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94e Congrès de l’Association des Morphologistes, Clermont-Ferrand, 15—17 mars 2012
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Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine, université de Damas, Damas c Laboratoire de chirurgie expérimentale, Le Kremlin Bicêtre, France d CHU de Nîmes, Nîmes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Bertrand)
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Introduction.— Classiquement, on décrit pour les sphincters urinaire et anal une double innervation somatique via le nerf pudendal supra-levatorien, à destinée des couches externes des sphincters et autonome, infra-levatorien via les branches du plexus hypogastrique inférieur (PHI) à destinée des couches internes des sphincters. Cependant, cette dichotomie explique mal le fonctionnement intègre de ces deux systèmes qui se doivent d’être parfaitement coordonnés. Matériel et méthode.— La technique de dissection assistée par ordinateur a été utilisée. Des coupes sériées ont été effectuées sur le bassin de 5 fœtus humains. Les coupes ont été traitées par l’hématoxyline-eosine et le trichrome de Masson puis immunomarquées pour détecter les fibres nerveuses (anticorps anti-protéine S-100), les fibres autonomes adrénergiques (anticorps anti-TH) et cholinergiques (anticorps anti VAChT), les fibres sensitives (anticorps anti-CGRP) et les fibres érectiles (anticorps anti-nNOS), les fibres somatiques (anticorps anti-PMP22), ainsi que l’actine lisse des sphincters. Les lames ont ensuite été numérisées et les images ont été reconstruites en trois dimensions et traitées par un logiciel d’animation. Résultats.— Au niveau du PHI, en plus des composantes nerveuses connues, des fibres myélinisées et des fibres sensitives afférentes ont été retrouvées. Notre reconstruction 3D nous a permis de montrer que les fibres sensitives provenaient en majorité des branches antérieures et postérieures du PHI, et par conséquent des sphincters urinaire et anal ainsi que de la vessie, de l’urètre et du rectum. Il s’agit-là de la mise en évidence de la composante afférente du système nerveux autonome. Une forte positivité nNOS et CGRP au niveau du sphincter externe urétral a été notée. Le CGRP étant à la fois un marqueur des neurones sensitifs et un puissant myorelaxant, nous avons émis l’hypothèse d’un fonctionnement intègre des deux systèmes faisant intervenir des neurones ayant un rôle sensitif et d’autorégulation locale paracrine. Le sphincter anal possède lui aussi une double innervation autonome et somatique avec pour chacun des systèmes une boucle sensitivomotrice de régulation. Conclusion.— Nos constatations sur l’innervation des sphincters tendent à remettre en cause l’ancienne description dichotomique supra/infra-levatorien. Le fonctionnement intègre des sphincters lisses et stries, urétral et anal passe certainement par des neurones régulateurs ayant de multiples rôles. Pour en savoir plus Karam I, Droupy S, Abd-Alsamad I, Uhl JF, Benoit G, Delmas V. Innervation of the female human urethral sphincter: 3D reconstruction of immunohistochemical studies in the fetus. Eur Urol 2005;47(5):627—33 [discussion 34]. Ho KM, Borja MC, Persson K, Brading AF, Andersson KE. Expression of nitric oxide synthase immunoreactivity in the human female intramural striated urethral sphincter. J Urol 2003;169(6): 2407—11. von Heyden B, Jordan U, Schmitz W, Hertle L. Urethral relaxation after electrostimulation in the guinea pig is independent of nitric oxide. J Urol 1997;157(4):1509—13. Parlani M, Conte B, Goso C, Szallasi A, Manzini S. Capsaicin-induced relaxation in the rat isolated external urethral sphincter: characterization of the vanilloid receptor and mediation by CGRP. Br J Pharmacol 1993;110(3):989—94. Moller FV, Buntzen S, Rijkhoff NJ, Laurberg S. Pelvic nerve stimulation evokes nitric oxide mediated distal rectal relaxation in pigs. Dis Colon Rectum 2008;51(8):1261—7.
