Émulsions lipidiques : indication des différentes émulsions lipidiques

Émulsions lipidiques : indication des différentes émulsions lipidiques

Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78 http://france.elsevier.com/direct/NUTCLI/ e VI Symposium nutrition « Intervention nutritionnelle : ...

155KB Sizes 0 Downloads 41 Views

Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78 http://france.elsevier.com/direct/NUTCLI/ e

VI Symposium nutrition « Intervention nutritionnelle : de la prévention à la thérapeutique » - Brest, octobre 2005

Émulsions lipidiques : indication des différentes émulsions lipidiques Cécile Chambrier *, Madeleine Lauverjat, Paul Boulétreau Département d’anesthésie–réanimation, unité de nutrition clinique intensive, hôpital Edouard-Herriot, pavillon P, place d’Arsonval, 69003 Lyon, France Disponible sur internet le 26 mai 2006

Résumé Les émulsions lipidiques (ELI) ont permis d’améliorer la qualité de la nutrition parentérale. Les ELI disponibles ont un effet nutritionnel quasi identique, leur coût varie d’un rapport d’un à deux. Il n’y a pas de recommandations consensuelles concernant l’utilisation des différentes ELI. Les ELI de référence (riche en acides gras n-6) ont eu des effets néfastes conduisant à créer de nouvelles ELI. Ces effets sont actuellement moins importants, leur niveau d’apport ayant beaucoup diminué. Il s’agissait d’effets lier à leur mauvaise clairance (surcharge graisseuse, saturation du SRE) et à la synthèse d’eicosanoïdes issus de la série n-6 (immunosuppression, perturbations hémodynamiques intrapulmonaires). Les nouvelles ELI associent des triglycérides à chaîne longue et des triglycérides à chaîne moyenne. Elles sont aussi bien tolérées et efficaces que les premières. Les résultats sont plus modestes concernant la prévention des effets secondaires : toxicité hépatique et perturbations de l’hémodynamique intrapulmonaire moindre. Elles peuvent être recommandées chez les patients présentant un ARDS, un sepsis sévère, une atteinte hépatique, et en cas de besoin calorique élevé. Une autre ELI immunologiquement neutre associe 20 % d’huile de soja et 80 % d’huile d’olive. Les études sont peu nombreuses, les conseils sont théoriques. Enfin, des ELI contenant des huiles de poisson (acides gras n-3) pourraient améliorer la qualité de l’apport lipidique et avoir un effet pharmaconutriment. Il existe encore peu d’études cliniques. Certaines règles de prescriptions doivent être respectées évitant beaucoup d’effets secondaires liés simplement à un apport lipidique trop important et non à un type ELI. Aucun argument clinique formel ne permet d’orienter le choix des ELI commercialisées sauf en dehors de quelques situations cliniques particulières. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Lipid emulsions have improved parenteral nutrition quality. All lipid emulsions have a similar effect on nutritional status, their costs vary from a ratio 1 to 2. But, there is no recommendation to make a choice between available lipid emulsions. First lipid emulsions based on soybean are rich in n-6 fatty acids. Long-chain triglycerides have a slow clearance inducing a saturation of reticulo-endothelial system. The n-6 fatty acids may lead to a modification of production of prostaglandins and leukotriens with immunosuppression and systemic inflammatory reactions. They also modify gas exchange and pulmonary hemodynamics. Now, these side effects are less important as the rate of infusion is lower than twenty years ago. New lipid emulsions were developed in response to potential disadvantageous effects of the high level of in n-6 fatty acids. They are represented by physical or chemical mixture of medium- and long-chain triglycerides. These emulsions are safe, immunologically neutral, have a faster clearance from the blood but their effects on liver or on pulmonary hemodynamics still remain discussed. Studies suggest that these emulsions could be used in patients with an ARDS, a severe sepsis, a liver failure or when caloric needs are high. They are few studies concerning a olive oil emulsion. Its use is safe without immunological effect. Recently, n-3 fatty acids were introduced in lipid emulsions in the aim to reduce n-6 /n-3 ratio and to have a pharmaco-nutrient effect. Concerning these last emulsions, studies are very spares. Most of the side effects of lipid emulsions could be avoid if some rules are abided. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Triglycérides à chaîne moyenne ; Triglycérides à chaînes longues ; Huile d’olive ; Clearance ; Foie Keywords: Medium-chain triglyceride; Long-chain triglyceride; Olive oil; Clearance; Liver

* Auteur

correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Chambrier).

