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Actualités Rec ¸u le 28 janvier 2013 ; accepté le 8 f´ evrier 2013 Disponible sur Internet le 27 mars 2013
http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2013.02.003
Douleur en soins palliatifs : en avant la musique ! Pain in palliative care: Let the music play! Les patients en soins palliatifs souhaitent que leur douleur soit prise en charge mais aussi qu’il soit tenu compte de leur qualité de vie. Les antalgiques agissent sur la dimension sensorielle de la douleur parfois au prix d’effets indésirables (sédation, nausées, constipation) qui en limitent l’utilisation. C’est tout l’intérêt d’approches non pharmacologiques, notamment psycho-comportementales. Parmi celles-ci, la musicothérapie, définie comme l’utilisation de la musique à des fins d’auto-efficience, dans un programme contrôlé par une thérapeute formé, offre une méthode simple, sans risque et à faible coût. Reste la question de son efficacité. De nombreux essais cliniques existent mais leurs résultats ne sont pas concluants (pas de protocole standardisé, pas de randomisation, pas de possibilité de double insu placebo). C’est pourquoi une équipe américaine [1] a mené une étude entre 2009 et 2011 auprès de 200 patients adultes en soins palliatifs hospitalisés, présentant une douleur d’intensité supérieure à 3 sur une échelle numérique (EN) de 0 à 10. Les patients ont été randomisés en deux groupes : un groupe témoin avec traitement standard (incluant des antalgiques) et un groupe intervention associant traitement standard et musicothérapie. Les deux groupes bénéficiaient d’une séance de relaxation, puis d’un programme musical unique standardisé faisant intervenir un musicothérapeute. La douleur était évaluée par une infirmière assistante de recherche clinique avant la séance puis dix minutes après, grâce à une EN, une
échelle comportementale (FLACC : Face, Legs, Activity, Cry, Consolability) et une échelle fonctionnelle (FPS : de supportable à insupportable). Une diminution significative de l’intensité douloureuse (−1,4 p < 0,0001) et du score FPS (−0,5 p < 0,0001) a été observée dans le groupe musicothérapie. En revanche, il n’existait pas de différence entre les deux groupes pour le score FLACC (−0,3 p > 0,5). Les auteurs concluent qu’un programme de musicothérapie unique, standardisé, associé à la relaxation est efficace pour réduire la douleur des patients en soins palliatifs. La taille de la population étudiée et la qualité de la méthodologie font la force de cette étude. Ces résultats sont-ils durables après une séance ? Sont-ils reproductibles ? Sont-ils dépendants de la présence physique du thérapeute ? Observe-t-on une diminution de la consommation d’antalgiques ? Autant de questions posées pour d’autres études. . . Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Gutgsell KJ, Schluchter M, Margevicius S, DeGolia PA, McLaughlin B, Harris M, et al. Music therapy reduces pain in palliative care: a randomized controlled trial. J Pain Symptom Manage 2012 http://dx.doi.org/10.1016/j.jpainsymman.2012.05.008
Christian Dufrène Équipe mobile de soins palliatifs, centre hospitalier, 216, avenue de Verdun, 36000 Châteauroux, France Adresse e-mail :
[email protected] Rec ¸u le 28 janvier 2013 ; accepté le 8 f´ evrier 2013 Disponible sur Internet le 27 mars 2013 http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2013.02.004