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Le nombre des artefacts ainsi que la richesse faunique des sites témoignent d’une des premières présences humaines en Europe. L’étude des assemblages de ces deux sites apporte donc des informations sur l’origine et la nature des plus anciens peuplements européens, la nature des technocomplexes et des comportements de subsistance. Le volume réunit une série d’analyses sur les deux sites archéologiques. Il permet également de faire un état des connaissances : • la fouille, par Isidro Toro, Bienvenido Martinez-Navarro, Marta Toro Cano et Beatriz Fajardo Fernandez-Palma ; • géomorphologie de la dépression de Guadix-Baza, par Maria Patrocinio et Sergio Ros ; • stratigraphie de Barranco León et Fuente Nueva 3, par Pere Anadon et Ramon Julia avec la collaboration de Oriol Oms ; par José Manuel Garcia Aguila ; • datation magnétostratigraphique, par Oriol Oms, Josep Maria Pares et Jordi Agusti ; • grands mammifères, par Bienvenido Martinez-Navarro, Maria Patrocnio Espigares et Sergio Ros ; • microfaune, par Jordi Agusti et Joan Madurell ; • insectivores, par Marc Furio Bruno ; • amphibiens et reptiles, par Hugues-Alexandre Blain ; • données palynologiques, par Gonzales Jimenez Moreno ; • assemblages lithiques, par Isido Toro, Henry de Lumley, Deborah Barsky, Vincenzo Celiberti, Dominique Cauche, Marie-Hélène Moncel, Beartriz Fajardo et Marta Toro. Marie-Hélène Moncel Disponible sur internet le 12 septembre 2004 © 2004 Publié par Elsevier SAS. doi:10.1016/j.anthro.2004.05.004
El Pleistoceno superior de la Cueva del Boquete de Zafarraya. (Le Pléistocène supérieur de la grotte Boquete de Zafarraya. Espagne) Barroso Ruiz, C., (Coord.), 2003. Préface de Henry de Lumley. Arqueologia Monographias, Junta da Andalucia, Consejeria de Cultura, Espagne, 520 p., de nombreuses figures et photos en noir et blanc et en couleurs, de nombreuses références bibliographiques La grotte de Zafarraya est située dans le sud de l’Espagne, côté Méditerranée. Elle a livré une séquence avec des niveaux moustériens et des niveaux du Paléolithique supérieur. Les niveaux moustériens ont livré, outre des restes lithiques et fauniques, 55 fragments humains dont une mandibule complète. Cette étude pluridisciplinaire en espagnol présente toute une série de chapitres sur la géologie, la stratigraphie, la faune, la microfaune, les restes humains et les industries lithiques. Elle permet de discuter sur ce site qui a été considéré dans un premier temps comme un site moustérien tardif par des âges 14C. À ce jour, l’usage de plusieurs méthodes
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de datations dont certaines sont de la famille de la méthode U/Th permet de proposer un âge certainement plus ancien aux dépôts. Les restes humains appartiennent aux Néandertaliens et portent des traces de découpe et de combustion. Leur présence est une contribution exceptionnelle à l’analyse des derniers groupes néandertaliens. Les artefacts moustériens sont classiques, associant un débitage discoïde et un débitage Levallois. La faune est variée mais dominée par Capra. Un CR Rom est associé au volume. Marie-Hélène Moncel Disponible sur internet le 12 septembre 2004 © 2004 Publié par Elsevier SAS. doi:10.1016/j.anthro.2004.05.005
Settlement dynamics of the Middle Paleolithic and Middle Stone Age. (Les dynamiques de peuplement au Paléolithique moyen et dans le Middle Stone Age) Conard, N. (Ed.), 2001. Introductory volume to the series: Tübingen publications in Prehistory. Tübingen, Kerns verlag, 611 p., nbr. Fig., N&B, nbr. réf. bibl., ISBN 3 935751 00 1 Cet ouvrage réunit une série d’articles sur les types d’occupation et d’organisation de l’espace au Paléolithique moyen et au Middle Stone Age en Europe, Afrique, Asie et Proche-Orient. Il s’agit d’une compilation d’une richesse extraordinaire permettant de faire le bilan des connaissances dans différentes zones géographiques et de les comparer. Ce volume aborde de nombreuses questions comme le rôle de l’environnement, de la topographie, des changements climatiques, des types de roches disponibles, des traditions humaines indépendantes des conditions géographiques. Les études actuelles permettent maintenant de passer d’un site à l’échelle d’une région et d’un paysage, même si les problèmes méthodologiques restent encore parfois sans solutions. Il est en effet difficile d’estimer à partir d’un niveau archéologique la durée d’occupation, le degré de mélanges (palimpsestes), la taille du groupe humain. Le sens accordé à la densité du matériel reste encore discuté. La quantité du débitage ne dépend-t-elle que de la durée d’occupation ? N’y a-t-il pas le rôle des activités, de la matière première ? La possibilité de remontages et de l’analyse de la cohérence technique d’un niveau permet à ce jour de travailler plus finement sur la contemporanéité d’une partie des objets et surtout d’examiner le déplacement de pièces qui renseignent sur des zones potentielles d’activités de subsistance. Différents modèles d’occupation de l’espace sont proposés, par exemple : • Vallée du Nil (P. Van Peer) : organisation radiale avec sites de base et sites spécialisés ; • Maroc (L. Wengler) : sites de vie, sites de matières premières ; • Syrie (J-M. Le Tensorer et al.) : sites de vallées, de collines, ateliers de matières premières, vastes gisements près des sources ; • Crimée (A.E. Marks et V.P. Chabai) : organisation fondée sur la chasse d’un animal abondant Equus hydruntinus ;