0985-0562/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.nupar.2006.04.001

74

C. Chambrier et al. / Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78

L’Intralipide® fut la première émulsion lipidique pour l’usage intraveineux commercialisée en 1962. L’introduction de lipides dans la composition de la nutrition parentérale a réellement été une grande avancée et a permis d’améliorer de façon spectaculaire les qualités de la nutrition parentérale. En effet, les émulsions lipidiques permettent un apport énergétique important en évitant un apport glucidique exclusif et les complications associées dont l’hyperglycémie et la stéatose hépatique [1]. Les émulsions lipidiques sont iso-osmotiques au plasma et permettent d’abaisser l’osmolarité des solutés de nutrition parentérale et par conséquent, améliore la tolérance sur l’endothélium veineux. En terme d’apport énergétique, les émulsions lipidiques sont aussi efficaces que l’apport glucidique sur la balance azotée, l’essentiel étant d’apporter un nombre suffisant de calories. Les émulsions lipidiques permettent également la couverture des besoins en acides gras essentiels (les ANC ont fixé ces besoins à 8 à 10 g/j pour la série n-6 et à 1,6 à 2 g/j pour la série n-3). Des carences en acides gras essentiels ont été habituellement observées après 15 jours à trois semaines de nutrition parentérale sans apport lipidique et ont pu être décrites dès le huitième jour [2]. Enfin, les émulsions lipidiques permettent d’apporter en quantité variable, selon les émulsions, de la vitamine E (alpha- et/ou gamma-tocophérol) et de la vitamine K [3,4]. Actuellement le clinicien dispose de plusieurs sortes d’émulsions lipidiques correspondant à une évolution du concept de l’émulsion lipidique idéale [5]. On peut véritablement parler de générations d’émulsions lipidiques. La première génération est représentée par les émulsions issues de l’huile de soja, donc riches en triglycérides à chaîne longue, il s’agit de l’Intralipide®, de l’Ivélip®, et de l’Endolipide®. Dans les années 1985, pour pallier les défauts et inconvénients décrits avec ces émulsions lipidiques de première génération, sont apparues des émulsions contenant pour moitié des triglycérides à chaîne longue et des triglycérides à chaîne moyenne. Il s’agit soit du mélange physique représenté par le Médialipide®, le premier commercialisé, soit du mélange structuré, le Structolipide®, commercialisé plus récemment. Dans cette deuxième génération, on peut également inclure le mélange huile d’olive–huile de soja, le ClinOléic®, correspondant aux mêmes principes de conception. Enfin sont apparues, tout récemment, des émulsions lipidiques avec une valeur surajoutée de pharmaconutriments (nutriments ayant des vertus autres que nutritionnelles) pouvant être considérées comme des émulsions de troisième génération. Ces émulsions lipidiques (commercialisée ou en cours de conception) contiennent toutes des acides gras de la série n-3 issus d’huiles de poisson. Le clinicien, une fois l’indication de nutrition parentérale confirmée, et le niveau des apports caloriques déterminé ainsi que la répartition en macronutriments, se trouve confronter au choix de l’émulsion lipidique. Actuellement, le choix doit se faire entre une émulsion de première génération ou une émulsion de deuxième génération. Parmi les critères de choix, l’argument le plus facile est celui du coût de l’émulsion. Les émulsions de première génération sont les émulsions les moins chers (selon les marchés, environ sept euros pour 250 ml), les émulsions de deuxième

génération correspondent à 1,57 fois le prix d’une émulsion de première génération pour le ClinOléic® et à 1,87 fois le prix d’une émulsion de première génération pour le Médialipide®. Ce « modeste surcoût » est-il suffisant pour orienter son choix ? Des arguments plus cliniques sont certainement à prendre en considération. 1. Les émulsions lipidiques de première génération Les émulsions lipidiques de première génération sont issues du soja et ont par conséquent la composition en acides gras du soja : 60 % d’acides gras polyinsaturés (pour 1000 ml : 104 g de n-6 et 16 g de n-3), 25 % d’acides gras mono-insaturés et 15 % d’acides gras saturés. Le rapport n-6 sur n-3 est à 6,4. Les trois émulsions disponibles sont comparables en dehors de l’apport en vitamine K qui est insuffisant avec l’Ivelip® pour couvrir les besoins, les deux autres émulsions ne nécessitant pas d’apport supplémentaire de vitamine K [4]. Ces émulsions ont les avantages décrits en introduction, mais ont été largement décriées depuis. Ainsi une méta-analyse publiée en 1998 sur des patients de réanimation montre qu’en rassemblant 26 études (soit environ 2200 patients) réalisées entre 1976 et 1996, lorsque la nutrition parentérale contenait des lipides, le nombre de complications était plus élevé mais il n’y avait pas d’effet sur la mortalité [6]. Ces données sont cependant contradictoires et dépendent de nombreux autres facteurs dont en particulier le débit et le niveau d’apport des émulsions lipidiques. Sur le plan clinique, ces émulsions ont été accusées d’entraîner une cholestase hépatique, d’augmenter le nombre d’infections, et d’induire des troubles de ventilation chez les patients présentant une atteinte pulmonaire [7,8]. Diverses hypothèses physiopathologiques ont été émises et sont issues soit de leur métabolisme soit de leur composition. En ce qui concerne le métabolisme de ces émulsions lipidiques, les acides gras polyinsaturés, en particulier les acides gras de la famille n-6, sont moins bien hydrolysés [9]. En raison d’une moindre infinité enzymatique, ils sont donc stockés dans les différents tissus de l’organisme entraînant, en particulier, une saturation du système réticuloendothélial source d’infections par diminution de la bactéricidie. Concernant les complications secondaires à leur richesse en acides gras n-6 : les eicosanoïdes issus de cette série sont pro-inflammatoires et immunosuppresseurs. Ils entraînent par ailleurs des modifications de l’hémodynamique intrapulmonaire avec apparition d’un effet shunt aggravant l’hypoxémie. Par ailleurs, les acides gras n6 sont incorporés au niveau des membranes, ils modifient donc la signalisation intracellulaire. Cela a été démontré dans plusieurs études expérimentales. Ainsi, l’administration à doses croissantes d’émulsions lipidiques chez l’animal inhibe la rétention splénique et hépatique d’Escherichia coli injectée par voie intraveineuse [10]. Ces bactéries sont alors retenues dans le poumon. Chez l’homme, plus récemment, Batistella et al. ont montré qu’un apport de 25 % d’émulsions lipidiques augmentait significativement le nombre de pneumopathies et la durée de séjour chez des polytraumatisés. À noter que l’émulsion lipidique était perfusée sur 10 à 12 heures [11]. En effet, une étude a montré que la clairance d’un colloïde, témoignant

