Ecrivez vos livres en Anglais ou payez-vous un traducteur

Ecrivez vos livres en Anglais ou payez-vous un traducteur

LETTRE A LA REDACTION © Masson, Paris. Ann. Fr. Anesth. R6anim., 5: 85-86, 1986.1 Ecrivez vos livres en Anglais ou payez-vous un traducteur Les A F...

145KB Sizes 0 Downloads 63 Views

LETTRE A LA REDACTION

© Masson, Paris. Ann. Fr. Anesth. R6anim., 5: 85-86, 1986.1

Ecrivez vos livres en Anglais ou payez-vous un traducteur

Les A F A R ont d6cid6 de publier cet 6change de correspondance entre le Pr Gauthier-Lafaye et le Dr Lowenstein. Ce dernier appartient au Comit6 de r6daction d'Anesthesiology, qui lui a donn6 mission de couvrir la critique des livres. V o i c i les lettres qui ont suivi l ' e n v o i d ' u n o u v r a g e de notre coll6gue ~ la revue am6ricaine.

En tant qu'ancien Pr6sident de la Soci6t6 Fran~aise d'Anesth6siologie, je suis particuli~rement sensible h cette d6cision, d'autant que les Annales Fran~aises d'Anesthdsie et de Rdanimation. journal officiel de cette Soci6t6, ont toujours publi6 (de m6me que d'autres revues europ6ennes de la sp6cialit6) les analyses de livres 6trangers (y compris am6ricains).

Boston, 23 aoCtt 1985

Je tiens h vous signaler que ce journal a une circulation importante : il y a approximativement 5 000 anesth6siologistes franqais abonn6s ~ ce journal et quelque 800 abonn6s francophones de diverses nationalit6s.

Cher Professeur Gautbier-Lafaye, A la suite de ma lettre du 25 mars 1985, j'ai inscrit h l'ordre du jour de la r6union du Comit6 de Lecture, en mars 85, la question des livres 6crits en un autre langage que l'anglais. Ce point a 6t6 chaudement d6battu et a entrain6 un vote. Malheureusement la d6cision retenue a 6t6 de ne publier que des commentaires sur les livres 6crits en anglais. J'ai re~u du Docteur Hal6vy une tr6s flatteuse analyse de votre livre. Vous avez sans aucun doute 6crit un merveilleux ouvrage. Je suis d6so16, cependant, de ne pouvoir en publier l'analyse. J'esp~re cependant que votre livre sera un succ6s. Merci de votre compr6hension_ Sinc~rement. Edward LOWENSTEIN, MD Editor for Book Reviews Department of Anesthesia Massachusetts General Hospital Boston, MA 02114, USA

Strasbourg, le 17 septembre 1985 Chef Docteur Lowenstein, Je vous 6cris en r6ponse h votre lettre du 23 aoOt 1985. I1 est tr~s difficile pour un non-amfricain de comprendre les raisons qui ont pouss6 votre Comit6 d'Edition h voter contre la publication des analyses des ouvrages 6crits dans une langue autre que l'anglais. I1 est possible de s'interroger sur les raisons, qui pourraient &re l'expression : d'une forme quelconque d'isolationnisme linguistique; d'un dfdain pour tout ce qui est non anglo-saxon-am6ricain; ou peut-~tre d'une crainte injustifi6e de la comp6tition. -

-

-

-

-

-

Quelles clue soient les raisons invoqu6es, il me semble que les membres du Comit6 d'Edition n'ont pas consld6r6 les implications d'une telle d6cision.

De ce fait, je consid~re que je n'ai d'autre choix que de demander aux Annales Frangaises d'Anesthdsie et de Rdanimation, organe officiel des anesth6siologistes fran~ais, de publier votre lettre, ainsi que ma r6ponse.

Je pense que les anesth6siologiques francophones doivent &re inform6s de la d6cision de votre Editorial Board, d6cision qui est absolument discriminatoire. Sinc~rement ?a vous. Professeur Pierre GAUTHIER-LAFAYE Ancien Pr6sident de la Soci6t6 Fran~aise d'Anesth6sie et de R6animation Chef de Service du D6partement d'Anesth6sie-R6animation, Universit6 Louis-Pasteur de Strasbourg, F 67091 Strasbourg C6dex

Nous respectons g r a n d e m e n t la r e v u e Anesthesiology. C o m m e nous la pla~ons au plus haut niveau scientifique, sa d6cision de ne c o m m e n t e r aucun livre 6crit en une autre langue que l'anglais nous touche. P. GauthierLafaye, auteur d ' u n e x c e l l e n t pr6cis d'anesth6sie locor6gionale, proteste contre cette e x c l u s i o n et veut que cela se sache. Les A F A R estiment que l'attitude de notre conseeur am6ricaine est discutable. Anesthesiology o u v r e l a r g e m e n t ses colonnes aux auteurs 6trangers, dont nos compatriotes. On ne saurait taxer cette revue d ' o s t r a c i s m e . Tout au plus peut-on d6plorer sa tendance au repli linguistique. Nous pensons q u ' i l s ' f c r i t des choses int6ressantes dans notre discipline en d'autres langues que l'anglais. 11 y a de solides textes d'anesth6sie-r6animation en allemand, en espagnol, en italien, en franqais, par exemple. Pourquoi ne pas vouloir les signaler et en donner aux lecteurs un c o m p t e rendu critique ? Les livres de Pauchet et Labat, si s o u v e n t cit6s Outre-Atlantique,

86

LE-I-FRE ,~, LA RI~DACTION

dans le champ de l'anesth6sie loco-r6gionale, auraientils dfi rester ignor6s ?

