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ÉCHOS PARLEMENTAIRES Consommation à risque de viande et de charcuterie La publication par des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, Lyon), centre de référence OMS, sur le risque de cancer lié à la consommation de viande rouge et de charcuterie a fait réagir des parlementaires. La sénatrice Françoise Férat dit au ministre de l’Agriculture que, alors que l’élevage traverse une crise difficile, il est important de ne pas faire d’amalgame ou de conclusions hâtives. Une alimentation équilibrée est une priorité de santé publique, la consommation de viande doit être raisonnable. On ne doit pas conclure que manger de la viande est dangereux pour la santé.
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Pour son collègue Jean-Paul Fournier il y a un risque pour l’agriculture française : en classant la charcuterie cancérogène et en ayant une forte suspicion pour la viande rouge, le CIRC ne rend pas service aux éleveurs français déjà fortement touchés par la crise. Car l’étude et son traitement médiatique font un raccourci entre consommation de viande et cancer, sans nullement aborder la qualité du produit et même parfois la quantité consommée. Or les nutritionnistes s’accordent à dire que la viande est un élément important de l’alimentation pour éviter notamment des carences. Ces annonces fracassantes risquent, sans pédagogie, de réduire la consommation de viande française et donc de fragiliser un peu plus les filières, et la boucherie de détail. Interpellé, le ministère de l’Agriculture rappelle que les conclusions du CIRC rejoignent celles du World Cancer Research Fund (WCRF) en 2007, de l’ANSES en 2011 (Nutrition et cancer) et de l’INCa en 2015 qui classaient déjà les viandes rouges et les charcuteries comme facteurs de risque augmentant le risque de cancers évitables, notamment de cancer colorectal. Le risque, explique le ministère, dépend également de l'exposition du consommateur.
constante depuis une vingtaine d’années (enquêtes INCA 1999, 2007 de l’AFSSA, 2004 et 2007 du CREDOC). La viande contribue aux apports en micronutriments tel que le fer, dont la couverture des besoins est loin d’être optimale pour les jeunes enfants, les adolescents, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes. C’est aussi une source essentielle de protéines bien assimilées, avec un rôle important en prévention de la dénutrition des sujets âgés. J.-M. M.
Orthophonistes : des hospitaliers déclassés ? Pascal Allizard, sénateur, signale au ministère de la Santé la situation des soins d’orthophonie dans les hôpitaux publics, une offre qui se dégrade alors que les besoins augmentent, dus notamment à certaines pathologies : maladies dégénératives, accidents vasculaires cérébraux (AIT, AVC)… Après avoir obtenu la reconnaissance de leur profession par une formation correspondant au niveau master (bac + 5), les orthophonistes s’inquiètent du décalage entre leurs compétences et le niveau statutaire et salarial proposé en hôpital (bac + 3). Ce décalage entraîne une désaffection des praticiens préjudiciable à l’hôpital public, à la formation des étudiants et aux professionnels libéraux qui ne peuvent seuls prendre en charge les patients quittant l’hôpital public ! Que fait-on pour renforcer les soins orthophoniques à l’hôpital public et prendre en considération le niveau de compétence des orthophonistes hospitaliers. Le ministère rassure : actuellement classés statutairement en catégorie B, les orthophonistes, indépendamment de la durée de formation fixée en 2014, doivent intégrer la catégorie A, conformément au protocole LMD d’accord du 2/2/2010. L’attractivité de la profession en milieu hospitalier est un problème majeur et le gouvernement est soucieux de l’améliorer. Il a diligenté une enquête auprès des établissements hospitaliers sur la situation des orthophonistes. Ses résultats doivent servir de base à une concertation avec les représentants de la profession et portant notamment sur le lien ville/hôpital. Le gouvernement soutient une disposition dans le projet de modernisation du système de santé, intégrant une nouvelle définition des missions des orthophonistes, qui a été arrêtée consensuellement avec les représentants de la profession. J.-M. M.
Dans son rapport, le WCRF indique que le niveau de consommation moyen doit se situer en dessous du seuil de 500 g/semaine de viande rouge cuite, ce qui revient à ne pas en consommer plus de 70 g/jour. Ces éléments sont en accord avec la position de l’ANSES et de l’INCa qui, pour les charcuteries, conseillent d’en limiter la consommation. Le risque associé à une augmentation de 100 g de viande n’est démontré que chez les gros consommateurs de viande (> 500 g/semaine) et en aucun cas pour une augmentation de 100 g de viande partant d’une consommation nulle.
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Il ne faut donc pas laisser entendre que la consommation de viande rouge présente un risque dès la première bouchée de viande. En France, avec 373 g/semaine en moyenne par personne, sa consommation est bien inférieure à ce seuil (CREDOC, enquêtes 2004 et 2007). La tendance est même à la diminution REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - FÉVRIER 2016 - N°479//
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