De l'importance de la porosité fine du carbone sur sa vitesse de combustion

De l'importance de la porosité fine du carbone sur sa vitesse de combustion

CHEMICAL ENGINEERING SCIENCE GENIE CHIMIQUE VOL. 2 DECEMBER De l’importance de la porosit6 NO. 6 1958 fine du carbone sur sa vitesse de com...

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CHEMICAL

ENGINEERING

SCIENCE

GENIE CHIMIQUE VOL. 2

DECEMBER

De l’importance

de la porosit6

NO. 6

1958

fine du carbone

sur sa vitesse

de combustion Communication

pdliminaire

MAURICE LETORT et ROBERT MAGRONE Cole NationaleSup&ieuredea IndustriesChimiques,Universiti de Nancy, Faculti

des Sciences,

Nancy,

France

(Rece&d 1 ociober1952) Summary-Fine particles of graphite (20 to 720~) were burnt at BOO-600°C. At the same time the rate of reaction and the B.E.T. area of the sample were determined. While the experiment is taking piece the rate of combustion per cm* of B.E.T. surface keeps rising. The evolution of the fine porosity of the particle allows an interpretation of this variation. It is only at the end of the combustion when the particle has become very cavernous that the measured rate The complications which can happen according of reaction has a definite physical significance. to the nature of the porosity and its distribution between the particles are examined. This method and thii interpretation are applicable to any gas-solid reaction of the carbon combustion type ; they particularly deal with the problem of coke reactivity. RBsum6-Les auteurs de&vent leur methode qui consiste B bridler a basse temperature (500600°C) jusqu’a disparition complete un Azhantillon de graphite en t&s petits grains (20 a 720 p) calibrds, en d&erminant parallelement la vitesse de maction et la surface B.E.T. de Mchantillon. Ils donnent pour exemple une courbe de combustion qui correspond b un cas relstivement simple. La v&ease de combustion rapport6e au cm2 de surface B.E.T. ne cesse d’augmenter au tours de l’exp&ience. Ils montrent comment l’dvolution de la porositi Ane du grain permet d’intcrpreter cette variation. C’est seulement en An de combustion, lorsque le grain est devenu trL cavemeux qu’on peut atteindre et mesurer une vi&se de reaction qui a une signification physiquement dt5nie. Ils examinent rapidement les diverses causes de complications qui peuvent survenir suivant la nature de la porositi et sa distribution entre l’ensemble des grains. La methode et l’intcrpr&ation int&essent toute r&&ion gaz-solide du m&me type que celle de la combustion du carbone ; en particulier, elles intiressent le probleme de la rt!activiti des cokes.

Les valeurs don&es pour la vitesse de combustion du carbone, la composition des produits form& ainsi d’ailleurs que les caractkristiques cinetiques de la reaction varient beaucoup d’un echantillon B l’autre. C’est ainsi que J. R. ARTHUR[l] decrit la combustion de deux lots de carbone (un graphite artificiel et un coke) qui btilent B la meme vitesse alors que l’un est vers 900°C et I’autre vers 6W’C ce qui, pour une Cnergie d’activation d’ARRHENIu2 de 40 K. Cal. correspondrait, toutes chases dgales d’ailleurs, B un rapport de 1 B plus

de lo* entre les con&antes de vitesse attach&es, pour la m&me temperature, a ces dchantillons respectivement. Nous avons donne [2] de premieres raisons de penser qu’independamment de la structure cristallographique (graphite ou carbones amorphes) et de la purete du carbone, la porositB de la masse soumise B la combustion joue un tile important dans cette dispersion des r&ultats. La pr4sente ktude con&me cette opinion. Elle decrit notre mdthode d’etude et propose une interpr&ation de

MAURICELETORTet ROBERTMAGRONE : De l’importance

de la porositt!

l’influence de la porositd fine du combustible sur la vitesse de combustion et sur l’kolution de cette vitesse au cows de l’expkrience.

