Critères d’hospitalisation des infections dentaires à risque de cellulite cervicale

Critères d’hospitalisation des infections dentaires à risque de cellulite cervicale

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Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 132 (2015) 240–243

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ScienceDirect www.sciencedirect.com

Article original

Critères d’hospitalisation des infections dentaires à risque de cellulite cervicale夽 N. Alotaibi ∗ , L. Cloutier , E. Khaldoun , E. Bois , M. Chirat , D. Salvan Service d’ORL et de chirurgie cervico-maxillofaciale, centre hospitalier Sud Francilien, 116, boulevard Jean-Jaurès, 91100 Corbeil-Essonnes, France

i n f o

a r t i c l e

Mots clés : Infection dentaire Abcès dentaire Cellulite cervicofaciale Critères d’hospitalisation

r é s u m é Buts. – De nombreux patients avec des infections dentaires sont hospitalisés en raison du risque de cellulite cervicale. Le but de cette étude est d’identifier des facteurs de risque pour permettre une meilleure sélection des patients à hospitaliser par les spécialistes mais aussi par les urgentistes. Matériel et méthodes. – Cette étude rétrospective a porté sur une cohorte de 97 patients hospitalisés pour une infection dentaire dans le service d’otorhinolaryngologie et chirurgie cervico-maxillofaciale du centre hospitalier Sud Francilien, Île-de-France, de janvier 2008 à juin 2012. Résultats. – La majorité des patients avait un abcès dentaire (66 patients, 68 %). Dix-neuf patients (20 %) présentaient une cellulite cervicofaciale. La fréquence des cellulites cervicofaciales était significativement plus élevée chez les patients porteurs d’une infection dentaire du maxillaire inférieur (16/55 patients [29 %]) que chez ceux présentant une infection du maxillaire supérieur (3/42, [7 %], p ≤ 0,009). La présence d’une cellulite cervicofaciale était significativement plus fréquente chez les patients présentant un abcès dentaire (17/66, [26 %]) que chez ceux n’en n’ayant pas (2/31, [6 %], p ≤ 0,03). Conclusion. – Les critères d’hospitalisation d’une infection dentaire apparaissent être, en dehors de critères classiques connus (fièvre, tuméfaction cervicale, dyspnée, dysphagie, trismus, hyperleucocytose, protéine C réactive [CRP] élevée), une infection dentaire du maxillaire inférieur, et/ou la présence d’un abcès dentaire. © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

1. Introduction Les infections profondes du cou peuvent diffuser le long des espaces aponévrotiques de la tête et du cou, provoquant un tableau de cellulite, à risque vital et à risque de complications (obstruction des voies aériennes supérieures, médiastinite, empyème thoracique, péricardite, choc septique) [1–4]. Même si l’incidence de ces infections a remarquablement diminué à la suite des antibiothérapies modernes et de l’amélioration de l’hygiène buccale [5], ces infections continuent d’être à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité élevées [6–8]. Les portes d’entrée les plus fréquemment rencontrées sont les infections dentaires, mais aussi les abcès amygdaliens et les corps étrangers [9,10]. Ces infections dentaires

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.anorl.2015.08.007. 夽 Ne pas utiliser pour citation la référence franc¸aise de cet article mais celle de l’article original paru dans European Annals of Otorhinolaryngology Head and Neck Diseases en utilisant le DOI ci-dessus. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Alotaibi). http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2015.04.011 1879-7261/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

peuvent diffuser et évoluer très rapidement à partir d’une infection localisée en une cellulite cervicale, véritable fasciite nécrosante extensive cervicale imposant une prise en charge médicochirurgicale urgente [11]. La prise en charge des patients présentant des infections dentaires fait partie des urgences médicochirurgicales fréquentes dans notre service (service d’ORL et de chirurgie cervico-maxillofaciale, centre hospitalier Sud Francilien). Certains patients sont hospitalisés parfois par excès, tandis que d’autres traités en externe auraient du bénéficier d’une hospitalisation. Cependant, la revue de la littérature ne retrouve pas à notre connaissance d’arbre décisionnel utile pour la prise en charge de ces infections dentaires. Les critères d’hospitalisation peuvent varier en fonction de l’expérience de chaque praticien. Le développement de critères objectifs d’hospitalisation devant une infection dentaire est important pour améliorer la prise en charge des patients et limiter le risque de cellulites dentaires. Notre objectif est d’identifier des critères de gravité des infections dentaires grâce à une étude rétrospective, sur la base de critères identifiés comme comportant des risques de complications que sont la localisation de l’infection au maxillaire supérieur ou inférieur [12] et la présence ou non d’un abcès dentaire.

