MEDMAL_JNI.book Page 145 Lundi, 5. mai 2008 1:26 13
Médecine et maladies infectieuses 38 (2008) S145–S147
Endocardites E-01
Facteurs de risque et devenir des patients présentant une infection sur stimulateur ou défibrillateur cardiaque
F. Sauer, L. Jesel, P. Bareiss, M. Chauvin, Y. Hansmann CHU de Strasbourg, Service de cardiologie, 67091 Strasbourg, France.
E-03
Effets secondaires des antibiotiques au cours des endocardites
E. Denes, P. Pinet, S. Ducroix-Roubertou, H. Durox, C. Genet, JP. Rogez, P. Weinbreck
Objectifs – À partir d’une large cohorte de patients infectés comparée à des témoins appariés, nous avons cherché à déterminer l’incidence des complications infectieuses (locales ou endocardites) ainsi que les facteurs de risque d’infection sur stimulateur ou défibrillateur cardiaques (ISDC). Introduction – L’incidence des ISDC variait de 0,5 à 5 %. Si certains facteurs favorisants (terrain débilité, sonde de stimulation préopératoire, nombre de procédures) étaient bien connus, d’autres restaient à préciser tels l’anticoagulation ou le bénéfice d’une antibioprophylaxie. À ce jour, la définition et par conséquent la prise en charge optimale des ISDC n’était toujours pas consensuelles. Méthodes et patients – Les données démographiques et cliniques de patients présentant une ISDC entre 2004 et 2007 ont été recueillies rétrospectivement. Les cas infectés ont été comparés à des témoins appariés. Résultats – 34 patients (âge moyen de 67,5 ans) remplissaient les critères d’inclusion d’ISDC. Les manifestations cliniques les plus fréquentes étaient des inflammations en regard de la loge du boîtier (26 cas). Les examens cliniques et paracliniques ont mis en évidence 15 cas d’endocardite. Les germes les plus fréquemment retrouvés étaient les Staphylococcus epidermidis (66 %) et aureus (25 %). Les ISDC sont favorisées par une anticoagulation excessive mais prévenues par une antibioprophylaxie (p < 0,05). Le pronostic des ISDC dépendait avant tout de l’ablation précoce du matériel associé à un traitement antimicrobien adapté. Conclusion – Cette étude met en évidence des facteurs de risque d’ISDC et permet de confirmer l’utilité d’une antibioprophylaxie. Une meilleure définition des critères d’ISDC et de leurs facteurs favorisants devrait permettre d’améliorer la prise en charge des patients.
CHU Dupuytren, Service de Maladies Infectieuses, 87000 Limoges, France.
E-02
E-04
Morbi-mortalité précoce des infections de prothèse vasculaire (IPV) : à propos de 62 cas
L. Legout, A. Pasquier, A. Mebeck, B. Sarraz-Bournet, M. Koussa, L. Dubreuil, Y. Yazdanpanah, et al. Hôpital Dron, Service Régional Universitaire des Maladies Infectieuses et du Voyageur, 59208 Tourcoing, France.
Objectif de l’étude – Analyse de la morbi-mortalité précoce en cas d’IPV dans 2 centres. Méthodes – L’IPV était définie par une collection péri-prothétique au TDM et une bactériologie positive. Résultats – 60 pts (56 H, 6 F) d’âge moyen 67 ± 11ans présentant 62 IPV ont été inclus. Les co-morbidités étaient l’HTA (79 %), une cardiopathie ischémique (57 %), l’obésité (56 %), l’insuffisance rénale chronique (37 %), le diabète (34 %), l’immunodépression (8 %), la dénutrition (6,3 %). L’IPV était aortique (n = 27), infra-inguinale (n = 35). Un quart des IPV avaient eu un geste de désobstruction. Les prélèvements (intra-opératoires-hémocultures) ont isolé MSSA (n = 13), SARM (n = 6), SCN (n = 10), Streptococcus sp. (n = 3), Enterococcus sp. (n = 3), enterobactéries (n = 24), Pseudomonas sp. (n = 5), anaérobies (n = 4), Candida sp. (n = 2). Un quart avait une infection polymicrobienne et 2/3 une IPV précoce. Les cocci à gram positif prédominaient dans les IPV infra-inguinales. Le traitement a consisté en une autogreffe (n = 10), allogreffe (n = 7), remplacement prothétique (n = 10), un drainage (n = 23), une ablation définitive (n = 2). Dix pts ont été traités médicalement. Le taux de complications était plus élevé en cas d’IPV aortique avec un taux de choc septique significativement plus élevé de même que le recours à la ventilation et à la dialyse. La mortalité globale était de 11,3 % à 3 mois (pas de différence significative). Conclusion – Les IPV nécessitent une prise en charge multidisciplinaire entraînée du fait de la morbi-mortalité précoce importante. Le type de pontage ne permet pas de cibler l’antibiothérapie.
