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18e Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S53–S57
pharmacologique (STP) permettait d’améliorer l’atteinte des cibles pharmacocinétique(PK)/pharmacodynamique(PD) dans cette population. Matériels et méthodes Nous avons collectés de manière rétrospective les concentrations plasmatiques de beta-lactamines chez des patients de réanimation, sur une période de 8 mois. Après une dose de charge de 2 g, la dose d’entretien était de 6 g pour le céfépime, le céfotaxime et la céftazidime et de 4 g pour le méropénème. Le STP était habituellement réalisé à J1, J4 et J7 à l’aide d’une méthode CLHP-UV. A partir de l’objectif PK/PD défini dans cette population (T > 4–5CMI = 100 %) et des données de L’EUCAST (concentrations critiques), les concentrations efficaces ont été respectivement définies à 40, 20, 40 et 10 g/mL pour le céfépime, le céfotaxime, la céftazidime et le méropénème. Résultats Les concentrations plasmatiques ont été collectées chez 64 patients (n = 144) et 38 infections documentées ont été observées. Les concentrations moyennes (+/ − écart type) étaient respectivement de 47,7 g/mL (+/ − 14,7), 22,7 g/mL (+/ − 15,0), 42,8 g/mL (+/ − 21,6) et 14,3 g/mL (+/ − 7,6) pour le céfépime (n = 25), le céfotaxime (n = 82), la céftazidime (n = 24) et le méropénème (n = 13). A J1, les concentrations plasmatiques du céfépime, céfotaxime, céftazidime et du méropénème étaient inférieures à la concentration efficace pour respectivement 36,4 % (n = 4), 45,5 % (n = 15), 53,8 % (n = 7) and 42,9 % (n = 3) des patients. En fonction du STP, les posologies ont été augmentées pour 4 patients à J1 et 4 patients à J4. A J7, les concentrations plasmatiques étaient inférieures à la concentration efficace pour respectivement 27,3 % (n = 3), 45,5 % (n = 15), 7,7 % (n = 1) et 14,3 % (n = 1) des patients, pour le céfépime, le cefotaxime, la céftazidime et le méropénème. Sur la totalité de l’étude, 13 concentrations à risque potentiel de survenue d’effets indésirables ont été observées : céfépime (n = 5), céfotaxime (n = 3), céftazidime (n = 2) et méropénème (n = 3). Conclusion Dans une population de réanimation, nous avons observés une importante variabilité des concentrations plasmatiques de beta-lactamines, associée à des valeurs inférieures aux cibles PK/PD recommandées. Dans cette population, le STP des beta-lactamines est donc utile pour assurer des concentrations plasmatiques efficaces. Cependant, pour certaine molécule (céfotaxime), le schéma posologique initial devra être adapté pour améliorer l’atteinte de ces objectifs. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.138 DIVERS-09
Comorbidités somatiques chez les consommateurs de drogues injectables suivis dans le premier centre de prise en charge intégrée des addictions au Sénégal V. Cisse Diallo , L. Fortes Deguenonvo , I. Ba , I. Ndiaye , D. Ka , K. Diallo Mbaye , N. Lakhe , S. Diop Nyafouna , M. Seydi , M. Thiam CHNU Fann, Dakar, Sénégal Introduction L’usage de drogues continue de faire des ravages, entraînant la perte de précieuses vies humaines à travers le monde occasionnant ainsi un fort taux de létalité. Après l’ouverture du premier centre de prise en charge intégrée des addictions au Sénégal, les activités de réduction de risque et de la prise en charge somatique ont débuté au mois de février 2015. Objectifs – Estimer la prévalence du VIH et de l’hépatite C chez les usagers de drogues injectable au CEPIAD ; – Déterminer la prévalence des autres comorbidités somatiques dans cette population. Matériels et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective, transversale, à visée descriptive, réalisée à partir des dossiers de patients suivis au CEPIAD entre le 1er février et le 30 juin 2015. Cette étude avait concerné les patients suivis dans ce centre ayant bénéficié d’une ouverture de dossier durant la période d’étude et qui ont bénéficié d’une consultation somatique et addictologique. Résultats Durant la période d’étude 268 patients étaient actuellement suivis au CEPIAD pour différentes addictions. Les hommes étaient largement majoritaires (93,65 %). La plupart des patients était âgée entre 31–60 ans (76,11 %), la médiane d’âge était de 44 ans [17–67 ans]. Les produits les plus consommés
