Dépistage de la protéinurie dans un service de médecine interne : les bandelettes urinaires sont-elles vraiment performantes ?

Dépistage de la protéinurie dans un service de médecine interne : les bandelettes urinaires sont-elles vraiment performantes ?

A38 68e Congrès de la Société franc¸aise de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A22–A79 Disc...

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68e Congrès de la Société franc¸aise de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A22–A79

Discussion.– L’hyperleucocytose est un paramètre biologique considéré comme classique dans le diagnostic d’une infection bactérienne alors que sa spécificité est très mauvaise. Nombreuses sont en effet les maladies inflammatoires non-bactériennes qui comportent une hyperleucocytose : les vascularites systémiques, la maladie de Still, les arthrites microcristallines, les fièvres récurrentes génétiques. Le nombre des leucocytes est également influencé par le stress, le tabac et certains médicaments (corticothérapie). La valeur moyenne des éosinophiles au cours des processus infectieux est inférieur à 100 éléments/mm3 , ainsi chez les patients sous-chimiothérapie pour une hémopathie maligne ou sousimmunosuppresseurs au cours d’une maladie de système, le taux sanguin des éosinophiles peut être un facteur prédictif d’une infection chez ces patients. Conclusion.– Notre étude redonne de l’intérêt à un vieux test oublié depuis plus d’un demi-siècle. À l’heure où le dosage de la procalcitone sérique s’impose de plus en plus en pratique de routine dans les services hospitaliers pour le diagnostic d’infection bactérienne mais au prix d’un coût élevé, il semble bien que l’éosinopénie puisse faire presque aussi bien et à moindre frais. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.046 CO032

Dépistage de la protéinurie dans un service de médecine interne : les bandelettes urinaires sont-elles vraiment performantes ? S. Pruvot , P. Degouy , P. Duhaut , J. Schmidt Service de médecine interne et recif, CHU d’Amiens Nord, Amiens, France Introduction.– Un dépistage de la protéinurie par une bandelette urinaire (BU) à l’entrée dans les services de médecine interne est très fréquemment réalisé. Cependant, les performances de la BU se sont parfois avérées décevantes après des études bien conduites. Notre objectif principal était donc d’établir les caractéristiques opératoires de la BU par rapport au ratio créatinurie-albuminurie (ACR) réalisé en laboratoire. Les objectifs secondaires étaient de comparer 2 types de BU (MultistixSG8 de Siemens et Microalbumin 9 de Siemens), ainsi que 2 modalités de réalisation de la BU (MultistixSG8 en lecture visuelle sur échelle colorimétrique et MultistixSG8 en lecture optique automatisée). Les 2 types de BU permettent la détection semiquantitative des protéines. La Microalbumin 9 évalue en outre directement l’ACR avec un rendu semi quantitatif. Patients et méthodes.– Nous avons inclus de fac¸on prospective tous les patients majeurs admis dans le service de médecine interne du CHU d’Amiens entre le 02/07/2012 et le 14/02/2013. Ils ont bénéficié durant leur première journée d’hospitalisation d’un dépistage de protéinurie par les bandelettes urinaires et par l’ACR sur un échantillon envoyé au laboratoire (échantillon provenant de la même miction). Les données démographiques, cliniques et biologiques étaient recueillies sur une fiche de données pré-établie. Nous avons calculé la sensibilité (Se), spécificité (Sp), valeur prédictive positive (VPP), valeur prédictive négative (VPN) de chaque bandelette en les comparant au gold standard ACR. Résultats.– L’étude a porté sur 544 patients (272 femmes d’âge médian 64 ans [44,5–77], 272 hommes d’âge médian 58 ans [44–71]). Notre population comptait 15 % de diabétiques, 22 % d’hypertendus, 13,6 % de patients ayant une pathologie rénale, 4,7 % ayant une infection urinaire. Les caractéristiques opératoires sont résumées dans le Tableau 1. La lecture optique automatisée augmente la sensibilité de la multistixSG8. Cependant la comparaison des aires sous la courbe ROC des 2 modes de lecture ne montre pas de différence significative

Tableau 1

Protéinurie par Multistix en lecture visuelle Protéinurie par Multistix en lecture automatisée Protéinurie par Microalbumin 9 ACR par Microalbumin 9

Se (%)

Sp (%)

VPP (%)

VPN (%)

40

90

74

68

55

79

64

71

54

87

75

73

84

60

59

85

(0,71 versus 0,68, p = 0,17). La sensibilité des bandelettes pour la détection de la protéinurie est globalement faible. La détermination du rapport ACR par la bandelette Microalbumin 9 paraît être le moyen de dépistage le plus sensible. Les 2 types de BU étaient plus sensibles dans le sous-groupe des patients diabétiques. Il n’existait pas de différence significative dans les performances des bandelettes selon l’âge des patients, la présence d’une infection urinaire, ou d’une insuffisance rénale (clearance de la créatinine < 50 mL/min). Conclusion.– La sensibilité des bandelettes urinaires pour la détection des protéines, apparaît dans notre étude très décevante, et pose la question de leur utilisation dans le cadre d’un dépistage. Les performances de toutes les bandelettes ne sont probablement pas comparables. Une lecture optique automatisée des BU devra être préférée à une analyse visuelle. Ces résultats remettent en question nos pratiques de dépistage systématique de la protéinurie par la bandelette urinaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.047 CO033

Évaluation qualitative des recherches d’antiphospholipides et devenir des patients suspects de SAPL au CHU de Nantes M. Artifoni a , C. Ternisien b , C. Durant a , M.A. Pistorius a , M. Hamidou a , J. Connault a a Médecine interne, hôpital Hôtel-Dieu, Nantes, France b Hémostase, hôpital Hôtel-Dieu, Nantes, France Introduction.– Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est basé sur les critères de Sydney, publiés en 2006, cliniques (thrombose vasculaire-morbidité obstétricale) et biologiques. Ces derniers correspondent soit à la présence d’un anticoagulant circulant lupique (ACC), d’un anticorps anti cardiolipines (IgG et/ou IgM) ou d’un anticorps anti-␤2GP1 (IgG ou IgM) à 2 reprises à 12 semaines d’intervalle. Le but de cette étude est d’évaluer les caractéristiques cliniques et biologiques des patients ayant fait l’objet d’une recherche d’antiphospholipides (APL) et leur devenir à 3 ans. Patients et méthodes.– Du 1er janvier 2009 au 1er février 2009, l’ensemble des recherches d’aCL et/ou d’anti␤2GP1 et/ou d’ACC au CHU de Nantes a été analysé. Tous les dossiers ont été étudiés au deuxième trimestre 2012, par la lecture de l’ensemble des comptes rendus d’hospitalisation, courriers de consultation et résultats biologiques. Résultats.– Cinq cent cinquante-neuf demandes ont été effectuées. Quarante-sept pour cent d’entre elles sont incomplètes, soit par l’absence de recherche d’ACC (40 %) soit par l’absence de contrôle de la positivité des APL à 12 semaines (7 %). À l’inclusion, la présence d’un ACC représente le seul facteur de risque, en analyse multivariée, de présenter un évènement clinique (thrombotique ou obstétrical) et principalement une thrombose (p = 0,04). Les APL, mais plus particulièrement, l’ACC est retrouvé associé au risque de nouvel évènement à 3 ans (p = 0,05). Parmi les patients SAPL, 67 % des patients qui récidivent à 3 ans ont un ACC positif. 24 %