C. Locher, C. Raherison
pour évaluer la sévérité de l’asthme, le contrôle de la maladie, et prédire la survenue d’exacerbations (fig. 3) [1]. Il ne reste plus qu’à développer et valider de tels modèles !
Tableau IX.
Caractéristiques des femmes asthmatiques ayant suivi le programme d’éducation thérapeutique. D’après [1].
DEP
Variabilité
jours
Fig. 3. Fluctuations journalières du débit expiratoire de pointe. D’après [1].
Références 1
Frey U, Suki B : Complexity of chronic asthma and chronic obstructive pulmonary disease: implications for risk assessment, and disease progression and control. Lancet 2008 ; 372 : 1088-99.
Brève. Vers une prise en charge personnalisée de l’asthme ? L’amélioration du contrôle de l’asthme nécessite une éducation des patients qui fait partie de la prise en charge thérapeutique. Cette éducation, pour être la plus efficace possible, devrait être adaptée à chaque patient. Aux États-Unis, un programme d’éducation spécifiquement destiné à des femmes asthmatiques (Women breathe free) a été conduit à Tampa [1]. Il comportait plusieurs méthodes d’éducation : conseils téléphoniques, conseils adaptés au traitement suivi, méthodes pour résoudre les différents problèmes liés à l’asthme… Deux ans après sa réalisation, l’impact de ce programme a été évalué. Huit cent huit femmes (tableau IX) avaient suivi ce programme. Elles présentaient une plus grande confiance dans leur capacité à gérer leur asthme. Elles avaient une meilleure qualité de vie et étaient moins symptomatiques. En Hollande, une étude a évalué chez l’adulte l’efficacité clinique à long terme d’une autogestion de l’asthme avec l’aide d’internet versus la prise en charge classique par le
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Rev Mal Respir Actual 2009 ; 26 : 7-20
Âge moyen
48 ans
Origine caucasienne
83 %
Mariée
63 %
En activité professionnelle
66 %
Niveau d’éducation : niveau bac ou études supérieures
50 %
Fumeuses
27 %
Sévérité de l’asthme : - asthme intermittent - asthme léger persistant - asthme modéré persistant - asthme sévère persistant
52 % 16 % 19 % 13 %
médecin [2]. Les patients suivaient deux sessions d’éducation concernant la prise des traitements, le contrôle des facteurs favorisant notamment environnementaux et l’apprentissage de l’utilisation d’internet. Ils pouvaient avoir des communications en ligne avec une infirmière spécialisée dans la prise en charge de l’asthme pour répondre à leurs interrogations. L’évaluation de l’asthme comportait le renseignement hebdomadaire d’un questionnaire du contrôle de l’asthme, l’évaluation quotidienne de la fonction respiratoire (VEMS mesuré avec un spiromètre portable) et des symptômes. Les patients recevaient des messages de relance par e-mail ou SMS. Un avis concernant l’adaptation du traitement en fonction du questionnaire de qualité de vie était donné au patient par internet. Deux cents patients âgés de 18 à 50 ans présentant un asthme persistant ne nécessitant pas de traitement par corticoïdes par voie oral ont été randomisés entre suivi par internet et suivi habituel par le médecin. Il existait chez les patients suivis par internet une amélioration de la qualité de vie, du contrôle de l’asthme et de la fonction respiratoire à 3 et 12 mois de suivi. Internet peut être un outil utile pour améliorer la prise en charge et le contrôle des patients asthmatiques notamment chez les patients jeunes habitués à l’usage des nouvelles technologies. L’éducation des patients asthmatiques est fondamentale dans la prise en charge thérapeutique afin d’améliorer le contrôle de leur asthme. Pour qu'elle soit la plus efficace possible, les méthodes d’éducation employées devraient être diversifiées et adaptées aux différents types de populations suivies.
Références 1
Clark N, Gong ZM, Valerio M, Bria W, Johnson T : Quality of life over the long term following education for women with asthma. Eur Respir J 2008 ; 32 : 489S.