C. Chambrier et al. / Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78

de la fonction du système réticuloendothélial, s’altérait lorsque le débit de perfusion de lipides était élevé. Ainsi, une même quantité de lipide perfusée en dix heures diminuait cette clearance alors qu’elle n’était pas modifiée si cette quantité était perfusée sur 24 heures (1,3 g/kg par jour : lors de la perfusion en dix heures vs 0,13 g/kg par heure, lors de la perfusion en 24 heures) [12]. Cette notion a été également confirmée chez les patients présentant un ARDS, la perfusion d’une émulsion lipidique en six heures entraîne des modifications hémodynamiques secondaires à l’augmentation de la synthèse des eicosanoïdes de la série n-6. Ces effets ne sont pas observés lorsque la perfusion de lipides se prolonge sur 24 heures [13]. En ce qui concerne la cholestase, une étude récente réalisée chez les patients en nutrition parentérale au long cours pour une insuffisance intestinale chronique a montré que l’incidence de la cholestase était bien plus importante lorsque l’apport lipidique était supérieur à 1 g/kg par jour [14]. En conclusion, les émulsions lipidiques à base de soja, peuvent être nocives pour le patient si elles sont utilisées dans des conditions particulières : apport supérieur à 1 g/kg par jour, et débit de perfusion rapide (moins de 24 heures). Dans des conditions normales d’utilisation, à notre connaissance, aucun effet nocif n’a pu être réellement démontré. 2. Les émulsions lipidiques de deuxième génération On rappelle que ces émulsions ont été développées au début des années 1980, époque où la nutrition parentérale était hypercalorique avec des apports lipidiques importants (50 % de l’apport énergétique glucidolipidique) et généralement perfusés sur huit à dix heures. Les objectifs de ces nouvelles émulsions étaient d’améliorer le devenir métabolique en réduisant le stockage lipidique dans les tissus et de diminuer les effets secondaires liés à la charge en acides gras polyinsaturés de la série n-6. 2.1. Les émulsions contenant des triglycérides à chaîne moyenne et les triglycérides à chaîne longue Cette association de deux types d’acides gras a été motivée pour limiter les effets nocifs des triglycérides à chaîne moyenne en administration isolée, et permettre un apport d’acides gras essentiels. Deux émulsions contenant ce type d’acides gras sont actuellement commercialisées Le Médialipide® est un mélange physique associant deux émulsions de quantité équivalente (en poids), issue du soja pour l’apport en triglycérides à chaîne longue et issue de l’huile de coco ou de l’huile de palme pour les triglycérides à chaîne moyenne [15]. Les triglycérides à chaîne longue étant plus lourds que les triglycérides à chaîne moyenne, ces émulsions contiennent, au total en moles, 64 % d’acides gras à chaîne moyenne et 36 % d’acides gras à chaîne longue. L’apport calorique est par conséquent plus faible et estimé à 1888 kcal pour 1000 ml. Le rapport n-6 sur n-3 est identique à celui des triglycérides à chaînes longues. Le Structolipide® est un mélange de triglycérides structurés au hasard. Les deux huiles d’origine sont également le soja et l’huile de coco ou de palme.