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Fig. 1. Scanner cervicofacial avec injection de produit de contraste, coupe axiale au niveau du cartilage thyroïdien, d’un patient présentant une cellulite cervicofaciale. Des bulles d’air peuvent être observées dans les tissus mous.

2. Patients et méthode Cette étude rétrospective portait sur des patients hospitalisés pour une infection d’origine dentaire dans le service d’otorhinolaryngologie et chirurgie cervico-maxillofaciale du centre hospitalier Sud Francilien, Île-de-France, de janvier 2008 à juin 2012. Les patients étudiés étaient les patients hospitalisés pour une infection dentaire avec des signes cliniques tels qu’une dyspnée, un stridor, une dysphagie, une odynophagie, une tuméfaction cervicale inflammatoire, une fièvre, une adénopathie cervicale douloureuse, un trismus, un crépitement des tissus mous (Fig. 1). Les patients ont été répartis en 2 groupes. Le groupe 1 comprenait les infections dentaires du maxillaire supérieur et le groupe 2 celles concernant la mandibule. Les données cliniques, biologiques, radiologiques ainsi que l’évolution et les complications ont été analysées. L’analyse statistique des données a été réalisée avec le programme d’analyse statistique SPSS (pour Windows, Version 16.0. Chicago, SPSS Inc.). Les résultats ont été considérés comme statistiquement significatifs avec p ≤ 0,05. Prise en charge thérapeutique : le protocole thérapeutique des patients hospitalisés, après avoir effectué un bilan biologique (numération formule sanguine, CRP) et un panoramique dentaire, consistait en une antibiothérapie probabiliste reposant sur l’association amoxicilline et acide clavulanique en intraveineux. Les patients allergiques à l’amoxicilline recevaient une antibiothérapie à base de clindamycine. La prise en charge comprenait également une incision et un drainage de l’abcès sous anesthésie locale lorsque cela était indiqué et une extraction des dents infectées en cause. Lorsqu’un abcès cervical profond était présent, il était drainé chirurgicalement et l’antibiothérapie était élargie avec l’administration de ceftriaxone 2 g/j et de métronidazole 1500 mg/j (Fig. 2). En l’absence d’amélioration clinique ou en cas de tableau de cellulite cervicale extensive, un scanner cervicofacial avec injection de produit de contraste était réalisé. Tous les patients admis étaient évalués par un stomatologue dans les 48 heures suivant leur hospitalisation pour un traitement dentaire. La sortie des patients était décidée en fonction de l’amélioration clinique locale et générale.

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Fig. 2. Aspect clinique d’une cellulite cervicale extensive d’origine dentaire après drainage chirurgical.

Tableau 1 Population étudiée et caractéristiques. Caractéristiques

Valeurs

Nombre de patients Âge (années) Sexe Masculin Féminin Localisation anatomique Maxillaire inférieur (ou mandibule) Maxillaire supérieur Abcès dentaire avec drainage chirurgical Nombre total Maxillaire inférieur Maxillaire supérieur Durée d’hospitalisation (en jours) Moyenne Maxillaire inférieur Maxillaire supérieur Valeur de p Traitement pendant l’hospitalisation Antibiothérapie Extraction dentaire

97 41 ± 18 (13–92)

Pourcentage

62 35

64 36

55 42

57 43

19/97 16/55 3/42

20 29 7

5±8 6 ± 11 3±3 0,02 97 73

100 75

Données publiées en tant que nombre, moyenne ± écart-type (allant du minimum au maximum), pourcentage entre parenthèse (en %), ou nombre/nombre en sousgroupe (%).

3. Résultats Deux cent quatre-vingt un patients ont consulté aux urgences avec des symptômes et signes dentaires pendant cette période. Parmi cette population, 97 patients (35 %), dont 35 femmes et 62 hommes, ont été hospitalisés. La moyenne d’âge des patients était de 41 ans avec des extrêmes de 13 à 92 ans. La durée moyenne d’hospitalisation était de 4,6 jours (Tableau 1). Tous les patients ont bénéficié d’une antibiothérapie intraveineuse. Soixante-treize ont eu une extraction dentaire (30 au niveau du maxillaire, soit 31 % des patients hospitalisés, 43 au niveau de la mandibule, soit 44 %) (Tableau 1).

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Infecon d’origine dentaire (symptômes : douleur dentaire, fièvre, tuméfacon inflammatoire) et avec syndrome inflammatoire biologique

Signes de gravité : dyspnée, stridor, dysphagie, odynophagie, trismus, crépitement

Avec signes de gravite?

