Enrichissement sensoriel et choix des menus : quelles voies pour favoriser la consommation alimentaire chez les sujets âgés atteints de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées ?

Enrichissement sensoriel et choix des menus : quelles voies pour favoriser la consommation alimentaire chez les sujets âgés atteints de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées ?

Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 222–283 130 et 140 mmHg), la PAS a diminué de 135,7 ...

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 222–283 130 et 140 mmHg), la PAS a diminué de 135,7 ± 3,1 mmHg à 123,2 ± 4,9 mmHg (–12,5 ± 4,6 mmHg) (p < 0,0001). Conclusion Le remplacement du NaCl traditionnel par un mélange de NaCl et chitosan 3 % (Symbiosal® ) réduit de manière significative la pression artérielle ce qui démontre qu’une diminution de la toxicité hypertensive du sel peut être obtenu. Ce résultat suggère qu’il pourrait être utilisé aussi bien dans le domaine d’un régime pauvre en sel chez un patient hypertendu, mais également dans la population générale, en complément de la recommandation d’une réduction de la consommation de sel. Déclaration de liens d’intérêts médical CIC CEN nutriment.

F.-A. Allaert, subvention rec¸ue de et directeur

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.003 P111

Prévalence de la fragilité, de la sarcopénie et de la dénutrition dans une population âgée vivant à domicile et participant à des séances d’activité physique adaptée. Évolution des paramètres fonctionnels et nutritionnels après 4 mois J. Lazimi 1,∗ , J.-B. Dagouat 2 , R. Abbas 3 , N. Oubaya 3 , B. Fagnou 4 , C. Hiegel 4 , A. Raynaud-Simon 2 1 Médecine interne, hôpital Louis-Mourier, Colombes, France 2 Gériatrie, hôpital Bichat, Paris, France 3 Unité de recherche clinique, hôpital Bichat, Paris, France 4 Siel bleu, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : julie [email protected] (J. Lazimi) Introduction et but de l’étude Évaluer la prévalence de la fragilité, de la sarcopénie et de la dénutrition chez des personnes âgées participant à des séances d’activité physique et de décrire l’évolution des paramètres musculaires et nutritionnels à 4 mois de suivi. Matériel et méthodes Cent huit participants de 60 ans et plus, capables de marcher seul 6 m et participants aux séances d’activité physique orientés vers la prévention des chutes ont été inclus. La fragilité a été évaluée par l’outil de dépistage à six items du gérontôpole de Toulouse, la sarcopénie par la vitesse de marche, la circonférence du mollet et la force de préhension et la dénutrition par le Mini Nutritional Assessement Short Form (MNA-SF). Les sujets sont réévalués après 4 mois. Le nombre de chutes et le nombre d’hospitalisations durant cette période ont été notés. Résultats et analyse statistique L’âge moyen était de 80,1 ± 7,4 ans, 84 % étaient des femmes, l’indice de masse corporelle (IMC) était de 25,0 ± 4,7. La fragilité (au moins trois critères de dépistage) concernait 42,5 % des participants, la prévalence de la sarcopénie était de 14,8 %, et le risque de dénutrition (MNASF = 8–11) de 33,3 %. À 4 mois de suivi, 64 sujets ont été réévalués. La vitesse de marche et la circonférence musculaire du mollet ont augmenté (p = 0,002 et p = 0,03 respectivement) et la force de préhension a augmenté significativement mais seulement chez les femmes (n = 54 ; p < 0,0001). Le nombre de critères de fragilité a augmenté de 2,3 ± 1,2 à 2,6 ± 1,3 (p = 0,01). Treize sujets (20 %) ont perdu au moins 1 kg. Douze sujets ont chuté et cinq ont été hospitalisés, mais aucun paramètre évaluant la sarcopénie, la fragilité ou la dénutrition n’expliquent ces évènements. Conclusion Les sujets participants à des cours d’activité physique orientés vers la prévention des chutes ont un risque élevé de fragilité, de sarcopénie et de dénutrition. Ce programme d’activité physique améliore la fonction musculaire mais les sujets se déclarent plus fragiles et certains perdent du poids. Chez les personnes âgées, l’activité physique devrait être associée à une prise en charge nutritionnelle adaptée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Bauer J, Biolo G, Cederholm T, Cesari M, Cruz-Jentoft AJ, Morley JE, et al. Evidence-based recommendations for optimal dietary protein intake in older people: a position paper from the PROT-AGE Study Group. J Am Med Dir Assoc. 2013 Aug;14(8):542-59.

