Échecs thérapeutiques de la leishmaniose cutanée (LC) par glucantime par voie générale : émergence d’une résistance : à propos de 5 observations

Échecs thérapeutiques de la leishmaniose cutanée (LC) par glucantime par voie générale : émergence d’une résistance : à propos de 5 observations

Posters levé était mise en évidence une mutation homozygote Q295* du gène CARD9. Discussion Nous avons retenu le diagnostic de MD du fait de lésions d...

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Posters levé était mise en évidence une mutation homozygote Q295* du gène CARD9. Discussion Nous avons retenu le diagnostic de MD du fait de lésions dermatophytiques profuses cutanées et possiblement ganglionnaires et la mise en évidence de mutations du gène CARD9. CARD9 est une protéine de la voie de signalisation des récepteurs de type leptine-C, dont le déficit fonctionnel entraîne une baisse de production d’IL6, IL17 et de TNF-alpha à l’origine d’une altération des défenses contre les pathogènes fongiques. La MD est une affection rare qui se caractérise par l’invasion du derme et de l’hypoderme par des dermatophytes, pouvant s’associer à une atteinte ganglionnaire, digestive, cérébrale ou osseuse et potentiellement létale. Cette observation est singulière car les cas jusqu’ici décrits de MD liée à un déficit en CARD9 étaient majoritairement d’Afrique du Nord, issus de familles consanguines, et tous immunocompétents par ailleurs. Notre observation chez un patient immunodéprimé laisse supposer que la recherche de mutations de CARD9 est souhaitable devant toute dermatophytose profonde résistante au traitement, malgré la présence de facteurs étiologiques plus évidents tels qu’une immunosuppression thérapeutique. La résistance au traitement antifongique est habituelle dans les différents cas de MD de la littérature à l’exception d’un cas publié de rémission locale sous pozaconazole. Conclusion Notre patient semble être le premier cas décrit de patient immunodéprimé présentant une MD à Trichophyton rubrum liée à une mutation homozygote de CARD 9. Il semble donc nécessaire devant une dermatophytose profonde résistante aux traitements anti-fongiques de rechercher une mutation de CARD9 même en présence de facteurs favorisants plus évidents. Mots clés CARD9 ; Immunodépression ; Maladie dermatophytique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.531 P257

Leishmaniose cutanée multilésionnelle en Guyane franc ¸aise : étude comparative夽 A. Darmon 1,3 , N. Leduc 2 , S. Delaigue 1 , M. Ginouves 3 , J. Bonini 1 , J. Dufour 1 , G. Prevot 3 , D. Sainte-Marie 1 , S. Labbé 2 , R. Boukari 4 , M. Nacher 5 , M. Demar 3,6 , P. Couppié 7,∗ 1 Dermatologie 2 Anatomo-pathologie, centre hospitalier de Cayenne 3 Équipe EPaT, université de Guyane 4 Laboratoire polyvalent, centre hospitalier ouest guyanais, St-Laurent-du-Maroni 5 CIC-EC Antilles-Guyane 6 Laboratoire de parasitologie, CNRa Leishmaniose, centre hospitalier de Cayenne 7 Dermatologie, CNRa Leishmaniose, Centre hospitalier de Cayenne, Cayenne, Guyane franc¸aise ∗ Auteur correspondant. Introduction Un certain nombre de patients contractant une leishmaniose cutanée présentent un nombre élevé de lésions. Différentes formes cliniques sont multilésionnelles : la leishmaniose cutanée disséminée, entité décrite pour la première fois au Brésil en 1994, se définissant par plus de dix lésions polymorphes dans plusieurs zones du corps distinctes, et faisant suite à une ou plusieurs lésions ulcérées, la leishmaniose associée au VIH, la leishmaniose cutanée diffuse et la leishmaniose post-Kala-Azar. Cette étude est réalisée pour caractériser les leishmanioses cutanées multilésionelles en Guyane.