Non Oui

Hospitalisaon : Infecon dentaire mandibulaire et/ou Abcès ?

Oui

Avis du senior spécialiste Traitement anbioque IV Scanner injecté Drainage chirurgical d’un abcès et/ou cellulite cervicale si nécessaire

Non

Sore : Traitement anbioque

Traitement symptomaque

Rendez-vous avec stomatologue

Fig. 3. Arbre décisionnel concernant les patients présentant une infection dentaire consultant aux urgences.

Quatre-vingt cinq patients (88 %) ont présenté un abcès nécessitant un drainage local chez 66 patients et un drainage chirurgical sous anesthésie générale chez 19 patients. Trois patients (5 %) ont présenté une cellulite cervicale extensive, dont 2 avec médiastinite traités par cervicotomie bilatérale avec drainage, pansements itératifs et réanimation intensive (Tableau 1). Parmi les 19 patients ayant eu le drainage chirurgical d’un abcès dentaire sous anesthésie générale, 16 avaient un point de départ dentaire mandibulaire et 3 du maxillaire supérieur. Critères d’infections graves en fonction des groupes : le groupe 2 avait un risque statistiquement significatif plus élevé d’abcès dentaire nécessitant un drainage chirurgical (p = 0,009) et avait une durée d’hospitalisation plus longue (p = 0,01). Tous les patients admis en réanimation avec cellulite cervicale extensive faisaient partie du groupe 2. La fréquence des cellulites cervicofaciales était significativement plus élevée chez les patients porteurs d’une infection dentaire du maxillaire inférieur (16/55 patients, 29 %) que ceux

présentant une infection du maxillaire supérieur (3/42, 7 %), (p ≤ 0,009). La présence d’une cellulite cervicofaciale était significativement plus fréquente chez les patients présentant un abcès dentaire (17/66, 26 %) que ceux n’en n’ayant pas (2/31, 6 %), (p ≤ 0,03). La durée d’hospitalisation était significativement plus longue chez les patients présentant une infection dentaire du maxillaire inférieur (moyenne 5,6 jours) que chez ceux présentant une infection du maxillaire supérieur (3,2 jours) ; (p ≤ 0,02). Il n’a pas été trouvé de différence significative en ce qui concerne l’âge ou le sexe et la survenue d’abcès ou de cellulite extensive. 4. Discussion Les infections d’origine dentaire sont des infections très fréquentes et peuvent être soit bénignes, soit engendrer des infections profondes d’évolution très grave. La symptomatologie, le bilan biologique et le bilan radiologique peuvent fournir un ensemble d’arguments pour évaluer la gravité de l’infection.

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Ainsi, une étude de Flynn a montré que la fièvre, une tuméfaction, une dysphagie et un trismus étaient les symptômes les plus fréquemment observés chez les patients hospitalisés [13]. Il a également déjà été démontré que le taux de globules blancs et une CRP élevés sont des éléments importants lors de la prise de décision d’hospitalisation des infections dentaires [13–15]. La présence combinée de ces symptômes et de ces marqueurs inflammatoires sont les éléments classiques à identifier pour poser l’indication d’une hospitalisation afin d’assurer la surveillance clinique et la prise en charge thérapeutique. L’évaluation radiologique par un panoramique dentaire est importante pour diagnostiquer la cause de l’infection en fournissant une bonne visualisation des structures dentaires maxillaires et mandibulaires [16]. Il n’apporte, en revanche, que peu d’éléments sur la gravité de l’infection. Un scanner cervicofacial avec injection de produit de contraste est indiqué lorsque la présence d’un abcès est suspectée dans les espaces aponévrotiques, comme les espaces parapharyngés, submandibulaires, sublinguaux et masticateurs [12,17]. Il permet également la visualisation de décollements profonds, emphysémateux ou par des collections purulentes, de ces espaces lors d’infections extensives. Les données de notre étude ont montré que la fréquence des abcès dentaires, nécessitant un drainage chirurgical, et la durée moyenne d’hospitalisation étaient significativement plus élevées pour les infections dentaires mandibulaires que pour les infections du maxillaire (Tableau 1). De plus, toutes les cellulites cervicofaciales de notre série ayant nécessité une hospitalisation en réanimation avaient une origine mandibulaire. En se basant sur ces observations, nous proposons des critères d’hospitalisation qui pourraient contribuer à détecter précocement les infections à risque d’évolution sévère (cellulite cervicofaciale ou abcès profonds). Ces critères recommandés pour l’hospitalisation pourraient être utiles parce qu’ils sont des signes potentiels d’aggravation. Ces critères viendraient en compléments des critères habituels afin d’avoir le maximum d’éléments d’aide décisionnelle pour les praticiens ayant une moindre expérience concernant ces infections que les spécialistes [18]. Nous proposons donc un arbre décisionnel simple incluant les données sur le point de départ de l’infection et la présence ou non d’un abcès (Fig. 3). Les limites de cette étude sont principalement l’absence d’évaluation des comorbidités médicales des patients ou la prise d’anti-inflammatoire non stéroïdiens. Des études suggèrent en effet que certains antécédents médicaux comme le diabète ou la prise d’anti-inflammatoires sont associés à des infections dentaires sévères et peuvent évoluer vers une cellulite cervicale extensive avec son cortège de complications (trachéotomie, choc septique, médiastinite. . .) et doivent donc aussi être pris en compte dans la décision thérapeutique [19].

