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tée, 10 patients présentaient une désaxation intracarpienne persistante en DISI à la révision et pour 5 patients, il existe une détérioration de l’interligne, avec majoration ou apparition d’ostéophyte. Conclusion.– Les résultats cliniques encourageants à moyen terme de l’implant d’interposition (APSI), dans le cadre d’une pseudarthrose du pôle proximal du scaphoïde, font de cette technique une alternative probante, sans interdire une option thérapeutique définitive en cas d’échec. Notre série demande à être étoffée et poursuivie pour confirmer ces résultats. doi:10.1016/j.main.2011.10.031 CP031
Résultats préliminaires d’une série de 17 prothèses de poignet A. Alhefzi a , S. Facca b , S. Gouzou b , P. Liverneaux b,∗ SOS Mains, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Illkirch, France b Service de chirurgie de la main, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Illkirch, France
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∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]
Mots clés : Polyarthrite ; Prothèse ; Poignet Les résultats des séries de prothèses de poignet publiées avant les années 2000 sont mauvais. Les prothèses de nouvelle génération, respectant la biomécanique du carpe et limitant les résections osseuses, semblent plus prometteuses. Nous rapportons ici les résultats préliminaires d’une série de 17 patients. Notre série comportait 17 patients, 2 hommes et 15 femmes, âgés en moyenne de 55 ans. On notait 12 polyarthrites rhumatoïdes, 1 rhumatisme psoriasique, 1 maladie de Kienböck, 1 spondylarthrite ankylosante, 1 cas post-traumatique, 1 chondrocalcinose articulaire. Six avaient été opérés au moins une fois du même poignet. Huit côtés dominants ont été opérés. Tous les patients ont été opérés par le même chirurgien avec le même type d’implant (Remotion® , SBITM ). Les résultats ont été évalués par la mesure de la douleur, la force, le QuickDASH, les mobilités, l’étude de radiographies et la recherche de complications. Le recul moyen était de 18 mois (de 6 à 46). Un patient a été repris pour sepsis avec ablation de prothèse et arthrodèse radiocarpienne. Deux patients ont été repris par résection de la tête de l’ulna pour améliorer la pronosupination. Une patiente a été reprise pour rupture du long extenseur du pouce. Tous les paramètres cliniques ont été globalement améliorés en postopératoire. Aucun liseré ni descellement radiologique n’a été observé. Nos résultats sont comparables à ceux publiés récemment dans la littérature. Les meilleurs résultats ont été obtenus dans les rhumatismes articulaires. Le design des prothèses de dernière génération est probablement la principale raison expliquant la qualité des résultats actuels des prothèses de poignet. À l’instar des prothèses des membres inférieurs, la qualité des résultats des prothèses de poignet pourrait encore être augmentée en améliorant leur mise en place. La chirurgie assistée par ordinateur est peut être l’outil prometteur. Quoiqu’il en soit, il convient d’attendre plus de 5 ans avant d’en élargir les indications. doi:10.1016/j.main.2011.10.032 CP032
Étude multicentrique prospective informatisée d’une prothèse totale du poignet. À propos de 155 cas M. Boeckstyns a , G. Herzberg b,∗ a Head of the Section of Hand Surgery, Gentofte Hospital, University of Copenhagen, Copenhagen, Danemark b Service orthopédie membre supérieur, hôpital Herriot, Lyon cedex 03, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
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Mots clés : Poignet ; Prothèse totale ; Multicentrique Introduction.– Les indications de prothèse totale du poignet sont relativement rares même dans les centres spécialisés, et il est difficile pour des chirurgiens d’acquérir individuellement une très large expérience. Les auteurs présentent une
