moyennes de consommation. Pour les 3 indicateurs socioéconomiques, la consommation de lait est plus élevée chez les catégories socioéconomiques les plus faibles comparés à ceux des classes les plus élevées (différence +14–18 g/j). Les crèmes dessert sont plus consommées par les femmes de faible niveau d’éducation et les hommes ouvriers que ceux des catégories plus élevées (+7 g/j et +17 g/j, respectivement). Les analyses stratifiées sur le niveau d’éducation montrent que les sujets ayant les revenus les plus élevés consomment plus de yaourts que ceux de plus faibles revenus, seulement chez les personnes de faible niveau d’éducation. En outre, les analyses stratifiées montrent, seulement chez hommes de faible niveau d’éducation, une association significative en U entre le revenu et la consommation de viande rouge : les hommes ayant les revenus les plus élevés et ceux avec les revenus les plus faibles consomment des quantités plus élevées de viande rouge que ceux des catégories intermédiaires. Conclusion Un niveau d’éducation plus faible est associé à des consommations plus élevées d’AOA moins favorables à la santé (viande rouge, charcuterie et crèmes desserts), et a un effet modificateur sur la relation entre les revenus et les consommations d’AOA. Ces résultats pourraient permettre d’affiner les stratégies de santé publique chez les populations moins favorisées, dans le contexte actuel d’inégalités de santé qui restent encore importantes.