SHORT
COMMUNICATIONS
Deux
cas de myhlome
6.75 h immunoglobuline
D
On sait depuis plusieurs an&es que les anomalies proteiques des myelomes humains portent tantot sur l’immunoglobuline G (IgG), tantot sur I’immunoglobuline A (IgA). Rowe et Fahey 1 ont, par l’etude d’une proteine myelomateuse d’un type particulier, decouvert une quatrieme immunoglobuline qu’ils ont appelee immunoglobuline D (IgD). De rares myelomes peuvent entrainer des anomalies de cette proteine. Nous venons d’en observer deux cas. MATBRIEL
ET MkTHODES
Les st%ums$athologiques Serum L. Homme de 53 ans, atteint de myelome avec insuffisance r&ale grave. A l’electrophorbse sur papier du serum, paraproteine de mobilite y rapide. Dans les urines, proteine de Bence-Jones (B. J.) du groupe jl (II). Serum G. Femme de 55 ans, atteinte de myelome avec insuffisance r&ale. A l’electrophorbse sur papier du schum, paraproteine pas tres importante dans la region /IZ. Dans les urines, B. J. du groupe 1 (II). Serum W.T. (don& par J. Fahey) sans dysproteinemie, mais riche en IgD. La paraprott%ae du sbum L. a CtC obtenue, preparative en amidon ou en pevikon.
a l’etat
semi purifie,
par Clectrophorbe
Lss immunst%ums -Anti serum humain normal (SHN) de 1’Institut Pasteur No. 223 et 419. - Antiserums monospecifiques de lapins anti IgG, IgA et IgM. -Antiserum L. No. 88 et antiparaproteine L. No. 23. 11s ont ettc prepares chez des lapins par injection intradermique dans le coussinet plantaire d’antigene Cmulsionne dans les substances adjuvantes de Freund, puis par injections de rappel souscutanees et intraveineuses d’antigene absorb6 sur alumine. Ces antiserums ont et6 utilises tels quels, ou absorb& par du plasma normal, 25 mg/ml (88 abs., 23 abs.) ou du serum d’une grande hypogammaglobulinemie (23-B). - Anti IgD don& par J. Fahey. RIkJLTATS
Stfrum L.
L’analyse immunoelectrophoretique (A.I.E.) montre une image de proteine anormale, sous forme d’une ligne de precipitation supplementaire, de mobilite /I2 qui dans sa partie lente croise celle de 1’IgG (Fig. I). Cette ligne est fine et tend a se redissoudre par exces d’antigene. Elle est obtenue avec les immunserums 419 et 223. Par contre avec les immunserums anti IgG, IgA, IgM, il n’y a aucune image de proteine anormale. On observe seulement une diminution de ces immunoglobulines. Les immunsCrums 88 abs. et 23 abs. rev&lent une ligne de precipitation importante de mobilit ,f?$, dessinant une courbure nette. 11 n’y a aucune ligne de precipitation avec le serum humain normal. L’immunserum 23-B donne en outre une ligne pour 1’IgA. Clin. Chim. Acta,
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L’immunsCrum anti IgD (Fahey) donne les m&mes images que les serums 23 abs. et 88 abs.: il y a jonction des lignes de precipitation donnees par le S&urn L. avec les immunserums 88 abs. et anti IgD (Fig. z).
Fig. I. A.I.E.
du S.H.N. (en haut) et du serum L. (en bas) avec l’immunskum
anti S.H.N. 223.
Fig. 2. A.I.E. du s&urn L. (en haut), et du &rum W.T. (en bas) avec l’immunsckum anti IgD dans les gouttikes du haut et du bas, l’immunst?rum 88 abs. dans la gouttiere du milieu.
G. Avec 1’immunsCrum 419, ligne de precipitation supplementaire croisant celle de l’IgG, fine et nette dans la region /le. Cette ligne n’apparait pas avec l’immunsb rum 223 (il s’agit dune saignee diff Qente de celle ayant permis d’etudier le serum L.). Avec les immunserums 23 abs. et 88 abs., ligne de precipitation Bz nette, mais plus faible que celle obtenue avec le serum L. Sthm
Sthm
W.T.
