Zika: maintenant en région Asie Pacifique
© seaphotoart/Fotolia.com
L’épidémie à virus Zika est une maladie émergente dans la région Asie Pacifique, selon le Lancet 1. Tom Frieden, directeur des CDC, a exprimé son inquiétude de l’expansion du virus à Singapour, pays d’Asie doté d’un système de santé perçu comme puissant et efficace. Le premier cas d’infection a été détecté le 27 août et le 5 septembre les autorités sanitaires rapportaient déjà 258 cas. La lutte contre le moustique vecteur a été intensifiée, les tests de dépistage sont généralisés à tous les habitants ayant des symptômes évocateurs ainsi qu’à leurs contacts. L’OMS a salué l’intense mobilisation sanitaire de Singapour et a donné ce pays en exemple aux autres États de la région Asie Pacifique, où la circulation large du virus est avérée ou menace de l’être : Indonésie, Thaïlande, Vietnam, Inde, Chine, Pakistan, Bangladesh. L’intensité des voyages inter-États et les conditions climatiques favorables au vecteur, la densité de population ou des ressources de santé insuffisantes créent les conditions d’extension de l’épidémie. 1. vol. 388 ; n° 10049 ; p. 1026, 10/9/2016.
Diabète gestationnel : cherchez la dépression © iza5450/Fotolia.com
Une étude des NIH américains propose une relation entre la dépression et le diabète gestationnel. Selon cette lecture d’un sujet depuis longtemps débattu aux USA, les femmes enceintes rapportant un état dépressif auraient une probabilité de développer un diabète deux fois plus fréquente lors des deux premiers trimestres de grossesse, selon les données des registres de santé. D’un autre côté, on constate que les femmes ayant développé un diabète gestationnel avaient plus de probabilité de rapporter une dépression du post-partum dans les 6 semaines de l’accouchement, comparées à des femmes enceintes n’ayant pas eu un diabète gestationnel. Selon l’un des auteurs de l’étude, le Dr Stefanie Hinkle, du National Institute of Child Health and Human Development des NIH, ceci suggère que diabète gestationnel et dépression surviennent en même temps, d’où l’utilité de surveiller l’état psychologique d’une femme enceinte pour guetter… les premiers signes de diabète. Dans cette étude l’obésité n’est pas un facteur de risque de diabète ! Un marqueur de risque est le score de dépression.
14
Spécialités à base d’acide valproïque : séquelles tératogènes indemnisées Le ministère des Affaires sociales et de la Santé a publié les premiers résultats d’une étude de l’ANSM et la CNAMTS évaluant l’exposition des femmes enceintes, entre 2007 et 2014, aux spécialités à base d’acide valproïque. Compte tenu du risque de ce traitement pour la descendance des femmes enceintes, de nouvelles conditions de prescription/délivrance seront imposées, un fonds d’indemnisation sera institué et un pictogramme évoquant le risque d’usage durant la grossesse sera apposé sur les boîtes de Dépakine® et de ses dérivés. L’étude ANSM/CNAMTS a été présentée par la DGS à l’association APESAC, Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (allusion à l’indication principale de l’acide valproïque, l’épilepsie). Sur la base des données de l’Assurance-Maladie, elle indique que 14 322 grossesses ont été exposées à l’acide valproïque entre 2007 et 2014. Le deuxième volet de l’étude portera sur les enfants nés des grossesses exposées. Plusieurs mesures ont été prises. • Mise en place d’un Protocole national de dépistage et de signalement (PNDS), avec prise en charge totale par l’Assurance-Maladie des soins des patients identifiés. • Sur la base de l’expertise juridique lancée en mars, mise en place d’un dispositif d’indemnisation pour les victimes, qui sera voté au Parlement d’ici la fin de l’année. La mission d’expertise sera amenée à rencontrer le laboratoire Sanofi [producteur de l’acide valproïque]. • Renforcement de l’information sur l’usage de l’acide valproïque lors de grossesse : un pictogramme indiquant son danger durant la grossesse, conçu avec l’APESAC, sera apposé sur les boîtes de médicaments en plus de la notice signalant le risque pour la femme enceinte, ceci dans les mentions
// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - NOVEMBRE 2016 - N°486
•
•
•
•
dans les 6 mois, compte tenu des délais de fabrication du conditionnement. Création d’une alerte dans les logiciels d’aide à la prescription/dispensation destinés aux médecins et aux pharmaciens. Élargissement de ces mesures aux autres traitements de l’épilepsie et des troubles bipolaires [un dérivé de la molécule comporte cette autre indicationNDLR] et réévaluation par l’ANSM de 21 principes actifs anti-épilepsie, et des traitements des troubles bipolaires : le suivi des anti-épileptiques sera réalisé avec l’APESAC. Proposition de Registre national des malformations congénitales, à partir des 6 registres existants, qui devrait être présenté en octobre prochain, pour une finalisation en novembre. Renforcement des mesures de réduction du risque de l’acide valproïque, par le suivi de la communication des professionnels de santé [notamment les prescripteurs montrés du doigt par certains leaders d’opinion-NDLR], l’information des patientes et les études en cours. QQ J.-M. M. 1.http://www.ampliphibio.com/ events-and-presentations. html
Pictogramme indiquant le danger de l’utilisation d’acide valproïque au cours de la grossesse .
DR
BRÈVES