Compte rendu de congrès/Proceeding of congress Un recrutement important de polymorphonucléaires neutrophiles, de macrophages et, dans une moindre mesure, de cellules dendritiques a été observé chez les souris infectées par A. benhamiae et A. vanbreuseghemii. La présence de cellules surexprimant des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de type II a également été mise en évidence. En conclusion, cette recherche a permis la mise au point d’un modèle murin de dermatophytose permettant l’étude de la pathogenèse de l’infection. Les lésions développées par les animaux infectés par A. vanbreuseghemii et A. benhamiae sont comparables à des lésions naturelles et guérissent spontanément. Cependant, ce modèle murin, tel quel, n’est pas adapté pour une infection à M. canis et nécessite quelques adaptations. Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
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Étude rétrospective nationale sur les infections du système nerveux central à Candida H. Chaussade 1,2,4,∗ , J. Chandenier 3,4 , L. Bernard 2,4 , B. Gruson 4,5 , M. Bougnoux 4,6 , G. Jouvion 4,7 , O. Lortholary 1,4,8,9 , F. Lanternier 1,4,8,9 1 Service de maladies infectieuses et tropicales, Necker, Paris, France 2 Service de médecine interne et maladies, infectieuses, Tours, France 3 Laboratoire de mycologie et parasitologie, Tours, France 4 Service de neuroradiologie, Tours, France 5 Service d’hématologie, Amiens, France 6 Laboratoire de mycologie, Necker, France 7 Unité d’histopathologie humaine et modèles animaux, Institut Pasteur, Paris, France 8 Centre national de référence mycoses invasives et antifongique, Institut Pasteur, Paris, France 9 Unité de mycologie moléculaire, CNRS URA3012, Institut Pasteur, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Chaussade) Introduction Les infections du système nerveux central (SNC) à Candida sont rares mais graves, décrites chez des patients immunodéprimés par des thérapies immunosuppressives, une infection par le VIH, l’utilisation de drogues intraveineuses ou en néonatologie. L’objectif de notre étude est de décrire les facteurs de risque, la présentation clinique et radiologique, les méthodes diagnostiques, les traitements et le pronostic de ces infections. Matériels et méthodes Étude rétrospective nationale réalisée en France entre janvier 2007 et janvier 2016 incluant les patients âgés de plus de 28 jours ayant une infection du CNS à Candida prouvée ou probable selon la classification EORTC/MSG. Nous avons collecté les éléments cliniques et thérapeutiques et réalisé une relecture centralisée des imageries cérébrales ainsi que des coupes histologiques. Résultats Nous avons inclus 18 patients dont 9 hommes, avec une médiane d’âge de 52 ans (6—75). Les facteurs de risque incluaient la neurochirurgie (n = 2), une hémopathie maligne (n = 9), une néoplasie digestive (n = 1), l’utilisation de drogue intraveineuse (n = 2), un déficit en CARD9 (n = 2) et un diabète (n = 2). Huit infections étaient secondaires à une fongémie, dont 5 endocardites. En cas d’endocardite, 4 patients avaient une localisation extra cérébrale : abcès spléniques (n = 3), spondylodiscite (n = 1) ; les lésions du SNC étaient secondaires à des emboles (micro-abcès (n = 3) ou hématomes (n = 2)). Les 3 patients avec une fongémie sans endocardite présentaient une méningite et/ou des abcès cérébraux et pour
e21 2 patients des localisations extra neurologiques (cutanée, hépatosplénique). Les facteurs de risque de candidémie étaient une pathologie hématologique maligne (n = 6), une néoplasie digestive (n = 1) ou l’utilisation de drogue intraveineuse (n = 1). Trois patients suivis pour une pathologie hématologique maligne avaient une infection disséminée sans fongémie identifiée, avec localisations multiples (cutanées, pulmonaires, hépatospléniques, rénales, thyroïdiennes, œsophagiennes, coliques, pancréatiques, surrénaliennes ou myocardiques). Cinq patients avaient une infection du SNC isolée : ils présentaient une méningite, 1 macro-abcès cérébral et 3 méningites associées à un abcès cérébral. Parmi ces patients, 2 avaient un déficit en CARD9, 1 était usager de drogue intraveineuse et 2 étaient diabétiques. Deux autres patients développaient des abcès après une neurochirurgie. Candida albicans était identifié dans 14 cas. Les autres espèces étaient Candida kefyr, parapsilosis ou tropicalis. Au niveau du SNC, Candida était isolé de biopsies cérébrales (n = 4) et/ou ponctions lombaires (n = 6). L’examen direct du LCR était positif dans 2 cas/6. Le dosage de DGlucan dans le LCR était positif