Dynamiques du portage oropharyngé de Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus lors d’infections respiratoires hautes

Dynamiques du portage oropharyngé de Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus lors d’infections respiratoires hautes

71e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Besanc¸on, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75 Réfé...

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71e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Besanc¸on, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75

Références [1] Yawn BP, Buchanan GR, Afenyi-Annan AN, et al. Management of sickle cell disease: summary of the 2014 evidence-based report by expert panel members. JAMA 2014;312(10):1033–48. [2] Lionnet F, Arlet J-B, Bartolucci P, Habibi A, Ribeil J-A, Stankovic K, et al. Guidelines for management of adult sickle cell disease. Rev Med Interne 2009;30(Suppl. 3):S162–223 [Fondée par la Société nationale franc¸aise de médecine interne]. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.320 CO090

Intérêt de l’éosinopénie dans le diagnostic de sepsis aux urgences

C.E. Lavoignet , P. Le Borgne ∗ , P. Kauffmann , M. Forato , H. Slimani , P. Bilbault Urgences médico-chirurgicale, 1, avenue Molière, Strasbourg ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : pierrick [email protected] (P. Le Borgne) Introduction Des travaux réalisés en médecine interne [1] notamment décrivent l’intérêt de l’éosinopénie dans le diagnostic des états infectieux. L’objectif de notre travail était d’étudier ce marqueur dans le sepsis aux urgences, seul et en association avec d’autres marqueurs d’inflammation. Patients et méthodes Étude rétrospective, monocentrique portant sur l’ensemble des NFS des patients ayant consulté aux urgences durant une semaine de février 2014. Les éléments de la formule leucocytaire ont été analysés pour étudier l’apport des éosinophiles (PNE) dans le diagnostic de sepsis ainsi que la CRP. Résultats Six cent quatre-vingt-douze patients ont étés inclus. Cent vingt-cinq patients présentaient un état de sepsis (18,1 %). L’analyse d’une courbe ROC a permis de déterminer un seuil à 10/mm3 pour lequel la spécificité pour le sepsis était de 91,0 %. L’association d’une éosinopénie inférieure à 10/mm3 avec une élévation des leucocytes supérieure à 10 500/mm3 montrait une spécificité de 96,7 % en faveur d’un sepsis. L’éosinopénie inférieure à 10/mm3 associée à un taux de CRP supérieur à 40 mg/L montrait une spécificité de 98,4 % pour le diagnostic de sepsis. Conclusion Aux urgences, sur une « simple » NFS, l’éosinopénie profonde inférieure à 10/mm3 apparaît comme étant spécifique d’un sepsis, seule et en association avec la leucocytose ou la CRP. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Gil H, et al. Rev Med Int 2003. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.321 CO091

Adhérences aux recommandations franc¸aises (2008) sur le traitement des cystites aiguës non-compliquées Borgne ∗ ,

P. Le C.E. Lavoignet , P. Kauffmann , P. Bilbault Urgences médico-chirurgicale, 1, avenue Molière, Strasbourg ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : pierrick [email protected] (P. Le Borgne) Introduction Les cystites aiguës simples (CA) sont des infections très fréquentes et font l’objet d’une prescription d’antibiotiques de masse [1]. L’épargne maximale est une nécessité compte tenu des résistances croissantes et des effets collatéraux écologiques inévitablement associés à la prise d’antimicrobiens en particulier lorsqu’ils ne sont pas adaptés. Les recommandations de l’ANSM (2008) préconisent l’utilisation de fosfomycine en 1re ligne et réservent les fluoroquinolones (FQ) et les nitrofuranes en 2e intention. Patients et méthodes Nous présentons ici une étude rétrospective, monocentrique colligeant l’ensemble des patientes ayant consulté

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aux urgences pour CA au cours de l’année 2011. Les hommes et les infections urinaires compliquées étaient exclus de l’étude. Le critère principal d’évaluation est l’adhérence aux recommandations (c.-à-d. le taux brut de prescription de fosfomycine). Les critères secondaires étudient la flore bactérienne et les résistances comparées aux données de la littérature, ainsi que l’efficacité du traitement probabiliste après réception de l’antibiogramme selon l’adhérence ou non aux guidelines. Deux cent seize patientes ont été incluses pour analyse statistiques. Résultats L’âge médian de la population est de 28 ans (IQ : [22–44]). La bandelette urinaire (BU) a été analysée pour la totalité de la population, 77 % des patientes ont bénéficié d’un ECBU et 29 % d’examens biologiques. La fosfomycine représentait 37 % des prescriptions (IC95 % : [30–44 %]), 50 % des patientes ont bénéficié de FQ d’emblée et 8 % d’un traitement non recommandé. L’écologie bactérienne aux urgences a retrouvé des données comparables à la littérature (Escherichia coli 75 %, Entérocoques 9 %), excepté concernant les staphylocoques aureus (20 %). La durée de prescription antibiotique variait de 1 à 5 jours selon l’antibiothérapie utilisée.76 % des antibiogrammes furent obtenus permettant de retrouver 31 % d’uropathogènes résistants aux pénicillines, 3 % de résistance aux FQ, 2 % aux Nitrofuranes et 6 % à la fosfomycine. Au total aucune différence sur la résistance à l’antibiotique prescrit n’était retrouvée (6 % versus 3 %, p = 0,4) selon l’adhérence aux recommandations ou non. Conclusion Notre étude conclut à la faible adhérence des praticiens aux recommandations. La fosfomycine est peu utilisé en 1re ligne (37 %) et il existe une sur-utilisation non justifiée des FQ et des examens complémentaires dans la prise en charge des CA simples aux urgences. Au-delà du surcoût issu des prescriptions anarchiques, il est donc indispensable de suivre les recommandations afin de briser le cercle vicieux des résistances. Une alerte mondiale a été lancée en 2011 par l’OMS afin de sensibiliser tous les acteurs sur le danger des résistances bactériennes. Si nous n’agissons pas maintenant, les conséquences pourraient être catastrophiques dans quelques années. Certains parlent même de « scénario apocalyptique » avec l’émergence de bactéries multi-résistantes dites : « superbugs ». Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Fihn SD. Clinical practice. Acute uncomplicated urinary tract infection in women. N Engl J Med 2003;349(3):259–66. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.322 CO092

