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La pellagre : aspects cliniques, psychiatriques, épidémiologiques et thérapeutiques au service de psychiatrie du CHUSS de Bobo-Dioulasso
KÉRÉ M (1), ANDONABA JB (1), BARRO F (2), MONNE D (1), SIRANYA S (1), NYAMBA P (2), TRAORÉ A (2) (1) CHUSS Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. (2) CHUYO de Ouagadougou, Burkina-Faso.
Introduction : Avitaminose PP aux manifestations surtout dermatologiques, la pellagre, maladie de l’ignorance sévit encore au Burkina Faso et peut avoir des conséquences graves (dermatose étendue, troubles mentaux « démence » ou maladies digestives « diarrhée » et même décès justifiant son nom de maladie des 4D [1-3]. Matériels et méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective descriptive de 2005 à 2006 portant sur des patients hospitalisés en psychiatrie au CHUSS de Bobo-Dioulasso. Les données collectées sur des dossiers cliniques ont été traitées avec le logiciel EPI Info version 6.04. Résultats (à compléter) : La revue de dossiers de 6 cas hospitalisés au service de psychiatrie du CHUSS a permis de faire apparaître le profil socio-démographique de la population concernée, des cons-
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tantes cliniques parasitaires (paludisme, helminthiase…) et très souvent des manifestations psychiatriques. Conclusion : Cette étude fait apparaître la nécessité d’une bonne collaboration multidisciplinaire et multisectorielle pour une prévention et une prise en charge conséquentes [4]. Références 1. Degos R. Dermatologie. Flammarion Medecine-Sciences, p. 19-22. 2. Fao. Archives de document, la pellagre causes et épidémiologie 2005. Version pdf. 3. Saurat JH, et al. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. 4e édition 2004:942. 4. Gentilini M, et al. Dermatologie tropicale. AUPELF 1993;528-9.
Bilharziose cutanée : six cas dans le service de dermatologie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou
TRAORÉ A (1), BARRO-TRAORÉ F (1), GOUMBRI-LOMPO O (2), NIAMBA P (1), DIATTO GN (1), TAPSOBA P (1), NIKIEMA LV (1), ILBOUDO L (1), BONKOUNGOU M (1), HEID E (3), GROSSHANS E (3) (1) Service de Dermatologie et de Vénéréologie du CHUYO, Burkina Faso. (2) Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques du CHUYO, Burkina Faso. (3) Service d’Histopathologie cutanée de Strasbourg, Hôpital civil, Strasbourg.
Introduction : La bilharziose, maladie endémique dans nos régions [1], est une affection parasitaire due à des vers plats, les bilharzies ou schistosomes. Schistosoma haematobium, Schistosoma mansoni sont les plus répandues en Afrique. La localisation cutanée est rare [2]. Nous rapportons 6 observations colligées dans le service de dermatologievénéréologie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo. Le but de notre travail était de décrire les particularités cliniques des 6 observations par rapport aux données de la littérature et de montrer les différences et similitudes tant cliniques que paracliniques entre ces 6 cas de bilharziose cutanée recensés à Ouagadougou. Observations : Il s’agissait de 6 patients âgés de 9 à 50 ans dont 5 hommes et une femme. La durée d’évolution variait de 20 jours à 5 ans. Deux types de lésions élémentaires ont été retrouvés : des papules typiques (petites papules prurigineuses, fermes, parfois hyperpigmentées, de 2 à 3 mm de diamètre, recouvertes d’une petite squame sèche) et des nodules sous-cutanés simulant une cysticercose cuta-
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née. Une localisation sur les membres a été observée chez 2 patients. L’histologie et l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) en montrant des œufs de bilharzies (ou des calcifications à histologie uniquement) ont permis de confirmer le diagnostic. Le praziquantel a assuré une guérison clinique et parasitologique des lésions. Conclusion : Ces observations nous ont permis de décrire des aspects cliniques particuliers chez nos patients. L’histologie et l’ECBU restent indispensables pour le diagnostic. Références 1. Poda JN, Traoré A, Sondo BK. Schistosomiasis endemic in Burkina Faso. Bull Soc Pathol Exot 2004;97:47-52. 2. Grossetête G, Caumes E. Trématodoses : bilharzioses et distomatoses. In: Piérard GE, Caumes E, Franchimont C, Estrada JA, eds. Dermatologie tropicale, 1re édition. Bruxelles: Éditions de l’Université de Bruxelles/ AUPELF, 1993:381-90.
