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Laboratoire d’immunologie et immunothérapie Médecine interne, pneumologie et médecine vasculaire 4 Service de rhumatologie, Inserm 1227, CHU de Brest, France ∗ Auteur correspondant. 3
Introduction Le prurit est présent chez la moitié des patients atteints de sclérodermie systémique (SSc) mais sa physiopathologie est inconnue. Dans cette étude, notre objectif était de rechercher un lien entre la présence d’un prurit et les modifications du système immunitaire associées à la SSc, ainsi qu’en fonction du profil autoimmun retrouvé chez les patients. Matériel et méthodes Afin de répondre à cette question, 57 patients répondant aux critères de SSc ont rempli un questionnaire pour évaluer la présence ou non de prurit et ses caractéristiques sémiologiques. De plus, nous avons colligé chez ces patients les données immunologiques relatives à l’inflammation (CRP, VS), à l’immunité humorale (IgG, Ac anti-centromère [ACA] et Ac anti-Scl70), ainsi qu’à l’immunité cellulaire (NFS et souspopulations lymphocytaires). Résultats Un prurit était présent chez 64,9 % (37/57) des patients, parmi lesquels 17/36 (47,2 %) avaient des ACA. L’analyse a été réalisée selon deux modalités. Premièrement, les paramètres immunologiques ont été étudiés en fonction de la présence ou non de prurit chez ces patients : cette étude n’a pas mis en évidence de lien entre la présence d’un prurit et les différents paramètres immunologiques étudiés. Deuxièmement, les facteurs sémiologiques du prurit et son retentissement ont été regardés selon le profil des Ac [ACA+ versus ACA − ]. Sur les 22 paramètres sémiologiques étudiés, nous avons observé (1) pour le groupe ACA+, une durée journalière du prurit plus courte (< 6 h/jour) ; (2) pour le groupe ACA−, un prurit plus intense et localisé sur les zones de sclérose et enfin que (3) le prurit survenait de fac ¸on concomitante à la SSc. Sur les 40 paramètres de retentissement du prurit étudiés et pour les formes diffuses de SSc (ACA − ), il était observé une augmentation des lésions de grattage, des symptômes dépressifs, ainsi qu’une plus grande inquiétude concernant la persistance du prurit. Conclusion Nous n’avons pas mis en évidence d’association entre la présence d’un prurit au cours de la SSc et des facteurs immunologiques inflammatoires, humoraux ou cellulaires. Cependant, l’apparition concomitante des deux processus ainsi que les différentes modalités du prurit selon le profil immunologique suggèrent une composante immunologique dans la physiopathologie du prurit qui reste à préciser. Mots clés Auto-anticorps ; Prurit ; Sclérodermie systémique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.492 P318
Douleur neuropathique chez les patients avec un ulcère de jambe M. Eusen 1 , E. Brenaut 1 , P. Schoenlaub 2 , P. Saliou 3 , L. Misery 1,∗ Service de dermatologie, CHU de Brest 2 Service de dermatologie, HIA de Brest 3 Service d’hygiène, CHU de Brest, France ∗ Auteur correspondant.
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Introduction Les ulcères de jambe sont fréquents et ont un impact majeur sur la qualité de vie, notamment à cause de la douleur qui n’est pas toujours totalement soulagée. Ces douleurs sont attribuées à une ischémie et/ou à une inflammation mais les patients se plaignent souvent de brûlures, ou picotements, suggérant une participation neuropathique. L’objectif de cette étude prospective était d’évaluer la part neuropathique dans les ulcères de jambes. Matériel et méthodes Pendant 6 mois, tous les patients avec un ulcère de jambe d’origine vasculaire (mais pas les escarres) et
JDP 2017 capables de répondre au questionnaire étaient inclus dans l’étude. L’évaluation quantitative de la douleur était faite par l’échelle visuelle analogique (EVA). La douleur neuropathique était recherchée par le questionnaire DN4 (douleur neuropathique 4 : un score supérieur à 4/10 est en faveur d’une douleur neuropathique). Résultats Quatre-vingt un patients ont été inclus, avec un âge moyen de 77,3 ans, dont 49 % étaient des hommes. L’ancienneté de l’ulcère était en moyenne de 5,9 ans. Les principales étiologies étaient : ulcères veineux 54,3 %, angiodermites nécrotiques 13,6 % et ulcères mixtes 11,1 %. Un antécédent de diabète était noté chez 28,4 % des patients. Le score moyen obtenu grâce à l’EVA moyenne était de 3,9 ± 2,7. Quarante-sept patients (58 %) avaient un score DN4 positif. L’analyse comparative des 2 groupes (avec ou sans douleur neuropathique) ne trouvait aucun facteur prédictif de douleur neuropathique (en particulier pas le diabète) et l’étiologie de l’ulcère n’influenc ¸ait pas le score DN4. Discussion Notre étude révèle une grande fréquence des douleurs neuropathiques (58 %) dans les ulcères de jambe. Chez les patients diabétiques, cette fréquence est plus élevée mais de manière non significative. Notre étude souligne la difficulté à traiter la douleur des patients avec un ulcère de jambe car même si les trois quarts recevaient un traitement antalgique, ils n’étaient pas tous suffisamment soulagés, l’EVA moyenne étant de 3,9. Bien que 58 % aient une douleur avec une participation neuropathique, seulement 7 % avaient un traitement spécifique. Conclusion Notre étude suggère que les patients présentant des ulcères de jambe devraient bénéficier de la recherche systématique d’une douleur neuropathique. Le DN4, qui a une sensibilité de 83 % et une spécificité de 90 %, est un outil intéressant facilement utilisable. Des traitements tels que la gabapentine ou la prégabaline pourraient alors être un apport intéressant dans ces douleurs mixtes, qui ont souvent une part neuropathique. Mots clés Douleur ; Neuropathique ; Ulcère de jambe Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.493 P319
Efficacité et tolérance du thalidomide dans le lupus érythémateux cutané : revue systématique et méta-analyse夽 T. Tounsi 1,∗ , C. Francès 1 , E. Cesbron 1 , A. Barbaud 1 , L. Arnaud 2 , F. Chasset 1 1 Service de dermatologie et allergologie, hôpital Tenon, Paris 2 Service de rhumatologie, université de Strasbourg, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le thalidomide a montré d’excellents résultats dans le lupus érythémateux cutané (LEC) en cas d’échec des antipaludéens de synthèse. Néanmoins, la prescription est limitée par la survenue d’effets indésirables potentiellement graves comme les neuropathies périphériques ou les événements thromboemboliques. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature avec méta-analyse, afin de mieux caractériser le profil efficacité/tolérance du thalidomide. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature en recherchant dans MEDLINE, EMBASE et Cochrane database jusqu’à mars 2017. Nous avons inclus les études de ≥ 5 patients évaluant l’efficacité et la tolérance du thalidomide dans le LEC. Le taux de réponse global, en fonction du sous-type de LEC et la prévalence des effets indésirables sévères ont été calculés en utilisant un modèle à effet fixe, ou aléatoire, en fonction de l’absence ou de la présence respectivement d’une hétérogénéité statistique définie par p < 0,10 et I2 > 50 %. Résultats Les équations de recherche ont identifié 1002 références, parmi lesquelles 21 études ont été incluses dans la