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ficativement plus court comparé au CTL (3,6 ± 0,2 vs 4,0 ± 0,3 ; p < 0,01). Alors que le poids du contenu cæcal et la concentration des AGCC totaux ne semblent pas être modulés par le régime GS, on observe une augmentation de la quantité et de la proportion du butyrate (5,5 ± 1,4 mg/g vs 4,3 ± 0,8 mg/g ; p = 0,06 soit 20,1 ± 6,5 % vs 13,9 ± 5,6 % ; p = 0,08) au profit de l’acétate (64,5 ± 4,6 % vs 68,7 ± 3,5 % ; p = 0,06). Dans le plasma, nous observons aussi une augmentation en TMAO chez les souris GS (4,7 ± 1,6 M ; p < 0,05) par rapport au CTL (2,8 ± 1,5 M). Conclusion Le butyrate et la TMAO sont deux métabolites produits par le microbiote intestinal. Le butyrate, augmenté chez les souris GS, semble pouvoir diminuer la progression de la plaque d’athérome en réduisant le stress oxydant [2]. À l’inverse, l’augmentation de la concentration en TMAO a été corrélée avec le développement de l’athérosclérose [3]. Dans notre étude, son augmentation chez les souris GS ne semble pas avoir d’effet sur le développement de l’athérosclérose. Nous pouvons éventuellement évoquer l’utilisation d’une trop faible supplémentation pour expliquer l’absence d’effet dans notre étude. De plus, nous avons pris le parti de peler nos pommes pour reproduire la situation du consommateur qui enlève la peau. Celle-ci peut contenir une quantité élevée de pesticides mais contient aussi une grande majorité de fibres et de polyphénols. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Koutsos A. Nutrients 2015;7(6):3959–98. [2] Aguilar EC. The Journal of Nutritional Biochemistry 2016;34:99–105. [3] Koeth RA. Nature Medicine 2013;19(5):576–85. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.191 P253
Lactobacilles et prévention de l’allergie chez des souris Balb/c immunisées à la bêta-lactoglobuline W. Dib 1,2,∗ , H. Grar 3 , H. Gourine 3 , M.A. Ghrib 3 , V. Biscola 4 , J.-M. Chobert 5 , T. Haertlé 5,6,7 , D. Saidi 3 , O. Kheroua 3 1 Laboratoire de physiologie de la nutrition et de sécurité alimentaire, université d’Oran1 Ahmed Ben Bella, Oran 2 Département de biologie, faculté des sciences de la nature et de vie, université de Mostaganem, Mostaganem 3 Laboratoire de physiologie de la nutrition et sécurité alimentaire, laboratoire de physiologie de la nutrition et de sécurité alimentaire, université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, Oran, Algérie 4 Department of Food and Experimental Nutrition, Faculty of Pharmaceutical Sciences, University of São Paulo, São Paulo, SP, Brésil 5 UR 1268, Biopolymères Interactions Assemblages, Inra, 44300 Nantes, France 6 Institute of Biochemistry and Biophysics, University of Teheran, Teheran, Iran 7 Poznan University of Life Sciences, Department of Animal Nutrition and Feed Management, ul. Woły´ nska 33, 60-637 Pozna´ n, Pologne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (W. Dib) Introduction et but de l’étude L’allergie aux protéines du lait de vache est la première allergie alimentaire à apparaître chez l’enfant. Elle est caractérisée par une augmentation de la perméabilité intestinale. La recherche de nouvelles pistes de prévention ou de thérapie a mis en évidence un intérêt potentiel de souches probiotiques vis-à-vis des pathologies digestives. Parmi les microorganismes utilisés en tant que probiotiques, les bactéries lactiques et notamment ceux qui appartiennent aux genres Lactobacillus, Bifidobactérium et Enterococcus sont le plus efficaces.