graphite

fine du carbone SW sa vitesse dc combustion B l’autre ;

par

exemple,

le rapport

PI +

est O-4 pour un graphite artificiel Wl ICO.21 ;ue*n& avons longuement etudiC alors qu’il est La mkthode expCrimentale a CtC d&rite Elle se rapproche des infkrieur B 0.1 pour un graphite nature1 (Madasantkrieurement [3]. gascar) dans les mCmes conditions. Nous n’avons conditions habituelles d’utilisation des combustibles solides & la diffkrence qu’elle est B t&s petite pas encore examine la question de savoir si cette kchelle afin que les conditions expCrimentales, composition correspond aux produits primaires de la &action, ce qui parait d’ailleurs peu prosoient strictement pression et tempkrature, bable. dCfinies. La teneur en CO et CO2 du gaz de r&action (que L’appareil est en somme un tr&s petit fourneau nous dkterminions antkrieurement par microconstruit en verre Pyrex ou en silice fondue. Un gravimktrie [3] est mesurke maintenant de fagon courant d’air set et dCcarbonatC traverse B la continue par absorption du rayonnement i.r. I1 pression ordinaire et B un dkbit de 5 B 15 litres & est facile d’en deduire la masse de carbone l’heure une pastille de silice frittde qui Porte une gazkifikeen un temps don& (une min par exemple) ; couche (de 3 B.6 mm de hauteur et de 2 B 3 cm cette masse dCfinit la vitesse de combustion V. de diam&tre) de grains de graphite Acheson de La figure 1 donne cette vitesse en fonction de haute puretk. la durke de l’expkrience ; elle reprksente B titre Ces grains sont prGpar& par broyage au mortier i’exemple la combustion & 609°C de 0.5 gr. d’un d’agate de baguettes, barres ou plaques de kchantillon (immatriculk AFC.l) de graphite graphite,* et &par& par tamisage. Nous avons Acheson pur (0.02% de cendres) sous les deux g&Gralement employk deux calibres de grains le calibres de grains. Ces grains n’avaient subi aucun diam&re moyen Ctant 720 ~1 (passant au tamis traitement (de dkgazage par exemple) avant A.S.T. M.20 et refusC au tamis 30) et 90 p (passant cI’Ctre soumis B la combustion. 11 est important au tamis 140 et retenu sur tamis 200). Les de remarquer sur les courbes de cette figure que volumes de ces grains sont done dans le rapport l’exptkience a CtC poursuivie jusqu’8 disparition de 500 & 1 environ. :omplkte du combustible (V = 0) ; nous verrons La tempkrature de la charge (fixke & f O-5’ bient6t l’intCr&t de cette fqon de proceder. p&s) est choisie pour que la combustion soit t&s lente (plusieurs dizaines d’heures pour brGler 0.5 gr.). Cette condition est indispensable, comme on l’a reconnu depuis longtemps, pour @tre assurk que la vitesse mesurke n’est pas celle de phhnom&nes occasionnels de diffusion du kactif gazeux dans le lit de combustible. Nous allons montrer toutefois, ce qui semble-t-il est original, que cette condition n’exclut pas le file, qui est determinant, de la diffusion B l’int&ieur du grain. Pour ces basses tempkratures, le gaz qui sort du four contient un large volume d’oxyghne qui n’a pas rkagi, environ 1% en volume de COa et TEHPS _ O-1 & O-SOLen volume de CO. C’est dire qu’il se Fig. 1. fait B la fois CO* et CO. Le rapport des concentrations de ces oxydes varie beaucoup d’un D’autres Cchantillons, bgalement de haute NOIWadressonsnoa remerciementsg la Compagnie pureti et d’origine analogue, ont Ctd essay&s dans ces les mCmes conditions. Lcs courbes obtenues bien CchantillonS. au’elles prkentent des analogies sont nettement l

PECEUNEY qti a bien voulunous foumir pieusement

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MAURICE LET~ET et ROBERT MAGRONE : De