75

Après divers procédés chimiques, les acides gras de ces émulsions originelles sont déplacés des glycérols pour se refixer au hasard sur les squelettes de glycérol ; une même molécule de triglycérides pouvant alors associer aussi bien des acides gras à chaîne longue que des acides gras à chaîne moyenne. Ce type d’émulsion contient en moles 50 % d’acides gras à chaîne longue et 50 % d’acides gras à chaîne moyenne. Il est, par conséquent, un peu plus calorique que le précédent : 1968 kcal pour 1000 ml [16]. Les avantages théoriques des triglycérides de chaîne moyenne sont nombreux. Ces triglycérides sont très rapidement oxydés avec une meilleure affinité pour la lipoprotéine lipase. Comme ils sont mieux oxydés, ils sont moins stockés améliorant aussi donc leur utilisation énergétique. À noter que la carnitine n’est pas nécessaire pour leur oxydation, ces triglycérides pénètrent dans la mitochondrie plus facilement. Ils ne sont pas impliqués dans la synthèse des eicosanoïdes et sont donc neutres sur l’inflammation et l’immunité. Ne contenant pas de double liaison, ils ne sont pas sensibles aux réactions de peroxydation [17]. Ces avantages théoriques ne sont malheureusement pas aussi évidents en pratique clinique. En ce qui concerne la lipolyse et l’évolution de la triglycéridémie, les résultats des diverses études cliniques sont contradictoires même si on observe une tendance à une légère diminution de la triglycéridémie. À noter que l’oxydation des triglycérides à chaîne moyenne conduit à la formation de corps cétoniques, mais cette augmentation est tout à fait minime et acceptable en clinique. En ce qui concerne leurs effets nutritionnels, en raison d’une meilleure utilisation énergétique, on aurait pu espérer une meilleure efficacité sur la balance azotée. Là aussi les études cliniques sont contradictoires [18–24]. Néanmoins, ces émulsions sont aussi efficaces que les triglycérides à chaîne longue pour maintenir la balance azotée. En ce qui concerne la prévention des complications et en particulier des complications hépatiques, sur six études de nutrition parentérale de courte durée (six à dix jours), la moitié des études montre une moindre augmentation des gamma GT alors que l’autre moitié ne montre pas de différence sur les altérations du bilan hépatique [18,25–29]. Dans une étude ouverte en nutrition parentérale au long cours, le Médialipide® aurait permis la normalisation des gamma GT à six mois [27]. En ce qui concerne les effets pulmonaires, les études sont là aussi contradictoires, mais difficilement comparables car leur méthodologie était différente [30–37]. Chez les patients ventilés, sans ARDS, il ne semble pas exister d’effet bénéfique à utiliser le Médialipide® [30,31,37]. Chez ces patients, on constate une augmentation significative de la ventilation minute et de la consommation d’oxygène. À noter qu’il n’y a pas eu de modification de l’hémodynamique intrapulmonaire. Chez les patients présentant un ARDS, les résultats sont encore plus variables, mais une tendance s’inscrit avec une augmentation du débit cardiaque et une augmentation du rapport PAO2/FiO2 [32–36]. En ce qui concerne le risque infectieux, chez l’animal, les émulsions contenant des triglycérides à chaîne moyenne par rapport aux émulsions de première génération n’entraînent pas de modification de la séquestration bactérienne [10]. De

76

C. Chambrier et al. / Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78

même, la clairance d’un colloïde n’est pas modifiée par une perfusion de Médialipide® en 12 heures [38]. En ce qui concerne les effets sur l’immunité les résultats sont contradictoires [39–43]. Deux études sur quatre montrent une diminution des lymphocytes T-suppresseurs et une augmentation de l’activité des « natural killer cell » [39,40,42,43]. Le Structolipide® est comparable au Médialipide® pour son devenir métabolique. On observe, sur les études cliniques réalisées, une tendance à une moindre élévation des triglycérides plasmatiques et peut-être à une amélioration du bilan azoté [16, 44–47] Au total pour se résumer, les émulsions lipidiques contenant un mélange de triglycérides à chaîne longue et de triglycérides à chaîne moyenne sont aussi bien tolérées que les émulsions de premières générations (triglycérides à chaîne longue). Elles sont plus facilement oxydées et ne stimulent pas la synthèse d’eicosanoïdes. Les études cliniques montrent une meilleure tolérance sur l’hémodynamique pulmonaire en cas d’ARDS, moins de perturbations hépatiques, et une neutralité sur l’immunité. Cependant, il ne faut pas oublier l’augmentation de la cétogenèse et l’augmentation de la VO2 lors de la perfusion de telles émulsions. Ces émulsions, en dehors du problème du coût, pourraient effectivement être considérées comme une émulsion standard. Elles sont à préférer chez les patients de réanimation atteints d’ARDS ou de sepsis sévère, en cas d’atteinte hépatique et pour les patients chez lesquels on a besoin d’un apport calorique élevé pour limiter les complications liées à l’apport élevé entre triglycérides à chaîne longue. Enfin, elles peuvent être conseillées chez les patients pour lesquels on souhaite éviter absolument une immunosuppression. En raison de leurs inconvénients, elles sont à éviter chez tous les patients présentant une acidose métabolique non contrôlée et chez l’insuffisant respiratoire décompensé non ventilé. 2.2. L’émulsion lipidique issue de l’huile d’olive Cette émulsion lipidique est composée de 80 % d’huile d’olive et de 20 % d’huile de soja entraînant donc une composition de 20 % d’acides gras polyinsaturés, 65 % d’acides gras mono-insaturés et 15 % d’acides gras saturés. Les avantages théoriques de cette émulsion sont comme pour les précédents : éviter un excès d’apport en acides gras essentiels, améliorer la synthèse des acides gras essentiels vers les dérivés supérieurs longues chaînes, une production équilibrée en eicosanoïdes, une moindre peroxydation et une moindre immunosuppression. Cependant, il y a peu d’études cliniques référencées [29,48– 53]. Dans ces études, cette émulsion lipidique a été aussi bien tolérée et aussi efficace que l’émulsion composée de triglycérides à chaînes longues. À noter que la clairance de ces émulsions est plus lente que les émulsions de première génération ou les émulsions mixtes TCL–TCM [50]. Malgré le faible apport en acides gras essentiels, cette émulsion n’entraîne pas de carence en acides gras essentiels dans une étude en nutrition parentérale de longue durée sur trois mois [53]. En ce qui concerne l’atteinte hépatique en particulier la cholestase, il