base de données européenne dont la saisie est effectuée directement sur internet et qui regroupe actuellement 155 cas provenant de 8 services spécialisés. Matériel et méthodes.– Le registre de la prothèse totale du poignet « Remotion » est décliné sur internet. Les données peuvent être directement entrées et beaucoup de calculs sont automatiques, notamment la courbe de survie et le taux de complications. Toutes les précautions de confidentialité et d’anonymat ont été prises. Résultats.– À ce jour, les données de 155 cas de 8 centres ont été entrées dans le registre. Cinquante-cinq cas ont plus 2 ans de recul, 41 ont plus de 3 ans, et 21 ont plus de 4 ans. La courbe de Kaplan-Meier indique une survie de l’implant à 7 ans de 92 %. À un recul de 2 ans, la douleur EVA passait de 59 à 10, le QuickDASH était amélioré dans 87 %, la force de poigne passait de 11 kg à 19 kg. Le résultat sur la mobilité postopératoire était corrélé à la mobilité préopératoire. Discussion.– Cette base de données européenne est la première de ce type concernant les prothèses totales du poignet. Il est possible que des améliorations soit à faire, en particulier pour la saisie des données radiologiques, mais le grand nombre de cas déjà disponibles donne des informations qui peuvent être très utiles dans les décisions opératoires et l’information aux patients. Cet outil informatique devrait pouvoir être donner d’autres renseignements précieux dans un futur proche. doi:10.1016/j.main.2011.10.033 CP033
Contrôle de la réparation arthroscopique des ruptures récentes du ligament scapholunaire : à propos de 11 cas J.-M. Cognet ∗ , X. Martinache , F. Schernberg SOS mains champagne Ardenne, clinique Saint-André, Reims, France ∗ Auteur
correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] Mots clés : Scapholunaire ; Arthroscopie ; Poignet Introduction.– Les ruptures récentes du ligament scapholunaire restent difficiles à diagnostiquer et à traiter. Il n’existe pas de consensus thérapeutique dans la littérature. Certains auteurs ont proposé de réaliser un brochage scapholunaire associé à un avivement ligamentaire sous arthroscopie si la lésion datait de moins de 3 mois. Nous avons voulu contrôler l’efficacité de ce traitement en réalisant une arthroscopie de contrôle lors de l’ablation des broches. Matériel et méthodes.– Il s’agit d’une série prospective, continue, non randomisée de 11 patients. La technique chirurgicale était identique pour chaque patient avec avivement du moignon ligamentaire et de la capsule dorsale au shaver et brochage scapholunaire et scaphocapital. Les broches ont été enlevées 6 à 8 semaines après le geste initial avec contrôle artroscopique du ligament scapholunaire. Les classifications de Geissler et Dautel ont été utilisées pour l’évaluation lésionnelle. Résultats.– Le recul moyen était de 25 mois (18–29). La moyenne d’âge des patients était de 34 ans (19–56). Le délai diagnostic moyen était de 32 jours (3–73). Le score moyen de la classification de Geissler est passé de 2,9 lors de la première arthroscopie à 1,7 lors de l’ablation des broches. Toutefois, il n’a pas été retrouvé de cicatrisation du ligament scapholunaire lors du contrôle arthroscopique. Neuf patients ont pu reprendre leurs activités professionnelles et de loisir au niveau antérieur. Un patient a du modifier sa pratique sportive et un patient a été réopéré à ciel ouvert (capsulodèse dorsale). Discussion.– Si le résultat clinique obtenu à court terme paraît satisfaisant, l’absence de cicatrisation du ligament scapholunaire reste, pour nous, un élément péjoratif. L’efficacité de la réparation du ligament scapholunaire a toujours été jugée en fonction de l’évolution clinique ou de l’aspect radiographique. Il n’existe pas de série similaire dans la littérature ayant vérifié la cicatrisation du ligament scapholunaire. Les travaux histologiques étudiant la structure du ligament scapholunaire ont montré l’existence d’une zone avasculaire centrale correspondant à un fibrocartilage. Ces travaux ont posé la question de la capacité de cicatrisation du ligament scapholunaire, mais sans pouvoir y répondre. Il semble que la cicatrisation ligamentaire ne puisse être obtenue malgré une durée d’immobilisation employée habituellement pour d’autres ligaments. De fait, si le traitement arthroscopique des lésions fraîches du ligament scapholunaire amène à un bon résultat clinique dans plus de 90 % des cas, il est difficile
Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 30 (2011) 419–480 d’en déterminer les raisons et donc de valider ce traitement dans chacune de ses étapes. doi:10.1016/j.main.2011.10.034 CP034
Traitement des dissociations scapho-lunaires par triple ténodèse au flexor carpi radialis : résultats préliminaires et analyse des complications précoces d’une étude prospective de 18 patients
N. Pauchard ∗ , A. Dederichs , J. Segret , S. Barbary , F. Dap , G. Dautel Service de chirurgie plastique et reconstructrice de l’appareil locomoteur, SOS mains, centre chirugical Emile-Gallé, CHU de Nancy, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
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Mots clés : Scapho-lunaire ; Triple ténodèse ; Ligamentoplastie Introduction.– La reconstitution des freins ligamentaires dans l’instabilité carpienne dissociative est un enjeu majeur pour la protection contre l’arthrose de type SLAC. La triple ténodèse au flexor carpi radialis selon GarciaElias permet de suppléer à la fonction de 3 complexes ligamentaires avec le même transplant (complexe scapho-trapézo-trapézoïdien, ligament scapholunaire interosseux dorsal et ligament radio-triquétral dorsal). L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité thérapeutique et la iatrogénicité à court terme de cette triple ténodèse. Méthodes.– Entre mai 2008 et juin 2010, 18 patients (13 hommes et 5 femmes) ont bénéficié d’une triple ténodèse au flexor carpi radialis selon Garcia-Elias. L’intervention était réalisée en cas d’instabilité dynamique (9 cas) ou statique réductible (9 cas), en l’absence de toute lésion arthrosique. L’âge moyen était de 41 ans [22–56] à l’intervention. Le suivi moyen était de 16,3 mois [6–33]. Les patients ont été évalués cliniquement (amplitudes articulaires, force, PRWE et QuickDash) et radiologiquement (mesures angulaires et diastasis) en pré- et postopératoire. Résultats.– Les amplitudes articulaires moyennes étaient de 40◦ de flexion, 43◦ d’extension, 18◦ d’inclinaison radiale et 27◦ d’inclinaison ulnaire. La force moyenne était de 30,1 kg. Force au dynamomètre de Jamar et de 7,8 kg. Force au key-pinch soit successivement 74 % et 80 % de la force controlatérale. Au dernier recul, le score PRWE total moyen était diminué de 31 %, les scores moyens QuickDash incapacité, travail et loisirs étaient diminués successivement de 29,8 %, 26,7 % et 34,7 %. L’étude radiologique retrouvait un diastasis statique de 3,8 mm contre 4,3 mm en préopératoire et un diastasis dynamique de 5 mm contre 5,1 mm. L’angle scapho-lunaire moyen au dernier recul était de 72,3◦ contre 72,2◦ avant intervention. L’étude radiologique a également mis en avant 3 types de complications : 8 cas de détente ligamentaire avec réapparition, voire aggravation du diastasis, 3 cas d’arthrose SLAC, 1 cas d’arthrose STT. Discussion.– La triple ténodèse selon Garcia-Elias a globalement donné de bons résultats fonctionnels, bien qu’hétérogènes, en termes d’amélioration de la douleur et de force au prix d’un enraidissement articulaire important. La réductibilité du diastasis est un élément indispensable pour retenir l’indication d’une triple ténodèse en cas d’instabilité statique. Les phénomènes de détente ligamentaire et la iatrogénicité du tunnel intra-scaphoïdien méritent un suivi prolongé, afin d’estimer le réel bénéfice de cette intervention à moyen et long terme. doi:10.1016/j.main.2011.10.035 CP035
Réparation arthroscopique des arrachements isolés du ligament dorsal intercarpien N. Kerfant a , C. Mathoulin b,∗ Chirurgie de la main, hôpital de Brest, Brest, France b Institut de la main, clinique Jouvenet, Paris, France
