Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2014;49:e15-e28
Strate´gie adopte´e.– Arreˆt de l’utilisation du glucose´ a` 5 % en tant que solvant de reconstitution et de dilution des pre´parations injectables. Sur les 10 formulations analyse´es, 50 %, a` base de Topiramate, Captopril, Nicardipine, Labe´tatol et acide folique contenaient un excipient glucidique assimilable (lactose, amidon et leurs de´rive´s, saccharose, galactose, maltose, dextrose, sorbitol, mannitol, polyols, glyce´rine, PEG). Ils ont e´te´ reformule´s avec un autre excipient, la cellulose microcristalline. Il s’agit d’un des rares excipients organiques solides a` ne pas apporter de calories glucidiques, n’exposant pas au risque d’adsorption des PA contrairement aux excipients inorganiques, dont les seules associations interdites concernent les principes actifs fortement oxydants, utilisable dans une large fourchette de rapports volumiques et dont le couˆt est abordable. Conclusion.– Optimiser la the´rapeutique me´dicamenteuse des patients implique aussi de maintenir la capacite´ de re´aliser les pre´parations approprie´es. http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2014.04.084
Pharmacothe´rapie et mises au point the´rapeutiques CO15
E´tude de la relation dose–toxicite´ d’une chimioembolisation a` base d’idarubicine et de microsphe`res d’embolisation dans le traitement du carcinome he´patocellulaire M. Noblot-rossignola, B. Guiub, P. Hillonc, C. Dalband, S. Dabakuyod, P. Fagnonia, L. Bedennec, M. Moulina a Service pharmacie, CHU de Dijon, Centre Georges-Franc¸ois-Leclerc, Dijon, France b Service de radiologie interventionnelle, CHU de Dijon, Centre GeorgesFranc¸ois-Leclerc, Dijon, France c Service d’he´pato-gastro-ente´rologie, CHU de Dijon, Centre GeorgesFranc¸ois-Leclerc, Dijon, France d Unite´ de biostatistique et qualite´ de vie, de´partement d’information me´dicale, Centre Georges Franc¸ois Leclerc, Dijon, France e
Le carcinome he´patocellulaire (CHC) se situe au 3 rang mondial de la mortalite´ par cancer. La chimioembolisation (CHE) augmente significativement la survie par rapport aux soins de support et a` la chimiothe´rapie intraveineuse [1,2,3]. La technique de CHE par injection de microsphe`res d’embolisation charge´es d’anticance´reux repre´sente une alternative inte´ressante a` la chimioembolisation lipiodole´e (CEL). Il n’y a actuellement pas de consensus harmonise´ quant a` la meilleure mole´cule anticance´reuse ni au meilleur vecteur a` utiliser pour une chimioembolisation dans un CHC. L’e´tude de phase I Idasphe`re (NCT01040559) a propose´ d’introduire en clinique une solution utilisant l’idarubicine, une anthracycline plus efficace que la doxorubicine classiquement utilise´e [4], charge´e dans des microsphe`res d’embolisation comme vecteur (DCBeadsW). Cette e´tude a montre´ qu’il
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n’existait pas de lien entre la dose d’idarubicine injecte´e et l’efficacite´ de la CHE. L’objectif de ce travail est de comparer les toxicite´s entre trois doses d’idarubicine injecte´e dans des microsphe`res d’embolisation et d’e´tudier l’existence d’un lien entre la dose d’idarubicine et la toxicite´ de la CHE. Ce travail utilise les donne´es de l’e´tude Idasphe`re. Vingt-et-un patients pre´sentant un CHC non re´se´cable non me´tastatique ont e´te´ inclus. Chacun a rec¸u une seule cure de CHE par idarubicine, dose´e a` 5 mg, 10 mg ou 15 mg (attribution des doses par me´thode CRM) et charge´e dans un flacon de 2 mL de microsphe`res d’embolisation DC BeadsW de calibre 300–500 mm. La pre´paration de la dose a e´te´ faite au sein de l’unite´ de pharmacotechnie du CHU selon la prescription du radiologue interventionnel. Les toxicite´s biologiques et cliniques ont e´te´ e´value´es lors de bilans re´guliers : en post-interventionnel puis en surveillance, 15 jours, 1 mois apre`s la CHE. Le crite`re d’e´valuation principal est la tole´rance a` la CHE