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Abstracts / La Revue de médecine interne 35S (2014) A86–A200
mélanome. Parfois, le diagnostic n’est établi que sur l’étude anatomopathologique de la pièce opératoire. Lors de son diagnostic, la lésion est souvent déjà évoluée. En effet, la diffusion hématogène de cette tumeur est très rapide. À l’encontre, l’extension pariétale et lymphatique est souvent limitée. Ceci pourrait expliquer le nombre élevé de métastases à distance au moment du diagnostic estimé à 40 %. C’est le cas chez notre malade dont le délai entre le début des symptômes et la découverte d’une tumeur déjà métastasée était de 8 semaines témoignant d’une évolution rapide du mélanome œsophagien. Radiologiquement, les mélanomes œsophagiens apparaissent comme un nodule endoluminal parfois pédiculé, mais le plus souvent comme un nodule extramuqueux. Le traitement de choix reste la résection chirurgicale tant que c’est possible. Un traitement adjuvant par radiochimiothérapie n’a pas prouvé son efficacité. Le mélanome primitif de l’œsophage est réputé avoir un mauvais pronostic avec une moyenne de survie de 12 mois. Conclusion.– Le mélanome œsophagien est une tumeur maligne rare souvent découverte à un stade métastatique avec des possibilités thérapeutiques limitées et un mauvais pronostic. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.253 CA140
Effet du choix des repas sur la prise alimentaire et la satisfaction des patients hospitalisés en service de médecine interne I. Jarrin a , F. Poiroux b , D. Mulhen c , N. Debellis b , J.F. Bergmann a , C. Lloret Linares a a Unité de recherche thérapeutique, service de médecine A, hôpital Lariboisière, Paris, France b Diététique, école de diététique, lycée des métiers de la santé et du social Rabelais, 75018 Paris, Paris, France c Service de diététique, hôpital Lariboisière, Paris, France Introduction.–Dix à soixante pour cent des patients hospitalisés souffriraient de dénutrition. Un état de dénutrition augmente de fac¸on significative la morbidité et la mortalité, en particulier parce qu’il majore le risque infectieux, accroît la charge en soins, la durée de séjour, la dépendance des malades et les prescriptions médicamenteuses, réduit leur qualité de vie. Au cours de cette étude, nous avons voulu savoir si la démarche de choix de menus auprès du patient améliorait la prise alimentaire et la satisfaction des patients hospitalisés dans un service de médecine interne. Patients et méthodes.– Il s’agissait d’une étude monocentrique comparative randomisée en crossover comparant l’effet d’une intervention (choix des menus pour les déjeuners et dîners) versus une non-intervention (absence de choix des menus mais respect du choix par aversion), réalisée dans le département de médecine interne de notre hôpital. Tous les nouveaux patients capables d’effectuer un choix de fac¸on autonome adressés dans le service sur deux périodes de 5 semaines ont été inclus. L’évaluation des ingesta quotidien était réalisée par un membre de l’équipe de diététique, à l’issue de chaque repas afin de déterminer l’apport énergétique du repas. Le questionnaire de satisfaction comprenant 10 items, portant sur les menus et la faim, et sur les aliments proposés, était relevé en fin d’hospitalisation. Nous avions demandé aux patients de cocher la case qui leur correspondait. Résultats.– Les caractéristiques cliniques étaient comparables dans les deux groupes en dehors de l’âge, légèrement supérieur dans le groupe absence de choix. La durée d’hospitalisation était faiblement mais inversement liée à la valeur d’albumine (r2 = 0,1, p = 0,03). Le choix des menus n’avait pas d’influence sur le nombre de kilocalories consommées durant le séjour en hospitalisation, ni sur le nombre moyen de kilocalories ingérées de fac¸on quotidienne, ni sur le nombre moyen de kilocalories ingérées par repas. Par ailleurs,
la satisfaction ressentie par les patients était comparable dans les deux groupes. L’âge et l’albumine étaient faiblement mais inversement liés à la prise moyenne de kilocalories par repas (p < 0,005), mais pas les autres variables. Le nombre moyen de kilocalories par repas chez les sujets présentant une dénutrition sévère (34,4 % des patients) était significativement réduit. Conclusion.– Au total, nous observons que la prise alimentaire en hospitalisation n’est pas augmentée par le fait de choisir le menu. En revanche les sujets les plus fragiles sont ceux qui consomment le moins, et une attention particulière à ces patients facilement identifiables est essentielle. L’attitude spontanée de l’équipe soignante de privilégier l’encadrement des soins et la prise du repas plutôt que de faire choisir les menus aux patients semble tout à fait adaptée. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.254 CA141
Ascite hémorragique secondaire à une insuffisance cardiaque globale M. Mrouki , M. Abdallah , T. Laarbi , S. Hamzaoui , K. Bouslama , S. Mrad Médecine interne, faculté de médecine de Tunis, université Tunis El Manar, CHU Mongi-Slim la Marsa, Tunis, Tunisie Introduction.–Les étiologies des ascites hémorragiques sont généralement représentées par la cirrhose et ses complications, la tuberculose ou les néoplasies. Exceptionnellement, l’ascite hémorragique peut être en rapport avec une insuffisance cardiaque. Notre objectif à travers ce travail est d’expliquer les mécanismes du caractère hémorragique de l’ascite lors de l’insuffisance cardiaque globale. Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation d’un patient présentant une ascite hémorragique secondaire à une insuffisance cardiaque. Observation.– Patient âgé de 54 ans, aux antécédents d’appendicectomie et de diabète type 2, a été hospitalisé pour exploration d’une ascite de grande abondance associée à des œdèmes des membres inférieurs évoluant depuis 3 mois. À l’examen, le patient était polypnéique, il avait des signes d’insuffisance cardiaque globale et à l’auscultation cardiaque un souffle systolique au foyer aortique irradiant vers les vaisseaux du cou. La ponction d’ascite a ramené un liquide hémorragique incoagulable sans tendance à l’éclaircissement dont le taux de protides était à 31 g/L. La cytologie a mis en évidence de nombreuses hématies, 9 PNN et 19 lymphocytes, il n’y avait pas de cellules néoplasiques et la culture n’a pas isolé de germes, notamment de BK. Il n’y avait pas de signes cliniques, biologiques, radiologiques ni endoscopiques en faveur d’une hépathopathie chronique, de tuberculose, de néoplasie, de néphropathie ni de pancréatite hémorragique. L’échographie cardiaque a révélé la présence d’une maladie aortique, une fraction d’éjection à 35 % et une HTAP à 63 mmHg. Une cœlioscopie à but diagnostique n’a pu être faite à cause du haut risque anesthésique du patient. Il a été traité par un régime sans sel et des diurétiques de l’anse à fortes doses associés à des ponctions évacuatrices itératives du liquide d’ascite qui restait toujours hémorragique au bout de 3 mois de traitement médical. Le patient a eu un remplacement valvulaire aortique et l’évolution a été marquée par la disparition de l’ascite avec un recul actuel de 14 mois. Discussion.– La cirrhose est associée à une ascite hémorragique dans 5 % des cas, l’insuffisance cardiaque a été, en revanche, la cause d’une ascite hémorragique que dans un seul cas rapporté dans la littérature. Dans la mesure où l’ascite résulte de l’augmentation des pressions veineuses dans la cirrhose comme dans l’insuffisance cardiaque, l’ascite hémorragique résulte probablement d’un mécanisme similaire dans les deux cas. En effet, des études ont montré que la numération des globules rouges dans le liquide d’ascite des patients porteurs d’une