Anesthesiology est probablement lue par plusieurs dizaines de milliers d'anesth6sistes; parmi eux, des francophones occasionnels. I1 serait dommage de ne pas leur apprendre la partition d'un bon livre 6crit dans une langue qu'ils comprennent. La latin a v6hicul6 la communication scientifique dans le monde occidental pendant pr6s de vingt si6cles. L'anglais prend la rel6ve.

C'est un fait incontournable. Ce n'est pas une raison pour ignorer les autres sources d'informations. Dans leurs profondes biblioth6ques, les latinistes du MoyenAge lisaient les Grecs et les Arabes. Souhaitons que les ~ clercs >> anglo-saxons adoptent une attitude aussi ouverte. Les AFAR s'engagent ?i commenter t o u s l e s bons ouvrages qui lui seront soumis, m6me s'ils sont 6dit6s en un langage diff6rent du franqais.

Magnesium depletion as a cause of refractory potassium depletion. - - R. Whang, E.B. Flink, T . Dyckener, P.O, Wester, J.K. Aikawa, M.P. Ryan, Arch. Intern. Med., 145: 1686-1689, 1985. Depuis I'article de r~f~rence de Shils (Medicine, 48: 61-85, 1969), on sait qu'une d6pletion magnesienne peut s'exprimer par une hypokaliemie et une hypocalcemie ne reagissant pas a I'apport de magnesium. Dans la litt~rature anglosaxonne, 73 cas d'hypokaliemie refractaire par depl~tion magnesienne ont ete recensees, dont 46 % des cas dans le cadre d'une complication d'un traitement diur~tique. Sur les quatre observations rapportees ici, deux rentrent dans ce schema que I'on peut considerer comme classique. Les deux autres sont plus curieuses car la magn~s~mie et la kaliemie etaient subnormales, mais I'etude du K + musculaire a partir d'une biopsie a montre une diminution de sa concentration, la repletion ne s'observant qu'apres I'apport de magnesium. Ce

domaine est evidemment d'investigation plus difficile mais tres int~ressant sur un plan fondamental. C'est insister encore une fois sur I'inter6t de I'etude de la magnesemie en g~neral et, dans le cadre de la surveillance electrolytique, des traitements diuretiques au cours de I'insuffisance cardiaque. L'apport de K+ et Mg ÷+ est important d'autant plus que les malades sont sous traitement digitalique, car il diminue I'incidence des extrasystoles ventriculaires. Cette etude est a rapprocher des discussions sur les hypokali~mies et leur incidence chez les insuffisants cardiaques. V. BANSSILLON.

Magnesium toxicity as a cause of hypotension and hypoventilation. Occurrence in patients with normal renal function. - - C.A. Fassler, M. Rodriguez, D.B. Badesch, W.J. Stone, J.J. Marini. Arch. Intern. Med., 145: 1604-1606, 1985. Cet article illustre le risque d'intoxication magn~sienne grave en dehors du contexte d'insuffisance r6nale. Une intoxication magnesienne peut en effet se rencontrer I'occasion d'utilisation d'agents therapeutiques riches en magnesium quelle que soit leur voie d'utilisation : ici au cours d'un cas d'irrigation uret~rale avec I'hemiacridine

pour dissoudre des calculs, et apres intoxication volontaire par du citrate de magnesium. C'est I'occasion de rappeler que presque t o u s l e s antiacides (Maalox, Gaviscon) sont riches en magnesium. V. BANSSlLLON.

Metabolic alkalosis due to plasmapheresis. - - R.G. Pearl, M.H. Rosenthal. Am. J. Med., 79: 391-393, 1985. Une alcalose metabolique aetO observee chez deux patients ayant subi une plasmaph~rese sous plasma frais congele (donc prepare a partir de sang frais citrate) et dont la decoagulation s'est faite par une solution citrat~e. L'insuffisance renale associee explique I'impossibilite d'~liminer le bicarbonate forme a partir du citrate. L'utilisation d'albumine & la place du plasma frais a

permis de faire regresser I'alcalose metabolique. Les auteurs proposent si necessaire le passage a I'h~parine. La surveillance de I'~quilibre acidobasique para~t un element important au cours des plasmaphereses_ V. BANSSILLON.