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De Souto Barreto P. Construct and convergent validity and repeatability of the Questionnaire d’activité physique pour les personnes âgées (QAPPA), a physical activity questionnaire for the elderly. Public Health 2013; 127: 844-853. Tavassoli N, Guyonnet S, Abellan Van Kan G, Sourdet S, Krams T, Soto ME, et al. Description of 1108 older patients referred by their physician to the Geriatric Frailty Clinic (GFC) for assessment of frailty and prevention of disability at the Gérontopôle. J Nutr Health Aging 2014;18(5):457-64. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.004 P112

Enrichissement sensoriel et choix des menus : quelles voies pour favoriser la consommation alimentaire chez les sujets âgés atteints de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées ? V. Pouyet 1,∗ , L. Benattar 2 , G. Cuvelier 3 , A. Giboreau 4 Nutrisens, Francheville, France 2 Direction médicale Orpea, Puteaux, France 3 UMR 1145 ingénierie procédés aliments, AgroParisTech et Inra, Massy, France 4 Centre de recherche de l’institut Paul-Bocuse, Écully, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Pouyet) 1

Introduction et but de l’étude La prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées est un enjeu de plus en plus important. Ces sujets sont à risque de dénutrition ce qui implique une prise en charge nutritionnelle adaptée. Bien que les apports nutritionnels et les formes culinaires soient étudiés pour s’adapter à leurs besoins et difficultés, ces stratégies ne suffisent bien souvent pas à garantir une consommation alimentaire suffisante. Les déficits sensoriels et cognitifs observés chez ces sujets amènent à faire l’hypothèse d’une modification de leurs préférences alimentaires, qu’il faudrait également prendre en compte. Matériel et méthodes Afin de tester cette hypothèse, deux études croisées ont été menées en situation réelle de consommation pour tester l’influence de deux interventions : – l’enrichissement sensoriel et ; – le choix des menus, sur la consommation de sujet âgés vivant en institution. L’originalité de ces études réside dans la comparaison de l’effet des interventions selon le statut cognitif des sujets, évalué sur la base de leur score au Mini Mental State Examination : statut cognitif bas (troubles cognitifs sévères), moyen (troubles cognitifs modérés) et haut (sans troubles cognitifs majeurs) ; les groupes étant appariés en âge, en genre et selon leur indice de masse corporelle. Pour chaque étude, une condition avec intervention était comparée à une condition contrôle. La consommation a été mesurée pour chaque condition. Résultats et analyse statistique Dans la première étude, conduite avec 104 sujets (moyenne d’âge : 89,1 ± 5,0 ans), un aliment enrichi en flaveur était comparé à un aliment classique. Cette étude met en avant que l’enrichissement sensoriel (optimisation des propriétés sensorielles d’une bouchée apéritive) a eu un effet positif sur la consommation, et ce quel que soit le statut cognitif des sujets (modèle mixte, condition : p < 0,001 ; condition × statut : p = 0,017). Dans la seconde étude (66 sujets, moyenne d’âge 87,4 ± 5,2 ans), un menu familier des sujets était comparé à un menu non familier des sujets. Les résultats montrent principalement que le choix d’un menu familier des sujets n’a pas eu la même influence selon le statut cognitif des sujets (modèle mixte ; condition × statut : p = 0,017). Un plat familier (par exemple : lapin sauce pruneaux) a été davantage consommé qu’un plat non familier (par exemple : volaille sauce aigre-douce) chez les sujets ayant un statut cognitif haut (p = 0,018), alors que le résultat contraire est observé chez ceux ayant un statut cognitif bas (p = 0,020). Conclusion Ces études soulignent l’importance de prendre en compte les troubles cognitifs des sujets âgés dans la conception de l’offre alimentaire. En effet, la stimulation sensorielle semble la stratégie la plus efficace pour améliorer l’attractivité des aliments, et ainsi leur consommation chez les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs. Chez les sujets ne souffrant pas de troubles cognitifs majeurs, il faudra en plus veiller à ce que les aliments proposés correspondent leurs habitudes alimentaires.