Les lignes de precipitation obtenues avec les immunserums 88 abs. et anti IgD sont de m&me forme et de m&me mobilite. Elles sont paralleles et ne se joignent pas (Fig. 2). DISCUSSION
La preuve que les paraproteines des cas L. et G. appartiennent au groupe decrit par Rowe et Faheyl est apportee par les resultats suivants: Jon&ion en analyse immunoelectrophoretique des lignes de precipitation par le serum L. avec les immunsQums 88 abs. et anti IgD. Fusion en boites d’ouchterlony des lignes de precipitation donnees par le serum L. dune part, le serum G. d’autre part, avec l’anti IgD et le 88 abs. z. L’IgD est bien une proteine normale, mais t&s peu abondante dans le serum humain normal. En analyse immunoelectrophoretique le serum humain normal ne reagit pas avec les immunsCrums 88 abs. et 23 abs., par contre en boite d’Ouchterlony il donne une faible ligne de precipitation avec ces immunserums. I.
de 1’IgD donnees -
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Certains serums pathologiques sans paraproteinemie contiennent un taux beaucoup plus ClevC de cette protdine. Citons dans notre experience personnelle les serums d’une maladie de Hodgkin, de certaines cirrhoses, etc. 11 se forme alors une ligne de precipitation allongee dans la zone ,!&/?2, qui ressemble en plus faible a celle de 1’IgA. 11est fort possible que cette ligne corresponde Qcelle d&rite par nous comme ,5%Bglobuline%. 3. Selon les experiences de Rowe et Faheyl, 1’IgD est composee de chaines lourdes et legeres comme les autres immunoglobulines. De fait, dans nos deux cas, il y avait dans les urines une B. J. de type 2, comme cela aurait pu se produire dans un myelome classique a IgG ou IgA. 4. Un autre point de rapprochement avec les autres immunoglobulines est l’origine plasmocytaire de cette proteine. Nous avons en effet quelques experiences d’immunofluorescence avec l’immunserum 88 abs. conjugue a la rhodamine selon la technique de Rinderknechts. Cet immunsCrum a marque de rares plasmocytes fluorescents dans la moelle osseuse de la malade G. (le prelbvement etait, il est vrai, tres pauvre en plasmocytes). Quelques plasmocytes ont &C rendus fluorescents sur des coupes a congelation dune rate cirrhotique, et n’ont pas reagi avec des anticorps contre une autre immunoglobuline. CONCLUSION
Observation de deux cas de myelomes a IgD. La paraproteine Ctait importante dans le premier cas, d’un taux plus reduit dans le deuxieme. Dans les deux cas existait une B. J. de type L (II). Le diagnostic a pu i%re assure par la comparaison des reactions obtenues avec I’immunsCrum prepare avec la paraproteine de notre premier cas, et avec 1’immunsCrum anti IgD de Fahey. Nous avons beaucoup de reconnaissance pour le Dr. John Fahey qui nous a aimablement envoy6 un Cchantillon de son antiserum anti IgD et d’un serum (W.T.) riche en IgD, et qui a en outre bien voulu controler nos reactifs. Nous remercions les Docteurs M. P&rover et M.F. Kahn qui nous ont don& les deux serums etudies dans ce travail. Laboratoire d’lmmunochimie, Institut de Recherches Scientifipues SW le Calzcer, Villejuif (France)
P. BURTIN B. GUILBERT D. BUFFE
I P. S. ROWE ET J. L. FAHEY, J. Exptl. Med., IZI (1965) 171; J. Exptl. Med., 121 (1965) 185. 2 P. BURTIN, en P. GRABAR ET P. BURTIN (Eds.), L’Analyse ImmunodectvophorBtique, Masson, Paris, 1960. 3 H. RINDERKNECHT, Nature, 193 (1962) 167.
Re$u le 20 decembre 1965 Clin. Chim. Acta, 13 (1966) 675-677