Élaboration et validation psychométrique d’un outil d’évaluation des craintes perçues par les patients souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique : l’échelle « FAIR »

Élaboration et validation psychométrique d’un outil d’évaluation des craintes perçues par les patients souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique : l’échelle « FAIR »

UntitledBook1.book Page 133 Thursday, November 10, 2016 12:20 PM Communications orales / Revue du Rhumatisme 83S (2016) A81-A162 Le critère principa...

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Communications orales / Revue du Rhumatisme 83S (2016) A81-A162

Le critère principal a été le changement sur 12 mois de l’efficacité du dialogue médecin-patient (perçue par le patient) par le questionnaire PEPPI1. Ce questionnaire dans sa forme PEPPI-5 consiste en 5 items, du type « Quelle confiance avez-vous dans votre capacité à… », par exemple : « … savoir quelles questions poser à votre médecin ». Chaque item est une affirmation avec une ENA 0-10 avec 0 : aucune confiance en moi et 10 : totalement confiance en moi. Le score PEPPI-5 peut varier donc de 0 à 50 et plus le score est élevé, plus la confiance du patient est importante. Les autres critères ont inclus : une ENA mesurant la qualité de la prise en charge vue par le patient et le score d’impact de la maladie vu par le patient (RAID). Les analyses ont été des comparaisons non paramétriques, utilisant une imputation LOCF en intention de traiter (ITT). Résultats. – Sur les 320 patients PR inclus (159 vs 161, bras a « sanoia » vs bras b « soins courants »), l’âge moyen était de 57,0 (DS 12,7) ans, la durée moyenne de maladie de 14,6 (DS 11,1) ans et 253 (79,1 %) étaient des femmes. Le DAS28 moyen était de 2,65 (DS 1,20), et 21,9 % des patients avaient un DAS28 inférieur ou égal à 2,6. 216 patients (67,5 %) étaient sous biothérapie et 21,9 % avaient déjà assisté à une séance d’ETP. Les données à 12 mois étaient disponibles pour 244 patients (76,0 %). En analyse ITT, le changement moyen du PEPPI entre inclusion et 12 mois était de 38,6 (DS 8,2) à 39,2 (DS 8,0) (delta = +0,60 [5,52]) versus 39,7 (DS 7,3) à 38,8 (DS 8,0) (delta =-0,91 [6,08]), dans le bras « sanoia » versus le bras « soins courants » respectivement. Le changement moyen dans la qualité de la prise en charge vue par le patient entre inclusion et 12 mois était de 8,2 (DS 1,7) à 8,3 (DS 1,6) (delta = +0,06 [1,44]) versus 8,2 (DS 1,6) à 7,8 (DS 1,9) (delta = – 0,42 [1,63]), dans le bras « sanoia » versus le bras « soins courants » respectivement. Le changement du score RAID ne diffère pas entre les bras (données non indiquées). Conclusion. – Dans cette étude randomisée, offrir un accès à la plateforme e-santé Sanoïa à des patients PR, a conduit à une amélioration faible mais statistiquement significative de l’efficacité du dialogue médecin-patient et de la qualité de prise en charge vus par le patient. Ceci confirme l’utilité de l’utilisation de la e-santé au niveau patient, en sus de la prise en charge classique du médecin, dans la polyarthrite rhumatoïde. Conflit d’intérêt. – H. SERVY : actionnaire de e-health services, éditeur de Sanoia W. CZARLEWSKI et JM. JOUBERT : employés de UCB France Bibliographie Ten Klooster P. Patient Educ Couns 2012 ; 87 (1) : 125-30. O.88

Impact de l’adhésion aux médicaments anti-ostéoporotiques sur la survenue de fractures M. Belhassen* (1) ; B. Cortet (2) ; C. Confavreux () ; L. Lamezec (3) ; M. Ginoux (1) ; E. Van Ganse (1) (1) Pharmaco-Épidemiologie, Université Lyon 1, Lyon ; (2) Rhumatologie, CHU Lille, Lille ; (3) Medical, MSD France, Courbevoie *Auteur correspondant : [email protected] (M. Belhassen) Introduction. – À partir de la base de données « Echantillon Généraliste de Bénéficiaires » (EGB), une étude cas-témoins nichée dans une cohorte a été réalisée entre 2007 et 2013 afin d’évaluer l’impact de l’adhésion aux médicaments anti-ostéoporotiques sur la survenue de fractures. Matériel et Méthodes. – L’EGB est un échantillon au 1/97e représentatif de la population d’assurés français couverts par l’Assurance Maladie, ce qui signifie qu’une observation portant sur 1 000 patients de l’EGB correspond à 97,000 patients issus de la base complète de l’Assurance Maladie. Tous les patients de 50 ans ou plus ayant reçu un premier traitement anti-ostéoporotique entre 2007 et 2013 ont été identifiés. Les cas ont été définis comme les patients présentant une hospitalisation pour fracture en lien avec