Introduction.– Les lésions isolées d’arrachement capsulaire dorsal du ligament dorsal intercarpien sur son attache avec la portion du ligament scapho-lunaire entraîne des lésions chroniques pouvant aller jusqu’à l’instabilité de l’espace scapho-lunaire. L’arthroscopie du poignet nous a permis de les identifier et de les réparer. Matériel et méthodes.– Tous les patients ont été opérés en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. Les radiographies étaient normales dans la majorité des cas, sauf quelques DISI ou des petites images pathologiques à l’IRM. Le diagnostic était toujours fait en peropératoire. La réparation par suture capsulo-ligamentaire dorsale était réalisée dans le même temps opératoire. Nous avons opéré 17 patients (11 hommes pour 6 femmes) âgés de 35 ans en moyenne (entre 18 et 52). Il s’agissait de 7 accidents sportifs, dans les 10 autres cas l’étiologie était inconnue. Il y avait 9 lésions associées du TFCC. Résultats.– Notre recul est de 16 mois (entre 9 et 28 mois). L’amélioration sur la douleur a été effective avec un score EVA passant de 6 en préopératoire à 1,2 en postopératoire. Les mobilités et la force musculaire ont été améliorées dans tous les cas, le DSH est passé de 29,78 en préopératoire à 8,33 en postopératoire. Nous ne déplorons qu’un seul résultat moyen sur nos 17 cas, tous les sportifs ont pu reprendre leurs activités sans limitation. Discussion.–Depuis les travaux d’Elsaidi en 2004, puis plus récemment de Garcia-Elias en 2009, on connaît la prépondérance du composant dorsal capsuloligamentaire dans la stabilité de l’espace scapho-lunaire. Les lésions isolées du ligament dorsal inter carpien entraîne des douleurs chroniques du poignet. L’arthroscopie permet le diagnostic et le traitement. La question reste de savoir s’il s’agit d’une lésion isolée ou d’une pré-lésion d’instabilité scapho-lunaire. doi:10.1016/j.main.2011.10.036 CP036
Arthrodèse scapho-grand os : technique, indications et résultats M. Luegmair , P. Saffar ∗ IFCM, Clinique Victor-Hugo, Paris, France ∗ Auteur
correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] Parmi les arthrodèses partielles du carpe, la plus connue et la plus utilisée est l’azrthrodèse STT. Le premier rapport dans la littérature sur les résultats de l’arthrodèse scapho-grand os a été fait par Sutro en 1946 (Arthrodèse STT décrite en 1967). Nous avons préféré depuis plusieurs années l’arthrodèse scapho-grand os pour plusieurs raisons : – la surface de contact entre les deux os est importante et très congruente, ce qui facilite la consolidation ; – il y a une seule articulation à consolider au lieu de trois pour l’arthrodèse STT ; – la colonne du pouce n’est pas immobilisée. La fixation sera faite avec des broches, des agrafes à mémoire ou de petites plaques. Cette arthrodèse supprime en partie la médiocarpienne, comme l’arthrodèse STT, mais le bloc scapho-grand os peut basculer par rapport à l’ensemble semi-lunaire et os crochu lors de certains mouvements du carpe, ce qui est visible sur des clichés dynamiques et ce qui permet des meilleures inclinaisons latérales. Nous rapportons une statistique personnelle de 45 patients qui ont été opérés, dont 36 hommes et 9 femmes, 26 côtés droits et 19 gauches ; dont 28 atteintes de la main dominante ; 2 patients étaient ambidextres. Il y avait 14 manuels lourds. Quinze étaient des accidents de travail. Dix-neuf patients avaient eu un traitement chirurgical antérieur. L’âge moyen est de 39 ans. Résultats globaux.– La douleur, les mobilités, la force musculaire sont détaillés dans le tableau suivant.
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∗ Auteur
correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] Mots clés : Arthroscopie ; Poignet ; Lésions ligaments extrinsèques
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Pré-op Post-op
Flexion
Extension
IR
IC
FM
Douleur
48,7◦ 39,4◦
60,49◦ 47,7◦
15◦ 12,7◦
30,5◦ 26,9◦
59 % 65 %
3,05 1,21
La douleur a été très améliorée et la mobilité peu diminuée. La force est légèrement améliorée. Le recul est de 103 mois.