Dynamiques du portage oropharyngé de Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus lors d’infections respiratoires hautes V. De Lastours 1,∗ , B. Foxman 2 Médecine Interne, Hôpital Beaujon, Clichy 2 School of public health, University of Michigan, Ann Arbor, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. De Lastours)

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Introduction Les surinfections bactériennes à Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus sont responsables de la majeure partie des décès compliquant les infections respiratoires aiguës (IRA) d’origine virales, dont la grippe. Afin d’examiner les interactions entre pneumocoque et S. aureus, nous avons étudié les dynamiques du portage oropharyngé de ces deux pathogènes lors d’IRA. Patients et méthodes Nous avons recruté de fac¸on prospective des enfants (> 2 ans) et adultes présentant des symptômes d’IRA datant < 7 jours (au moins 2 symptômes parmi : toux, fièvre, rhinorrhée, frissons, céphalées, courbatures et dysphagie) pendant la

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saison grippale 2013–2014. Des prélèvements oropharyngés ont été réalisés au moment de l’IRA. La présence et l’abondance relative de pneumocoque, de S. aureus, des virus grippaux A et B et de 11 autres virus respiratoires a été déterminée par PCR quantitative. Résultats Trois cent trente-huit participants (152 adultes ; âge moyen : 40 ans et 186 enfants ; âge moyen : 8 ans) présentant 519 cas d’IRA ont été inclus. Cent dix-neuf (35 %) étaient porteurs de Sp, 52 (13 %) de Sa et 25 (7 %) portaient les deux bactéries ; un virus respiratoire a été retrouvé chez 255 (75 %) sujets, dont 33 cas de grippe. Parmi les enfants, le portage de pneumocoque était associé à la présence d’un virus grippal (RR = 1,35 ; IC95 % : 0,96–1,91) et au portage de S. aureus (RR = 1,24 ; IC95 % : 0,70–2,20). Pourtant, en présence de S. aureus, le portage de pneumocoque était moins élevé qu’attendu lors d’une infection grippale (observé RR = 1,14 ; IC95 % : 0,4–3,1 ; attendu : RR = 1,6). Indépendamment de leur âge, les porteurs de pneumocoque étaient significativement plus à risque de souffrir d’un nouvel épisode d’IRA que les non-porteurs (OR 2,14 ; IC95 % : 1,1–4,3 ; p = 0,03). Conclusion Lors d’infections grippales, on assiste à une augmentation du portage oropharyngé de pneumocoque. Pourtant, en présence de S. aureus, la prolifération du pneumocoque est moindre, suggérant un antagonisme entre pneumocoque et S. aureus dans l’oropharynx de sujets souffrant IRA. Les porteurs de pneumocoque sont également à risque plus élevé de récurrences d’infections respiratoires aiguës que les non-porteurs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.323 CO093