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C’est dans ce contexte que l’action des lactobacilles a été évaluée sur la réponse immune systémique et intestinale chez la souris Balb/c immunisée à la -lactoglobuline (-Lg). Matériel et méthodes Quarante souris Balb/c sont réparties en 4 lots de 10 souris chacun. Dans un premier temps et pendant 18 jours, les animaux du 1er et du 2e lot recevaient respectivement par intubation orale une suspension bactérienne de 0,3 mL de Lactobacillus plantarum et de Lactobacillus brevis (identifiées par séquenc¸age de l’ADNr 16S), tandis que le 3e (témoin positif) et le 4e lot (témoin négatif) ne recevaient qu’une solution saline. Les souris des lots 1, 2 et 3 ont été ensuite sensibilisées par voie intrapéritonéale à la -Lg. Au terme de 35 jours d’immunisation, les souris ont été sacrifiées. Les taux sériques des IgG et IgE anti--Lg ont été déterminés par le dosage ELISA et une étude histologique a été réalisée sur des fragments jéjunaux. Résultats et analyse statistique Chez les groupes traités l’immunisation a entraîné une faible production des IgG et IgE sériques anti -Lg (p < 0,001) en comparant avec le groupe témoin positif. L’étude histologique de l’épithélium intestinal a montré que les villosités des souris du groupe traité avec Lactobacillus plantarum et Lactobacillus brevis sont longues (50,16 ± 0,87 m et 49,87 ± 0,9 m respectivement) avec une infiltration lymphocytaire intra-épithéliale très peu marquée comparativement aux témoins négatifs. Contrairement au groupe témoin positif on a noté une atrophie villositaire (31,9 ± 0,4 m) (p < 0,001) avec un élargissement accentué ainsi qu’une infiltration importante des lymphocytes intra-épithéliaux. Conclusion Les lactobacilles modulent la réponse allergénique à la bêta-lactoglobuline et protègent l’épithélium intestinal. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.192 P255
Détermination de la digestibilité des protéines et des acides aminés du lait par marquage des protéines au deutérium J. Calvez 1,∗ , N. Khodorova 1 , J. Tessier 2 , R. Kapel 3 , D. Tomé 1 , C. Gaudichon 1 1 UMR PNCA 2 UMR MoSAR, INRA-AgroParisTech, Paris 3 UMR LRGP, CNRS, université de Lorraine, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Calvez) Introduction et but de l’étude La biodisponibilité des acides aminés indispensables (AAI) est un critère déterminant de la qualité des protéines alimentaires. Le marquage intrinsèque des protéines par l’azote 15 N est habituellement utilisé pour évaluer le devenir métabolique et digestif des AA. L’utilisation de sels d’ammonium 15 N permet un marquage uniforme des protéines chez les ruminants et les plantes mais cette procédure n’est pas transférable à toutes les sources de protéines. Le marquage des protéines au deutérium (2 H) grâce à l’administration d’eau deutérée (2 H2 O) est une alternative. L’objective de cette étude était ainsi de comparer les performances du 2 H et du 15 N pour déterminer la digestibilité des protéines et AAI du lait chez le rat. Matériel et méthodes Quatre chèvres ont rec¸u du sulfate d’ammonium 15 N (99 %) durant 4 jours consécutifs ainsi que 80 ou 160 mL d’2 H2 O (98 %) durant 1 ou 3 jours consécutifs. La digestibilité des protéines et des AAI du lait a ensuite été évaluée in vivo. Six rats ont rec¸u un repas calibré contenant les protéines de lait marquées au 15 N et 2 H et ont été euthanasiés 6 h après l’ingestion du repas. Les enrichissements en 15 N et 2 H dans les protéines et les AAI ont été déterminés par EA-IRMS et GC-C-IRMS respectivement.
