Brèves
Diabète
Diabète de type 2 : un dossier intéressant ! La livraison de novembre de la revue Diabetes Care est particulièrement intéressante. Un supplément [Diabetes Care 2009;32(suppl 2):S149-S354], publiant les conférences données lors du Second World Congress on controversies to consensus in diabetes, obesity and hypertension (CODHy) : Dilemmas in clinical practice, fait le point non seulement sur l’ensemble des hypothèses physiopathologiques concernant le diabète de type 2, mais également sur les controverses thérapeutiques actuelles issues d’essais cliniques récents. Il ne s’agit pas de recommandations thérapeutiques, mais d’une série d’articles où les avis, parfois divergents, sont exposés et scientifiquement argumentés par des auteurs de premier plan. Ainsi, concernant l’insulinorésistance, divers auteurs défendent leur avis concernant l’organe ou le tissu où la pathologie débute : Ralph A. DeFronzo & Devjit Tripathy défendent le muscle squelettique comme organe initiateur de l’insulinorésistance, Gianluca Perseghin défend le foie, Patricia Iozzo, l’adipocyte et Uberto Pagotto, le cerveau. Des questions aussi diverses et importantes que la préservation de la fonction β- pancréatique par le contrôle glycémique, la prévention du diabète chez les sujets à haut risque, la place de l’autocontrôle glycémique, le traitement précoce par insuline du patient diabétique de type 2, ou le rôle de l’hyperglycémie dans les complications macrovasculaires du diabète de type 2 sont abordées. Ce supplément permet de faire un point complet sur les thèmes fondamentaux de la diabétologie. F. A. URL: http://care.diabetesjournals.org/content/vol32/ suppl_2/?etoc
Un nouveau traitement de la rétinopathie diabétique ? La rétinopathie diabétique est une complication grave du diabète et est l’une des principales causes de cécité dans le monde. Sa prévention est essentielle. Si la rétinopathie survient, sa prise en charge est délicate, basée sur la photocoagulation laser. Des stratégies innovantes ont été développées (comme les anti-VEGF, Vascular endothelial growth factor) mais se heurtent à une faible efficacité du fait des difficultés d’accessibilité des cellules rétiniennes. En effet, tout comme le cerveau, la rétine est protégée de la périphérie par une barrière hémato-rétinienne. M. Campbell et al. ont mis au point, chez la souris, une technique permettant de desserrer les jonctions serrées endothéliales, ce qui autorise un meilleur accès rétinien des thérapeutiques administrées par voie périphérique. Les auteurs ont réussi à réduire transitoirement la transcription d’un gène codant pour un facteur essentiel constitutif des jonctions intercellulaires endothéliales (la caludine-5), par la technique de RNAi (ARN inhibiteurs spécifiques). Dans différents modèles murins d’atteintes rétiniennes, les auteurs montrent que cette stratégie ouvre transitoirement la barrière hémato-rétinienne et que l’efficacité d’agents thérapeutiques spécifiques s’en trouve renforcée. On ne constate pas d’œdème rétinien. Il reste à savoir si cette stratégie peut optimiser la prise en charge de la rétinopathie diabétique. F. A. Campbell M, Nguyen AT, Kiang AS, et al. An experimental platform for systemic drug delivery to the retina. Proc Natl Acad Sci USA 2009;106:17817-22.
Suite de l’étude DPP L’étude Diabetes prevention program (DPP) avait permis de montrer que les modifications du mode de vie permet-
Médecine des maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - N°6
taient de réduire de 58 % l’incidence du diabète de type 2 chez des sujets à haut risque. Les effets des modifications du mode de vie étaient supérieurs aux effets de la metformine, qui réduisait l’incidence du diabète de type 2 de 31 %. Cette étude, qui avait durée 2,8 ans en moyenne, avait ainsi permis de montrer que la prévention du diabète de type 2 était possible par le biais de modifications alimentaires (enrichissement en fibres, contrôle des calories ingérées, programme d’activité physique) qui ont provoqué une perte de poids modeste, mais suffisante, de 3 kg. Tous les patients qui ont accepté (soit 88 % de la cohorte initiale) ont pu participer à la poursuite de l’étude. Dans celle-ci (Diabetes prevention program outcomes study, DPPOS), les modifications du mode de vie ont été proposées aux trois groupes initiaux (placebo, metformine, modifications du mode de vie). Le suivi a été de 10 ans par rapport à la randomisation initiale de l’étude DPP. Le critère principal de jugement était l’apparition des nouveaux cas de diabète de type 2, selon les critères de l’American diabetes association (ADA). Dans le groupe initialement sous modifications du mode de vie, la perte de poids a atteint -7 kg, avant que le poids n’augmente pour se stabiliser à -2 kg. Dans le groupe initialement sous metformine (ce traitement a été poursuivi, mais en y ajoutant les modifications du mode de vie), la perte de poids a été de -2,5 kg. Par rapport au groupe placebo, l’incidence du diabète de type 2 a été réduite de 34 % dans le groupe modifications du mode de vie et de 18 % dans le groupe metformine. Ces résultats montrent que 10 ans après la randomisation initiale, les effets de modifications du mode de vie perdurent et restent significativement supérieurs aux effets de la metformine. F. A. Diabetes Prevention Program Research Group.10-year follow-up of diabetes incidence and weight loss in the Diabetes Prevention Program Outcomes Study. Lancet 2009; 374:1677-86.
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