l’importancede la porositk fine du earhone sur su vi&se de cwnhustion

diffCrentes entre elles, en particulier du point dc vue quantitatif. En fait, c4u.e lot examinkfournil une courbe qui lui est particul&e. D’autre part, pour un lot dCtermin6, on est bier embarrass6 pour d&finer une vitesse de combustior caractdristique puisque cette vitesse ne cesse dc varier dans d’importantes proportions d’un boul & l’autre de l’exptrience comme le montre la figure 1. Ainsi, les combustions complMes aux. quelles nous nous sommes astreints montrenl l’inanitd des vitesses “ stationnaires ” (en font+ tion du temps) qu’on pourrait espdrer atteindrv par expkrience directe. De fait, pour une tiaction hCtCrog&e, l’expression d’une vitesse de r&action n’a de sens que si elle est rapportke B I’aire qui participe B la &action. Afin de connaitre celle-ci, la surface r6elle de la charge de graphite a ktk mesurke gr&ce B la mkthode classique de BRUNAUER, EIAMETI et TELLER (B.E.T.) par adsorption de m&thaw (ou d’azote) B - 195”C.* La mesure effect&e sur la charge de graphite avant combustion montre que l’aire r&elle des grains est beaucoup plus grande que leur surface g6omdtrique ; pour le lot AFC 1 auquel se rapporte la fig. 1, le “ facteur de rugositd ” est 70 sur le grain fin et 220 environ sur le gros grain. Le grain est done poreux. Cette observation essentielle est recoup&e par d’autres faits : branches d’hyst&&e que manifestent les isothermes d’adsorption dans la mesure des surfaces B.E.T., lenteur de’ p&&ration du benz6ne dans le grain lors de la dkermination picnomktrique de densit. du graphite, diffusion aux petits angles des rayons X par le graphite. Apr+s qu’elle a subi une combustion d’une du&e d&erminCe, la charge de graphite est sortie du four, pesCe et on en mesure B nouveau sa surface B.E.T. De la sorte, Is construction d’une courbe compl&e de combustion exige une longue * Ces mesures ont 6ti effect&es par Mr. LUCIEN BONNETAIN que nous remercions bien vivement. Signalons B ce propos que le type nouveau et t&s particulier d’isothermes dkisorption qui a &d dkcouvert B cette occasion (L. BONNJZZTAIN,X.DUVALet WLETORT C.R.1952 234, 1362) vied d’&tre eonfirm ind+endamment (M. H. POLLEY, W. D. SCEAEFFER et W. R. SMITH, J. Phys. Chem., 1958 57 469).

expkrimentation, mais il parait indispensable de consentir cet effort si l’on vent comprendre le mkcanisme de la combustion et mesurer une vitesse qui soit physiquement dkfinie. Le document le plus important que fournit cette ktude est reprdsent.6 sur la figure 2 oti la vitesse de combustion V (en mg de carbone gaz&fik par min) du lot AFC 1 est port&e en ordonnke et la surface B.E.T. (m”) en abcisse S. Pour Ctre complet ce graphique pourrait comporter suivant une troisi?me coordonnCe l’indication de la masse briYCe & chaque instant : celle-ci est repr&entCe par les diverses valeurs m portkes sur le plan et qui varient de m = 0.5 gr (instant initial) B m = 0.

0

0.5

PO SFig.2.

On distingue aiskment sur ces Tarties que nous commenterons lur la courbe en trait plein qui :ombustion du grain 20-80. nontre :

I.5 mz

courbes trois pour exemple rep&se&e la Cette courbe

lo/ Une phase initiale qui s’ktend jusqu’h ce lue 20% de la charge soit brGlde (m = 0.1 gr) ; la wface B.E.T. ainsi que la vitesse de r&action rugmentent et, approximativement, dans le m&me .apport. 2’/ Une phase intermkdiaire qui va jusqu’:nviron 80% de la masse b&l&e (m = 0.4 gr) ; S liminue considCrablement tandis que V varie ;I& peu. 11faut spkcialement remarquer au d&but Ie cette phase une partie de la courbe qui apparaft )eu sur cette figure bien qu’elle corresponde B kOo/ode la diminution de masse (de m = O-1 gr B

MAURICE

LETOHTct

ROBEBT

MAORONE: De l’inqxwtance

O-2 gr) et pour laquelle S commence it diminuer alors que V continue a croitre. wz =

3’/ Une phase finale qui se termine necessairement 8. l’origine des coordonnees ; S et V diminuent concomitamment, la porportionnalite de ces deux grandeurs &ant exactement v&if&e dans la partie extreme de la courbe, c’est-i-dire en fin d’experience.

11 est facile de reprendre les points experimentaux de cette figure sous une autre forme. Uans ce nouveau graphique, (fig. 8) nous donnons, en fonction de la masse consumee, la vitesse de reaction V” rapportde au ma de surface B.E.T.

0

0-s MASSE Fig.

BRULEE

0.4 gr

-

8.