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D’autres études comparatives et prospectives seront néanmoins nécessaires afin de proposer avec encore plus d’autorité une prise en charge clinique et thérapeutique de ces infections d’origine dentaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Beck HJ, Salassa JR, McCaffrey TV, et al. Life-threatening soft tissue infections of the neck. Laryngoscope 1984;94:354–62. [2] Larawin V, Naipao J, Dubey SP. Head and neck space infections. Otolaryngol Head Neck Surg 2006;135:889–93. [3] Poeschl PW, Spusta L, Russmueller G, et al. Antibiotic susceptibility and resistance of the odontogenic microbiological spectrum and its clinical impact on severe deep space head and neck infections. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod 2010;110:151–6. ˜ [4] Colmenero Ruiz C, Labajo AD, Yanez Vilas I, et al. Thoracic complications of deeply situated serous neck infections. J Craniomaxillofac Surg 1993;21: 76–81. [5] Hwang T, Antoun JS, Lee KH. Features of odontogenic infections in hospitalised and non-hospitalised settings. Emerg Med J 2011;28:766e769. [6] Har-El G, Aroesty JH, Shaha A, et al. Changing trends in deep neck abscess. A retrospective study of 110 patients. Oral Surg Oral Med Oral Pathol 1994;77:446–50. [7] Wang LF, Kuo WR, Tsai SM, et al. Characterizations of life-threatening deep cervical space infections: a review of 196 cases. Am J Otolaryngol 2003;24: 111–7. [8] Parhiscar A, Har-El G. Deep neck abscess: a retrospective review of 210 cases. Ann Otol Rhinol Laryngol 2001;110:1051–4. [9] Sethi DS, Stanley RE. Deep neck abscesses – changing trends. J Laryngol Otol 1994;108:138–43. [10] Weed HG, Forest LA. Deep neck infection. In: Cummings CW, Flint PW, Harker LA, Haughey BH, Richardson MA, et al, editors. Otolaryngology: head and neck surgery. 4th ed. Philadelphia: Elsevier Mosby; 2005. p. 2515–24. [11] Uluibau IC, Jaunay T, Goss AN. Severe odontogenic infections. Aust Dent J 2005;50:S74–81. [12] Scheinfeld MH, Shifteh K, Avery LL, et al. Teeth: what radiologists should know. Radiographics 2012;32:1927–44. [13] Flynn TR, Shanti RM, Levi MH, et al. Severe odontogenic infections, part 1: prospective report. J Oral Maxillofac Surg 2006;64:1093–103. [14] Ylijoki S, Suuronen R, Jousimies-Somer H, et al. Differences between patients with or without the need for intensive care due to severe odontogenic infections. J Oral Maxillofac Surg 2001;59:867–73. [15] Storoe W, Haug RH, Lillich TT. The changing face of odontogenic infections. J Oral Maxillofac Surg 2001;59:739–49. [16] Bondemark L, Jeppsson M, Lindh-Ingildsen L, et al. Incidental findings of pathology and abnormality in pretreatment orthodontic panoramic radiographs. Angle Orthod 2006;76:98–102. [17] Petitpas F, Blancal JP, Mateo J, et al. Factors associated with the mediastinal spread of cervical necrotizing fasciitis. Ann Thorac Surg 2012;93:234–8. [18] Patel KK, Driscoll P. Dental knowledge of accident and emergency senior house officers. Emerg Med J 2002;19:539–41. [19] Huang TT, Liu TC, Chen PR, et al. Deep neck infection: analysis of 185 cases. Head Neck 2004;26:854–60.