n’y a pas de différence [48]. Dans deux études cliniques, cette émulsion a une parfaite neutralité en terme d’immunité [49,51]. Au total, vu le peu d’études cliniques réalisées avec cette émulsion lipidique, il est difficile d’émettre des conseils objectifs. Cette émulsion peut être considérée également comme une émulsion standard. Actuellement, Il paraît difficile de la recommander dans des situations particulières. 3. Les émulsions lipidiques de troisième génération Depuis quelques années, il y a un engouement aussi bien en santé publique qu’en nutrition interventionnelle pour l’utilisation des huiles de poisson. Les émulsions lipidiques intraveineuses n’ont pas échappé à cette mode [55]. Les acides gras n3 à longue chaîne (issus des huiles de poisson) ont de nombreux avantages théoriques [55] : ces acides gras étant incorporés dans la membrane cellulaire, ils en améliorent sa fluidité et modifient la signalisation intracellulaire. Ils contrôlent l’expression de nombreux gènes tels que les gènes de NF kappa B et la cyclo-oxygénase-2. Ils contrôlent la transduction de NF kappa B, ils orientent la synthèse des eicosanoïdes vers la synthèse des eicosanoïdes moins pro-inflammatoires et moins immunosuppresseurs. L’ensemble de ces effets conduit à une activité anti-inflammatoire. Actuellement, une seule émulsion lipidique intraveineuse est commercialisée, il s’agit de l’Omégaven®. Cette émulsion est une émulsion à 10 % ne contenant que l’huile de poissons et doit être associée à une autre émulsion lipidique. Son prix est relativement élevé, plus de 26 euros les 100 ml. En cours de développement industriel, la littérature relate deux nouvelles émulsions : un mélange TCL–TCM et n-3 à 10 % (le Lipoplus® des laboratoires Braun) et un mélange contenant 60 % de TCL–TCM structurés, 25 % d’huile d’olive et 15 % de n-3 (le SMOF® des laboratoires Fresenius). Sur le plan métabolique, la clearance plasmatique des émulsions contenant des acides gras n-3 est plus basse qu’avec toutes autres émulsions [56]. En ce qui concerne l’avantage réel de ces émulsions lipidiques, peu d’études ont été publiées en nutrition parentérale. En ce qui concerne l’Omégaven®, il y a une littérature abondante en ce qui concerne les dermites mais ce ne sont pas franchement les indications habituelles de la nutrition parentérale. Dans le cas d’études cliniques périopératoires, quatre études prospectives ont été publiées [57–60]. À une dose de 0,2 g/kg par jour d’huile de poissons, il n’a pas été observé d’effets sur la coagulation, le poids et la balance azotée. Les paramètres témoignant de l’inflammation et de la réaction à l’agression n’ont pas été modifiés. L’utilisation de cette émulsion n’a pas diminué la durée de séjour. En revanche, il a été observé une moindre détérioration du bilan hépatique dans deux des quatre études. En ce qui concerne les sécrétions de cytokines, il a été mesuré une baisse de l’expression de HLA DR et dans certaines études une baisse de la sécrétion du TNF et de l’interleukine-6 [57,61]. Par ailleurs, dans une revue générale, on trouve cité des études rétrospectives qui n’ont pas été publiées par ailleurs [54]. Dans ces études rétrospectives, les huiles de poissons permettent de diminuer la CRP, la triglycéridémie, la durée de séjour, la durée de ventilation et la

C. Chambrier et al. / Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78

mortalité… Ces études ont même permis de déterminer l’apport optimum en n-3 permettant d’observer un effet. Cet apport optimum serait compris entre 0,15 à 0,2 g/kg par jour d’huile de poissons (soit environ 100 ml d’Omégaven®). Ces données n’ayant pas été publiées en tant que telles, elles sont très discutables. Ces mêmes auteurs conseillent un rapport n-6/n-3 en nutrition parentérale de 2 à 4, sans aucun argument fondé, alors d’autres tels que les ANC et l’Afssa ont conseillé un rapport de 5 [54,55,62,63]. Pour se résumer, en ce qui concerne ces émulsions de troisième génération, l’analyse peut être faite à deux niveaux : ● équilibre nutritionnel lipidique. L’apport de n-3 permet d’augmenter le rapport actuel aux valeurs recommandées par l’Afssa, ces émulsions de nouvelle génération semblent intéressantes, en particulier pour les nutritions parentérales de très longue durée ; ● obtention d’un effet pharmaconutriment : pour le moment les résultats de la littérature sont trop pauvres pour avoir une réelle opinion. Il est certainement très intéressant de déterminer une dose optimum. Dans ces conditions, l’Omégaven® est peut-être la meilleure des solutions. 4. Conclusion Les émulsions lipidiques ont un intérêt notable en nutrition parentérale. Elles ne doivent pas être écartées d’une prescription. Cependant, il existe des règles qu’il faut respecter : ● contre-indication de l’utilisation d’une émulsion lipidique si la triglycéridémie plasmatique est supérieure à 4,5 mmol/l (soit 4 g/l) ; ● l’apport lipidique ne devrait pas dépasser 30 % de l’apport énergétique total ; ● lorsque le patient reçoit une nutrition parentérale sur 24 heures, la durée de perfusion de lipides doit être également de 24 heures ; ● il faut éviter des débits supérieurs à 0,11 g/kg par heure (pour une émulsion à 20 %, éviter un débit supérieur à 0,5 ml/kg par heure) (soit 2,64 g/kg par jour) ; ● enfin, au long cours, il est recommandé de ne pas dépasser 1 g/kg par jour de lipides. En ce qui concerne le choix de l’émulsion lipidique, pour une émulsion lipidique standard, on peut recommander soit l’utilisation de triglycérides à chaîne longue soit l’utilisation d’un mélange triglycérides à chaînes longue et triglycéride à chaîne moyenne, ou éventuellement le ClinOléic®. En revanche, dans certaines situations particulières, il semble intéressant d’utiliser un mélange TCL–TCM (patients ayant un ARDS ou un sepsis sévère, en cas d’atteinte hépatique). En nutrition parentérale au long cours, il est essentiel de couvrir le besoin en acides gras essentiels sans intervenir sur l’immunité et sans être toxique. Actuellement, nous n’avons aucun argument, chez l’adulte, pour orienter le choix vers l’une des trois émulsions lipidiques à utiliser en routine : TCL, mélange TCL–TCM ou ClinOléic®.