pour 4/5 patients (390 pg/mL en moyenne). Les patients étaient traités en première ligne par L-AMB (11), 5 FC (8), fluconazole (2), caspofungine (n = 3) pour une durée médiane de 101 jours. Le taux de mortalité était de 44 %. Conclusion Moins de la moitié (8/18) des patients avec une infection du SNC à Candida avaient une fongémie. L’hémopathie maligne semble prédisposer aux infections disséminées alors que le diabète et le déficit en CARD9 aux infections isolées au SNC. Il faut évoquer ce diagnostic même en l’absence d’hémocultures positives (10/18 patients). La recherche de DGlucan dans le LCR peut aider au diagnostic. Déclaration de liens d’intérêts leurs éventuels liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé
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Détection d’Aspergillus dans le liquide bronchiolo-alvéolaire pour le diagnostic de l’aspergillose invasive : comparaison des performances de 2 méthodes PCR P. Comacle , S. Belaz , F. Robert-Gangneux , S. Chevrier , J. Gangneux ∗ CHU de Rennes, Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Gangneux) La détection d’Aspergillus dans le liquide bronchiolo-alvéolaire (LBA) est un des critères du diagnostic probable ou prouvé de l’aspergillose invasive (AI). Parallèlement à l’examen mycologique (ED et/ou culture) et à la détection de l’antigène galactomannane (GM) identifiés comme critères EORTC/MSG du diagnostic d’AI probable (de Pauw 2008), la PCR sur prélèvements pulmonaires est devenue un argument majeur du diagnostic de routine. Plusieurs méthodes d’amplification ont été publiées et l’objectif de ce travail était d’évaluer les performances de 2 cibles d’amplification : le gène mitochondrial d’A. fumigatus (AFmito) et l’ARN ribosomal 28S. Entre 01/2012 et 10/2015, 324 LBA ont été prospectivement collectés et analysés sur le plan mycologique (ED et culture) et ont bénéficié d’une détermination du GM (EIA Platelia assay Biorad, seuil à 1,0 si mesure isolée dans le LBA, ou 0,8 si associée à une mesure dans le sérum > 0,5) et d’une PCR AFmito. Puis rétrospectivement, un test PCR 28S a été effectué sur les ADN extraits disponibles (312/324).
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Compte rendu de congrès/Proceeding of congress
Selon les critères EORTC/MSG modifiés de 2008, les patients testés étaient classés comme suit : 1 AI prouvée, 47 AI probables et 11 AI possibles. Les autres patients étaient considérés comme 11 colonisés, et 256 non infectés. Les sensibilités du GM dans le LBA, de la PCR 28S et de la PCR AFmito étaient de 58 %, 61 % et 50 %, respectivement. La sensibilité de l’examen mycologique (ED ± culture) était de 33 %. La spécificité du GM dans le LBA, des PCR 28S et AFmito PCR et de la culture étaient de 94 %, 97 %, 97 % et 98 %, respectivement. Les valeurs prédictives négatives étaient de 93 %, 95 %, 92 % et 89 %, respectivement. La concordance entre les 2 PCR était de 97 % (cœfficient kappa 0,84), alors qu’elle était de 88 % (kappa 0,40) entre la PCR 28S et le GM dans le LBA, et de 88 % (kappa 0,43) entre la PCR AFmito PCR et le GM dans le LBA. En conclusion, la PCR 28S a présenté la meilleure performance pour la détection moléculaire d’Aspergillus dans le LBA comparativement à la PCR AFmito. La combinaison de la PCR 28S et de la détection du GM dans le LBA permet d’atteindre une sensibilité de 80 % tout en conservant une excellente spécificité (91 %). Déclaration de liens d’intérêts leurs éventuels liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé
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Communauté microbienne des lignes d’eaux d’unités de soins dentaires et activité des désinfectants D. Costa 1,∗ , A. Mercier 1,3 , K. Gravouil 2 , J. Lesobre 3 , M. Girardot 1,4 , J. Verdon 1 , C. Imbert 1,4 1 Équipe microbiologie de l’eau, écologie et biologie des interactions, centre national de la recherche scientifique, UMR 7267, université de Poitiers, Poitiers, France 2 Laboratoire coopératif ThanaplastSP-EBI-Carbios Bioplastics, écologie et biologie des interactions, centre national de la recherche scientifique, UMR 7267, université de Poitiers, Poitiers, France 3 Université Blaise Pascal, UMR CNRS 6023, Laboratoire microorganismes génome et environnement, 24 avenue des Landais, Aubière, France 4 Faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Costa) Lors des soins dentaires, les patients et les soignants peuvent être exposés à un risque infectieux lié à l’inhalation ou à la projection d’eau issue des unités de soins dentaires (USD). En effet, l’eau nécessaire au refroidissement des porte-instruments