Carence martiale et risque de convulsions de l’enfant Certaines concordances épidémiologiques, et notamment un pic de survenue au cours de la deuxième année de vie, semblent relier la carence en fer aux convulsions fébriles de l’enfant. Une étude cas-témoins rétrospective s’est proposé d’analyser plus précisément cette notion, en comparant deux groupes d’enfants de 6 à 36 mois, admis aux urgences d’un hôpital canadien. Le premier groupe est constitué d’enfants qui présentaient une convulsion fébrile (361 cas), tandis que le second (390 témoins appariés sur l’âge) était composé d’enfants hospitalisés pour fièvre isolée. Une éventuelle carence en fer a été diagnostiquée sur l’hémogramme réalisé aux urgences. Les critères retenus pour cette carence comportent l’association d’une microcytose (volume globulaire moyen inférieur à 70 μm3) à une anisocytose (coefficient de variation du volume des globules rouges supérieur à 15,6 %), association dont on connaît l’excellente valeur prédictive positive (supérieure à 98 %) pour la carence martiale. L’anémie ferriprive était définie par un taux d’hémoglobine infé-
rieur à 11 g/100 ml, associé à la carence en fer. De façon globale, une carence martiale était plus fréquemment observée chez les enfants présentant une convulsion fébrile (9 %) que chez les témoins admis pour fièvre isolée (5 %). Un modèle de régression logistique, appariant notamment les
Dépistage systématique de la carence martiale en cas de convulsions fébriles ?
pour la présence d’une anémie ferriprive, observée chez 6 % des cas contre 4 % des témoins (RR = 1,42, IC 95 %, 0,742,72, p = 0,029). L’étude retrouve aussi chez les cas, une naissance à un terme plus avancé comparativement aux témoins (38,7 vs 37,8 semaines, p = 0,013), ainsi que les associations classiques avec certaines infections (infections des voies aériennes supérieures, grippe A, infections à HHV-6). Ce travail épidémiologique n’a évidemment pas étudié les mécanismes physiopathologiques pouvant relier le fer aux convulsions mais rappelle le rôle-clef que joue cette molécule en tant que cofacteur de nombreuses enzymes intervenant dans le métabolisme cérébral. Les auteurs suggèrent en revanche la pratique systématique du dépistage de la carence martiale chez l’enfant atteint de convulsions fébriles, afin de la corriger et peut-être ainsi de prévenir les récidives et les séquelles potentielles de ces atteintes neurologiques.
enfants sur l’âge ou sur d’autres facteurs de risques connus pour les convulsions, montre un risque relatif statistiquement plus élevé de survenue de ces convulsions en cas de carence martiale (RR = 1,83, IC 95 % : 1,02-3,31, p = 0,04). La diffé- Hartfield DS Tan J, Yager JY, et al. Clin Pediatr rence n’est en revanche plus significative 2009;48:420-6.
Polymorphismes de la CRP et maladies vasculaires ischémiques Des taux élevés de C-réactive protéine sont associés à une augmentation du risque de pathologies cardiaques ischémiques et de pathologies cérébrovasculaires ischémiques. Jusqu’à présent, on ne sait pas si la CRP est simplement un marqueur prédictif de pathologies vasculaires ischémiques ou si des taux élevés contribuent directement à l’expression de la maladie vasculaire. Cette question revêt une certaine importance sur le plan clinique car nombre de molécules permettant d’abaisser le taux sérique de la CRP ont été développées, avec comme objectif ultime la prévention des pathologies vasculaires ischémiques. Une étude vient d’être réalisée par une équipe de chercheurs danois afin de rechercher une association de cause à effet entre des taux élevés de CRP et les pathologies ischémiques cardiovasculaires et cérébrovasculaires. Plus de 10 000 sujets d’une cohorte issue de la population générale ont ainsi été étudiés, dont 1 800 ayant développé une maladie cardiaque ischémique et près de 800 une mala-
die cérébrovasculaire ischémique. D’autre Les résultats indiquent que le risque de part, plus de 30 000 personnes provenant pathologie ischémique cardiaque et ischémid’une étude réalisée en population générale que cérébrovasculaire est augmenté respectivement d’un facteur 1,6 et 1,3 chez les personnes ayant des taux de CRP supérieurs à 3 mg/L par rapport à celles ayant des taux de CRP inférieurs à 1 mg/L. Les combinaisons génotypiques des quatre polymorphismes Marqueur de la CRP sont associées à une augmend’athérosclérose tation des taux de CRP de plus de 64 %, ce qui en théorie augmenterait le risque de et d’ischémie non pathologie cardiaque ischémique de 32 % et directement impliqué de pathologie cérébrovasculaire ischémique de 25 %… ce qui n’est pas le cas. dans ces maladies Ces polymorphismes ne sont donc pas associés à un risque augmenté de pathoont été examinés, 2 500 ayant une maladie logie vasculaire ischémique. La CRP est cardiaque ischémique et près de 1 500 une seulement un marqueur d’athéroscléromaladie cérébrovasculaire ischémique. Les se et d’ischémie sans être directement taux de CRP ultra sensible (CRPus) ont été impliquée dans le primum movens de ces évalués et une recherche génotypique de maladies. quatre polymorphismes de la CRP et de deux apolipoprotéines a été réalisée sur J.Zacho, A.Tybjaerg. NEJM 2008;359:1897-1908. l’ensemble de ces personnes. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2009 - N°415 //
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