Nous retrouvons kvidemment les trois phases que nous venons de dire. Jusqu’environ 20 y0 de masse briilee, cette vitesse V” est a peu pres constante et de l’ordre de O-2 mg/min. m2 ; puis elle augmente assez vite pour se fixer B la valeur con&ante de 1.5mg/min m2 qui n’est d’ailleurs atteinte que lorsque plus de 95% de la charge sont disparus. 11 est inGressant d’observer que cette valeur limite est la m&me pour les deux calibres de grains. L’essentiel de l’interpretation tient dans l’idee t&s simple que toute l’aire mesude par la m&ode B.E.T. ne participe pas ndcessairement d la combzcstion. Sans doute, toute cette surface est-elle accessible aux gaz puisque la mesure par adsorption qu’on en fait est precidment fondee sur l’acces d’un gaz B la surface, et il n’y a aucune raison de penser que la surface d&elCe par adsorption ne soit pas egalement accessible aux gaz B la temperature

de la porosit6

fine du carbone

sur sa vitesse

de combustion

de combustion. Encore faut-il pour que la combustion ait lieu en un endroit don& de la surface que l’oxygene puisse parvenir jusqu’a cet endroit. Or, l’oxygene peut ttre compl&tement consomme avant de l’atteindre. D’une faGon plus g&&ale, suivant l’endroit consider6 de la surface, les conditions exp&imentales zt un instant don& de la combustion peuvent &re trks differentes. A ce propos, nous avons B examiner trois facteurs : nature (et &at) de la surface B l’endroit consider& temperature et pression de l’oxygene en ce lieu. On ne voit pas de raison pour que l’activitd propre de la surface ne soit pas la m&me en chaque point ; nous admettrons done que la fraction active (qui peut Ctre t&s petite) de l’unitk d’aire est partout identique B un instant don& (ce qui ne veut pas dire, que celle-ci reste necessairement &gale 8. elle-meme pendant toute la duree de l’experience). Nous nkgligerons de meme l’eventuelle diffkrence de temperature qui pourrait exister entre le cceur et la peripherie du grain du fait de l’exothermicitk de la reaction, le centre pouvant &tre plus chaud que la surface. Nous avons toutes raisons de croire en effet qu’a ces t&s faibles vitesses de combustion, l’equilibre thermique est realid entre tous les grains de la charge et dans chaque grain conside& isolkment. Par contre, si l’on veut bien considerer que l’oxygene qui diffuse depuis l’entree dun pore vers le fond (tandis que les produits de la reaction diffusent en sens inverse) est necessairement consomme pendant ce cheminement, on doit admettre que, suivant la profondeur du point consider& sur la paroi du pore, la pression de l’oxygene peut prendre toutes les valeurs depuis la pression de ce gaz dans l’air a la pression ordinaire (l/5 atm) jusque z&o. La vitesse globale qu’on mesure &ant la somme de toutes les vitesses locales, il conviendrait de connaftre en chaque point de la surface la valeur de la vitesse de combustion en fonction de la pression d’oxygene en ce point. A ce titre, nous nous reprksentons la combustion du grain de la faqon suivante. Jusqu’a une certaine profondeur dans le pore, la pression d’oxygene reste suffisante pour que

l’acte d’adsorption ge cc gaz soit cxtr&mement rapide comparativement B In vitesse de transformation chimique en phase adsorbke ou B la vitesse de d&sorption. Jusqu’& cette valeur de la pression c’est B dire jusqu’8 cette profondeur dans le pore, la ritesse de &action serait done indCpendante de la pression d’oxyg&ne (ordre z&o) et identique en tout point de la paroi. 11 existerait ainsi autour du grain une sorte d’hmrce, plus ou moins Cpaisse suivant la tempbrature, ii l’intkrieur de laquelle toute la surface serait soumise it une vitesse bien d+@zie de combustion. Cette Ccorce est vraisemblablement d’autant plus mince que la tempkrature est plus ClevCe puisque la consommation de 1’oxygGne qui diffuse dans un pore est Gvidemment d’autant plus rapide que la tempbrature est plus grande. Au delit de cette kcorce en allant vers 1’intCrieur du grain, la pression d’oxygkne se trouvant trk sensiblement diminde, l’ordre z&o ne serait plus respect& mais tendrait progressivement, 21mesure que la pression p,2 locale s’abaisse, vers l’ordre 1 qui serait effectivement atteint pour les plus basses pressions d’oxygene. Ainsi, sous 1’Ccorce 8. 1’intCrieur de laquelle chaque cm2 de surface brQle a la m&me vitesse, il existerait une zone oh la vitesse locale de combustion diminuerait progressivement jusqu’i devenir nulle.* Ainsi la vitesse globale mesurke (qui reprksente, nous le rappelons, une masse de carbone gazCifiC par min) serait la somme de deux termes que nous dksignerons pour simplifier par vitesse de combustion “ en &gime externe ” et vitesse de combustion “ en rkgime interne,” ce second terme &ant l’intkgrale dkfinie d’une infinite de vitesses locales variables suivant le point consid&& La vitesse locale moyenne de la zone interne ktant rkcessairement plus petite que la vitesse locale (identique en chaque point) de la zone externe, pour que ce second terme ne soit pas nkgligeable vis & vis du premier, il faut penser que la zone de combustion, “ en rCgime interne ” est 6paisse .-__ * Le r:drul permet de pr6ciaer qu’h mesure qu’on se ddplwe depuis l’entrbe du pore veeM le fond, p,2 dhuit d’abord suivant une parabole dans toute la zone 0th l’ordre z&o est v&ifii ; puis cette courbe tend vere la forme d’une exponentielle qui seruit effedivement atteinte lorsque la rkwtion devient d’ordre 1.

