Épidémiologie des prothèses de hanche en France : analyse de la base nationale du PMSI de 2008 à 2014

Épidémiologie des prothèses de hanche en France : analyse de la base nationale du PMSI de 2008 à 2014

S90 Résumés des communications particulières / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 103S (2017) S27–S145 CO-142 Utilisation de la rif...

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S90

Résumés des communications particulières / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 103S (2017) S27–S145

CO-142

Utilisation de la rifampicine dans la prise en charge des infections chroniques de prothèses en 2 temps : étude rétrospective multicentrique Use of rifampicin for the treatment of two-stage replacement for chronic prosthetic joint infection: A multicentric retrospective study Fanny Pierret ∗ , Henri Migaud , Caroline Loiez , Michel Valette , Eric Beltrand , Jean-Cyr Yombi , Olivier Cornu , Eric Senneville , Maïte Van Cauter 6750 Musson, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Pierret) Introduction La prise en charge des infections bactériennes prothétiques chroniques repose sur l’identification du(des) pathogène(s), une chirurgie « carcinologique » ainsi qu’une antibiothérapie ciblée. Il est largement admis que la rifampicine est un antibiotique clé dans le traitement de ces infections. Matériel et méthodes Les patients sélectionnés avaient une infection chronique de prothèse de hanche (PTH) ou de genou (PTG) et avaient bénéficié d’une chirurgie en 2 temps associée à une antibiothérapie adaptée. Une cohorte de 221 patients suivis durant la période juillet 1997–novembre 2013 dans 3 centres universitaires (un belge et deux franc¸ais) a été analysée de manière rétrospective. Les données démographiques, cliniques et bactériologiques ont été colligées ainsi que les traitements antibiotiques administrés. La rémission de l’infection a été définie par l’absence de récidive infectieuse durant le suivi d’au moins deux ans. Résultats Parmi les 221 patients d’âge moyen de 67 ans (22 à 91 ans), 133 (60 %) avaient une infection de PTH. Les prélèvements peropératoires lors du premier temps chirurgical étaient stériles dans 22 % des cas, monomicrobiens dans 64 % des cas et polymicrobiens dans 14 % des cas. L’espaceur en ciment utilisé comportait de la gentamicine dans 69 % des cas et une association gentamicinevancomycine dans 26 % des cas. Le délai médian pour le deuxième temps opératoire est de 52 jours (15 à 211 jours). Le taux de rémission était plus élevé chez les patients traités durant l’intertemps par une combinaison comportant de la rifampicine par rapport aux autres patients (86 versus 72 %, p = 0,02). Le taux de rémission des patients dont la durée de l’intertemps ne dépassait pas un mois était plus élevé que celui des autres patients (91 vs. 77 %, p = 0,09). Le taux de guérison à deux ans est plus élevé chez les patients porteurs d’une PTH que chez les porteurs d’une PTG (87 vs. 70 %, p = 0,006). L’analyse microbiologique lors de la chirurgie de repose montre une persistance bactérienne ou l’émergence d’une nouvelle bactérie mais avec un profil d’antibiogramme identique dans 12 % des cas. Dans 9,5 % des cas, les prélèvements mettaient en évidence une bactérie avec un nouveau profil de résistance (apparition de résistances non liée au traitement rec¸u). Une résistance à la rifampicine au deuxième temps opératoire était notée chez 9 % des patients traités par cet antibiotique. Discussion Les résultats de ce travail suggèrent l’effet bénéfique de l’utilisation de la rifampicine en combinaison dans le traitement des infections de prothèse ostéoarticulaires à cocci à Gram positifs traitées par remplacement en deux temps. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.157 CO-143

Épidémiologie des prothèses de hanche en France : analyse de la base nationale du PMSI de 2008 à 2014 Steady increase in the number of hip replacements from 2008 through 2014: A French nationwide study of one million patients

Sophie Putman ∗ , Nicolas Girier , Julien Girard , Gilles Pasquier , Henri Migaud , Emmanuel Chazard Bourignon, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Putman) Introduction L’incidence des arthroplasties de hanche est en augmentation en France. L’objectif de ce travail était d’étudier l’épidémiologie de la pose de prothèses de hanche en France de 2008 à 2014. Matériel et méthodes En utilisant la base de données hospitalière nationale du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) pour les années 2008 à 2014, nous avons identifié tous les patients opérés d’une pose de prothèse de hanche en utilisant la Classification commune des actes médicaux (CCAM). Nous avons analysé les données démographiques des patients, la durée de séjour, le diagnostic principal, le type d’hôpital, le type de prothèse et la mortalité hospitalière. Résultats De 2008 à 2014, il y a eu 1 049 637 arthroplasties de hanche (incluant les arthroplasties primaires par prothèse totale, les hémiarthroplasties primaires, et les arthroplasties de remplacement). Le taux d’incidence annuel est passé de 222 en 2008 à 241 pour 100 000 habitants en 2014. L’âge moyen des patients était de 72,8 ans. Soixante pour cent des arthroplasties de la hanche ont été effectuées chez des femmes. Les principales causes de pose de prothèses de hanche étaient l’arthrose (62 %), les fractures (23,8 %) et les complications mécaniques des prothèses (8,3 %). Il y a eu 72,1 % d’arthroplasties primaires par prothèses totales de la hanche, 16,7 % d’hémiarthroplasties primaires et 11,6 % d’arthroplasties de révision. La durée moyenne de séjour des patients hospitalisés était de 11,2 jours et 1,28 % des patients a passé au moins une journée dans une unité de soins intensifs. Dans l’ensemble, 45,6 % des arthroplasties de hanche ont été effectuées dans des hôpitaux sans but lucratif. La mortalité intrahospitalière est passée de 1,26 % en 2008 à 0,96 % en 2014. Discussion L’incidence des prothèses de hanche, bien qu’en augmentation en France, reste inférieur aux États-unis et en Angleterre. L’augmentation de l’incidence des prothèses de hanche était principalement le résultat de l’augmentation des arthroplasties de hanches. Conclusion L’incidence des prothèses de hanche est en augmentation, avec une diminution de la durée de séjour et une diminution de la mortalité hospitalière. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.158 CO-144

Pertinence des indices de survie pour le suivi des cohortes à très long recul Relevance of survival rates for follow-up of cohorts at very long term Laurent Jacquot ∗ , Julien Chouteau , Mo Saffarini , Jean Pierre Vidalain Le Pericles, 74370 Metz-Tessy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Jacquot) Introduction La survie des implants, suite à une arthroplastie, est le plus fréquemment calculée par la méthode de Kaplan-Meier (KM). Cette approche statistique a été initialement conc¸ue pour estimer les chances de survie des patients (mortalité) suite au traitement de maladies mortelles comme le cancer, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque, etc. La forte utilisation de la méthode KM en médecine et en épidémiologie a conduit les chirurgiens orthopédistes à l’utiliser pour estimer les chances de survie des implants (réopération). Suite à la publication d’études à long terme sur l’arthroplastie de hanche et de genou, les chercheurs ont constaté que les estimations de KM sont considérablement influencées par des « risques concurrents » (décès ou pertes de suivi