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65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14–15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S109
vent associé à une photosensibilité. Il a en effet été démontré dans des modèles expérimentaux que ces AC sont pathogènes pour la peau. La protéine RO 60 kD a en effet un rôle important dans la survie des cellules, comme les kératinocytes, après exposition aux UV. Cependant ces AC, également de sous-type 60 kD, sont aussi observés au cours d’autres manifestations cutanées spécifiques de la maladie lupique, quelqu’en soit le type, même quand le rôle des UV ne paraît pas évident comme dans le lupus à type d’engelures, ceci faisant évoquer des mécanismes d’action différents de ces AC. Conclusion.– Bien qu’il y ait une relation forte entre AC anti-SSA, LECSA et photosensibilité, ces AC sont aussi observés avec une fréquence non négligeable au cours d’autres types de lupus cutané dans lesquels leur rôle fonctionnel doit être mieux précisé. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.254 CA135
Lupus systémique chez l’homme : à propos de 28 cas F. Lamrani , H. El Kabli , R. Jabbouri , K. Echchilali , M. Moudatir , F.Z. Alaoui Médecine interne, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Introduction.– Le lupus érythémateux systémique est rare chez l’homme et est réputé grave. Nous rapportons une étude monocentrique de 28 patients atteints de lupus systémique, chez qui nous avons étudié les caractéristiques cliniques, biologiques et évolutives. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une série de 28 patients, colligés pendant une période de 31 ans (1980–2011) sur un total de 541 lupus. Tous les patients répondaient aux critères de l’American College of Rheumatology. Résultats.– Le sex-ratio F/H dans notre série était de 19,3 (5–20). L’âge moyen au diagnostic était de 30 ans (extrêmes : 14–57 ans). Les manifestations cliniques étaient prédominées par : l’atteinte articulaire (92 %), l’érythème malaire (57 %), la photosensibilité (53 %) et la sérite (35 %). Le phénomène de Raynaud et la polynévrite étaient notés chacun dans 14 % des cas. L’atteinte hématologique était notée dans 92 % des cas, dominée par l’anémie (78 %), suivie de la lymphopénie (67 %). L’atteinte rénale était notée chez 18 patients (64 %), dominée par les glomérulonéphrites classe III et IV (44 %). L’évolution était bonne chez 12 patients, avec rémission dans 6 cas. L’insuffisance rénale terminale était notée chez 3 patients et le décès chez 4 autres. Neuf patients ont été perdus de vue. Discussion.– Le lupus systémique masculin est rare. Il est réputé de pronostic péjoratif du fait de la fréquence – variable d’une série à l’autre – des atteintes systémiques sévères chez l’homme. Conclusion.– Dans notre étude, et en comparaison avec les résultats de la série féminine, nous trouvons une grande fréquence de l’atteinte articulaire et rénale et une moindre fréquence des atteintes cutanées et vasculaires. Par contre, on ne trouve pas de différence significative en termes de gravité ou de survie. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.255 CA136
Biopsies rénales itératives chez les patients atteints de néphropathie lupique : à propos de 31 cas N. Saidi , M. Jallouli , R. Ben Salah , H. Hariz , F. Frikha , S. Marzouk , M. Frigui , N. Kaddour , Z. Bahloul Médecine interne, hôpital – CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Objectif.– Préciser l’intérêt des PBR itératives chez les malades atteints de néphropathie lupique et évaluer leurs apports dans la prise en charge thérapeutique des patients lupiques. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective menée dans le service de médecine interne de Sfax (Tunisie) sur une période
de 14 ans (1996–2009). Nous avons inclus les patients atteints de néphropathie lupique et ayant bénéficié d’au moins une PBR itérative. Tous les patients répondent aux critères de diagnostic de l’ACR. Résultats.– Parmi une cohorte de 98 patients ayant une néphropathie lupique confirmée par l’histologie, 31 malades (32 %) ont bénéficié d’au moins une PBR itératif. Il s’agit de 27 femmes et 4 hommes. L’âge moyen au moment de la réalisation des PBR itératives était de 30 ans. Le type histologique des néphropathies lupiques lors de la réalisation de la PBR initiale était : stade II dans 3 cas (10 %), stade III dans 14 cas (45 %), stade IV dans 12 cas (39 %) et stade V dans 2 cas (6 %). Trente-neuf PBR itératives étaient réalisées. Le nombre de PBR itératives par malade était : 1 PBR itératif dans 26 cas, deux chez 3 patients, trois dans 1 cas et 4 chez 1 patiente. Le délai de la réalisation des PBR itératives par rapport à la PBR initiale était de 4 ans (4 mois – 7 ans). L’indication de ces PBR était une récidive de l’atteinte rénale dans 26 cas (67 %) et une absence d’amélioration ou aggravation de l’atteinte rénale dans 13 cas (33 %). Dans le cadre d’une récidive de l’atteinte rénale, un changement de classe était noté dans 17 cas (65 %). Le changement le plus fréquent était un passage d’un stade III à un stade IV, observé dans 6 cas (23 %). Dans le cadre de l’aggravation ou de l’absence d’amélioration de l’atteinte rénale (13 cas), une persistance de la même classe histologique était notée dans 8 cas (62 %) (6 cas : IV–IV et 2 cas : III-III), un passage d’une forme proliférative à une non proliférative dans 4 cas (31 %), et un passage d’une forme non proliférative à une proliférative dans 1 cas (8 %). Après la réalisation d’une PBR itératif, un changement thérapeutique était décidé dans 27 cas (69 %) avec surtout l’adjonction d’un immunosuppresseur chez 16 malades. Conclusion.– Nos résultats confirment la grande variabilité des transformations histologiques des lésions rénales au cours de la maladie lupique et l’utilité de la réalisation des PBR itératives dans l’approche thérapeutique de ces patients. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.256 CA137
La langue léopard : un symptôme méconnu de poussée lupique A. Cypierre a , Y. Jamilloux a , V. Hantz b , A. Sparsa b , E. Ricard c , G. Vignaud a , K.-H. Ly a , H. Bézanahary a , G. Gondran a , A.-L. Fauchais a , E. Vidal-Cathala a a Médecine interne A et polyclinique médicale, CHU Dupuytren, Limoges, France b Dermatovénérologie, CHU Dupuytren, Limoges, France c Rhumatologie, CHU Dupuytren, Limoges, France Introduction.– Des lésions de la muqueuse orale sont retrouvées chez 9 à 45 % des patients atteints de lupus érythémateux systémique (LES). Les plus fréquentes sont les lésions érosives ou ulcérées, discoïdes, purpuriques, kératosiques ou les chéilites. En revanche, les anomalies de pigmentation linguales sont exceptionnelles. Patients et méthodes.– Nous rapportons deux observations d’hyperpigmentation de la muqueuse orale associée à une poussée lupique donnant l’aspect typique de « langue léopard », régressif après traitement de chaque poussée. Observation.– Cas no 1.– Une patiente de 35 ans, d’origine marocaine, est hospitalisée en janvier 2012 pour une poussée d’un LES, de forme cutanéo-articulaire, diagnostiqué en 1997, non traité depuis 6 ans. Une mélanonychie est apparue dès les premiers symptômes de LES, de même qu’une hyperpigmentation linguale, tous 2 régressifs après le traitement initial. Depuis 2 mois, sont apparues une altération fébrile (39 ◦ C) de l’état général, des sueurs nocturnes suivies de lésions cutanéo-muqueuses, d’une polyarthrite. À la prise en charge, il existe une polyadénopathie diffuse, des arthrites fluxionnaires des mains, des coudes et des genoux. L’analyse du tégument