rotatifs peut être contaminée par divers microorganismes : bactéries, champignons, amibes libres, virus [2]. Les caractéristiques des lignes d’eau des unités de soins dentaires (LUSD) (ratio volume/surface, périodes de stagnation d’eau, longues tubulures. . .) sont favorables au développement d’un biofilm. Ainsi, des microorganismes peuvent se détacher du biofilm présent dans les LUSD et être à l’origine d’une contamination périodique ou continue de l’eau de sortie des USD. La contamination bactérienne des LUSD reste la mieux décrite. Afin d’évaluer le risque fongique associé, deux approches ont été développées. D’une part, par pyroséquenc ¸age, la communauté fongique des LUSD a été identifiée de manière la plus exhaustive possible. D’autre part, nous avons évalué l’activité de plusieurs traitements désinfectants des LUSD communément utilisés en Europe (Oxygenal©, Calbenium© et Sterispray©). Cette étude a été réalisée à la fois en conditions réelles d’utilisation des USD mais aussi par modélisation en laboratoire et dans le contexte des LUSD d’un biofilm polymicrobien incluant bactéries (Pseudomonas aeruginosa),
champignons (Candida albicans) et amibes libres (Vermamoeba vermiformis). Les résultats ont montré une contamination fongique des LUSD non négligeable y compris dans des USD pourtant exposées à un traitement désinfectant en continu depuis au moins 8 ans. La communauté fongique des LUSD apparaît influencée par plusieurs paramètres parmi lesquels la stagnation de l’eau, le protocole de désinfection utilisé ou encore la qualité de l’eau alimentant l’USD. Parmi les principaux genres observés, les genres Candida et Mrakia semblent majoritairement retrouvés dans les LUSD. L’efficacité des agents désinfectants varie selon les produits mais, d’une manière générale, l’étude sur modèle de laboratoire montre que C. albicans est plus sensible que P. aeruginosa ou V. vermiformis. En conclusion, la communauté microbienne contaminant les LUSD investiguées est complexe et présente en quantité supérieure au seuil recommandé par l’American Dental Association [1]. La contamination fongique semble plus facilement maîtrisable que la contamination bactérienne ou amibienne dans ce contexte. Enfin, nos résultats suggèrent qu’un traitement désinfectant en continu instauré dès l’installation d’une nouvelle USD, associé à une qualité satisfaisante de l’eau alimentant l’USD et à une désinfection choc complémentaire avant une période de stagnation prolongée contribueraient à limiter la contamination microbienne. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] American Dental Association (accessed August 2014) http:// www.ada.org/1856.aspx. [2] Coleman DC, O’Donnell MJ, Miller AS, Boyle MA. Minimising microbial contamination in dental unit water systems and microbial control in dental hospitals; 2014. p. 166—207. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2016.04.049 42
Comparative study of PCR, microscopic examination and culture-based methods for detection and identification of fungi in onychomycosis K. Da Cunha ∗ , L. Fontao Department of Dermatology and of Laboratory Medicine, Geneva University Hospital, Rue Gabrielle Perret-Gentil, 4, 1211, Geneva, CH, Switzerland ∗ Corresponding author. E-mail address:
[email protected] (K. Da Cunha) This work was supported by a grant from the Swiss Government Excellence Scholarships for Foreign Students to da Cunha KC. Onychomycosis is the most common disease of the nails and represents about a half of all nail abnormalities worldwide. It affects, in particular, males, the elderly, diabetics, and immune-compromised individuals, with toenails being affected to a greater extent than fingernails. The diagnosis of onychomycosis cannot be done only based on clinical presentation, due to the similarity with other onychopathies. Traditionally, fungi identification is based on direct microscopic examination of clinical samples as well as microscopic and macroscopic examination of cultures, and when needed in metabolism tests. However, it is time-consuming, laborious, costly, and requires a certain level of morphological and taxonomical expertise. Furthermore, in the case of onychomycosis the culture sensitivity is only about 50%. Moreover, the identification of cultured isolates is sometime challenging especially when strains do not produce typical characteristics or when Non Dermatophytes Molds (NDM) are the causative agent. With the growing number of organisms recognized as possible fungal pathogens in nails, it is becoming important to ensure the accurate identification of the