par idarubicine-microsphe`res d’embolisation. Nous avons e´value´ les toxicite´s biologiques et cliniques pre´alablement de´finies selon l’e´chelle NCI CTC AE v3.0. Seules les toxicite´s de grade 3 et 4 ont e´te´ retenues et e´tudie´es. L’e´tude n’a rapporte´ aucun de´ce`s imputable a` la CHE mais 52 % de toxicite´ grade 3–4. Si l’on cumule les re´sultats obtenus lors du premier mois, on observe que la douleur est la toxicite´ ayant touche´ le plus de patients (8 patients), suivie d’une toxicite´ he´patique avec l’augmentation des ASAT (7 patients) et des GGT (6 patients) et une toxicite´ plaquettaire (4 patients). En regroupant les donne´es par cate´gories de toxicite´ (he´matologiques, biologiques, ge´ne´rales, gastrointestinales, infectieuses) et en cumulant les donne´es obtenues lors du premier mois, nous ne mettons pas en e´vidence de diffe´rence significative de toxicite´ selon la dose d’idarubicine. Nous concluons qu’il n’y a pas de diffe´rence significative, ni d’efficacite´, ni de toxicite´ selon la dose d’idarubicine injecte´e au cours d’une CHE avec microsphe`res. Re´fe´rences [1] Lo CM, Ngan H, Tso WK, et al. Randomized controlled trial of transarterial lipiodol chemoembolization for unresectable hepatocellular carcinoma. Hepatology 2002;35:1164–71. [2] Llovet JM, Real MI, Montana X, et al. Arterial embolisation or chemoembolisation versus symptomatic treatment in patients with unresectable hepatocellular carcinoma: a randomised controlled trial. Lancet 2002;359:1734–9. [3] Llovet JM, Burroughs A, Bruix J, et al. Hepatocellular carcinoma. Lancet 2003;362:1907–17. [4] Boulin M, Guiu S, Chauffert B, et al. Screening of anticancer drugs for chemoembolization of hepatocellular carcinoma. Anticancer Drugs 2011;22(8):741–8.
http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2014.04.085 CO16
Bisphe´nol A et patients d’he´modialyse : roˆle du pharmacien hospitalier
Congre`s SFPC A. Bacle, S. Thevenot, M. Belmouaz, M. Bauwens, N. Venisse, C. Grignon, V. Migeot, A. Dupuis Centre hospitalier de Poitiers, 2, rue de la Mile´trie, Poitiers, France
Service pharmaceutique au patient CO17
Le bisphe´nol A (BPA) et ses de´rive´s chlore´s (produits lors des e´tapes de chloration de l’eau) sont des perturbateurs endocriniens pouvant induire des effets ne´fastes sur la sante´ humaine, particulie`rement chez les populations sensibles (enfants, femmes enceintes).Il est utilise´ dans de nombreux conditionnements a` vocation alimentaire, tels que les canettes, boıˆtes de conserve, biberons. La loi no 2012-1442 du 24 de´cembre 2012 visant a` la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marche´ de tout conditionnement a` vocation alimentaire contenant du bisphe´nol A vient d’eˆtre publie´e au Journal Officiel du 26 de´cembre 2012. L’interdiction de l’utilisation de certaines substances chimiques dans diffe´rents dispositifs me´dicaux, notamment le BPA entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Par ailleurs, les personnes souffrant d’insuffisance re´nale terminale ne´cessitent un traitement par he´modialyse, or, il a e´te´ montre´ que ces se´ances d’he´modialyse repre´sentent une source d’exposition supple´mentaire notamment au travers du BPA relargue´ par les dialyseurs. Notre travail, re´alise´ au sein du service d’he´modialyse du CHU de Poitiers, a consiste´ a` e´tudier la pre´sence du BPA et de ses chlore´s dans l’eau et les dispositifs me´dicaux utilise´s en he´modialyse dans l’objectif d’e´valuer l’exposition potentielle des patients. Nous avons ainsi mesure´ les quantite´s de BPA et ses chlore´s relargue´s tout d’abord lors du traitement de l’eau, puis lors de la pre´paration du dialysat au niveau du ge´ne´rateur de dialyse et enfin par les dialyseurs eux-meˆmes. Les pre´le`vements ont e´te´ re´alise´s en 8 points de la boucle de production d’eau, ainsi qu’en entre´e et en sortie de ge´ne´rateur d’he´modialyse. Au niveau des dialyseurs (5 fabricants