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 222–283

VP : employé de Nutrisens ; les auteurs LB, GC et AG déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.005 P113

Le MNA version courte prédit la mortalité des sujets âgés institutionnalisés. Résultats de l’étude INCUR M. Lilamand 1,2,∗ , E. Kelaiditi 2 , L. Demougeot 2 , Y. Rolland 2 , B. Vellas 2 , M. Cesari 2 , et the INCUR Study Group 1 Département de gériatrie, hôpital Bichat, Paris, France 2 Gérontopôle, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Lilamand) Introduction et but de l’étude L’évaluation nutritionnelle est fondamentale chez les sujets âgés, notamment ceux qui vivent en institution. Le Mini Nutritional Assessment version courte (MNA-SF) a été validé dans de nombreuses populations de personnes âgées pour dépister la dénutrition et les sujets à risque. Cet outil pourrait également permettre de prédire la mortalité chez les patients institutionnalisés. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective ancillaire de l’étude Incidence of pneumonia and related consequences in nursing home residents (INCUR) avec une durée de suivi d’un an. Les participants (n = 773, femmes : 74 %) ont été inclus dans 13 maisons de retraite franc¸aises. Le statut nutritionnel a été évalué par le MNA-SF. Le taux de mortalité à 12 mois de l’inclusion a été calculé. La capacité à prédire la mortalité du MNA-SF et de ses six items a été évaluée en utilisant des modèles de Cox. Résultats et analyse statistique L’âge moyen des participants était de 86,2 ans (écart-type [ET] 7,5 ans). Le score MNA-SF moyen était de 9,8 (ET 2,4). Parmi nos participants, 198 (25,6 %) avait un statut nutritionnel normal (12 à 14 points), 454 (58,7 %) étaient à risque de dénutrition (8 à 11 points) et 121 (15,7 %) étaient dénutris. Après un an de suivi, 135 (17,5 %) des sujets étaient décédés. L’âge, le sexe féminin, le poids initial, l’indice de masse corporelle et le MNA-SF étaient prédicteurs de mortalité, tandis qu’aucune pathologie chronique spécifique ne l’était. Le score total du MNA-SF était significativement prédicteur de mortalité (hazard ratio = 0,83 ; 95 % intervalle de confiance 95 % 0,75–0,91 ; p < 0,001), malgré l’ajustement sur des facteurs confondants potentiels. Quatre items : perte de poids, diminution des ingesta, stress récent et indice de masse corporelle étaient des prédicteurs indépendants de mortalité. Conclusion Le MNA-SF apparaît dans notre étude comme un bon prédicteur de mortalité à un an chez les sujets âgés institutionnalisés. Ainsi, cet outil pourrait être considéré non seulement à des fins d’évaluation nutritionnelle mais aussi comme un indicateur des sujets les plus à risque dans cette population. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.006 P114

Évolution du statut en micronutriments de patients âgés dénutris institutionnalisés bénéficiant d’un complément nutritionnel oral C. Aussel 1,2,∗ , A. Capdepon 3 , L. Brossault 4 , N. Neveux 1,5 , J. Gautry 3 , A. Raynaud-Simon 1,6 , L. Cynober 1,5 , O. Bouillanne 1,7 1 Laboratoire de biologie de la nutrition EA4466, université Paris-Descartes, Paris, France 2 Ucore, hôpital Rothschild, Paris, France 3 Service médical, Nestlé Health Science France, Noisiel, France 4 Soladis, Lyon, France 5 Service de biochimie, hôpital Cochin, Paris, France 6 Service de gériatrie, hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris, France 7 Service de gérontologie, hôpital Émile-Roux, Limeil-Brévannes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Aussel)