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Résultats et analyse statistique L’enrichissement en 15 N dans les protéines de lait était de 1,00 ± 0,07 % et les AA présentaient un enrichissement uniforme de 0,94 ± 0,11 % en moyenne. Le meilleur enrichissement en 2 H dans les protéines (0,18 %) a été obtenu avec la dose la plus importante d’2 H2 O administrée 3 jours. Contrairement au 15 N, les AA présentaient un enrichissement en 2 H très variable, allant de 0,03 % pour la phénylalanine à 0,11 % pour la proline. In vivo, la quantité de protéines alimentaires estimée grâce au 15 N et au 2 H était similaire dans l’estomac et le cæcum mais différente dans le côlon (p = 0,002) où aucun enrichissement en 2 H n’était détecté. Par conséquent, la digestibilité orofécale des protéines évaluée grâce au 2 H était supérieure (98,0 ± 0,1 %) à celle évaluée grâce au 15 N (97,6 ± 0,1 %, p = 0,0004). Néanmoins, la digestibilité orocæcale évaluée grâce au 2 H et au 15 N était identique (98,0 ± 0,1 % et 98,3 ± 0,4 %, respectivement). L’enrichissement en 15 N dans les AAI des digestats cæcaux a permis la détermination de la biodisponibilité des AAI du lait qui a été évaluée à 98,0 ± 0,6 % en moyenne, allant de 95,8 ± 1,6 % pour l’AAI le moins biodisponible (valine) à 99,1 ± 0,3 % pour les AAI les plus biodisponibles (méthionine et lysine). La biodisponibilité moyenne des AAI évaluée grâce aux enrichissements en 2 H était significativement plus faible que lorsque évaluée grâce au 15 N (96,0 ± 0,8 %, p = 0,0006). Elle variait de 80,3 ± 2,4 % pour la thréonine à 98,7 ± 0,4 % pour la méthionine. Conclusion Ainsi, le marquage intrinsèque des protéines au 2 H permet de déterminer la digestibilité orocæcale des protéines de manière aussi efficace qu’avec le marquage au 15 N. Néanmoins, la biodisponibilité des AAI est sous-estimée lorsque évaluée avec le 2 H par rapport au 15 N. Il est possible que ces différences soient liées au métabolisme bactérien au niveau du cæcum et du côlon, aux phénomènes de transamination ou aux échange d’hydrogènes entre AA. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.193 P256
La matière grasse laitière et le probiotique L. fermentum CECT 5716 incorporés dans des formules infantiles programment la composition du microbiote et la fonction endocrine intestinale dans un modèle miniporc M. Lemaire 1,2,∗ , S. Dou 3 , A. Cahu 2 , V. Romé 2 , C. Canlet 4 , M. Tremblay-Franco 4 , M. Rhimi 5 , I. Cuinet 1 , P. Le Ruyet 1 , C. Baudry 1 , P. Gérard 5 , S. Blat 2 , I. Le Huërou-Luron 2 1 Lactalis recherche et développement, Retiers 2 Inra, Inserm, université Rennes 1, université Bretagne Loire, NuMeCan, Rennes 3 Inra, UMR1348 PEGASE, Saint-Gilles 4 Inra, ToxAlim, UMR1331, Toulouse 5 Micalis, Inra, AgroParisTech, Université Paris-Saclay, Jouy-en-Josas, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Lemaire) Introduction et but de l’étude L’alimentation du nouveau-né joue un rôle déterminant dans la mise en place du microbiote intestinal et de ses interactions avec l’hôte, conditionnant la santé du futur adulte. Nous avons précédemment montré que l’incorporation de matière grasse laitière (MGL) associée ou non au probiotique Lactobacillus fermentum CECT 5716 (Lf) dans des formules infantiles (FI) modifie l’implantation du microbiote et la physiologie digestive chez le porcelet, utilisé comme modèle de l’Homme. Notre hypothèse est que ces modifications précoces pourraient avoir des conséquences sur la physiologie digestive et le métabolisme de l’adulte.