diffe´rents), les dosages ont e´te´ effectue´s apre`s 3 heures de circulation d’eau en continu (db = 250 mL/min). Le BPA et ses chlore´s ont e´te´ dose´s par UPLC-MS/MS (AcquityW Waters), couple´e a` un spectrome`tre de masse triple quadripoˆle (Xe´voW, Waters). L’ensemble du mate´riel et des re´actifs e´tait exempt de BPA et de ses chlore´s. La pre´sence de BPA et de ses chlore´s a e´te´ de´tecte´e en diffe´rents points de la boucle de traitement de l’eau desservant les ge´ne´rateurs du service d’he´modialyse. Ces compose´s ont e´galement e´te´ de´tecte´s en sortie de ge´ne´rateur, en quantite´s supe´rieures a` celles initialement releve´es en entre´e de machine. Paralle`lement, la pre´sence de BPA a e´te´ de´tecte´e au niveau l’un des 5 dialyseurs. Cette e´tude est la premie`re e´tude de´montrant l’exposition potentielle des patients d’he´modialyse aux de´rive´s chlore´s du BPA et re´ve`le la possibilite´ de relargage de BPA en amont des dialyseurs, de`s la production d’eau. Le pharmacien hospitalier, responsable de la qualite´ de l’eau me´dicale mais aussi du choix des dispositifs me´dicaux se doit de prendre en compte les risques lie´s a` la pre´sence de ces nouveaux micropolluants. http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2014.04.086
Mise en place d’un programme d’e´ducation the´rapeutique chez les patients transplantes he´patiques S. Talavera-Ponsa, D. Laurenta, G. Lamblinb, A. Boyera, V. Sautouc, A. Abergelb a Service de pharmacie, CHU Estaing, Clermont-Ferrand, France b Service de me´decine digestive, CHU Estaing, Clermont-Ferrand, France c Service de pharmacie, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France
Objectifs de l’e´tude.– Le parcours du patient transplante´ he´patique est particulie`rement a` risque iatroge`ne et ne´cessite une surveillance re´gulie`re et rapproche´e. Les effets inde´sirables des immunosuppresseurs, le risque infectieux et le risque de rejet impliquent une prise en charge adapte´e pour laquelle le pharmacien a un roˆle important. L’objectif est de mettre en place un programme spe´cifique d’e´ducation the´rapeutique du patient (ETP). Me´thodologie.– Un groupe de travail pre´alablement forme´ a` l’ETP re´unissant me´decins, infirmie`re coordinatrice de greffe (ICG), pharmacien, infirmie`res du service et un patient expert, a e´te´ mis en place juin 2012. Ce groupe a de´fini les ateliers selon la me´thodologie suivante : – analyse des besoins aupre`s des patients ; – de´finition des compe´tences de se´curite´ a` acque´rir ; – conception et mise en place d’ateliers collectifs ou individuels ; – relais ville–hoˆpital par le pharmacien d’ETP aupre`s du pharmacien d’officine pour chaque patient ; – e´valuation des actions entreprises. Re´sultats.– Entre novembre 2012 et de´cembre 2013 sur 27 patients greffe´s, 21 patients (20 hommes et 1 femme) ont pu be´ne´ficier du programme d’ETP. Les ateliers re´alise´s concernaient le repe´rage des me´dicaments immunosuppresseurs, leur gestion a` la maison, la pre´vention des effets inde´sirables, l’apprentissage des signes d’alerte et la lecture de certaines donne´es biologiques a` communiquer au me´decin. Cent pour cent des patients ont e´te´ vus en ateliers individuels au moins 1 fois par le pharmacien. Pour chaque atelier, une grille d’e´valuation des acquis a e´te´ mise en place par l’e´quipe d’ETP. Les objectifs pe´dagogiques ont e´te´ repris par l’ICG ou par le pharmacien en consultation individuelle en cas de non-acquisition des compe´tences de se´curite´. Pour chaque patient, le pharmacien d’ETP a appele´ le pharmacien d’officine re´fe´rent pour lui communiquer l’ordonnance de sortie et un plan de prise personnalise´. Cinq ateliers collectifs ont e´te´ organise´s. Un questionnaire d’e´valuation et de satisfaction montre que 100 % des patients interroge´s sont tre`s satisfaits des solutions apporte´es pour re´pondre a` leur attente.
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