S341 Matériel et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique, réalisée à partir de la base de données des patients suivis en dermatologie au centre hospitalier de Cayenne. Les données démographiques, cliniques, biologiques, immunologiques et thérapeutiques étaient analysées pour le groupe avec plus de 10 lésions sur au moins deux parties du corps distinctes (leishmaniose cutanée multilésionnelles-LML) puis comparées avec le groupe avec moins de 10 lésions (leishmaniose cutanée pauci-lésionnellesLPL). Résultats De 2006 à 2015, on dénombrait 479 cas de leishmaniose cutanée dont 20 cas de LML (4 %). Les caractéristiques des LML étaient : moyenne d’âge 35 ans ; sex-ratio H/F 4,3 ; origine brésilienne 9/20 ; VIH+ 5/20 ; nombre de lésions médian : 17,5 [10—600] ; présence de lésions ulcérées 18/20 et de lésions non ulcérées 15/20 ; présence de lymphangite 8/20 ou d’adénopathies 5/20 ; identification d’espèce par PCR : L. guyanensis 16/20 et L. braziliensis : 2/20. Le traitement le plus utilisé en première intention était la pentamidine 17/20 ; 11/20 guérissaient après une cure. La comparaison LML et LPL en analyse univariée mettait en évidence des patients plus âgés, (40,4 vs. 34,8 ans) (p = 0,017) ; plus souvent VIH+ (25 % vs. 2,5 %) (p < 0,0001) ; avec lésions muqueuses plus fréquentes (15 % vs. 1,5 %) (p < 0,001) et guérissant moins bien après une première ligne thérapeutique (52 % vs. 75 %) (p = 0,023). En analyse multivariée, seule l’infection VIH était statistiquement significativement associée à la LML (p = 0,035). Discussion En Guyane, les LML peuvent être dues aussi bien à L. guyanensis qu’à L. braziliensis. En cas de LML, les atteintes muqueuses et les lésions non ulcérées sont plus fréquentes. Cependant après élimination des facteurs de confusion, c’est principalement l’infection par le VIH qui apparaît comme le facteur de risque principal. En termes de classement, la majorité des cas de LML relevaient du groupe leishmaniose cutanée disséminée telle que décrits par les auteurs brésiliens (75 %) et le reste relevait de l’association au VIH (25 %). Il n’y avait pas de leishmaniose cutanée diffuse ni de leishmaniose post-Kala-Azar. Conclusion En Guyane, devant une leishmaniose cutanée comportant plus de 10 lésions, il faut savoir rechercher une infection par le VIH. Mots clés Leishmaniose cutanée multilésionnelle ; Leishmania guyanensis ; Leishmania braziliensis ; VIH Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.532 P258

Échecs thérapeutiques de la leishmaniose cutanée (LC) par glucantime par voie générale : émergence d’une résistance : à propos de 5 observations夽 I. Ben Lagha 1,∗ , S. Mokni 1 , A. Yaakoub 2 , A. Aounallah 1 , W. Saïdi 1 , L. Boussofara 1 , C. Belajouza 1 , M. Denguezli 1 , N. Guariani 1 , R. Nouira 1 1 Dermatologie 2 Parasitologie, hôpital Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction Dans notre pratique courante, des données récentes suggèrent une augmentation du nombre de patients tunisiens atteints de leishmaniose cutanée (LC) résistant au méglumine d’antimoniate (Glucantime® ), toujours le médicament de première intention en Tunisie. Matériel et méthodes Étude rétrospective sur 5 mois (janvier 2016 à mai 2016) colligeant les cas de LC résistant au traite-

S342 ment bien conduit par Glucantime® par voie générale. Les critères d’inclusion étaient des patients hospitalisés pour LC, suspectée cliniquement et confirmée par un examen parasitologique positif, ayant rec ¸u une cure complète bien conduite de Glucantime® par voie générale, avec un contrôle parasitologique toujours positif. Résultats Sur les 23 cas de LC hospitalisés pendant la période d’étude, nous avons retenu 5 cas de LC résistantes au Glucantime® , soit 22 %. Il s’agissait de 5 patients âgés de 13 à 58 ans (âge moyen : 41 ans), dont 1 homme et 4 femmes. Les lésions étaient uniques chez 3 patients et multiples dans 2 cas. Elles siégeaient aux jambes dans 3 cas et au visage dans 2 cas. Il s’agissait d’une LC à L. major dans les 5 cas. Un patient avait rec ¸u des injections intralésionnelles avant la cure par voie générale. La durée du traitement par voie générale était de 13 à 16 jours. Tous les patients ont rec ¸u 60 mg/kg/jour. Il n’y avait aucune réponse clinique après la cure et les parasites étaient toujours isolés au prélèvement parasitologique de contrôle. Deux patients ont rec ¸u une deuxième cure toujours sans cicatrisation après 1 et 2 mois et 3 ont rec ¸u du métronidazole avec cicatrisation dans 2 cas. Discussion En 2016, nous avons remarqué la fréquence des patients atteints de LC dont les lésions ne cicatrisaient pas sous Glucantime® . Une étude iranienne in vitro a prouvé la prévalence actuelle de la résistance des leishmanies (L. major et L. tropica) au Glucantime® . Dans une étude indienne, les taux de résistance primaire ou secondaire des leishmanies à l’antimoine, initialement inférieurs à 10 %, atteignent actuellement 60 %. Notre étude montre une émergence de cas de LC résistante ne répondant pas au traitement par Glucantime® bien conduit. Des leishmanies résistantes au Glucantime® peuvent contribuer à cet échec thérapeutique. Conclusion La survenue d’un échec thérapeutique chez les patients atteints de LC doit faire suspecter des leishmanies résistantes au Glucantime® . Nous avons remarqué dans notre pratique l’augmentation de ces cas. Une étude in vivo pourrait confirmer ces constatations. Cela doit conduire à trouver de nouvelles thérapeutiques efficaces, bien tolérées et peu coûteuses. Mots clés Méglumine antimoniate ; Leishmaniose cutanée ; Leishmania major ; Tunisie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.533 P259

