Diagnostic moléculaire de la dystrophie musculaire des ceintures LGMD2C dans la population algérienne

Diagnostic moléculaire de la dystrophie musculaire des ceintures LGMD2C dans la population algérienne

A12 r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) A1–A55 retard mental et une neuropathie périphérique rare. Nous rapportons le cas d’un CFC c...

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r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) A1–A55

retard mental et une neuropathie périphérique rare. Nous rapportons le cas d’un CFC chez un adulte avec neuropathie. Observation.– Un homme de 36 ans, né prématurément à 32 SA de deux parents caucasiens, sans antécédents familiaux, était suivi depuis sa naissance pour une épilepsie généralisée et un retard d’acquisition : marche acquise à 18 mois, langage à trois ans. Il avait un strabisme divergent, un nystagmus spontané multidirectionnel et une atrophie optique bilatérale. L’IRM cérébrale à 16 ans était normale. À l’âge de 17 ans, des troubles de la marche, un déficit moteur distal des membres inférieurs, une hypoesthésie à tous les modes et une abolition des réflexes achilléens ont fait réaliser un EMG qui a diagnostiqué une neuropathie démyélinisante. La biopsie neuromusculaire concluait à un aspect de névrite hypertrophique évocateur d’hypomyélinisation congénitale. Le bilan cardiaque était normal. À 34 ans, une consultation génétique était proposée. La dysmorphie faciale avec un hypertélorisme, des oreilles bas implantées, un nez court et épaté, des cheveux fins et crépus, des sourcils absents, une hyperpigmentation cutanée avec de nombreux naevi, était caractéristique d’un syndrome CFC, confirmé par la mise en évidence de la mutation c187-192 del AAGGTC (p. 63–64 del Lys Val) sur le gène MEK2. Il s’agissait d’une mutation de novo. Discussion.– Ce patient présentait un syndrôme CFC typique, avec la dysmorphie caractéristique et le retard d’acquisition. Il n’avait pas de complication cardiaque. Le diagnostic clinique fait à l’âge de 34 ans, a été confirmé par l’identification de la mutation de MEK2. L’atrophie optique et l’épilepsie étaient probablement des séquelles de grande prématurité. La neuropathie périphérique n’a été rapportée que chez deux patients dans la littérature. Conclusion.– Le syndrome CFC est rare, de diagnostic différentiel difficile avec les syndromes de Noonan et Costello. Le diagnostic est confirmé par l’analyse moléculaire et permet un conseil génétique adapté. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.029

H06

Étude histologique du système nerveux central dans un modèle animal de maladie de Charcot-Marie-Tooth 1A

Said Ghandour a , Jean-Baptiste Chanson b , Ashgar Shabbir a , Dao Lam a , Jérôme De Seze b a Service de neurologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France b Laboratoire d’imagerie et de neurosciences cognitives, CRNS, université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France Mots clés : Maladie de Charcot-Marie-Tooth 1a ; PMP22 ; Cerveau Introduction.– La maladie de Charcot-Marie-Tooth 1A (CMT1A), liée à une duplication du gène PMP22, est responsable d’une démyélinisation progressive du système nerveux périphérique. Des anomalies centrales y ont déjà été signalées. Objectifs.– Le CMT rat, porteur d’allèles supplémentaires de PMP22, est un bon modèle animal de CMT1A. Nous avons étudié ce modèle afin de rechercher et caractériser une atteinte centrale dans les duplications de PMP22. Méthodes.– Nous avons examiné deux cerveaux de rats CMT et deux témoins de même souche et du même âge. Nous avons évalué le nombre d’oligodendrocytes par un marquage immunohistochimique à l’aide d’un anticorps dirigé contre l’anhydrase carbonique II (CA II) et la quantité de myéline par un marquage de la protéine basique de la myéline (MBP). Nous avons examiné 18 sections histologiques de trois expériences indépendantes incluant 16 à 20 régions d’intérêt du corps calleux, du cortex cérébral, du striatum et du cervelet.

