Conduite sous l’influence de nouveaux psychotropes de synthèse amphétaminiques, une nouvelle tendance en Suisse ?

Conduite sous l’influence de nouveaux psychotropes de synthèse amphétaminiques, une nouvelle tendance en Suisse ?

Abstracts S25 Après une recherche bibliographique, le verdict tombe : PMEA et PMA sont également des métabolites de la mébévérine, médicament utilis...

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Abstracts

S25

Après une recherche bibliographique, le verdict tombe : PMEA et PMA sont également des métabolites de la mébévérine, médicament utilisé comme antispasmodique. Huit des neuf métabolites proposés par Kraemer et al. [2] sont identifiés dans l’urine du pilote selon une élution cohérente avec celle relatée dans l’article. De plus, au moins deux métabolites supplémentaires sont identifiés en GC-MS et, sur la base du schéma de métabolisation rapporté par Elliott et Burgess [3], au moins 5 métabolites sont identifiés en LC-MS-HR. Ces éléments conduisent finalement à la conclusion suivante : « la présence de PMA et PMEA dans l’urine est compatible avec la prise de mébévérine, même si l’usage isolé de chacune de ces substances ne peut être formellement exclu ». Un appel au médecin examinateur confirme la prescription de mébévérine pour une diverticulite. Conclusion La mébévérine compte parmi ses métabolites deux NPS (PMEA et PMA). Leur identification isolée aurait pu conduire à une conclusion toxicologique erronée, puisque ce vrai-positif aux NPS d’un point de vue analytique ne correspond pas à la consommation réelle d’un NPS. Tout comme l’exemple bien connu de la présence de morphine pouvant résulter de la prise de codéine, la présence de certains NPS dans un fluide biologique peut résulter du métabolisme de médicaments, tels la sélégiline, anti-parkinsonien qui se métabolise en amphétamine et en métamphétamine ou la trazodone, antidépresseur qui se métabolise en mCPP. Ce cas concret rappelle l’impérieuse nécessité d’un travail analytique et bibliographique complet dans la rédaction de nos conclusions, la présence de certains NPS pouvant résulter du métabolisme de médicaments. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts. Références [1] Salle S, et al. Stratégie analytique pour améliorer le dépistage des nouvelles substances psychoactives de type amphétamine dans les analyses de routine. Toxicol Anal Clin 2015;27:S61. [2] Kraemer T, et al. The antispasmosdic drug mebeverine leads to positive amphetamine results by FPIA - Studies in the toxicological analysis of urine by FPIA and GC-MS. J Anal Toxicol 2001;25:333—8. [3] Elliott S, Burgess V. Investigative implications of the instability and metabolism of mebeverine. J Anal Toxicol 2006;30:91—7.

effectuée par DBS-LC-MS/MS ou LLE-GC/MS, la quantification est réalisée à l’aide de la méthode par ajouts dosés, aucun contrôle de qualité interne adéquat n’ayant été trouvé sur le marché à ce jour. Pour chaque cas, un dosage de l’éthanol est effectué dans l’échantillon de sang par GC-FID. Résultats Dans 8 cas de contrôles routiers et un cas d’accident de la circulation, des amphétamines de synthèse ont été mises en évidence ces six dernières années. La 4-MEC, la méphédrone, la méthylone sont les composés les plus fréquemment retrouvés dans ces cas, souvent en association avec d’autres substances telles que la cocaïne, les benzodiazépines, l’éthanol et le cannabis. Conclusion L’évaluation de la diminution de la capacité à conduire due à la prise de nouveaux psychotropes de synthèse n’est pas évidente à cause du manque d’études scientifiques sur les effets de ces substances sur la conduite automobile. En Suisse, il n’existe pas pour ces substances de seuils définissant une incapacité à conduire. Dès lors, l’évaluation doit être effectuée dans le cadre d’une expertise dite des trois piliers (selon la loi suisse), basée sur le rapport de police, le rapport du médecin intervenu peu après l’événement et le rapport des analyses toxicologiques. Si ces cas étaient très rares ces dernières années, depuis quelques mois, plusieurs nouveaux psychotropes de synthèse ont été mis en évidence, amenant à se questionner sur l’aspect éphémère de cette observation, ou si au contraire il s’agit d’une augmentation réelle de la consommation de ces substances en Suisse. En outre, ces observations soulignent l’importance pour les laboratoires de rechercher systématiquement la présence de nouvelles substances dans les échantillons soumis à analyse. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] Maas A, et al. Driving under the influence of synthetic phenethylamines: a case series. Int J Legal Med 2015;129:997—1003.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2017.03.023

Analyses capillaires d’un cas d’intoxication par la diphénidine et le 5-MeO-DALT fournissant des données sur les concentrations dans les cheveux de nombreux nouveaux produits de synthèse

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Conduite sous l’influence de nouveaux psychotropes de synthèse amphétaminiques, une nouvelle tendance en Suisse ? C. Widmer ∗ , J. Sidibe , E. Lauer , A. Thomas , M. Augsburger Centre universitaire Romand de médecine légale, UTCF, Genève-Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Widmer) Objectif Présenter quelques cas de suspicion de diminution de la capacité à conduire due à la prise d’amphétamines de synthèse en Suisse. Description Depuis quelques années, les nouvelles drogues psychoactives deviennent de plus en plus consommées en Europe [1]. Un des groupes les plus importants est celui des amphétamines de synthèse. La consommation de ces substances peut entraîner une incapacité similaire à celle observée après la consommation d’amphétamine ou de MDMA. Des symptômes neurologiques et psychologiques peuvent alors affecter le comportement et avoir une influence négative sur la capacité à conduire. Méthodes Un dépistage par tests immunologiques est réalisé dans l’échantillon urinaire, puis un screening par DBS-LC-MS/MS est effectué dans l’échantillon de sang. Les substances d’intérêt toxicologique mises en évidence sont ensuite dosées par GC-MS ou LC-MS/MS. L’analyse des amphétamines de synthèse détectées est

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J.-F. Wiart 1,∗ , M. Nachon-Phanithavong 1 , C. Richeval 1,2 , X. Vanhoye 1 , A.-S. Caous 3 , L. Carton 3 , S. Deheul 3 , L. Humbert 1 , D. Allorge 1,2 , J.-M. Gaulier 1,2 1 Laboratoire de toxicologie, CHRU, Lille, France 2 EA 4483, université Lille 2, Lille, France 3 Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodependance—addictovigilance, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-F. Wiart) Objectif Réaliser des analyses capillaires pour documenter les consommations régulières d’une victime d’intoxication aiguë par la diphénidine (DIP) et le 5-MeO-DALT. Description du cas L’analyse du sang et de l’urine d’un homme de 34 ans retrouvé inconscient sur la voie publique (score de Glasgow 6, syndrome extra-pyramidal et myosis), avait révélé la présence de DIP et de 5-MeO-DALT (5MD), accompagnés de leurs métabolites respectifs [1]. Au cours de son hospitalisation, une mèche de cheveux de couleur brune et d’une longueur de 34 cm a été prélevée. Méthode La mèche de cheveux est décontaminée, segmentée et chaque segment de 2 cm sont extraits par 500 ␮L de méthanol (60 min à 60 ◦ C). Une recherche large de xénobiotiques incluant