Communications orales Introduction.— L’hyperhidrose est une production excessive de sueur, qui peut altérer la qualité de vie. Les traitements locaux de première intention pour l’hyperhidrose primaire axillaire et palmaire sont les antisudoraux à base de sels d’aluminium et la ionophorèse, qui avèrent souvent insuffisamment efficaces. L’injection intradermique de toxine botulique est utilisée en deuxième intention avec une efficacité démontrée. La durée d’efficacité est variable, de 2 à 24 mois, mais l’évolution de cette durée en fonction de la répétition des injections n’est pas connue. Notre étude rétrospective avait pour but d’évaluer l’évolution de la durée d’efficacité des injections de toxines botuliques dans l’hyperhidrose axillaire et palmaire au fil des injections. Matériel et méthodes.— Les patients étaient traités par une première séance d’injection de toxine botulique A (Dysport® ), à la dose de 125 unités par aisselle pour l’hyperhidrose axillaire ou à la dose de 250 unités par paume pour l’hyperhidrose palmaire. Ces injections étaient répétées quand la symptomatologie réapparaissait. Nous avons comparé la durée d’efficacité des premières et dernières injections de toxine. Résultats.— De mai 2001 à avril 2012, 83 patients pour l’hyperhidrose axillaire et 28 patients pour l’hyperhidrose palmaire ont été inclus. Les patients ont rec ¸u en moyenne 4 injections. Pour l’hyperhidrose axillaire, la durée d’efficacité médiane était de 5,5 mois pour la première injection et de 8,5 mois pour la dernière. La différence entre les deux était statistiquement significative (p = 0,0002). La durée de suivi était en moyenne de 2,73 ans, compris entre 3 mois et 9 ans. 5 % des patients ont été suivis moins d’un an, 29 % ont été suivis plus de 4 ans dont 4 % suivis 9 ans. Pour l’hyperhidrose palmaire, la durée d’efficacité médiane était de 7 mois pour la première injection et de 9,5 mois pour la dernière. La différence entre les deux était statistiquement significative (p = 0,0002). La durée de suivi était en moyenne de 3,92 ans, avec des extrêmes de 5 mois et 9 ans. 18 patients ont été suivis moins de 5 ans, dont 4 moins d’un an. 5 patients ont été suivis 6 ans ou plus, dont 2 suivis 9 ans. Discussion.— Notre étude est la seule qui évalue la toxine botulique dans l’hyperhidrose avec un suivi aussi long car l’étude a duré 11 ans. Cela renforce l’intérêt de ce traitement déjà connu comme efficace et non invasif. Diverses explications liées au mécanisme d’action de la toxine botulique peuvent en émerger, permettant une meilleure compréhension pharmacologique. Conclusion.— Il s’agit de la première étude qui prouve l’augmentation de la durée d’efficacité des injections de toxine botulique A dans l’hyperhidrose axillaire et palmaire primaire avec la répétition des injections. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.006 CO005
Éfficacité et tolérance de l’alemtuzumab dans les lymphomes T épidermotropes de stade avancé : étude rétrospective de 39 cas en pratique clinique A. De Masson a,b,∗ , P. Guitera a , L. Michel b , J.-D. Bouaziz a,b , P. Brice c , I. Moulonguet a , F. Mouly a , J. Roux a , C. Ram-Wolff a , K. Beldjord d , J.-M. Cayuela d , H. Bachelez a , A. Bensussan b , M. Bagot a,b a Serive de dermatologie, université Paris-VII, hôpital Saint-Louis, Paris, France b Unité Inserm UMR-S976, université Paris-VII, hôpital Saint-Louis, Paris, France c Servide d’hématologie-oncologie, université Paris-VII, hôpital Saint-Louis, Paris, France
S361 d
Service d’hématologie biologique, université Paris-VII, hôpital Saint-Louis, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Alemtuzumab ; Lymphome cutané ; Mycosis fongoide ; Sézary Introduction.— L’efficacité et la tolérance de l’alemtuzumab dans les lymphomes T cutanés épidermotropes ont été évaluées dans plusieurs études de phase II incluant au maximum 22 patients. Peu de données de suivi à long terme sont disponibles. Matériel et méthodes.— Étude rétrospective monocentrique de 39 patients atteints de lymphome T épidermotrope de stade avancé traités par alemtuzumab entre 2003 et 2013. La réponse complète (RC) était définie comme la disparition complète des atteintes cutanée, sanguine (cellules de Sézary circulantes en cytologie), ganglionnaire et viscérale ; la réponse partielle (RP) comme une régression de plus de 50 % des atteintes cutanée, ganglionnaire et viscérale en l’absence d’atteinte sanguine ; la progression comme l’apparition d’une nouvelle lésion cutanée, ganglionnaire ou viscérale ou la réapparition d’une atteinte sanguine. Observations.— Trente-neuf patients, 26 hommes et 13 femmes, d’âge médian 62 ans (20—83), présentaient un syndrome de Sézary (n = 21) ou un mycosis fongoïde (MF, n = 18 ; dont MF transformé, n = 10) de stade maximal ISCL/EORTC IIB (n = 5), III (n = 6), IVA1 (n = 8), IVA2 (n = 19), IVB (n = 1). Ils recevaient un traitement par alemtuzumab 30 mg 2 à 3 fois par semaine pendant une durée médiane de 12 semaines (1—35), puis pour 15 d’entre eux un traitement d’entretien (30 mg par semaine avec espacement progressif des injections) pendant une durée médiane de 13 semaines (5—170). Résultats.— Après un suivi médian de 24 mois (1—106), 21 patients (54 %) présentaient une réponse au traitement (RP, n = 14 ; RC, n = 7). Le délai médian de progression était de 17 semaines (1—400). Huit patients (21 %) présentaient une rémission > 2 ans (médiane 45 mois, 28—93). Vingt-quatre patients (62 %) présentaient au moins un effet indésirable infectieux de grade supérieur ou égal à 3 (incluant réactivation CMV, n = 10 ; réactivation HBV, n = 1 ; infection mycobactérienne, n = 3 ; infection bactérienne, n = 8 ; toxoplasmose disséminée, n = 1 ; aspergillose invasive, n = 1) et 10 présentaient un effet indésirable hématologique de grade supérieur ou égal à 3 (cytopénies, n = 9 ; lymphome B diffus à grandes cellules, n = 1 ; syndrome de fuite capillaire, n = 1) ayant justifié l’arrêt du traitement dans 16 cas et entraîné le décès dans 2 cas. Discussion.— Le profil de tolérance hématologique de l’alemtuzumab et l’immunodépression qui l’accompagne en limitent l’utilisation. Conclusion.— L’alemtuzumab permet d’obtenir des rémissions prolongées chez certains patients atteints de lymphome T cutané de stade avancé. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.007 CO006
Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques dans 37 cas de mycosis fongoïde transformé et autres lymphomes T cutanés primitifs de stade avancé A. De Masson a,∗ , M. Beylot-Barry b , J.-D. Bouaziz a , F. Aubin c , S. Garciaz d , M. d’Incan e , O. Dereure f , S. Dalle g , A. Dompmartin h , F. Suarez i , H. Adamski j , M. Battistella k , J. Rivet k , M.-D. Vignon-Pennamen l , P. Brice m , S. Franc ¸ois n , S. Lissandre o , P. Turlure p , E. Hainaut p , E. Brissot q , R. Dulery r , A. Ravinet s , S. Servais t , S. Ingen-Housz-Oro u , P. Joly v , G. Socié w , M. Bagot a , Groupe franc ¸ais d’Etude des Lymphomes Cutanés a Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France