Asthme
2
dans les containers. Mille cent prélèvements pour mesures de pesticides dans l’air de containers ont été réalisés dans les ports de Hambourg et Rotterdam sur une période de 2 ans et demi (2006 à 2008). De l’éthylène dichloride (1,2-dichloroéthane) a été retrouvé dans 60 % des prélèvements à Hambourg et 49 % à Rotterdam. Du méthyl bromide (bromomethane) Brève. Globalisation et asthme a été retrouvé dans 22 % des prélèvements à Hambourg et 28 % à Rotterdam (tableau X). Près de 20 % des containers professionnel contaminés avaient un taux d’éthylène dichloride supérieur Les transports internationaux de produits de consomaux taux communautaires autorisés et 10 % des containers mation se sont considérablement accrus ces dernières années. contaminés avaient un taux de méthyl bromide supérieur aux Les pays importateurs exigent que les containers de transport taux communautaires autorisés. Des résidus de produits de maritime soient désinfectés afin d’éviter la propagation fumigation ont également étés retrouvés sur les marchandises d’animaux nuisibles tels que les moustiques et les rats. Les transportées dans les containers (137 cas) et ce à des taux élevés pesticides sont potentiellement au moins aussi toxiques pour pendant plusieurs mois. l’homme que pour les animaux nuisibles contre lesquels ils L’éthylène dichloride et le méthyl bromide sont des sont utilisés. Ils peuvent entraîner des lésions pulmonaires, hydrocarbures halogénés pour la plupart incolores et inodores. Ils sont toxiques pour l’homme car ils sont rapidement nerveuses, cardiaques, hépatiques ou rénales. absorbés au niveau pulmonaire et cutané. Ils entraînent des Une étude allemande (fig. 4) [1] a évalué les risques symptômes non spécifiques après une période de latence de 1 possibles pour la santé des marins et des dockers liés aux à 3 jours : maux de tête, nausées, dyspnée, syndrome pseudorésidus de produits de désinfection par fumigation utilisés grippal. En fonction de la durée et de l’intensité de l’exposition, ils peuvent entraîner des anomalies du système nerveux central et des 25 lésions pulmonaires (dyspnée, 60 20 douleurs thoraciques, inflammation 50 bronchique et pulmonaire, œdème 40 15 Con (% total) pulmonaire, bronchite chronique, Cont (% total) 30 10 sifflements chroniques, altération 20 5 de la fonction respiratoire) [2]. 10 0 Les containers constituent un 0 OEL CEL Con CEL OEL Con espace de travail mal ventilé qui favorise l’accumulation des pro• Con > 5 ppb • Con > 5 ppb • CEL > 50 ppb duits utilisés pour les désinfecter. • CEL > 200 ppb • OEL > 1000 ppb • OEL > 1000 ppb Ces substances sont toxiques pour Con : taux limite de détection, CEL : taux limite d’exposition communautaire, OEL : taux limite d’exposition professionnelle l’homme. Elles sont manipulées sans précaution par des travailleurs Fig. 4. non protégés et non informés. Une Pourcentage de containers contaminés au delà des taux autorisés. D’après [1]. amélioration de la ventilation des containers pourrait diminuer le taux d’exposition. Van der Meer V, Bakker MJ, Rabe KF, Sterk PJ, Kievit J, Assendelft WJJ, Sont JK : Improved quality of life by internet-based self-management versus usual care in asthma: a randomized controlled trial. Eur Respir J 2008 ; 32 : 232S, abstract 1372.
Tableau X.
Pesticides retrouvés dans les containers. D’après [1]. Hamburg
Rotterdam
Éthylène dichloride
60 %
49 %
Méthyle bromide
22 %
28 %
DCM 1,2-DCP TCM a.o. HA
12 %
13 %
Autres
5%
10 %
Références 1
Budnik LT, Fahrenholtz S, Kloth S, Baur X : Respiratory and neurological riks due to toxic and irritant gases in imported fright containers and goods. Eur Respir J 2008 ; 32 : 547S.
2
Valcin M, Henneberger PK, Kullman GJ, Umbach DM, London, SJ, Alavanja MC, Sandler DP, Hoppin JA : Chronic bronchitis among nonsmoking farm women in the agricultural health study. J Occup Environ Med 2007 ; 49 : 574-83.
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