77

Références [1] Deckelbaum RJ, Calder PC, Carpentier YA. Using different intravenous lipids: underutilized therapeutic approaches? Curr Opin Clin Nutr Metab Care 2004;7:113–5. [2] Barr LH, Dunn GD, Brennan MF. Essential fatty acid deficiency during total parenteral nutrition. Ann Surg 1981;193:304–11. [3] Wanten G, Beunk J, Naber A, Swinkels D. Tocopherol isoforms in parenteral lipid emulsions and neutrophil activation. Clin Nutr 2002;21: 417–22. [4] Chambrier C, Leclercq M, Saudin F, Vignal B, Bryssine S, Guillaumont M, et al. Is Vitamin K1 Supplementation necessary in long term parenteral nutrition? JPEN 1998;22:87–90. [5] Waitzberg DL. Evolution of parenteral lipid emulsions. Clin Nutr 2005; (Suppl 1):5–7. [6] Heyland DK, McDonald S, Keefe L, Drover JW. Total parenteral nutrition in the critically ill patient. JAMA 1998;280:2013–9. [7] Palmblad J. Intravenous lipid emulsions and host defense, a critical review. Clin Nutr 1991;10:303–8. [8] Hasselmann M, Reimund JM. Lipids in the nutritional support of the critically ill patients. Curr Opin Crit Care 2004;10:449–55. [9] Lutz O, Lave T, Frey A, Meraihi Z, Bach AC. Activities of lipoprotein lipase and hepatic lipase on long- and medium chain triglyceride emulsions used in parenteral nutrition. Metabolism 1989;38:507–13. [10] Mascioli EA, Bistrian BR, Babayan VK, Blackburn GL. Medium chain triglycerides and structured lipids as unique nonglucose energy sources in hyperalimentation. Lipids 1987;22:421–3. [11] Battistella FD, Widergren JT, Anderson JT, Siepler JK, Weber JC, McColl K. A prospective, randomized trial of intravenous fat emulsion administration in trauma victims requiring total parenteral nutrition. J Trauma 1997;43:52–60. [12] Seidner DL, Mascioli EA, Isfan NW, Porter KA, Selleck K, Blackburn GL, et al. Effects of long chain triglyceride emulsions on reticuloendothelial system function in humans. JPEN 1989;13:614–9. [13] Suchner U, Katz DP, Furst P, Beck K, Felbinger TW, Senfleben U, et al. Effects of intravenous fat emulsions on lung function in patients with acute respiratory distress syndrome or sepsis. Crit Care Med 2001;29: 1569–74. [14] Cavicchi M, Beau P, Crenn P, Degott C, Messing B. Prevalence of liver disease and contributing factors in patients receiving home parenteral nutrition for permanent intestinal failure. Ann Intern Med 2000;132: 525–32. [15] Ulrich J, Pastores SM, Katz DP, Kvetan V. Parenteral use of mediumchain triglycerides: a reappraisal. Nutrition 1996;21:231–8. [16] Naber AHJ, Kruimel JW. Structured triglycerides in human metabolism. Clin Nutr 2002;21:67–72. [17] Bach AC, Babayan VK. Medium chain triglycerides: an update. Am J Clin Nutr 1982;36:950–62. [18] Dennison AR, Ball M, Hands LJ, Crow JP, Watkins RM, Kettlewell M. Total parenteral nutrition using conventional and medium chain triglycerides: effect of liver function tests, complement, and nitrogen balance. JPEN 1988;12:15–9. [19] Bach AC, Guiraud M, Gibault JP, Schirardin H, Frey A, Bouletreau P. Medium chain triglycerides in septic patients on total parenteral nutrition. Clin Nutr 1988;7:157–63. [20] Ball MJ. Parenteral nutrition in the critically ill: use of a medium chain triglyceride emulsion. Intensive Care Med 1993;19:89–95. [21] Jiang ZM, Zhang SY, Wang XR, Yang NF, Zhu Y, Wilmore D. A comparison of medium chain and long chain triglycerides in surgical patients. Ann Surg 1993;21:175–84. [22] Muller TF, Muller A, Bachem MG, Lange H. Immediate metabolic effect of different nutritional regimens in critically ill medical patients. Intensive Care Med 1995;21:561–6. [23] Nijveldt RJ, Tan AM, Prins HA, de Jong D, van Rij GL, Wesdorp PI, et al. Use of a mixture of medium chain triglycerides and longchain triglycerides versus long chain triglycerides in critically ill surgical patients: a randomized prospective double-blind study. Clin Nutr 1998;17:23–9. [24] Garnacho-Montero J, Ortiz Leyba C, Jimenez Jimenez FJ, Garcia Garmendia JL, Jimenez Jimenez LM, Garnacho-Montero MC, et al. Clinical