Résultats.– Nous avons retrouvé une baisse significative (p < 0,01) du nombre d’oligodendrocytes dans le corps calleux des CMT rats par rapport aux témoins. Il existait une tendance non significative à une diminution du nombre d’oligodendrocytes dans le cervelet par rapport aux témoins. Il n’y avait pas de changement significatif du marquage MBP. Discussion.– Une expression modérée de PMP22 dans le cerveau de l’animal sain a déjà été démontrée. Nos résultats suggèrent que la duplication de PMP22 entraîne des modifications histologiques dans le SNC. Celles-ci devront être confirmées sur plus d’animaux et caractérisées par d’autres marqueurs voire la microscopie électronique. Conclusion.– Ces données préliminaires, issues d’un modèle animal, appuient l’hypothèse de lésions centrales dans la maladie de CMT1A. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.030

H07

Diagnostic moléculaire de la dystrophie musculaire des ceintures LGMD2C dans la population algérienne Amira Cherrallah a , Tarik Hamadouche b , Sonia Nouioua c , Rabah Bakour a , Malika Chaouch d , Meriem Tazir c , Traki Benhassine a a Laboratoire de biologie cellulaire et moléculaire, faculté des sciences biologiques, USTHB, 16000 Alger, Algérie b Laboratoire de biologie moléculaire, faculté des sciencesn 35000 Boumerdes, Algérie c Service de neurologie, CHU Alger-Centre, 16000 Alger, Algérie d Service de neurologie, EHS Ben-Aknoun, 16000 Alger, Algérie Mots clés : LGMD2C ; Diagnostic moléculaire ; Dystrophie musculaire des ceintures Introduction.– Les dystrophies musculaires des ceintures (LGMD) englobent un grand nombre de formes génétiquement distinctes (au moins 21, au moins 15 autosomiques récessives). La forme LGMD2C semble particulièrement fréquente en Algérie. Objectifs.– Notre objectif était d’explorer au plan moléculaire des patients ayant un diagnostic clinique LGMD2C, confirmant/infirmant au plan génétique cette suspicion initiale et estimant la prévalence de cette maladie dans notre pays. Méthodes.– La forme LGMD2C étant due à des mutations dans le gène SGCG codant la protéine gamma-sarcoglycane, ce gène a été exploré dans un panel d’une centaine de patients, en ciblant spécifiquement une mutation avec effet fondateur, c.525delT (p.Phe175LeufsX20), décrite dans les populations d’Afrique du Nord. Ce criblage moléculaire a été réalisé en amplifiant et séquenc¸ant l’exon 6 du gène. Nous avons aussi testé par PCR multiplexe le gène DMD, causant les dystrophies musculaires de Duchenne/Becker afin d’écarter ce diagnostic. Résultats.– Les investigations moléculaires visant à rechercher l’altération mutationnelle c.525delT dans le gène SGCG ont permis de montrer sa présence à l’état homozygote chez près de trois quarts des malades explorés, ce qui a permis de poser un diagnostic génétique de dystrophie musculaire des ceintures à transmission autosomique de type LGMD2C chez ces patients. Pour les autres individus, le protocole diagnostique utilisé n’a pas permis d’identifier cette mutation, écartant sa causalité dans le phénotype évoqué par les cliniciens. Discussion.– L’identification de la mutation c.525delT dans le gène SGCG, signant au plan moléculaire la forme LGMD2C, pour une grande proportion de nos malades atteste d’une forte prévalence de cette affection musculaire dans la population Algérienne, tandis que l’absence de cette mutation chez les autres patients laisse suggérer l’occurrence d’une autre

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mutation, voire plus probablement l’implication d’une autre forme de dystrophie musculaire des ceintures. Conclusion.– La forte prévalence de LGMD2C et la facilité de sa confirmation moléculaire, avec une mutation majoritaire, sont un avantage en termes diagnostique, appuyant le fait qu’elle doit être testée en priorité dans notre population. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.031

H08

Nouvelle mutation SPG10 associée à une atrophie médullaire, une dysautonomie et des anomalies à la biopsie cutanée

Nicolas Collongues a , Christel Depienne c , Nelly Boehm c , Andoni Echaniz-Laguna a , Alexis Brice b , Pierre Labauge d , Jerome De Seze a a Service de neurologie, CHU de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France b Service de génétique, CHU Pitié-Salpétrière, 75013 Paris, France c Service de histologie, CHU de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France d Service de neurologie, CHU de Montpellier–Nîmes, 34000 Montpellier, France Mots clés : Paraparésie spastique SPG10 ; Dysautonomie ; Biopsie cutanée Introduction.– SPG10 est une forme rare de paraplégie spastique (PPS) autosomique dominante, due à une mutation du gène KIF5A. Dans sa forme complexe, SPG10 est souvent associée à une polyneuropathie axonale sensitivomotrice. Observation.– Le proband et sa sœur se sont présentés avec une PPS débutant à l’âge adulte, un syndrome médullaire, une dysautonomie et une polyneuropathie axonale sensitivomotrice mongueur dépendante. La dysautonomie était d’apparition précoce, caractérisée par des douleurs neuropathiques, des anomalies sphinctériennes, une sécheresse oculobuccale, un ballonnement abdominal et une gastroparésie. Contrairement au proband, la sœur a connu une amélioration secondaire de sa spasticité et de sa marche. Chez le proband étaient retrouvés une atrophie médullaire et des hypersignaux cérébraux périventriculaires postérieurs. La biopsie cutanée ne retrouvait pas de d’anomalie de la DFNIE, mais suggérait une diminution du nombre de vésicules présynaptique. L’analyse moléculaire retrouvait une nouvelle mutation faux-sens c.580 G>C dans l’exon 7 du gène KIF5A chez les deux patients. Discussion.– Cette étude étend le spectre phénotypique de SPG10 caractérisé par : – un début tardif ; – une possible récupération ; – une dysautonomie ; – une démyélinisation centrale et une atrophie médullaire ; – une anomalie du transport axonal des vésicules à la biopsie cutanée. Ces données sont en accord avec la fonction connue de KIF5A, impliquée dans le transport axonal antérograde. Conclusion.– Nous avons identifié une nouvelle mutation dans le gène KIF5A à l’origine d’un phénotype nouveau. La biopsie cutanée peut être utilisée pour montrer des anomalies du transport axonal chez ces patients. Informations complémentaires.– Pas de financement particulier. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.032