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l’ostéoporose entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2013. Les témoins étaient les patients hospitalisés (pour une autre cause qu’une fracture ou que l’ostéoporose) au moment où le cas présentait une facture en lien avec l’ostéoporose. Les cas et les témoins ont été appariés sur l’âge (± 5 ans), le sexe, la durée de participation dans la cohorte, et les principales comorbidités. Leurs expositions respectives aux bisphosphonates (BP) ont été comparées pendant les 24 mois précédant la date index (date de l’hospitalisation pour fracture du cas) à l’aide des taux de couverture (Continuous Medication Acquisition, CMA). Les covariables des modèles étaient les médicaments anti-ostéoporotiques (sauf les BP), les corticostéroïdes oraux, les diurétiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les médicaments cardiovasculaires, les anti-hypertenseurs et les vasodilatateurs. Résultats. – Parmi les 9 859 patients inclus dans la cohorte, 434 cas (4,4 %) ont été appariés à 1123 témoins. Chez les cas, 311 (71,7 %) patients avaient reçu au moins une fois des BP au cours des 24 derniers mois. Chez les témoins, le pourcentage de patients exposés au moins une fois aux BP ne différait pas (73,6 % ; p = 0,29). Sur les 24 mois précédant la date index, les CMA étaient respectivement de ≤20 %, > 80 % et > 90 % pour 162 (37,3 %), 154 (35,5 %) et 112 (25,8 %) patients du groupe cas. Chez les témoins, les CMA ≤20 % concernaient 384 patients (34,2 %), ceux > 80 %, 441 patients (39,3 %) et ceux > 90 %, 299 (26,6 %) patients du groupe témoins. Les CMA ne variaient pas entre cas et témoins (p = 0,29). Un CMA de 80 % ne diminuait pas significativement le risque de fracture associée à l’ostéoporose (OR = 0,851, 95 % CI [0,068-1,084]). Toutefois, le risque de fracture était diminué de 25 % chez les patients ayant une très bonne adhésion (>90%), par rapport aux patients ayant une adhésion faible (<10%) (OR = 0,741, p = 0,003). Conclusion. – L’adhésion aux traitements anti-ostéoporotiques a un impact sur la survenue de fracture lorsque les comparaisons sont réalisées entre des patients ayant une adhésion très forte aux traitements et ceux ayant une adhésion très faible, entraînant une diminution de 25 % du risque de fracture. Conflit d’intérêt. – MB was a PhD student and part-time employee of MSD France at the time of the study. CBC received honorarium from Amgen, Lilly, MSD. BC received honorarium from Amgen, Ferring, Lilly, Medtronic, MSD, Roche diagnostics. LL is a full-time employee of MSD France. MG has nothing to declare. EVG has nothing to declare. O.89

Élaboration et validation psychométrique d’un outil d’évaluation des craintes perçues par les patients souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique : l’échelle « FAIR » L. Gossec (1) ; P. Chauvin (2) ; G. Cukierman* (3) ; C. Hudry (4) ; V. Saulot (5) ; F. Russo-Marie (5) ; T. De Chalus (6) ; JM. Joubert (6) ; A. Saraux (7) ; F. Berenbaum (8) (1) Service de Rhumatologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ; (2) Inserm, sorbonne universités, umpc univ paris 6 umr_s 1136, Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique, Paris ; (3) UCB Pharma, Colombes ; (4) Réseau hôpital et ville en rhumatologie (rhever) network, Réseau hôpital et ville en rhumatologie (rhever) network, Paris ; (5) Arthritis, Fondation Courtin, Neuilly-sur-Seine ; (6) Accès au marché, UCB Pharma, Colombes ; (7) Service de Rhumatologie, C.H.U. la Cavale Blanche, Brest ; (8) Hôpital saint antoine, A.P.H.P Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Paris *Auteur correspondant : [email protected] (G. Cukierman) Introduction. – La polyarthrite rhumatoïde (PR) comme les spondyloarthrites axiales (SA) sont des rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) qui peuvent générer chez les personnes atteintes des craintes sur leur maladie ou leurs traitements susceptibles d’altérer la qualité de vie du patient et compromettre leur adhésion au traitement. L’objectif de cette étude était de développer et valider un

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Tableau.