78

[25]

[26]

[27]

[28]

[29]

[30]

[31]

[32]

[33]

[34]

[35]

[36]

[37]

[38]

[39]

[40]

[41]

[42]

[43]

C. Chambrier et al. / Nutrition clinique et métabolisme 20 (2006) 73–78 and metabolic effects of two lipid emulsions on the parenteral nutrition of septic patients. Nutrition 2002;18:134–8. Jaurrieta E, Biondo S, Rafecas A, Moreno-Llorente P, Murgoitio J, Llop J, et al. A comparative study of hepatic cholestasis after infusion of long chain triglycerides and a mixture of medium and long chain triglycerides. Nutr Hosp 1991;6:152–5. Baldermann H, Wicklmayr M, Rett K, Banholzer P, Dietze G, Mehnert H. Changes of hepatic morphology during parenteral nutrition with lipid emulsions containing LCT or MCT–LCT quantified by ultrasound. JPEN 1991;15:601–3. Goulet O, Postaire M, De Potter S, Boya I, Jouniaux AM, Bereziat G, et al. Medium chain triglycerides and long term parenteral nutrition in children. Nutrition 1992;8:333–7. Pakula R, Konikoff FM, Moser AM, Grief F, Tietz A, Gilat T, et al. The effect of short term lipid infusion on plasma and hepatic bile lipids in humans. Gut 1999;45:453–8. Garcia de Lorenzo A, Denia R, Atlan P, Martinez Ratero S, Le Brun A, Evard D, et al. Parenteral nutrition providing a restricted amount of linoleic acid in severely burned patients: a randomised double-blind study of an olive oil based lipid emulsion versus medium–long chain triacylglycerols. Br J Nutr 2005;94:221–30. Mathru M, Dries DJ, Zecca A, Fareed J, Rooney MW, Rao TL. Effect of fast vs slow Intralipide® infusion on gas exchange, pulmonary hemodynamics and prostaglandin metabolism. Chest 1991;99:426–9. Planas M, Masclans JR, Iglesia R, Porta I, Valls M, Bermejo B. Eicosanoids and fat emulsions in acute respiratory distress syndrome patients. Nutrition 1997;13:202–5. Chassard D, Guiraud M, Gauthier J, Gelas P, Berrada KR, Bouletreau P. Effects of intravenous medium chain triglycerides on pulmonary gas exchanges in mechanically ventilated patients. Crit Care Med 1994;22: 248–51. Masclans JR, Iglesia R, Bermejo B, Pico M, Rodriguez-Roisin R, Planas M. Gas exchange and pulmonary haemodynamic responses to fat emulsions in acute respiratory distress syndrome. Int Care Med 1998;24:918– 23. Smyrniotis VE, Kostopanagiotou GG, Vassiliou J, Arkadopoulos NF, Vassiliou P, Datsis A, et al. Long chain versus medium chain lipids in patients with ARDS: effects on pulmonary haemodynamics and gas exchange. Int Care Med 1998;24:1029–33. Smyrniotis VE, Kostopanagiotou GG, Arkadopoulos NF, Theodoraki KA, Kotsis TE, Lambrou AT, et al. Long chain versus medium chain lipids in acute pancreatitis complicated by acute respiratory distress syndrome: effects on pulmonary hemodynamics and gas exchange. Clin Nutr 2001; 20:139–43. Faucher M, Bregeon F, Gainnier M, Thirion X, Auffray JP, Papazian L. Cardiopulmonary effects of lipid emulsions in patients with ARDS. Chest 2003;124:285–91. Lekka ME, Kiokatis S, Nathanail C, Galani V, Nakos G. The impact of intravenous fat emulsion administration in acute lung injury. Am J Respir Crit Care Med 2004;1:638–44. Jensen GL, Mascioli EA, Seidner DL, Istfan NW, Domnitch AM, Selleck K, et al. Parenteral infusion of long- and medium chain triglycerides and reticuloendothelial system function in man. JPEN 1990;14:467–71. Charalambos AG, Kalfarentzos F, Zoumbos N. Effect of different types of total parenteral nutrition on T-lymphocyte subpopulations and NK cells. Am J Clin Nutr 1990;51:119–22. Sedman PC, Somers SS, Ramsden CW, Brennan TG, Guillou PJ. Effects of different lipid emulsions on lymphocyte function during total parenteral nutrition. Br J Surg 1991;78:1396–9. Rodriguez JM, Arias-Diaz J, Figueredo MA, Torres-Melero J, GarciaCarreras C, Escobar C, et al. Lymphocyte subpopulations and surgery. The role of postoperative parenteral nutrition. Nutr Hosp 1994;9:324–30. Waitzberg DL, Bellinati Pires R, Salgado MM, Hypolito IP, Collecto GM, Yagi O, et al. Effect of total parenteral nutrition with different lipid emulsions of human monocyte and neutrophil functions. Nutrition 1997;13:128–32. Gelas P, Cotte L, Poitevin-Later F, Pichard C, Leverve X, Barnoud D, et al. Effect of parenteral medium- and long chain triglycerides on lym-