par rapport B 1’Ccorce qui btile “ cn rkgime externr.” Coletterep&sent&ion permet de rcndre compte t&s simplement des rkultats expkrimentaux. Ainsi, pour la courbe que nous avons comment& (fig. z : grain 20-80), dans la phase initiale de la combustion, il s’exerce une intense corrosion du grain qui multiple par il environ la surface de celui-ci (pour O-5 gr de graphite, S passe de 0.5 h. 1.4 m2). La &action se fait essentiellement en La proporrkgime de “ combustion externe.” tionnalitk entre V et S est approximativement respectke, surtout en dCbut de combustion. Mais le dCveloppement de la surface ne se poursuit pas indkfiniment. L’enkvement de matihre intervient en sens inverse de l’effet de corrosion : le d&ail du phknomi?ne est Cvidemment fort complexe mais, au total, on constate qu’entre 20 et 80% de la consommation compl&e de la charge, la surface diminue de 1.4 iL 0.35 m2. Cependant la vitesse de combustion ne varie que t&s peu pour la raison que la corrosion a augment6 et ne cesse d’augmenter I’accessibilitC De faqon g&&ale, les des pores ii l’oxyghne. parties t&s enfonckes de la surface qui ne brtilaient pas, tendent B mesure qu’elles se dkcouvrent, h se consumer d’abord en rkgime de combustion “ interne,” puis, le pore s’Ctant creusC davantage, en regime de combustion “ externe ” c’est B dire au maximum de vitesse. C’est 18 le fait essentiel. Enfin, le grain &ant devenu t&s caverneux, toute la surface btile au maximum de vitesse. La pression locale p,z est la m&me en chaque point. 11 y aurait-il des diff6rences de pression d’un endroit B un autre que celles-ci ne se traduiraient plus sur la vitesse locale qui obkit partout B l’ordre z&o. On est ici dans la phase finale de la combustion. Elle correspond 21,un cas t&s simple. En effet, tout se passe comme si on substituait au grain caverneux un grain absolument compact et de m&me surface (rCelle). La proportionnalitk entre V et S est exactement vkrifike pour les derniers temps de l’expkrience. Au total, la corrosion du grain permet done d’interprker de fqon rationnelle l’kolution de la vitesse de combustion en fonction du temps. Dans l’ktat actuel de nos recherches, rien n’autorise cependant B croire que la corrosion du grain

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MAURICE

LETOBT

et ROBERT

MAOBONE

: De l’importance

de la

soit la raison fzclusive de cette Cvolution. On peut concevoir que, parall&lement, Yetat de surface de l’unite d’aire se modifie spontanement, par exemple par formation d’une couche adsorbee Des recherches dans ce sens ne inhibitrice. pouvaient toutefois &tre . entreprises utilement avant que l’influence de la porosite n’ait CtC elle m&me clairement reconnue. 11 est important de remarquer enfin que c’est seulement dans la derniere partie de la phase finale de la combustion que la vitesse observke prend une signification physiquement definie car, B ce moment, la surface B.E.T. participe totikment et de la m8me fafon a la combustion. Pour les autres parties de la courbe de combustion, la distribution des vitesses locales de reaction et la part de la surface B.E.T. qui intervient Sellement dans la combustion, sont inconnues. On arrive ainsi a la conclusion d’apparence paradoxale (du moins pour le graphite que nous Ctudions ici ou des graphites analogues) que c’est seulement lorsque la quasi-totalite de la charge est brGlCe qu’il est possible d’atteindre et de mesurer la vitesse de l’acte chimique dans des conditions definies, grandeur que nous proposons d’appeler “ vitesse rkelk de combustion ” V,. Cette conclusion justifie a posteriori notre methode qui consiste a brGler toute la charge. Pour le graphite AFC.l que nous venom d’examiner, cette vitesse absolue est &gale a 1.25 lOI atomes/cm2 set a 609’C. Toutefois, il semble qu’il subsiste des difkencer sensibles entre les vitesses reelles de combustior V, de divers graphites. L’examen systematiqm de nombreux lots de provenances diverses per mettra de preciser ce point. Ces differences nc doivent pas surprendre ; il est concevable en effelt que la fraction active de l’unitk de surface depends de la structure cristallographique du carbonc (degre de graphitation). L’etat de surface en fir1 d’experience peut d’autre part varier d’ur 1 graphite 8. l’autre.