Cysticercoses sous-cutanées généralisées : six cas
OUÉDRAOGO MS (1), BARRO-TRAORÉ F (2), KORSAGA N (3), TRAORÉ A (2) (1) Dermatologue, Ouagadougou, Burkina Faso. (2) Service de Dermatologie, CHU Ouagadougou, Burkina Faso. (3) Service de Dermatologie, Centre Hospitalier Régional, Kaya, Burkina Faso.
Introduction : La cysticercose est le parasitisme de l’homme par la larve cysticerque du Taenia solium, le taenia du porc. Les localisa-
tions ont ubiquitaires mais les principales sont le système nerveux, les muscles et la peau. L’atteinte neurologique est la plus grave tandis
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que l’atteinte cutanée est souvent révélatrice d’où l’intérêt de sa connaissance. Nous rapportons 6 cas de cysticercose sous-cutanée généralisée pour insister sur la dissémination possible et les complications neurologiques. Observation : L’âge moyen des patients était de 38,33 ans avec des extrêmes de 25 à 57 ans. Il s’agissait de 5 hommes et d’une femme. La durée d’évolution moyenne des lésions était de 19,5 mois avec des extrêmes de 3 à 36 mois. Nous avons noté dans les habitudes alimentaires de 4 patients la consommation de viande de porc. Les nodules étaient multiples allant de 27 à 89 chez 5 patients et innombrables chez l’un d’eux. Quatre épisodes de crises convulsives avaient été notés chez un des patients depuis l’apparition des lésions et des céphalées chez un autre. Les lésions étaient légèrement douloureuses chez un patient. Dans 2 cas, une fièvre intermittente non chiffrée était notée. Les 6 patients présentaient des lésions nodulaires sous-cutanées arrondies mesurant 0,3 à 2 cm de diamètre, fermes, mobiles aux 2 plans, avec une peau d’aspect normal en regard. Celles-ci siégeaient préférentiellement sur le tronc, le cou, les membres supérieurs et les cuisses. Sur le plan paraclinique, 4 patients ayant réalisé un examen parasitologique des selles avaient des kystes d’amibes, 2 des œufs d’ankylostomes, un était multiparasité avec en plus des œufs de Necator americanus.
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L’un des patients avait une hyperéosinophilie à 995 éléments par ml. Deux avaient effectué une radiographie du crâne qui était normale. Le scanner n’a pas été réalisé faute de moyens financiers. L’histologie d’un nodule avait confirmé dans les 6 cas une cysticercose. Discussion : Ces 6 observations montraient que les larves cysticerques pouvaient se disséminer à tout le tégument. Le retard à la consultation pourrait expliquer cette diffusion, ce qui pourrait exposer aux complications telles que l’atteinte neurologique avec des crises convulsives [1, 2] comme dans l’une de nos observations et les céphalées dans une autre. La transmission chez l’homme se ferait de plusieurs façons mais au Burkina Faso, l’infestation proviendrait de la viande de porc très prisée par notre population. Références 1. Del Giudice P, Bernard E, Perrin C, et al. Cysticercoses sous-cutanées. Ann Dermatol Venereol 1996;123:474-7. 2. Avode DG, Bouteille B, Avimadge M, Adrien C. Épilepsie, hypertension intracrânienne, syndrome confusionnel et cysticercoses cutanées. A propos d’un cas observé en milieu hospitalier au Benin. Bull Soc Pathol Exot 1994;87:186-8.
