Le congrès du sommeil, Strasbourg, 24 au 26 novembre 2011 — Posters b
Lyon, France Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. c
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[email protected] (J. Tailllard) Les personnes vivant en Antarctique subissent des conditions extrêmes (froid, altitude élevée, obscurité ou clarté continue, isolation sociale, réduction de l’activité) qui peuvent modifier les rythmes biologiques et entraîner des troubles du sommeil (difficulté d’endormissement et de maintien du sommeil) notamment en hiver (nuit continue). L’augmentation des pertes thermiques (par augmentation de la chaleur des pieds grâce au port de chaussettes) diminue la latence d’endormissement et pourrait être utilisée comme contre-mesure aux troubles du sommeil. L’objectif de cette étude est de confirmer la présence de troubles du sommeil chez les sujets vivant sur la base polaire CONCORDIA et vérifier si le port de chaussette la nuit, améliore l’initiation et le maintien du sommeil. Huit sujets masculins ont participé à l’étude. Chaque participant a effectué 3 conditions : une condition de base (3 nuits avant le départ, sans chaussette) et 2 conditions d’un mois pendant l’été et l’hiver polaire (15 jours sans chaussette et 15 jours avec chaussettes). Durant la dernière semaine de chaque condition ont été effectués un enregistrement actimètrique (latence d’endormissement, efficacité du sommeil, temps total de sommeil) et le remplissage du questionnaire de Spiegel chaque matin (délai d’endormissement, quantité de sommeil, durée de sommeil et présence de réveils nocturnes) Comparées à la condition de base, la latence d’endormissement (en min, 4,2 ± 8,4 < 15,8 ± 4,4 < 22,3 ± 4,4 ; F (2, 62) = 3,2, p < 0,05) et l’efficacité du sommeil (88,6 ± 3,4 % < 81,4 ± 2,2 % < 74,9 ± 2,2 % ; F (2, 44) = 5,3 p < 0,01) sont dégradées en été, et plus encore en hiver. Les sujets tendent à estimer que le port de chaussettes augmente la durée de sommeil en hiver (3,2 ± 0,1 vs 2,8 ± 0,1 ; F (1, 62) = 1,1, p = 0,07), mais pas en été. Cette amélioration n’est pas confirmée par actimétrie. Cette étude confirme qu’en conditions extrêmes, le sommeil est altéré (augmentation de la latence d’endormissement et nombreux éveils nocturnes), surtout durant l’hiver polaire. Le port de chaussette ne permettrait pas d’améliorer le sommeil, en particulier la latence d’endormissement dans les conditions extrêmes de Concordi. doi:10.1016/j.msom.2012.04.038
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Comparaison des effets d’une restriction de sommeil chez des volontaires sains et des patients insomniaques adultes : polysomnographie, actigraphie et holter cardiaque F. Cornette ∗ , C. Lerner , G. Viardot , A. Muzet , L. Staner Rouffach, France ∗ Auteur correspondant.
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[email protected] (F. Cornette) Objectifs.— Le but de cette étude consiste à comparer des volontaires sains (VS) et des patients insomniaques (PI) au cours d’une restriction de sommeil (RS), au niveau du sommeil (PSG), de l’activité motrice (actigraphie) et de l’activité cardiaque autonome (holter). Méthodes.— Dix femmes et 8 hommes, (9VS et 9PI), âgés de 36,3 ± 9 ans ont été enregistrés avant, pendant et après la RS. L’activité cardiaque autonome, l’activité motrice et le sommeil ont été respectivement enregistrés de 19 h 00 à 11 h 00, de 19 h 00 à 08 h 00 et de 03 h 00 à 07 h 00. Les comparaisons entre les groupes ont été réalisées par tranche de 4 heures via des Anovas. Les données issues du Holter ont été analysées en différence par rapport à
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un enregistrement équivalent, complet (de 23 h 00 à 07 h 00), sousplacebo, effectué chez les mêmes sujets. Résultats.— En restriction de sommeil, les Anovas ont révélé que les 2 groupes se différenciaient significativement, uniquement sur base de la PSG et de l’holter. En effet, une différence significative (p < 0,05) était présente sur la LPS (03 h 00—07 h 00), le HF (19 h 00—23 h 00 et 23 h 00—03 h 00) et (p < 0,10) sur le LF (19 h 00—23 h 00) et sur le Mean RR (07 h 00—11 h 00). Concernant la LPS, le ratio du rapport VS/PI était estimé à 0,5 avec un intervalle de confiance à 90 % situé entre 0,3 et 0,9. Concernant l’activité cardiaque, il semblerait que comparativement à la nuit sous-placebo, la RS induise une diminution plus marquée de ces paramètres chez les PI que chez les VS. Si selon l’actimétrie, les PI semblaient présenter une moins bonne efficience d’éveil le soir (19 h 00—03 h 00) et le matin (07 h 00—08 h 00) et une meilleure efficience de sommeil au cours de la RS, par rapport aux VS, aucune différence significative n’a été mise en évidence. Conclusion.— Si chacune de ces 3 techniques est riche et complémentaire dans le cadre d’une restriction de sommeil, l’enregistrement de l’activité cardiaque autonome semble plus sensible et pertinente pour distinguer les 2 groupes et pour mieux comprendre les mécanismes d’action en jeu dans l’insomnie. doi:10.1016/j.msom.2012.04.039 PO7
Est-il dangereux de conduire après une nuit de garde ? Une étude en simulation de conduite S. Arzalier-Daret a , M.-L. Bocca a,∗ , J.-N. Amato a , C. Berthelon b , J. Perrier c , P. Denise a , J.-L. Hanouz a a Caen, France b Salon de Provence, France c ERI27, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.-L. Bocca) Introduction.— La somnolence au volant est un problème de santé publique puisqu’elle est la première cause de mortalité sur autoroute en 2009 et est responsable d’un grand nombre d’accidents en ville (source ASFA). Nous avons mené une étude expérimentale évaluant les conséquences d’une privation de sommeil à l’issue d’une garde active sur la conduite automobile simulée sur autoroute et en milieu urbain chez des internes d’anesthésie-réanimation. Méthode.— Vingt-huit internes ont participé à cette étude prospective, monocentrique, comparative, randomisée. Ils ont été répartis en 2 groupes (groupe G : simulation à l’issue d’une garde de 24 heures « active », groupe R : simulation à l’issue d’une nuit de sommeil complète). Les internes ont conduit à 8 h 00 sur un simulateur INRETS-FAROS® en milieu urbain pendant 15 minutes, puis en conduite monotone pendant 60 minutes. Les périodes de sommeil pendant la nuit précédant la séance ont été mesurées par actimétrie. Les critères de jugement étaient la vitesse moyenne et son écart-type (SDS), la position sur la route et l’écart-type de la position latérale (SDLP), le nombre de sorties de route et de collisions. Résultats.— En conduite monotone, les SDLP et les SDS sont plus importants pour le groupe G (p < 0,05) et sont liés à la durée de la tâche. En conduite en ville les internes du groupe R tendent à conduire plus vite que ceux en G. Discussion—conclusion.— Ce travail révèle que les internes en sortie de garde ont une performance de conduite monotone dégradée : ils font des écarts latéraux plus importants et ont du mal à contrôler leur vitesse. Ces résultats confirment qu’il est dangereux de conduire sur route monotone après une garde. D’autres études supplémentaires sont nécessaires pour valider la conduite de ville. doi:10.1016/j.msom.2012.04.040