H09

Hétérotopies nodulaires périventriculaires : à propos de trois cas

A13

Laure Daelman a , Ayman Tourbah a , Dominique Gaillard b , Louis Maillard c , Jean Pierre Vignal c , Elizabeth Landre d , Anne Thiriaux a a Service de neurologie, CHU de Reims, 51100, Reims, France b Service de génétique, CHU de Reims, 51100, Reims, France c Service de neurologie, hôpital central neurologie, 54035, Nancy, France d Service de neurologie, hôpital Sainte-Anne, 75014 Paris, France Mots clés : Hétérotopies ; Épilepsie ; Filamine Introduction.– Le phénotype des patients porteurs d’hétérotopies nodulaires en lien avec des mutations du gène de la Filamine A associe de manière variable un retard mental, une épilepsie, des anomalies du tissu conjonctif. Observation.– Deux patientes de 22 et 25 ans sont suivies pour une épilepsie pharmacorésistante ayant débuté à l’âge de 12 ans. La première patiente présente des crises partielles simples et complexes. La SEEG a montré des crises à point de départ multifocal. Une variation de séquence du gène de la Filamine A, jamais décrite dans la littérature a été retrouvée. La deuxième patiente présente également des crises partielles simples et complexes, pouvant généraliser secondairement. La stimulation du nerf vague a apporté peu d’amélioration. Il n’y a pas de mutation sur le gène de la Filamine A, mais l’étude de l’ARNm est en cours. La troisième patiente est hospitalisée pour une baisse d’acuité visuelle bilatérale régressive, d’origine indéterminée. Elle a présenté des entorses à répétition, une communication interatriale fermée spontanément à deux ans. L’examen retrouve une absence de frein de langue et une hyperlaxité ligamentaire, fortement évocateur d’un syndrome d’EhlersDanlos. Elle rapporte des phénomènes d’absence, rares, depuis l’enfance. La recherche de mutation du gène de la Filamine est en cours. Les IRM des trois patientes montrent des hétérotopies nodulaires périventriculaires bilatérales et symétriques. Discussion.– L’épilepsie est une complication classique des hétérotopies nodulaires périventriculaires rattachées à des mutations du gène de la Filamine. On peut s’interroger sur l’effet délétère de cette nouvelle mutation. La stimulation du nerf vague n’a pas apporté d’amélioration chez notre seconde patiente. Quand le phénotype est évocateur d’un syndrome d’Ehlers Danlos, même en l’absence d’épilepsie associée, une recherche génétique doit être effectuée. Conclusion.– Le spectre des épilepsies liées aux hétérotopies nodulaires périventriculaires est variable, mais l’absence d’épilepsie ne doit pas exclure la recherche génétique. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.033

H10

Forme infantile tardive de CACH syndrome d’évolution lentement progressive Margaux Genevray a , Adriana Prundean b , Magalie Barth b , Clarisse Scherer-Gagou b , Dominique Bonneau b , Frederic Dubas a , Christophe Verny b a Service de neurologie, CHU d’Angers, 49933 Angers 09, France b Centre national de référence des maladies neurogénétiques et cytopathies mitochondriales de l’adulte, CHU d’Angers, 49933 Angers 09, France Mots clés : CACH syndrome ; Leucodystrophie ; Cavitaire Introduction.– Le CACH syndrome est un syndrome clinicoradiologique de transmission autosomique récessive, cliniquement hétérogène, associant un syndrome cérébelleux, un syndrome pyramidal et une leucodystrophie cavitaire à l’IRM.