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BRÈVES Perturbateurs endocriniens et insulinorésistance des ados
Contre la TB, priver M. tuberculosis d’aspartate Une nouvelle arme potentielle à opposer à Mycobacterium tuberculosis, responsable chaque année de près d’un million et demi de décès dans le monde : c’est ce qu’indique une équipe francobritannique impliquant en France des scientifiques du CNRS, de l’INSERM, de l’Institut Curie (Paris) et de l’Université Paul Sabatier (Institut de pharmacologie et de biologie structurale, Toulouse). La piste, c’est l’aspartate, acide aminé essentiel au développement du bacille, sa principale source d’azote, notent les auteurs de ce travail1. Ils ont identifié le mécanisme par lequel M. tuberculosis récupère l’aspartate de l’hôte, ce qui pourrait déboucher sur de nouveaux antibiotiques, ou un nouveau vaccin via des souches de bacilles sevrés en aspartate. Les biopharmacologues toulousains ont coordonné ce travail et montré que le transporteur d’acides aminés AnsP1, protéine transmembranaire, a fonction de capter l’aspartate au profit de la bactérie. En effet, un mutant du bacille inactivé génétiquement dans ce transporteur s’est révélé incapable de croître dans un milieu contenant de l’aspartate comme unique source d’azote. Les chercheurs se sont demandé si l’aspartate
constitue bien une importante source d’azote pour le bacille. Ils ont alors cartographié l’ensemble des métabolites présents dans une cellule, puis ont nourri des bacilles avec de l’aspartate contenant un isotope de l’azote. Ils ont pu constater que M. tuberculosis assimile l’azote issu de l’aspartate et ont montré que lorsque des macrophages pulmonaires infectés par le bacille sont mis en présence d’aspartate, celui-ci finit dans le pathogène. Donc AnsP1 permet au bacille de capter l’azote de la cellule-hôte. Les auteurs ont inoculé des souris par le bacille inactivé pour AnsP1. Cette souche s’est répliquée plus lentement en lésant de façon moindre le poumon que les souches non atténuées. D’où découverte du rôle insoupçonné de ce transporteur d’aspartate dans la virulence de la mycobactérie. AnsP1 et les autres molécules impliquées dans le métabolisme de l’aspartate pourraient constituer les cibles de nouveaux antibiotiques. Et la souche mutante à AnsP1 inactivé pourrait être un bon candidat pour de nouveaux vaccins conférant une meilleure et plus longue protection que le BCG. QQ J.-M. M. Source : CNRS, Université Paul Sabatier. 1. Publiés le 29/9/2013 sur le site de la revue Nature Chemical Biology.
Source : Pediatrics online 19/8/2013 I. doi : 10.1542/peds.2012-4022.
Le virus Coxsackie, un soupçon dans le diabète
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Les phtalates sont des composés chimiques (Di-2-ethylhexylphthalate/DEHP) que l’on retrouve dans des aliments préparés et font partie de ces perturbateurs endocriniens dont on commence à comprendre l’influence dans des problèmes touchant les fonctions hormonales. Le travail collaboratif pluridisciplinaire d’équipes de l’Université de New York et de l’Université de Washington (Trasande L, Spanier AJ, et coll.) a étudié la responsabilité de la DEHP dans l’insulinorésistance dès l’adolescence, seule celle-ci n’ayant été étudiée que chez l’adulte.L’étude a réuni 766 jeunes de 12 à 19 ans inclus dans l’enquête NHANES, pour établir l’association entre les phtalates et la mesure répétée de la résistance à l’insuline. Il est apparu que l’incidence de l’insulinorésistance augmentait proportionnellement au tertile des métabolites du DEHP (de 14,5 % à 21,6 %). Conclusion : le DEHP urinaire est associé à l’insulinorésistance chez les adolescents. Questions : les ados consomment-ils beaucoup d’aliments contenant des phtalates ou les insulinorésistants excrètent-ils plus de DEHP ?
L’incidence croissante du diabète de type 1 implique des facteurs d’environnement. Les entérovirus sont parmi les déclencheurs environnementaux suspects, d’où intérêt de développer des vaccins. Une équipe finlandaise (Heikki Hyöty et coll., Université de Tampere) a cherché à identifier les sérotypes d’entérovirus impliqués à partir des anticorps contre 41 différents types. L’étude comptait 183 enfants testés positifs pour au moins 2 auto-anticorps prédictifs du diabète et 366 enfants-contrôles négatifs pour ces auto-anticorps. Coxsackie B1 était associé à un risque augmenté d’auto-immunité anti-cellules bêta. Ce risque paraît plus élevé si l’infection survient quelques mois avant apparition des auto-anticorps mais semble atténué en présence d’anticorps maternels contre le virus. Coxsackie B3 et B6 sont associés à un moindre risque, suggérant une protection immunitaire croisée contre B1. Ce résultat confirme que les Coxsackie sont associés au risque de diabète de type 1. Source : Diabetes online doi: 10.2337/db130619, 23/8/2013.
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2014 - N°458 //
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