Matériel et méthodes Vingt-six miniporcs Yucatan ont été allaités avec une FI à base de matières grasses végétales (MGV), d’un mélange de MGV et de MGL (MGL), ou d’un mélange de MGV et de MGL supplémenté en Lf (MGL + Lf). Ils ont ensuite rec¸u un régime standard pendant 1 mois puis un régime hyperénergétique pendant 3 mois, induisant une insulinorésistance chez tous les animaux. La composition (séquenc¸age 16S) et l’activité du microbiote dans le rectum (acides gras volatiles, métabolome), la fonction endocrine intestinale en conditions basale (extraction du GLP-1 cæcal) et challengée (concentration plasmatique en GLP-1 après un repas test) ainsi que l’expression cæcale des récepteurs aux acides gras (FFAR) ont été évaluées à l’âge de 5 mois. Résultats et analyse statistique La matrice lipidique de la FI et l’addition du probiotique Lf ont modulé la composition et l’activité du microbiote intestinal de l’adulte, avec des effets propres à l’ajout de MGL ou de Lf. La MGL a entraîné une augmentation de la concentration en glycérol tandis que le probiotique Lf a augmenté la concentration en propionate et diminué celle du 5 amino-valérate. En termes de composition du microbiote, l’ordre des Clostridiales a été particulièrement impacté par l’ajout de MGL (± Lf). Ces modifications de l’écosystème intestinal ont été associées à des changements de la fonction endocrine intestinale insulinotrope. L’addition de Lf dans la FI a ainsi augmenté la capacité sécrétoire intestinale de GLP-1 en conditions basale et challengée chez l’adulte. De plus, les corrélations positives (R > 0,5 et p < 0,05) entre l’expression cæcale de FFAR3 et la densité de cellules à GLP-1, d’une part et celles de la capacité sécrétoire de GLP-1 avec le nombre de cellules à GLP-1 cæcales et l’activité métabolique (butyrate) du microbiote, d’autre part, suggèrent un rôle clé du métabolisme bactérien dans la programmation de la fonction endocrine intestinale. Conclusion L’incorporation de matière grasse laitière et de L. fermentum dans la formule infantile a modifié la composition du microbiote de l’adulte. La modulation du microbiote et de son activité métabolique, spécifiquement induite par L. fermentum, était associée à un effet bénéfique sur la capacité sécrétoire en GLP-1. Ces résultats soulignent l’importance de la composition des formules infantiles sur la santé métabolique à long terme. Déclaration de liens d’intérêts S. Dou, A. Cahu, V. Romé, C. Canlet, M. Tremblay-Franco, M. Rhimi, P. Gérard, S. Blat, et I. Le HuërouLuron déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. M. Lemaire est employé(e) de Lactalis, I. Cuinet est employé(e) de Lactalis, P. Le Ruyet est employé(e) de Lactalis, C. Baudry est employé(e) de Lactalis. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.194 P259
Comparaison de deux modèles de malnutrition associant une dénutritionprotéique et entéropathie environnementale E. Salameh 1,2,3,∗ , M. Jarbeau 1,3 , I.-M. Bouleté 1,3 , W. Bahlouli 1,3 , C. L’Huillier 1,3 , M. Zeilani 2 , F. Morel 2 , P. Déchelotte 1,3,4 , R. Marion-Letellier 1,3 1 Inserm UMR 1073, normandie université, Rouen 2 Nutriset S.A.S, Malaunay 3 Institut de recherche et d’innovation biomédicale (IRIB) 4 Service de nutrition, CHU de Rouen, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Salameh) Introduction et but de l’étude La malnutrition aiguë sévère (MAS) est un problème majeur de santé publique, avec plus de 17 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans touchés selon l’Unicef. La MAS se caractérise par une émaciation sévère, souvent associée à une entéropathie environnementale (hyperperméabilité, inflammation intestinale). Le but de cette étude est de développer un modèle murin de MAS associé à une entéropathie en couplant une alimen-