89e réunion annuel de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100S (2014) S211–S324 S265 ∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Kern) Introduction La céramique–céramique (CC) est utilisée en arthroplastie totale de la hanche (PTH) depuis plus de trente ans. Elle est réputée pour donner un faible taux de révision à long terme en raison de son excellente résistance à l’usure. Malgré une utilisation plus répandue depuis 10 ans, on ne connaît pas avec précision les causes des révisions du couple CC. Méthodes Deux cents quarante-quatre révisions de CC ont été identifiées parmi les 2107 (11,6 %) premières révisions analysées dans le symposium prospectif multicentrique de la SOFCOT (128 femmes (52,5 %) 116 hommes (47,5 %) âgés en moyenne de 57,2 ans [15,2–85,9] lors de l’insertion et 62,2 [16,5–91,4] à la révision). Le calibre de la CC était 8 fois 22,2 mm (3,3 %), 70 fois 28 mm (28,7 %), 32 mm 110 fois (45 %) et 36 mm 56 fois (23 %). Résultats Les révisions ont été effectuées au recul moyen de 5,2 ans [0–28], mais 162 (66,4 %) ont été faites avant 5 ans suivant l’insertion de la CC. Les révisions étaient motivées par - 39 infections (16 %), 31 descellements de cupule (12,7 %), 23 fractures de CC (9,4 %) (8 billes, 4 inserts massifs et 11 sandwichs), 22 fractures péri-prothétiques (9 %), 21 luxations (8,6 %), 20 irritations de l’ilio-psoas (8,2 %), 20 descellements fémoraux (8,2 %), 19 erreurs de technique chirurgicale (7,8 %), 11 descellements bipolaires (4,5 %), 7 effets came prothétique (2,8 %), 7 fractures de col modulaire (2,8 %), 6 squeakings (2,5 %), 4 usures et ou ostéolyses (1,6 %) et 14 autres causes diverses (4,5 %) (dont 6 douleurs inexpliquées). Un couple dur–mou a été utilisé pour la révision 136 fois (55,7 %) et CC 108 fois (44,3 %). Toutes les cupules ont été révisées et une reconstruction acétabulaire avec armature a été nécessaire 51 fois (20,9 %). Conclusions La CC était impliquée dans 11,6 % des révisions même si son usage était encore limité dans notre pays. La plupart des révisions étaient effectuées à court terme (5,2 ans) et étaient majoritairement de causes mécaniques liées à la céramique (32 %) (descellement de cupule, rupture, effet came, squeaking), en revanche l’usure et l’ostéolyse étaient rares. Cette étude suggère que la CC donne peu d’usure et d’ostéolyse à court terme, mais que ce couple est très sensible aux problèmes mécaniques. De même, la fixation de la cupule reste le maillon faible des couples CC si l’on considère qu’il s’agissait de la première cause de reprise de cette série (17,2 %). Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.132 174
Confirmation de l’intérêt attendu d’un couple de frottement céramique-céramique – à propos de 230 arthroplasties totales de hanche à plus de 5 ans de recul minimum
Jean-Camille Mattei ∗ , Mael Le Meur , Georges Curvale , Alexandre Rochwerger 32, boulevard Rodocanachi, 13008 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-C. Mattei) Introduction L’utilisation de couples de frottement céramique–céramique diminue le risque d’ostéolyse et semble augmenter la survie des prothèses de hanche chez des patients jeunes et actifs. Les risques de fractures des implants et de bruits intermittents, complications propres à la céramique, doivent-ils tempérer leur utilisation ? But de l’étude Estimer un taux de survie des prothèses totales de hanche à couple de frottement céramique–céramique à plus de 5 ans, dans une population active. Matériel et méthode Il s’agit d’une étude prospective d’une série continue de 230 hanches, inclus entre 2001 et 2008, avec un recul
minimum de 5 ans (délai moyen de suivi de 103 mois, de 60 à 155 mois). L’âge moyen des patients est de 55,4 ans. Les indications d’implantation des prothèses sont la coxarthrose (69,5 %), l’ostéonécrose aseptique (16,5 %) et la dysplasie (5,6 %). Il s’agit d’un couple de frottement céramique–céramique Ceramtecy. De 2001 à 2004, une céramique de troisième génération a été utilisée pour 104 hanches. À partir de 2005, une céramique composite de quatrième génération a été implantée sur 126 hanches. Les patients ont eu un suivi radio-clinique régulier à 3, 6, 12 mois puis annuel. Résultats Aucun signe d’ostéolyse n’a été observé au cours du suivi. Le score de PMA est de 6 6 6 dans 90 % des cas. Au dernier recul, huit hanches ont été révisées, dont deux pour fracture de céramique - une fracture de la tête sans événement traumatique, et une fracture de l’insert acétabulaire après luxation. Le taux de survie globale des prothèses de notre série est de 96,53 %, celui de la céramique de 99,14 %. Les fractures concernaient une céramique de troisième génération. Aucun bris de la céramique de quatrième génération n’a été observé, à plus de 5 ans de recul. Six patients présentaient des bruits intermittents, sans nécessité de révision chirurgicale. Discussion L’utilisation de céramique semble bien diminuer le risque d’ostéolyse, et assure une survie des prothèses à long terme. L’amélioration des procédés de fabrication fait de la céramique de quatrième génération une céramique plus fiable, avec un risque de fracture théoriquement nul. Néanmoins, son introduction récente nécessite un suivi à plus long terme afin de confirmer l’intérêt de son utilisation. Les bruits intermittents sont des complications classiques. Plusieurs étiologies sont incriminées dans la littérature, sans qu’aucune n’ait pu être retrouvée dans notre série. Conclusion La céramique de quatrième génération semble tenir ses promesses, et nécessite un suivi exhaustif à plus long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.133 175
Résultat à 10 ans de recul de la prothèse de hanche ABG IITM , associé à un couple céramique–céramique
Rémy Coulomb ∗ , Jérôme Essig , Olivier Mares , Pascal Kouyoumdjian , Gérard Asencio 683, chemin du Golf-de-Vacquerolles, 30900 Nîmes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Coulomb) Introduction Ce travail avait pour but d’évaluer à plus de 10 ans de recul minimal, l’utilisation d’un couple céramique (CoC) en association avec la prothèse ABG IITM revêtue d’hydroxyapatite (HA). Matériel et méthode Cette série rétrospective et continue comportait 158 arthroplasties de hanche de première intention ABG IITM, mises en place entre 2001 et 2003, avec un couple CoC+ – soit 147 patients, 95 hommes et 52 femmes, âgés en moyenne de 53,3 ans (de 22 à 70 ans), au moment de l’intervention, dont 125 prothèses ont été revues au recul moyen de 11,3 ans. Résultats Neuf reprises chirurgicales furent réalisées - 4 descellements aseptiques cotyloïdiens, 3 sepsis, une fracture de tête céramique et un conflit prothétique fémoro-acétabulaire. Le taux de survie global des deux implants pour tout type d’ablation à 12,7 ans, était de 92,2 %. Il était respectivement de 95,7 % et de 100 % pour un descellement aseptique de la cupule ou de la tige. Les scores HHS moyens progressaient de 50,1 à 96,1 (p < 0,0001). Aucune migration, liseré évolutif ou ostéolyse n’a été enregistré au niveau du cotyle, hormis les 4 cas explantés. Toutes les tiges présentaient des signes d’ostéointégration radiologique (ossification endostée ou densification osseuse) à la partie haute des zones 2 et 6. Un épaississement cortical partiel était observé dans les zones sous jacentes dans seulement 16,2 % des cas. Une déminéralisation