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L’iatrogénie de l’antibiothérapie des endocardites (EI) n’a jamais été évaluée. Matériel et méthodes – Étude rétrospective des EI en Maladies Infectieuses au CHU de Limoges du 01/01/2001 au 31/12/2007. Critères d’inclusion : 1) EI certaine ou possible selon les critères de Duke modifiés, 2) hospitalisation de plus de 7 jours. Résultats – Soixante-treize patients. Le sex ratio était de 3 hommes pour 1 femme, l’âge moyen de 65 ans. 19 % était diabétiques. L’EI était certaine dans 58 cas. 22 % des patients sont décédés. Les atteintes étaient aortique (51 %), mitrale (41 %), tricuspide (7 %), ou sur pacemaker (7 %). Les antibiotiques les plus utilisés étaient gentamicine (67 %), amoxicilline (52 %), rifampicine (34 %), vancomycine (26 %), oxacilline (23 %). La dose moyenne de gentamicine était 2,9 mg/kg/j (1,7-5,1) et la durée moyenne 10,4 jours (1-21). On retrouvait 36 effets secondaires chez 29 patients (39,7 %). On notait 23 insuffisances rénales aigues (IRA) et 13 autres effets secondaires : allergie (vancomycine : 3, oxacilline : 1, amoxicilline : 1, rifampicine : 1) ; troubles neurologiques (ofloxacine : 3) ; nausées (rifampicine : 2) ; toxicité hépatique (rifampicine : 2). La survenue ou l’aggravation d’une insuffisance rénale était significativement liée à l’utilisation du furosémide (p = 0,03), à une clairance déjà altérée (p = 0,03), à la présence d’un diabète (p = 0,04). L’utilisation de gentamicine, quelle que soit la dose ou la durée ou de la vancomycine n’était pas associée à la survenue d’une IRA. Parmi les 10 patients chez qui il existait un suivi de la fonction rénale, 8 (80 %) avaient récupéré leur fonction de base. Conclusion – La morbidité liée aux traitements des EI est importante. L’IRA, fréquente au cours des EI, est multifactorielle et non exclusivement liée aux antibiotiques.
Pourquoi les endocardites infectieuses à Staphylococcus aureus (EISA) sur valves natives sont-elles moins opérées que les autres ?
J. Leroy, C. Chirouze, F. Alla, C. Selton-Suty, T. Doco-Lecompte, I. Patry, B. Hoen CHU Besançon, Hôpital Saint-Jacques, SMIT, 25000 Besançon, France.
Introduction – La mortalité des EISA est beaucoup plus élevée que celle des autres EI. La chirurgie valvulaire précoce (CVP), qui participe à l’amélioration du pronostic de l’EI, y est réalisée moins fréquemment. L’objectif de cette étude est d’essayer d’expliquer ce paradoxe. Méthodes – De l’International Collaboration on Endocarditis - Prospective Cohort Study qui comporte 32 84 cas d’EI, ont été extraits 1 500 EI certaines, sur valve native, du cœur gauche, chez des non-toxicomanes (392 EI à SA et 1108 EI à autre germe [EI non-SA] ). Les 2 groupes ont été comparés selon les méthodes habituelles et des analyses de survie ajustées sur la mortalité hospitalière ont été réalisées. Résultats – Les EISA survenaient plus fréquemment chez des sujets plus âgés (p = 0,01). Elles étaient moins souvent communautaires (p < 10–4), plus fréquemment hospitalisées dans le mois des premiers symptômes (p < 10–4) et associées à des comorbidités (p < 10–4). Deux complications étaient plus fréquentes, les AVC (p = 0,0009) et les embolies (p = 0,008). En revanche, la fréquence de l’insuffisance cardiaque et des abcès intracardiaques était la même dans les 2 groupes. La fréquence de la CVP et la mortalité à 60 jours étaient respectivement moins élevée (34,2 % vs 50,1 %, p < 10–4) et plus élevée (26,5 % vs 11,9 %, p < 10–4). En analyse multivariée : 1) la probabilité de CVP était significativement plus faible pour les EISA (HR 0,61, IC95 0,50-0,74, p < 0,0001) ; 2) la probabilité de décès hospitalier était significativement plus élevée (HR 2,22, IC95 1,71-2,87, p < 0,0001). Conclusion – Ceci confirme que les EISA sont associées à des taux plus élevés de comorbidité et de mortalité et à un taux plus faible de CVP.