étaient l’héroïne (65 %), le cannabis (16,41 %) et l’alcool (8, 5 %). Parmi ces patients 182 (68 %) étaient des consommateurs de drogues injectables. Chez les consommateurs de drogues injectables 10 patients étaient infectés par le VIH (5 %) et 11,5 % présentaient une infection par le virus de l’hépatite C. Les pneumopathies à germes banal (27cas), la tuberculose (5 cas), les dermatoses (7 cas)et les infections sexuellement transmissibles(3 cas) étaient les pathologies somatiques les plus rencontrées. Conclusion Ces résultats témoignent de l’importance de cette prise en charge globale. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.139 DIVERS-10
Impact de la notion d’allergie à la pénicilline sur le pronostic des patients hospitalisés en réanimation pour une infection sévère L. Iordache 1 , G. Tebano 1 , S. Galmich 1 , S. Jochmans 1 , J. Chelly 1 , C. Chakvetadze 1 , N. Rollin 1 , G. Lezmi 2 , M. Monchi 1 , S. Diamantis 1 1 Centre hospitalier Sud Ile-de-France, Melu, France 2 CHU de Necker, Paris, France Introduction La notion d’allergie à la pénicilline chez les patients présentant une infection bactérienne sévère est un motif fréquent de conseil en antibiothérapie. Les alternatives aux pénicillines ont souvent le défaut d’une moindre efficacité et d’un impact écologique plus important. Jusqu’à 10 % de la population déclare avoir une allergie à la pénicilline qui n’est néanmoins confirmée que dans un tiers des cas lorsque des tests sont réalisés. Nous avons analysé sa prévalence et son impact sur le pronostic des patients hospitalisés en réanimation pour une infection sévère. Matériels et méthodes Étude rétrospective monocentrique de patients pris en charge en réanimation entre 2007 et 2011 dans un hôpital général et présentant à l’admission une infection nécessitant l’instauration d’une antibiothérapie. Ont été analysées les variables suivantes : allergie déclarée à la pénicilline, âge, sexe, score IGS2 (de gravité à l’admission en réanimation), utilisation de catécholamines, le fait d’avoir présenté un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA), d’avoir eu une ventilation mécanique (VM) ou un cathéter veineux central (KT), la durée moyenne de séjour (DMS) en réanimation et à l’hôpital et la mortalité en réanimation. Les facteurs associés à la DMS en réanimation et à l’hôpital et à la mortalité ont été analysés en utilisant des modèles de régression linéaire et respectivement logistique. Les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne (SD) et qualitatives en nombre (pourcentage). Résultats Ont été inclus 964 patients, âge 66 (17) ans, 569 (59 %) hommes, score IGS2 50 (23). Parmi eux, 35 (3,6 %) étaient allergiques. Pendant le séjour en réanimation, 491 (51 %) ont rec¸u des catécholamines, 199 (21 %) ont développé un SDRA, 326 (34 %) ont eu une VM, 633 (66 %) un KT et 224 (23 %) patients sont décédés dont 8 allergiques. La DMS en réanimation était de 36 (23) jours et à l’hôpital de 34 (25) jours. Les facteurs indépendamment associés à la mortalité étaient le score IGS2 (p < 0,0001), l’utilisation de catécholamines (p < 0,0001), le SDRA (p = 0,02) et l’utilisation d’un KT (p = 0,004) ; à la DMS en réanimation le SDRA (p < 0,0001) ; et à la DMS à l’hôpital l’âge (p = 0,005), le SDRA (p = 0,02) et la VM (p < 0,0001). Le fait d’être allergique n’était pas associé à la DMS en réanimation (p = 0,5) ni à l’hôpital (p = 0,7) ou à la mortalité (p = 0,9). Conclusion La prévalence de l’allergie à la pénicilline en réanimation est inférieure à celle retrouvée dans la population générale mais proche de celle des cas confirmés lorsque des tests spécifiques sont réalisés, ce qui suggère un recueil plus précis de cette information. Elle ne paraît pas être un facteur pronostic dans ce contexte. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.140