Évaluation rétrospective de l’intérêt des ponctions lombaires avec mesure de l’index de synthèse intrathécale spécifique (index AI) en cas de suspicion de neuroborréliose chez l’adulte à partir d’une série de 172 patients M. Segundo 1,∗ , A. Drabo 1 , S. Mostoufizadeh 2 , O. Hinschberger 1 , C. Lohmann 3 , E. Cohen 2 , P. Kieffer 1 1 Médecine interne, Centre Hospitalier de Mulhouse, Mulhouse 2 Neurologie, Centre Hospitalier de Mulhouse, Mulhouse 3 Biologie, Centre Hospitalier de Mulhouse, Mulhouse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Segundo) Introduction Ni une sérologie positive dans le LCR, ni une pléiocytose méningée, ne permettent d’affirmer l’existence d’une neuroborréliose. La PCR pour Borrelia sur le LCR est également trop peu sensible pour être utile en pratique quotidienne. La détermination de cet index AI a par conséquent suscité beaucoup d’espoir en termes d’efficacité dans la démarche diagnostique d’une infection du système nerveux central par Borrelia. Patients et méthodes L’analyse du LCR (protéinorachie, cellularité, analyse immunitaire fine, sérologie de Lyme par Elisa et Western blot, mesure de l’index AI) a concerné 172 patients tous suspects de neuroborréliose entre janvier 2008 et décembre 2012 et pris en charge dans deux services d’un même hôpital (médecine interne et neurologie). Cette analyse ne concernait que des patients, à l’exception d’un seul, dont les sérologies de Lyme étaient positives dans le sang par technique Elisa et Western blot, mais dont les symptômes étaient très variés depuis des céphalées ou des cervicalgies inexpliquées, jusqu’à des tableaux neurologiques objectifs comme par exemple une atteinte polynévritique ou une atteinte d’un nerf crânien. Résultats Trente-cinq patients sur les 172 présentaient un index AI positif (supérieur à 2) avec pour 22 d’entre eux également une réaction cellulaire à prédominance lymphocytaire. Tous ces

patients, sauf un, ont été traités par une antibiothérapie efficace sur Borrelia. Douze patients présentaient un index AI douteux (entre 1,5 et 1,9) dont 8 seulement ont été traités. Parmi les 124 patients dont l’index AI était négatif (inférieur à 1,5), 64 ont néanmoins été traités par une antibiothérapie et sur ces derniers, 21 ont été améliorés sur un plan subjectif (effet placebo ?). Discussion La spécificité de l’index AI a été de 92 % dans notre travail, comparable aux chiffres de la littérature, alors que la sensibilité n’a été que de 46,8 % probablement du fait d’inclusions cliniques très larges. Le choix de l’utilisation ou non d’un antibiotique (ceftriaxone dans 93,4 % des cas) a été laissé à l’initiative du praticien qui était en charge du patient. Le taux très élevé et probablement excessif de patients traités malgré un index AI négatif est lié à une proportion importante de malades n’ayant jamais bénéficié d’une antibiothérapie spécifique auparavant. Conclusion Un index AI positif ou douteux doit selon les auteurs conduire à une antibiothérapie ciblée (doxycycline ou ceftriaxone) car correspond le plus souvent à une infection du système nerveux central par Borrelia. Un index AI négatif rend le diagnostic de neuroborréliose très improbable, sans pour autant interdire l’utilisation d’une antibiothérapie surtout pour les patients n’ayant jamais été traités auparavant. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.324 CO094

Évolution à 2 ans de 415 patients VIH naïfs dépistés pour la tuberculose latente par IGRA : suivi à long terme de l’étude IGRAVIH. NCT00805272 A. Bourgarit-Durand 1,∗ , G. Carcelain 2 , P. Miaihles 3 , L. Slama 4 , A. Rami 5 , Y. Yazdanpanah 6 , O. Lortholary 7 , IGRAVIH study group 1 Médecine interne, Hôpital Jean-Verdier, Bondy 2 Immunologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 3 Maladies infectieuses, CHU de Lyon, Lyon 4 Maladies infectieuses, Hôpital Tenon, Paris 5 Médecine interne, Hôpital Lariboisière, Paris 6 Maladies infectieuses, Hôpital Bichat, Paris 7 Maladies infectieuses, hôpital Necker, 149, rue de Sèvres, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Bourgarit-Durand) Introduction L’intérêt du dépistage et du traitement de la tuberculose latente (TBL) au cours de l’infection par le VIH dans les pays de faible prévalence et à l’ère du HAART est discuté. Nous présentons les résultats du suivi à 2 ans des patients de l’étude IGRAVIH étudiant les tests IGRA et l’IDR chez les patients VIH sans ARV. Patients et méthodes Suivi à 2 ans des patients inclus dans l’étude IGRAVIH (patients infectés par le VIH1, naïfs et sans tuberculose maladie testés par IDR et T-Spot-TB® et QFT-TB-G-IT® [IGRA]). Recueil déclaratif auprès des cliniciens des dernières nouvelles : état immuno-virologique, mise sous ARV, survenue d’une tuberculose maladie, traitement d’une tuberculose latente. Résultats Sur les 415 patients inclus dans IGRAVIH, ayant eu les 3 tests, 58 (14 %) ont été perdus de vue après une médiane de 272 jours. Pour les 357 autres un suivi médian de 1483 jours était disponible : 316 (89 %) étaient sous HAART après un temps médian de 314 jours après l’inclusion, avec des CD4 à 655(SD 259) et 285 (79 %) avaient CV < 40 copies/mL. Parmi eux, 46 (13 %) avaient un IGRA positif : 14 patients ont rec¸u un traitement préventif de LTBI (3 pendant le suivi), tous sauf 5 ont été mis sous ARV, aucune nouvelle TB active n’a été diagnostiquée. Conclusion Chez les patients VIH sans ARV, la positivité d’un test IGRA doit faire rechercher une tuberculose active.