[44]

[45]

[46]

[47]

[48] [49]

[50]

[51]

[52]

[53]

[54] [55]

[56]

[57]

[58]

[59]

[60]

[61]

[62]

[63]

phocytes subpopulations and functions in patients with acquired immunodeficiency syndrome: a prospective study. JPEN 1998;22:67–71. Sandstrom R, Hyltander A, Korner U, Lundholm K. Structured triglycerides were well tolerated and induced increased whole body fat oxidation compared with long-chain triglycerides in postoperative patients. JPEN 1995;19:381–6. Chambrier C, Guiraud M, Gibault JP, Labrosse H, Boulétreau P. Medium- and long-chain triacylglycerols in postoperative patients: structured lipids versus a physical mixture. Nutrition 1999;15:274–7. Kruimel JW, Naber TH, Van Der Vliet JA, Carneheim C, Katan MB, Jansen JB. Parenteral structured triglyceride emulsion improves nitrogen balance and is cleared faster from the blood in moderately catabolic patients. JPEN 2001;25:237–44. Lindgren BF, Ruokonen E, Magnusson-Borg K, Takala J. Nitrogen sparing effect of structured triglycerides containing both medium- and longchain fatty acids in critically ill patients; a double blind randomized controlled trial. Clin Nutr 2001;20:43–8. Boulétreau P, Berrada K, Chambrier C. Tolérance hépatique de l’émulsion lipidique ClinOléic®. Nutr Clin Metab 1996;10:33S–36S. Granato D, Blum S, Rossle C, Le Boucher J, Malnoe A, Dutot G. Effects of parenteral lipid emulsions with different fatty acid composition on immune cell functions in vitro. JPEN 2000;24:113–8. Brouwer CB, de Bruin TW, Jansen H, Erkelens DW. Different clearance of intravenously administered olive oil and soybean oil emulsions: role of hepatic lipase. Am J Clin Nutr 1993;57:533–9. Reimund JM, Scheer O, Muller CD, Pinna G, Duclos B, Baumann R. In vitro modulation of inflammatory cytokine production by three lipid emulsions with different fatty acid compositions. Clin Nutr 2004;23: 1324–32. Reimund JM, Arondel Y, Joly F, Messing B, Duclos B, Baumann R. Potential usefulness of olive oil based lipid emulsions in selected situations of home parenteral nutrition associated liver disease. Clin Nutr 2004;23:1418–25. Reimund JM, Rahmi G, Escalin G, Pinna G, Finck G, Muller CD, et al. Efficacy and safety of an olive oil based intravenous fat emulsion in adult patients on home parenteral nutrition. Aliment Pharmacol Ther 2005;21:445–54. Koch T, Heller AR. Benefits of ω-3 fatty acids in parenteral nutrition. Clin Nutr 2005;(1Suppl):17–24. Legrand P, Bourre JM, Descomps B, Durand G, Renaud S. Lipides. In: Martin A, editor. Apports nutritionnels conseillés pour la population française, 3e éd. TEC et DOC; 2000. p. 63–82. Oliveira FLC, Rumsey SC, Schlotzer E, Hansen I, Carpentier YA, Deckelbaum RJ. Triglyceride hydrolysis of soy oil vs fish oil emulsions. JPEN 1997;21:224–9. Wachtler P, Koning W, Senical M, Kemen M, Koller M. Influence of a total parenteral nutrition enriched with omega-3 fatty acids on leukotriene synthesis of peripheral leukocytes and systemic cytokine levels in patients with major surgery. J Trauma 1997;42:191–8. Heller AR, Fischer S, Rossel T, Geiger S, Siegert G, Ragaller M, et al. Impact of n-3 fatty acid supplmented parenteral nutrition on haemostasis patterns after major abdominal surgery. Br J Nutr 2002;87(Suppl1):S95– S101. Tsekos E, Reuter C, Stehle P, Boeden G. Perioperative administration of parenteral fish oil supplements in a routine clinical setting improves patient outcome after major abdominal surgery. Clin Nutr 2004;23:325– 30. Heller AR, Rossel T, Gottschlich B, Tiebel O, Menschikowski M, Litz RJ, et al. Omega-3 fatty acids improve liver and pancreas function in postoperative cancer patients. Int J Cancer 2004;111:611–6. Weiss G, Meyer F, Matthies B, Pross M, Koening W, Lippert H. Immunomodulation by perioperative administration of n-3 fatty acids. Br J Nutr 2002;87:S89–94. Grimble R. Fatty acid profile of modern lipid emulsions: scientific considerations for creating the ideal composition. Clin Nutr 2005;(Suppl 1):9– 15. Acides gras de la famille oméga-3 et système cardiovasculaire : intérêt nutritionnel et allégations. Rapport Afssa; 2003.