Toxicité de l’antimoine de méglumine (Glucantime® ) dans le traitement systémique des leishmanioses cutanées : étude de 100 observations夽 A. Gharbi 1,∗ , M. Chebbi 1 , F. Rabhi 1 , D. El Euch 1 , N. Doss 2 , M. Mokni 1 1 Service de dermatologie, hôpital la Rabta 2 Service de dermatologie, hôpital militaire, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction La leishmaniose cutanée (LC) est une affection fréquente en Tunisie, sévissant sur le mode endémo-épidémique. Le traitement des LC est dominé par les dérivés stibiés, dont l’antimoniate de méglumine (AM) ou Glucantime® . Cette molécule peut être responsable d’effets indésirables parfois graves. Le but de notre travail est de préciser les différents effets indésirables de l’AM administré par voie intramusculaire (IM) rencontrés au cours du traitement de la LC. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective bicentrique sur une période de 23 ans allant de 1990 à 2013 portant sur

JDP 2016 100 cas colligés à partir des dossiers des patients des services de dermatologie de l’hôpital la Rabta et de l’hôpital militaire de Tunis. Résultats Un total de 100 patients étaient hospitalisés pour LC et traités par AM par voie IM. Le délai de survenue des EI variait de 2 à 16 jours avec une médiane de 9 jours. Les effets secondaires, leur fréquence et leur délai de survenue sont résumés dans le Tableau 1. L’âge moyen des patients ayant présenté des EI était de 42 (± 2,4) ans, celui des patients n’ayant pas développé d’EI de 36 (± 2,8) ans ; cette différence n’est pas statistiquement significative. Les EI ne différaient pas significativement entre les deux sexes. Leur fréquence était de 77,5 % chez les sujets de sexe féminin et de 65 % chez ceux de sexe masculin. Nous n’avons pas mis en évidence d’association statistiquement significative entre le diabète et la survenue d’EI. Dans les 2 études uni et multivariée, nous avons mis en évidence que le risque d’EI était associé d’une fac ¸on significative au type de la lésion, avec une survenue plus fréquente chez les patients ayant des plaques (taille supérieure à 4 cm) que chez ceux présentant des papulo-nodules, et un risque multiplié par 3 pour les patients âgés de plus de 50 ans. Discussion Les EI de l’AM sont fréquents. L’élévation du taux d’amylasémie reste le plus fréquent dans notre série. La survenue des EI est plus fréquente chez les patients âgés de plus de 50 ans et chez les patients présentant des lésions de grande taille. L’utilisation de l’AM doit être limitée et prudente chez ces groupes à risque. Mots clés Glucantime® ; Leishmaniose cutanée Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.534 P260

Cas de leishmanioses cutanées à L. lainsoni en Guyane franc ¸aise, de 2003 à 2013夽 A. Aoun-Coussieu 1,∗ , M. Nacher 2 , J. Dufour 1 , M. Demar 3 , P. Couppié 1 1 Dermatologie 2 Santé publique 3 Parasitologie, centre hospitalier de Cayenne ∗ Auteur correspondant. Introduction La leishmaniose peut être cutanée ou viscérale. En Guyane franc ¸aise (GF), seules des leishmanioses cutanées sont répertoriées, dues surtout à L. guyanensis (87,1 %) et L. braziliensis (8,8 %). La prévalence des leishmanioses à L. lainsoni n’y est estimée qu’à 1 % en 2013, alors qu’elles sont plus souvent décrites au Brésil. L’objectif de notre étude était de rapporter tous les cas de leishmaniose à L. lainsoni en GF de 2003 à 2013 et d’en analyser les caractéristiques clinico-biologiques et socio-démographiques. Matériel et méthodes Tous les cas dont la polymerase chain reaction (PCR) était positive à L. lainsoni en GF ont été inclus rétrospectivement de 2003 à 2013, à partir des bases de données des services de parasitologie et de dermatologie du CEntre hospitalier de Cayenne. Les données clinico-biologiques, sociodémographiques et thérapeutiques ont été colligées sur fiches informatiques. Observation Tous les prélèvements (biopsies et frottis cutanés) ont été centralisés dans le laboratoire de parasitologie. Les techniques d’identification des espèces reposaient sur des PCR et restriction fragment lenght polymorphism (RFLP), par les méthodes habituelles. Résultats De 2003 à 2013, 960 patients ont eu une identification d’espèces : 84 % L. guyanensis, 7,4 % L. braziliensis, 2,5 % L. amazonensis, 1 % L. lainsoni et 0,01 % L. naiffi. Dix patients