But de travail.— L’étude du niveau du croisement des artères iliaques droites et gauches par l’uretère correspondant, ayant comme point de repère la bifurcation de l’artère iliaque commune. Matériel et méthode.— Nous avons effectué cette étude sur 44 cas (24 cas sur la droite et 20 sur la gauche), sur cadavres humains (fœtus et adultes), en utilisant la dissection et l’injection de matière plastique. Résultats.— L’uretère gauche croisait l’artère iliaque commune audessus de la bifurcation dans cinq cas (25 % des cas) ; dans 11 cas (55,56 % des cas) le croisement se faisait au-dessous de la bifurcation iliaque commune (parfois, à une distance qui dépasse un cm), tandis que dans quatre cas (22,22 % des cas) le croisement se faisait au niveau de la bifurcation de l’artère iliaque commune. L’uretère droit croisait l’artère iliaque commune au-dessus de la bifurcation dans la majorité des cas (14 cas, c’est-à-dire 58,33 % des cas) ; six cas (25 % des cas) croisaient les artères iliaques sous la bifurcation iliaque commune ; quatre cas (16,67 % des cas) faisaient le croisement au niveau de la bifurcation iliaque commune. Nous avons réussi à poursuivre le croisement des vaisseaux iliaques par les deux uretères dans 23 cas : 12 cas (52,17 % des cas) présentaient un croisement semblable, tandis que pour 11 cas (47,83 % des cas) le niveau du croisement était diffèrent. Lorsque le croisement se fait sous la bifurcation de l’artère iliaque commune, l’uretère passera, le plus souvent, antérieurement aux artères iliaques. Discussions et conclusions.— Nous avons constaté que la loi de Luschka ne correspond pas pour la plupart des cas gauches ; on a signalé aussi l’existence des différences entre l’uretère droit et celui de gauche, les deux uretères présentant le croisement avec les vaisseaux iliaques au même niveau, dans environ la moitié des cas.
http://dx.doi.org/10.1016/j.morpho.2012.08.043
Considérations concernant les rapports des uretères avec les artères iliaques P. Bordei ∗ , C. Alecu , O. Azis , I. Iorga , C. Ionescu Faculté de médecine, Constanta ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Bordei)
http://dx.doi.org/10.1016/j.morpho.2012.08.044 CO 38
Les corps érectiles chez la femme. Bases anatomiques du point G S. Ploteau a,∗ , A. Hamel b , O. Hamel b , R. Robert b , J.-M. Rogez b Faculté de médecine, Nantes, France b Laboratoire d’anatomie, faculté de médecine, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Ploteau)
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En 1944, le gynécologue allemand Grafenberg publie sa découverte d’une zone érogène peu connue située dans la partie antérieure du vagin. La présence ou l’absence du point G est polémique. Les médecins ne peuvent admettre son existence car aucun chirurgien n’a vu ce point G pendant une intervention, aucun anatomiste ne l’a trouvé, aucun livre ne le mentionne. Cependant, il existe de nombreux défenseurs de son existence, dont la majeure partie est journalistique éditant des livres sans fondement scientifique. L’IRM et l’échographie complètent aujourd’hui nos connaissances sur l’anatomie et la physiologie des corps érectiles et permettent de trancher partiellement la question concernant le point G. Ces techniques complètent les travaux anatomiques et nous ont permis de redécouvrir les corps érectiles dans leur configuration réelle. Le clitoris, souvent représenté dans les manuels d’anatomie comme un diaphragme plan, est développé en trois dimensions, richement vascularisé et fixé sur les branches ischio-pubiennes. Médialement, il est en rapport avec l’urètre et le vagin. Il est constitué de corps érectiles (corps caverneux et bulbes vestibulaires) et du gland du clitoris. Le gland est la seule partie visible du corps du clitoris, il est