Echelle des craintes à 10 items : échelle FAIR

CRAINTES (10 items) – Chaque item est côté de 0 à 10 – Score global sur 100. Craintes par rapport à l’évolution et les conséquences de la maladie J’ai peur de souffrir comme cela m’est déjà arrivé. J’ai peur que ma maladie évolue rapidement. J’ai peur que ma colonne vertébrale ou certains de mes os se soudent. J’ai peur de ne pas être aidé(e) en cas de perte d’autonomie. J’ai peur de ne plus pouvoir faire face à mes tâches quotidiennes. J’ai peur qu’on me considère comme un(e) handicapé(e). J’ai peur qu’à un moment donné on ne trouve plus de traitement efficace de ma maladie. Craintes par rapport au traitement J’ai peur des effets secondaires des traitements de ma maladie. J’ai peur que les traitements de ma maladie favorisent le cancer. J’ai peur que les traitements de ma maladie perdent leur efficacité.

questionnaire de type Patient-Reported Outcome (PRO) pour l’évaluation des craintes spécifiques aux RIC. Patients et Méthodes. – Élaboration du questionnaire : Suite à une étude qualitative1, un auto-questionnaire à 44 items dont 23 relatifs aux craintes a été élaboré. Chacun de ces 23 items est recueilli au moyen d’une échelle numérique allant de 0 à 10, 10 signifiant « tout à fait d’accord ». Validation du questionnaire : Des patients atteints de PR (critères EULAR/ACR) ou de SA (critères ASAS) recrutés lors de consultations de routine par 100 rhumatologues ont complété l’auto questionnaire, ainsi que l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) et l’échelle AHI (Arthritis Helplessness Index). Les items redondants (coefficients de corrélation inter-item > 0,65) ont été éliminés. Pour les items restants, la cohérence interne (α de Cronbach) et la structure factorielle de l’échelle (analyse en composante principale) ont été déterminées. À l’aide d’une classification hiérarchique descendante, les patients ont été répartis selon leur degré de craintes. Des courbes ROC ont été générées afin d’établir le seuil optimal de discrimination entre les groupes de patients selon le niveau de peurs. Résultats. – 432 PR (score moyen DAS 28 : 2,6 (± 1,2)) et 240 SA (score moyen BASDAI : 3,3 (± 2,2)) ont été inclus. Après élimination des items redondants et évaluation de la cohérence interne, 10 items ont été retenus (Tableau). Un score total (0-100) a été calculé après sommation des items individuels. La moyenne des scores était de 51,2 ± 25,4 dans la PR et 60,5 ± 22,9 dans la SA. Trois groupes de patients, caractérisés par des niveaux de craintes élevé (17,2 % de la population), modéré (41,1 %) et faible (41,7 %), ont été identifiés, Les seuils du score total correspondants étaient de 77/ 100 et 51/100. Les scores de craintes étaient corrélés aux scores d’anxiété (r = 0,47) et de dépression (r = 0,40) de la HAD ainsi qu’au AHI (r = 0,50). Discussion. – Le questionnaire PRO de 10 items développé est rapide à administrer et facile à coter. Le score, corrélé avec des marqueurs de détresse psychologique, peut informer sur l’état psychique spécifique aux patients atteints de RIC. Dans cette population, 17,2 % des patients avaient des scores élevés, contrastant avec une maladie souvent bien contrôlée. Conclusion. – L’échelle FAIR est un PRO validé au plan psychométrique pour évaluer les craintes liées à la maladie chez les patients souffrant de RIC. Il peut s’avérer utile dans l’instauration du dialogue médecin-patient dans ces RIC, et également dans des études cliniques. Conflit d’intérêt. – G. Cukierman : JM Joubert : employé UCB JM Joubert : employé UCB Bibliographie Berenbaum F, et al. PloSone2014,9(12):e114350.