Introduction et but de l’étude Le complément nutritionnel oral (CNO; Renutryl® Booster) a été formulé spécifiquement pour répondre aux besoins des personnes âgées en termes d’énergie, de protéines et de micronutriments. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer l’évolution du statut en micronutriments après 28 jours de complémentation quotidienne. Matériel et méthodes Étude multicentrique, prospective, interventionnelle en ouvert, menée entre 2012 et 2014 dans 16 EHPAD chez des personnes de 70 ans ou plus, dénutries non sévèrement. Les critères de non-inclusion étaient: [CRP] > 30 mg/L, clairance de la créatinine < 30 ml/min, MMS < 10 et complémentation nutritionnelle dans les 3 mois précédents. Critère principal: évolution d’un critère composite en micronutriments intégrant les concentrations plasmatiques de magnésium, sélénium, zinc, vitamines A, E, C, B9 (plus érythrocytaire) et B12. Critères secondaires: évolution du statut nutritionnel (poids, indice de masse corporelle [IMC], composition corporelle par impédancemétrie, albuminémie et transthyrétinémie). Les statistiques ont été réalisées en utilisant le test de la somme des rangs d’O’Brien [1], le test de Student pour données appariées et le test des rangs signés. Résultats et analyse statistique Cinquante-quatre patients ont été inclus (âge (moyenne ± DS): 87 ± 7 ans, IMC: 22 ± 4 kg/m2 , femmes: 74 %). Trente-quatre patients avaient un IMC ≤ 21, 17 un MNA-SF ≤ 7, 8 avaient perdu du poids (7 plus 5 % en 1 mois et/ou 2 plus de 10 % en 6 mois) et 21 une albuminémie ≤ 35 g/L. À j1, 89 % des patients avaient au moins un déficit dans l’un des micronutriments. L’analyse per-protocole a été réalisée sur les patients (n = 35) qui ont au moins consommé deux tiers du volume du CNO prescrit. Après 4 semaines de complémentation, 54 % des patients avaient au moins un déficit dans l’un des micronutriments contre 86 % à l’inclusion (p = 0,0041) et les critères principaux et secondaires considérés étaient significativement améliorés (Tableau 1). Conclusion Un mois d’utilisation d’un CNO spécifiquement adapté aux personnes âgées améliore leur statut nutritionnel et en micronutriments. Tableau 1 Résultats de l’évolution du statut en micronutriments de patients âgés dénutris institutionnalisés bénéficiant d’un complément nutritionnel oral.

Critère composite en micronutriments (UA) Poids corporel (kg) Masse protéique (kg) Transthyrétinémie (g/L) MNA-SF a b c d

Jour 1 (n = 35)a

Jour 28 (n = 35)a

p

266 ± 13

372 ± 13c

< 0,0001b

57,3 ± 10,7 8,0 ± 10,5 0,22 ± 0,05 8,7 ± 1,9

57,8 ± 10,3c 8,7 ± 11,4 0,24 ± 0,06b 9,8 ± 1,9c

< 0,0001c < 0,01c < 0,001d < 0,0001c

Moyenne ± déviation standard. Test de O’Brien. Test des rangs signés. Test de Student pour données appariées.

Déclaration de liens d’intérêts CA, OB: consultants pour Nestlé Health Science France; AC, JG: employés de Nestlé Health Science France; LB, NN: aucun conflit d’intérêt à déclarer; ARS: consultant pour Nestlé Health Science France, Nutricia, Danone, Lactalis et entreprises de la nutrition clinique; LC: actionnaire de Citrage Co, subvention rec¸ue de Nestlé Health Science France, consultant pour Nestlé Health Science France, Citrage Co. Référence [1] O’Brien P. Procedures for comparing samples with multiple endpoints. Biometrics 1984;40:1079–87. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.007 P115

Hypervitaminémie B12 et dénutrition chez le sujet âgé avec troubles cognitifs S. Vandendorpe 1,2,∗ , E. Proye 3 , E. Masy 4 , M. Viala 5 , D. De Brauwere 6 , D. Seguy 1 1 Nutrition, CHRU, Lille, France 2 Endocrinologie, CH, Valenciennes, France 3 Gériatrie, CH, Valenciennes, France