Les mycoses superficielles en consultation dermatologique dans la ville de Ouagadougou : aspects épidémiologiques, cliniques et mycologiques
TRAORÉ A, BARRO-TRAORÉ F, ROUAMBA R, TRAORÉ KL, BASSOLÉ A, NIAMBA P, SAWADOGO S Service de Dermatologie du Chuyo de Ouagadougou, Burkina Faso.
Introduction : Les mycoses superficielles constituent un motif fréquent de consultation en dermatologie en Afrique [1] et en particulier au Burkina Faso. Les objectifs de notre étude étaient de déterminer les aspects épidémiologiques et cliniques des mycoses superficielles et d’identifier les agents mycosiques en cause.
s’est manifesté par des macules squameuses, hypochromiques dans 36 cas et brunes dans 5 cas (12,19 %) et prurigineuses dans 24 cas. Huit espèces de champignons ont été isolées dont 43,75 % de dermatophytes, principalement Trichophyton rubrum (36,51 %). Le genre Candida était dominé par Candida albicans (55,88 %). Malassezia furfur représentait 32,64 % de l’ensemble des isolements.
Patients et méthode : Cette étude transversale s’est déroulée du 1er mars 2005 au 31 janvier 2006. Tous les patients présentant des lésions suspectes de mycoses superficielles, vus en consultation dermatologique dans la ville de Ouagadougou (Burkina Faso) et ayant donné leur consentement éclairé ont été retenus. Ont été exclus de l’étude, tous ceux qui n’ont pas pu faire l’examen mycologique. Des prélèvements de squames, d’ongles et de cheveux ont été effectués chez 150 patients. L’examen mycologique a consisté en un examen direct et à la culture sur milieu de Sabouraud avec chloramphénicol et actidione. Les données ont été traitées à l’aide du logiciel Epi-Info version 2005 et Excel 2005. Les tests statistiques Chi2 et Fisher exact ont été utilisés.
Discussion : L’aspect clinique des mycoses superficielles était superposable aux données de la littérature [1, 2]. Le Pityriasis versicolor touchait électivement l’adulte jeune, sans prédilection de sexe [2]. La fréquence élevée des intertrigos serait due à notre climat chaud.
Résultats : Cent quarante-sept patients ont été confirmés porteurs de mycoses superficielles, soit 98 %. Les aspects cliniques les plus fréquents étaient le pityriasis versicolor (27,78 %), les onychomycoses (25,76 %) et les intertrigos (24,75 %). Le pityriasis versicolor
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Conclusion : Cette étude montrait la diversité et la variabilité dans le temps des champignons isolés à Ouagadougou. Références 1. Adou-Bryn KD, Kouame K, et al. Les champignons de la peau et des phanères au dispensaire du Pont de Treichville (Abidjan – Côte d’Ivoire). J Mycol Med 2004;14:89-92. 2. Ndir O, Ndiaye M, Kane A, Diagne-Sy A, Ndiaye B, Diallo S. Les mycoses de la peau glabre au Sénégal. Etude en milieu hospitalier à Dakar. J Mycol Med 1994;4:164-7.
Aspects épidemio-cliniques et thérapeutiques des mycoses superficielles en milieu scolaire de Bamako (Mali)
KÉITA S, FAYE O, NDIAYE HT, COULIBALY A, TRAORÉ P, COULIBALY K, SAGARA H CNAM, Bamako, Mali.
Introduction : Dans la Région Afrique de l’OMS, la fréquence des mycoses superficielles a été estimée à 10 % des affections dermatologiques. En 2001, 13 % des malades dermatologiques de l’institut Marchoux à Bamako (Mali) ont présenté une mycose superficielle. La
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cible préférentielle de ces affections était représentée par les enfants et les sujets présentant un facteur de dépression immunitaire. Leur prise en charge est mal codifiée dans les structures de santé non spécialisées. Notre étude avait pour but de décrire les aspects épidémio-cliniques