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Arrêts de travail dans la spondyloarthrite axiale : le questionnaire AS-WIS permet de prédire le risque d’arrêt de travail, étude longitudinale de 101 patients S. Dadoun* (1) ; C. Jacquemin (1) ; S. Kreis (1) ; S. Fabre (1) ; C. Rein (1) ; C. Hudry (2) ; E. Pertuiset (3) ; B. Fautrel (1) ; L. Gossec (1) (1) Rhumatologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ; (2) Réseau hôpital et ville en rhumatologie (rhever) network, Réseau hôpital et ville en rhumatologie (rhever) network, Paris ; (3) Service de Rhumatologie, C.H. René Dubos, Pontoise *Auteur correspondant : [email protected] (S. Dadoun) Introduction. – La spondyloarthrite axiale (SpA) touche principalement le sujet en âge de travailler et peut avoir un impact professionnel modéré (arrêts de travail de courte durée) ou important (mise en longue maladie, en invalidité, au chômage). L’objectif de ce travail était d’évaluer l intérêt d’un questionnaire simple et rapide pour évaluer l’impact professionnel à moyen terme (1-2 ans). Patients et Méthodes. – Étude longitudinale sur 3 centres parisiens incluant des SpA répondant aux critères ASAS. Les patients étaient sollicités par 2 fois à 1,5 ans d’intervalle, pour répondre à des questionnaires évaluant : activité de leur maladie, caractéristiques démographiques, impact sur le travail (arrêt de courte et de longue durée, mise en invalidité, chômage) et le questionnaire ASWIS. L’ASWIS (Axial spondyloarthritis Work Instability Scale) (ref) est un questionnaire validé évaluant l’inadéquation entre les capacités fonctionnelles d’un patient ayant une spondyloarthrite avec les demandes liées à son emploi, ce qui aboutit à la mise en invalidité. Le risque d’invalidité est noté : faible si le score est < 11, modéré entre 11-18 et fort > 18. Les conséquences professionnelles à 1,5 ans ont été analysées chez tous les patients ayant répondu aux 2 questionnaires, et les facteurs explicatifs ont été recherchés dont un score ASWIS modéré ou élevé à l’inclusion (autres facteurs recherchés : sexe, âge, niveau de scolarité, basdai, basfi). Résultats. – Parmi les 188 patients ayant répondu au questionnaire à l’inclusion, 144 avaient une activité professionnelle et ont été sollicités pour répondre au second questionnaire. Au total, 101 patients ont répondus aux 2 questionnaires. L’âge moyen à l’inclusion était de 45 (DS 9) ans, 52 % étaient des hommes, l’ancienneté de la maladie était de 14 (DS 8) années et 62 % avaient au moins eu le bac. Le BASDAI et le BASFI étaient respectivement de 34 (DS 21) et 23 (DS 23). À l’inclusion, l’ASWIS médian était 10, 55 patients (54 %) avaient un risque faible, et 46 (46 %) un risque modéré à élevé. Un an et demi plus tard, – 37 patients (36 %) ont eu un impact professionnel : -25 patients (25 %) un arrêt maladie de courte durée, et 12 patients (12 %) un impact professionnel important (arrêt en longue maladie, ou une mise en invalidité ou une mise au chômage). – Chez les patients ayant un score ASWIS faible (n = 55), seuls 13 (24 %) d’entre eux ont eu un impact professionnel (dont seulement 2 un impact important). – Chez les patients ayant un score ASWIS modéré ou élevé à l’inclusion (n = 46), 24 (52 %) ont eu un impact professionnel dont 10 patients un impact important. En analyse univariée, les facteurs à l’inclusion associés à un impact professionnel étaient l’ASWIS modéré ou élevé, un BASFI élevé et une durée de la maladie plus courte. En analyse multivariée, l ‘ASWIS modéré ou élevé était un facteur prédictif indépendant d’impact professionnel (OR 2,71 (1,04-7,22)). Conclusion. – Chez les patients ayant une SpA, bien que ancienne et semblant bien contrôlée, un score ASWIS modéré à élevé entraine dans les 2 ans un impact professionnel significatif dans 50 % des