porositi fine du carbone sur sa vitessede combustion

:t que nous attribuons essentiellement aux effets le la porositd. L’exemple du graphite AFC. A a et6 choisi car I correspond & un cas relativement simple et ondamental. D’autres Cchantillons fournissent les resultats plus compliques et dont l’interprk ation est moins simple. Toutefois, l’analyse qui uGc&de du mecanisme de combustion du grain teste non seulement valable mais elle constitue ‘indispensable clef des nouveaux problemes qui ;e posent. En effet, comme on peut logiquement l’attendre ur terme de cette analyse, les differences de mrosite doivent necessairement se traduire dans Ces differences - et es courbes de combustion. es complications qu’elles entratnent - paraissent ?rovenir essentiellement de trois causes : lo/ Le diametre initial moyen des pores est ?lus ou moins large, l’influence de la diffusion dans .es pores Ctant d’autant plus marquee que la oorosite est plus fine.

2’/ Les pores ont grossi&ement le mCme diam&.re ou, au contraire, les dimensions de ces diametres sont largement dispersees. 8’/ Les pores sont distribuds de facon sensiblement uniforme dans la masse du graphite ou, au contraire, certains grams sont notablement plus poreux que d’autres, de sorte que la charge se comporte comme un melange de diverses qualitks Cette h&&og&n%C de distribution de grains. entre les grains int&esse le nombre des pores et (ou) leurs dimensions.* Le probleme peut done se presenter sous des aspects extr@mement complexes. Nous n’examinerons pas ici ces complications. C’est essentiellement la methode de travail que nous d&h-ions Nous indiquerons seulement que le exposer. graphite (AFC.l) dont nous avons comment6 la combustion posdde des pores tr6.s fins, a peu p&s analogues entre eux et distribues de faqon uniforme dans la masse ; ces deux derni&res caracteristiques justifient que nous le consider-ions comme un cas relativement simple. -_____ * De fail, des diversea causes de complications ne sont de pas inddpendantes ; ainsi, il semble que la p&ewe

Quoi qu’il en soit, ces &arts (qui, dans 1’1% t actuel de nos recherches, paraissent Ctre de l’ordrce d’un facteur de 2 ou 8) sont petits compares au]Y differences beaucoup plus considerables que 1’01n pores tr& Iurges s’accompagne toujours d’une distribution constate entre des vitessrs &r&es de combustion n non uniforme de la porositi entre l’ensemble des grains.

MAURICELETORT~~ROBERT MAORONE: De l’importance

de la porositi

11 va sans dire enfin que cette methode de travail et cette interpretation ne se limitent .pas au cas graphite que nous n’avons choisi que pour disposer d’un combustible bien dkfini et eliminer ainsi (ou du moins considerablement diminuer) l’influence d’autres facteurs tels que la structure cristallographique et la puretd chimique. Elles intkressent toutes les reactions h&&genes du m&me type (reaction gaz - solide avec formation

fine du carbone

ARTHUR,J.R.; Trans Faraday Sot. 1951 47 194. LETORT, M.et MAGEONE,R.;J. Chim. Phys. 1950 74 576. LETOET,M. et toll.; J. Chii. Phys. 1950 47 548.

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de combustion

de produits gazeux). En particulier, dans le domaine de la combustion du carbone, elles interessent directement une etude rationnelle du probleme depuis longtemps pose de la reactivite des cokes. L’un de nous (R.M.) adresse ses trb sin&es remerciements B la Cie Pechiney pour l’assistance financiere qu’il a repu de celle-ci pendant toute I’exkcution de ce travail.

BIBLIOGRAPHIE [l] [2] [8]

SW sa vitesse